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punitions, etc. etc., ayant été à portée de juger de l'effet qu'a produit, produit, dans ses troupes, la punition des coups de plat de sabre, établie par sadite Ordonnance, et par son Règlement du premier juillet 1788, Elle a supprimé et supprime, par la présente Ordonnance, ladite punition des coups de plat de sabre; voulant Sa Majesté que la peine des coups de plat de sabre soit, l'avenir, remplacée par celle de la prison, ou autres punitions réglées pour la discipline militaire, suivant l'exigeance des cas.. Mande et ordonne Sa Majeffé aux Officiersgénéraux ayant commandement sur ses troupes, aux Gouverneurs et aux Lieutenansgénéraux dans ses provinces, aux Colonels, et à tous autres ses Officiers qu'il appartiendra, de tenir la main à l'exécution de la présente Ordonnance.

Idem, concernant le Conseil de la Guerre.

Sa Majesté ayant, par son Règlement du 9 octobre 1787, établi un Conseil d'Administration du Département de la Guerre, sous le titre de Conseil de la Guerre, et fixé tout ce qui devoit avoir rapport audit Conseil, par un Réglement particulier du 23 du même mois, Elle ne peut que témoigner sa satisfaction du zèle et de l'application des Officiers-généraux, dont ledit Conseil a été composé. Les opérations dont ces Of ficiers ont eu à s'occuper étant terminées, et Sa Majesté se réservant particulièrement de donner son attention à toutes les parties de ladite Administration, Elle a supprimé et supprime, par la présente Ordonnance ledit Conseil d'Administration du Département de la Guerre, sous le titre de Conseil

de la Guerre, ainsi que les Directoires qui ont été formés relativement à ladite Administration; et Sa Majesté fait cesser, en conséquence, à compter de ce jour, tous les traitemens et dépenses concernant lesdits Conseil et Directoires. Mande et ordonne Sa Majeté, à tous qu'il appartiendra, de se conformer à la présente Ordonnance.

Nous nous sommes renfermés, la semaine dernière, dans le récit très-sommaire des principaux, et à jamais mémorables événemens, dont cette Capitale fut le théâtre il y a quinze jours. Nous en donnerons une relation plus circonstanciée; mais ce seroit se rendre coupable de légèreté, que d'entreprendre, en ce moment, le détail des particularités. Rarement voit-on juste les objets pendant l'orage; le temps seul, et des informations exactes, font succéder la connoissance des faits à celle des rumeurs. Mille rapports contradictoires, ou dénués d'authenticité, ne sont pas des matériaux d'histoire. Le respect de la vérité et celui de l'intérêt public, doivent précéder toute autre considération; l'un et l'autre nous imposent le devoir de ne rapporter que des évènemens certains.

L'entrée du Roi dans la Capitale, au milieu d'un Peuple immense, rassem blé, sans tumulté, sur tous les lieux de son passage, sa présence à l'Hôtel-deVille, la nomination d'un Chef distingué

au Commandement de la Milice Parisienne, le zèle sage, et l'activité non interrompue des Assemblées de District, la conduite vigilante de l'Hôtel-de-Ville et la certitude du rappel de M. Necker, ainsi que des autres Ministres éloignés, ramenèrent la sécurité.

Le dimanche suivant, S. M. rendit le porte-feuille des Affaires Etrangères à M. le Comte de Montmorin, et nomma M. le Comte de Saint-Priest, au Ministère de sa Maison. Le Département de la Guerre et les Sceaux res tèrent vacans, et le sont encore.

Le Comité-Permanent de l'Hôtel-deVille établit une Correspondance intime avec les 60 Assemblées de District; M. le Marquis de la Fayette confirmé, par élection, dans son emploi de Général de la Milice Parisienne, lui donna une forme provisoire qui maintenoit la tranquillité. Des désordres déplorables affli geoient quelques cantons voisins de nous, sans qu'on eût à se plaindre d'excès pareils dans la Capitale. Toutes les précautions furent prises et exécutées pour en assurer les subsistances. Jusqu'aux Spectacles publics avoient été rouverts, quoiqu'àpeu-près désertés; la Bourse et les payemens publics reprirent leur activité.

Mais il eût été surnaturel qu'une fermentation, causée par des alarmes si ' récentes et par des mécontentemens si longs, s'assoupit entièrement dans une

ville immense, sans ramener des incidens fâcheux. Elle étoit entretenue par une foule d'imprimés volans et calomnieux, publiés sans noms d'Imprimeur, sagement proscrits, le 24, par le Comité-Provisoire de l'Hôtel-de-Ville, et où les bruits courans étoient transformés en vérités positives, ou en découvertes.. De ce nombre, fut celui que des travaux exécutés à Montmartre, pour occuper de pauvres ouvriers, avoient été consacrés à la construction d'un chemin, destiné à faire monter du canon sur cette butte, pour y placer des batteries, et foudroyer la ville. MM. les Officiers Municipaux eurent l'attention de détruire cette rumeur; en publiant que la route entreprise, étoit destinée à faciliter le transport des farines, depuis les moulins jusqu'au village de Mont

martre.

Au moment de la révolution du Ministère, le 13, on parla de M. Foulon, Conseiller d'Etat, comme étant désigné à y prendre place. On assure que ce vieillard, âgé de 74 ans, avoit refusé ce dangereux honneur. Quoi qu'il en soit, retiré dans sa terre de Morangier, à quelques lieues de Paris, il crut nécessaire à sa sûreté de se rendre, le 21, au village de Viry peu éloigné de Morangier. Il y fut arrêté dans la nuit du 22, par un grand nombre d'Habitans, et conduit à l'Hôtel de-Ville, où il arriva vers les

trois heures du matin. A cette nouvelle, le Peuple se porta à la place de Grève, et d'heure en heure cette foule grosissoit. Vainement, M. le Maire, beaucoup d'Electeurs, et des Députations successives, s'efforcèrent de calmer la multitude; elle demandoit avec fureur le prisonnier, et força les barrières de l'Hôtelde-Ville. Dans cette extrémité, et pour gagner du temps', un des Electeurs proposa de former sur-le-champ un Tribunal, et de juger la victime. M. de la Fayette, survenant, épuisa, durant une heure et demie, toutes les ressources de la persuasion pour désarmer la vengeance populaire, en sollicitant que, conformé ment à l'Arrêté des Electeurs, M. Foulon fût conduit à la prison de l'Abbaye SaintGermain, qu'un Député de chaque District y entendît ses dispositions, et que des Juges nommés par l'Assemblée nationale prononçassent le jugement. Toutes ces démarches furent inutiles. On arracha le prisonnier de l'Hôtel-de-Ville, on le traîna sur la place, il y fut pendu à deux reprises; sa tête et son corps, promenés dans les principales rues, firent toute la soirée l'effroi des Citoyens compâtissans.^

Pendant cette tragédie, on avoit le jour même, arrêté à Compiègne, M. Berthier de Sauvigny, Intendant de Paris. M. Bailly et M. le Marquis de la Fayette avoient chargé M. de la Rivière, un des

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