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chargeroit de tranquilliser le Peuple par la Religion.

M. de Nicolay, premier Président de la Chambre des Comptes, est entré, et a dit : MESSEIGNEURS,

Admis à l'honneur de paroître devant les angustes Représentans de la Nation, je me trouve heureux d'avoir à vous offrir l'hommage des sentimens qui animent la Chambre des Comptes, et dont elle m'avoit chargé d'être l'interprète auprès du trône. »

« Rendez le calme à nos tristes foyers; vous êtes notre espoir; la Patrie gémissante vous implore comme, des divinités tutélaires;. nos cœurs, notre reconnoissance décernent, déja la palme du patriotisme à vos vertus, votre courage. Couronnez vos travaux, et puisse le bonheur public être bientôt votre ouvrage et votre récompense. »

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"La Chambre des Comptes, Messeigneurs, a l'honneur de vous proposer, par ma voix tous les renseignemens qu'elle pourra vous donner, lorsque vous vous occuperez des fi

nances

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Voici la réponse qui lui a été faite par, M. le Duc de Liancourt:

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Monsieur, P'Assemblée Nationale reço avec satisfaction Thommage de la Chambre des Comptes : le bonheur de la Nation est le scul vou de ses Représentans; c'est le seul but de leurs travaux. Elle voit, dans l'offre des renseignemens sur les Finances que lui fait la Compagnie que vous présidez, une nouvelle preuve de son desir de se rendre utile à l'Etat ; l'Assemblée Nationale y aura recours avec confiance, et ne doute pas d'y trouver les moyens de servir le désir impatient, dont

elle est animée, de terminer l'ouvrage important du rétablissement des Finances. »

M. le Chapelier a lu l'Arrêté de la Chambre des Comptes, conçu en ces termes :

Arrêté de la Chambre des Comptes, du 18 Juillet 1789.

« La Chambre, d'après le récit de ce qui s'est passé hier, a arrêté que M. le premier Président ira, dans le jour, porter au pied du Trône ses respectueuses félicitations sur Je rétablissement du calme dans la Capitale, que l'on doit à la loyauté et à la présence

du Roi. »

« La Compagnie se repose sur M. le premier Président, pour exprimer dignement les sentimens qui l'animent. Elle le charge de faire part de son Arrêté à l'Assemblee Nationale, et de hui offrir l'hommage de tous les renseignemens qu'elle pent lui donner, lorsqu'elle s'occupera des finances, n

« Arrêté en outre que deux de Messeigneurs les Conseillers Maitres se transporteront incessamment à l'Hôtel-de-Ville, pour remettre à MM. de la Commune une copie de la présente Délibération. »

Et ensuite le Discours de M. de Nicolay· au Roi, que nous croyons devoir rapporter.

SIRE,

La Chambre des Comptes s'empresse de vous offrir ses respectueuses félicitations. Depuis quinze ans, Sire, vous êtes sur le trône, et vous n'êtes heureux que depuis un jour Votre loyauté, votre présence viennent. de rendre le calme à la capitale, et pré

sagent la fin de nos malheurs. Votre Majesté s'unit entièrement à ses Sujets; la verité, désormais, pourra se faire entendre sans altération et sans effort. Votre cœur ne veut plus d'intermédiaire entre le père et ses enfans; vertueux comme Louis XII, adorable comme Henri IV, il vous étoit réservé, Sire, et aux dignes Représentans de la Nation de créer le bonheur public; c'est sous votre regne que les François devront proférer le serment de ne servir et de n'aimer que la Patrie et leur Roi.

M. le Président a annoncé qu'on venoit de Ini remettre le Procès-verbal des Electeurs de Paris, dont M. de Tolendal a fait la lecture.

Un Membre des Communes a dit qu'il adoptoit une partie de la Motion de M. de Lally-Tolendal, la partie récitative. Il a proposé l'établissement d'un Tribunal pour juger les personnes qui avoient été arrêtées, et celles que le Peuple jugeroit coupables.

