Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

J'aimois à changer de rivage,
Il étoit toujours du voyage
Dont il me fauvoit les conuis.....
Vois, d'après ce tableau fidèle,
Digne d'un plus brillant pinceau,
Si je fuis loin de mon modèle !
Je le compare à Philomèle ;
Je, m'affimile au Tourtereau.
Combien donc je ferois crédule
De m'en tenir à tes accens!
Quelle vanité ridicule,

Si je jugeois mon Opufcule
Digne d'un fi flatteur encens!
L'Aigle altier, en fon vol rapide,
S'élance jufque dans les cieux;
Tandis que, modefte & tinaide,
Au fond des bois filencieux,
La douce Colombe réfide.
Dans fon effor audacieux,
Icare, à fon guide rebelle,
Veut de l'Olympe radieux
Atteindre la cime immortelle s
Mais de ce jeune ambitieux,
La chute (leçon bien cruelle)
Fut toujours préfente à mes yeux.
Le Paon qui demandoit aux Dieux
Du Roffignol le doux ramage,
A mon avis fut trop heureux
De ne pas perdre fon plumage.

(Par M. l'Abbé Dournean.)

Explication de la Charade, de l'Enigme & du Logogriphe du Mercure précédent. LE mot de la Charade est Champart, celui de l'Enigme eft Eternuement; celui du Logogriphe eft Lin, où l'on trouve Nil.

CHARADE.

Mon cher Lecteur, de mon dernier

Le Soleil eft le père ;

On voit toujours dans mon premier

Du méchant le contraire :

Moi j'ofe te remercier

De lire cet ouvrage ;

Que le fouhait de mon entier

T'en foit le témoignage,

(Par M. Demont, Chef d'Escadron 42 Reg. de Normandie-Chasseurs. )

JE

ÉNIGM E.

E fu's certain défaut que l'on reproche aux Belles)

Les Amans fe plaignent de moi,

Je ne fais pourtant pas pourquoi.

Ils difent, ces Meffieurs, que je fais des cruelles; Il eft vrai que fouvent je fais enrager l'un,

Mais c'eft pour fervir l'antre avec un soin extrême; Et tel en foup rant (eroit fort imperrun,

Qui me doit le bonheur fuprême.

(Par M. Lefevre.)

LOGO GRIPHE

LE gros animal que je fuis!

Je veux offrir un doute à la raison humaines
Et je dis bêtement qu'un de mes pieds démis,
Chacun peut m'avaler fans peine.

[ocr errors][merged small]

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

[ocr errors]

SUR quelques Contrées de l'Europe Lettres du Ch. de ***, à Madame la Comteffe de ***. 2 Vol. in-8°., avec cette Epigraphe:

Quiconque ne voit guère,

N'a guère à dire auffi.

La Font. Fable des deux Pigeons.

Se trouve à Paris, chez Lejay, Libr., rue de l'Echelle.

PREMIER EXTRAIT.

ES François ont mérité long-temps le reproche de ne pas aimer les Voyages. Ils ont enfin fenti qu'on a beau être aimable, l'ignorance eft fouvent à charge & toujours honteufe; que tout ce qu'on peut apprendre n'eft pas dans les Livres ; que le grand Livre de la Société humaine, qui pourroit feul tenir lieu de tous les autres, & dont les autres ne peuvent tenir lieu, eft compofé d'une infinité de partiés éparfes dans tout le monde; & que celui-là peut le plus intéreffer fes femblables & fe plaire avec lui-même, qui a le plus confulté dans leurs formes

originales, & comparé les unes avec les autres les diverses parties de ce grand Livre. Tout homme inftruit, qui voyage pour s'inftruire encore, fe fent porté à fixer fur le papier les connoiffances qu'il acquiert, les obfervations qu'il fait, les réflexions & les fentimens que lui infpire le fpectacle des Nations étrangères. A fon retour, il foumet à fes amis ce recueil qu'il n'a cru d'abord former que pour fon ufage fes amis l'engagent à les communiquer au Public, & le voilà devenu Auteur fans en avoir eu le projet.

De là cette multitude de Voyages, qui, depuis quelques années, ont paru fucceffivement en France, & qui nous ont fait connoître les régions Orientales, l'Egypte, la Grèce, & les nouveaux Etats Améri cains, & les anciennes Conftitutions Européennes les parties de l'Europe encore infectées des reftes de la barbarie, celles où la Politique domine,& celles où règnent les Arts.

Parmi ces Voyageurs, les uns difent feulement ce qu'ils ont vu, ce qu'ils ont entendu, ce que tout autre à leur place pourroit voir & entendre: les autres, exercés à penfer, ou doués d'une imagination active, réfléchiffent fur tous les objets qui les frappent, jugent, comparent, laiffent aller leur efprit & leur ame, & parlent en même temps à l'ame & à l'efprit de leurs Lecteurs.

« ZurückWeiter »