J'aimois à changer de rivage, Si je jugeois mon Opufcule (Par M. l'Abbé Dournean.) Explication de la Charade, de l'Enigme & du Logogriphe du Mercure précédent. LE mot de la Charade est Champart, celui de l'Enigme eft Eternuement; celui du Logogriphe eft Lin, où l'on trouve Nil. CHARADE. Mon cher Lecteur, de mon dernier Le Soleil eft le père ; On voit toujours dans mon premier Du méchant le contraire : Moi j'ofe te remercier De lire cet ouvrage ; Que le fouhait de mon entier T'en foit le témoignage, (Par M. Demont, Chef d'Escadron 42 Reg. de Normandie-Chasseurs. ) JE ÉNIGM E. E fu's certain défaut que l'on reproche aux Belles) Les Amans fe plaignent de moi, Je ne fais pourtant pas pourquoi. Ils difent, ces Meffieurs, que je fais des cruelles; Il eft vrai que fouvent je fais enrager l'un, Mais c'eft pour fervir l'antre avec un soin extrême; Et tel en foup rant (eroit fort imperrun, Qui me doit le bonheur fuprême. (Par M. Lefevre.) LOGO GRIPHE LE gros animal que je fuis! Je veux offrir un doute à la raison humaines NOUVELLES LITTÉRAIRES. SUR quelques Contrées de l'Europe Lettres du Ch. de ***, à Madame la Comteffe de ***. 2 Vol. in-8°., avec cette Epigraphe: Quiconque ne voit guère, N'a guère à dire auffi. La Font. Fable des deux Pigeons. Se trouve à Paris, chez Lejay, Libr., rue de l'Echelle. PREMIER EXTRAIT. ES François ont mérité long-temps le reproche de ne pas aimer les Voyages. Ils ont enfin fenti qu'on a beau être aimable, l'ignorance eft fouvent à charge & toujours honteufe; que tout ce qu'on peut apprendre n'eft pas dans les Livres ; que le grand Livre de la Société humaine, qui pourroit feul tenir lieu de tous les autres, & dont les autres ne peuvent tenir lieu, eft compofé d'une infinité de partiés éparfes dans tout le monde; & que celui-là peut le plus intéreffer fes femblables & fe plaire avec lui-même, qui a le plus confulté dans leurs formes originales, & comparé les unes avec les autres les diverses parties de ce grand Livre. Tout homme inftruit, qui voyage pour s'inftruire encore, fe fent porté à fixer fur le papier les connoiffances qu'il acquiert, les obfervations qu'il fait, les réflexions & les fentimens que lui infpire le fpectacle des Nations étrangères. A fon retour, il foumet à fes amis ce recueil qu'il n'a cru d'abord former que pour fon ufage fes amis l'engagent à les communiquer au Public, & le voilà devenu Auteur fans en avoir eu le projet. De là cette multitude de Voyages, qui, depuis quelques années, ont paru fucceffivement en France, & qui nous ont fait connoître les régions Orientales, l'Egypte, la Grèce, & les nouveaux Etats Améri cains, & les anciennes Conftitutions Européennes les parties de l'Europe encore infectées des reftes de la barbarie, celles où la Politique domine,& celles où règnent les Arts. Parmi ces Voyageurs, les uns difent feulement ce qu'ils ont vu, ce qu'ils ont entendu, ce que tout autre à leur place pourroit voir & entendre: les autres, exercés à penfer, ou doués d'une imagination active, réfléchiffent fur tous les objets qui les frappent, jugent, comparent, laiffent aller leur efprit & leur ame, & parlent en même temps à l'ame & à l'efprit de leurs Lecteurs. |