Un autre Député a pensé que l'Assemblée ne devoit s'occuper que de la Constitution, non des dissentions de Paris, ni d'autres évé nemens de cette espèce. Il a soutenu que les désordres et emportemens du Peuple étoient des orages ordinaires pendant les révolutions: la multitude pouvoit avoir eu raison de sé faire justice; peut-être le sang versé n'étoit pas pur.....

Ces sentimens ayant excité un mouvement dans la Salle et dans les travées, l'Opinant a voté ensuite le Réglement des Municipalités, et l'établissement des Milices Bourgeoises, seul remède praticable. Les Tribunaux actuels étoient incompetens pour juger les personnes proscrites par le Peuple. L'avis de M. de Mirabeau étoit le seul à adopter. Les Dé

putés de Paris devoient être autorisés à travailler au Règlement d'une bonne Municipa lité. L'Opinant a fini par lire un projet d'Arrêté pour lever des Milices Bourgeoises, le jugement des personnes arrêtées et de celles qui le seroient, et l'autorisation des Députés de Paris pour le Réglement de la Municipalité.

Un Député de la Noblesse s'est élevé contre l'érection d'un Tribunal extraordinaire; ces Commissions étant aussi odieuses que dignes de l'être.

M. de Mirabeau a exposé des observations sur l'Arrêté de MM. les Electeurs; Arrêté auquel on ne pouvoit déférer, puisque l'antorité de ses Auteurs étoit disputée. La ville de Paris avoit besoin de beaucoup de lumières pour rédiger les lois de sa Municipalité, les secours de l'Assemblée lui étoient nécessaires, et dans la Séance du lendemain, il liroit un projet de Règlement à cet égard.

Un Membre des Communes a fortement repoussé toutes Commissions, juges des personnes déclarées coupables par le Peuple; on devoit se borner à promettre de nommer un Tribunal ad hoc, qui seroit chargé de la responsabilité des Ministres, à l'époque où l'Assemblée établiroit la Constitution; suivant lui, il n'y avoit lieu à délibérer dans ce mo

ment.

M. Antoine est revenu à l'idée d'une Commission judiciaire; il a prié l'Assemblée de Ja créer.

Un Noble a objecté qu'on s'éloignoit de la question présentée. Elle consistoit à admettre ou à rejeter la proclamation, à opter entre l'avis de M. de Lally, et celui de M. de Mirabeau en faveur duquel il se déclaroit.

M. le Comte Mathieu de Montmorenci a adopté la Motion de M. de Lally-Tolendal. Les autres objets proposés ne pouvoient pas être discutés et arrêtés sur-le-champ; il étoit du devoir de l'Assemblée de rendre à un Tribunal quelconque son pouvoir exécutif; mais on devoit commencer par une proclamation.

M. Camus a proposé de faire assembler dans un Bureau les Députés de Paris, conjointement avec M. de Mirabeau, afin de travailler au Règlement de la Municipalité, et rapporter ensuite leur plan.

M. le Marquis de Gouy d'Arcy a rendu compte des scènes affreuses qu'il avoit vues la veille à Paris; il a réfuté le Discours de M. Barnave, et annoncé qu'il avoit lu les noms de plusieurs Députés dans la liste des proscriptions faites par le Peuple. Il a opiné à réunir tous les moyens proposés, à rédiger un Arrêté ou une proclamation; envoyer aux Electeurs de Paris les Députés de cette ville, ét former la Municipalité. Dans le cas où le Peuple ne se calmeroit pas, il falloit envoyer à Paris une nouvelle Députation.

M. Mounier a soutenu avec une force luminense la proclamation rédigée de nouveau par M. de Lally. Il a fait sentir le danger qui résulteroit du plus long silence de l'Assemblée; silence qui paroîtroit approuver la violence du Peuple.

M. l'Evêque de Laon a applaudi à la proclamation de M de Tolendal, en déclarant qu'elle contribueroit beaucoup à la réussite du plan proposé par M. de Mirabeau.

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M. de Lally-Tolenda! a soutenu de nouveau sa Motion avec une rare Energie.

Un Député des Electeurs de Paris a paru

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