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question, pendant plus d'une heure et demie. Enfin, il a été décidé que l'éloignement des Ministres et le rappel de M. Necker ne seroient point séparés et que ces deux demandes seroient insérées dans l'Adresse au Roi. On a rédigé en conséquence une Adresse qui porte que d'après les conseils demandés par le Roi, l'Assemblée prioit Sa Majesté de renvoyer tous les Ministres en place, et demandoit le retour de M. Necker et des anciens.

Cette Adresse a passé presque unanime

ment.

M. le Président a lu ensuite une Lettre de M. le Maréchal de Broglie, qui lui annonsoit que les troupes partiroient aujourd'hui des environs de Paris pour se rendre à leurs garnisons respectives; et que celles qui alfoient arriver, reprendroient la route de leurs quartiers.

La Séance levée à quatre heures et demie a été prorogée à huit heures du soir.

Du 16 Juillet, au soir. L'Assemblée s'est formée à huit heures du soir, pour lire le projet d'Adresse au Roi,

On a lu une Lettre de M. Bochard de Saron, Premier Président du Parlement de Paris, à M. le Président, à laquelle étoit joint un Arrêté de la Cour, rendu le même jour, dont on a également fait la lecture. Voici l'Arrêté du Parlement.

« La Cour, instruite par la réponse du jour d'hier à l'Assemblée nationale, de l'ordre donné aux troupes de s'éloigner de Paris et de Versailles, a arrêté que M. le Premier Président se retirera à l'instant devant

par

ledit Seigneur Roi, à l'effet de le remercier des preuves qu'il vient de donner de son amour pour ses Peuples et de sa confiance dans les Représentans, dont le zèle et le patriotisme ont contribué à ramener la tranquillité publique.

«

« A arrêté, que M. le Premier Président fera part de l'Arrêté de ce jour à l'Assemblée nationale. »

La Lettre de M. de Saron au Président de l'Assemblée, pour lui communiquer l'Arrêté de sa Compagnie, a donné lieu à quelques débats.

M. le Comte de Clermont-Tonnerre a observé que le Parlement de Paris paroissoit, par cette lettre, traiter avec Assemblée nationale, de corps à corps, et que le Premier Président, se retirant de vers le Roi, auroit pu se retirer de même dever's l'Assemblée nationale.

M. le Duc d'Aiguillon a dit : « MM., << comme Membre du Parlement, je m'empresse de vous exprimer combien je désa"prouve la manière dont il se conduit envers l'Assemblée nationale. »

MM. les Ducs de Luynes, de la Rochefoucauld et de Choiseuil - Praslin ont adké ré à cette Déclaration.

MM. Duval d'Esprémesni!, Fréteau et de Saint-Fan geau ont aussi temoigné leurs regrets à l'Assemblée. Les deux derniers ont tâché de justifier l'Arrêté du Parlement, en disant que dans un ordre de choses aussi nouveau, on étoit exposé à ne pas connoître toutes les convenances.

M. le Comte de la Chatre est entré, et a dit qu'il annonçoit à l'Assemblée, de la part du Roi, que Sa Majesté ayant appris qu'une

nombreuse Députation de Paris venoit le prier d'honorer cette ville de sa présence, Elle engageoit l'Assemblée nationale à envoyer une Députation au-devant de celle de Paris, pour l'engager à retourner sur ses pas, et l'assurer que Sa Majesté, sensible aux vœux de leurs Concitoyens, se rendroit demain à Paris.

On a annoncé que M. le Baron de Breteuil avoit donné sa démission.

On a fait part à l'Assemblée qu'on venoit d'expédier des courriers pour le rappel des

anciens Ministres.

L'Assemblée a nommé une Députation pour aller à Paris; et une seconde, pour se rendre chez le Roi, remercier Sa Majesté, et lui émoigner l'amour et la reconnoissance dont sa justice et sa bonté pénètrent tous les cœurs. On a prié la Députation qui alloit à Paris, de défendre à M. le Marquis de la Fayette de se rendre à Versailles, à la tête d'un détachement de la Milice Bourgeoise, pour accompagner le Roi.

M. le Comte de la Chatre qui, dans l'in tervalle, étoit retourné au Château, est rentré; il a annoncé, de la part du Roi, que Sa Majesté venoit d'écrire à M. Necker, pour l'engager à venir reprendre ses fonctions près de lui.

La salle a retenti aussitôt des transports de joie et d'ivresse; et on n'a plus entendu que le cri universel de Vive le Roi.

Il a été arrêté que la Députation qui alloit se rendre chez le Roi, lui demanderoit la permission d'envoyer à Paris une nombreuse Députation pour l'y recevoir. Les Députés de cette ville ont demandé la per

mission de s'y rendre, et elle leur a été accordée.

M. le Président a dit: Messieurs, votre Président a été chargé jusqu'à présent de porter au Roi des paroles de douleur, trouvez bon qu'il aille lui en porter de reconnoissance et de joie. Cette demande a été approuvée par acclamation. M. le Président s'est mis aussitôt à la tête de la Députation.

Elle a été reçue sur-le-champ. M. l'Arche vêque de Vienne a témoigné au Roi la joie de l'Assemblée, sa sensibilité, sa fidélité et son amour. Le Roi lui a répondu qu'il voyoit avec plaisir le contentement de son Peuple, et a permis à l'Assemblée d'envoyer une Députation pour lui servir de cortège.

M. le Président se retiroit, lorsque le Roi l'a rappelé, et lui a dit : « Je veux don«ner à l'Assemblé Nationale une preuve de « ma confiance; je vous remets la Lettre * que j'écris à M. Necker pour le rappeler, « et je vous charge de la faire partir.

»

M. le Président a rendu compte de, ces détails à l'Assemblée, qui a arrêté que son Président et ses Secrétaires joindroient surle-champ une Lettre à celle du Roi pour M. Necker. Elle a chargé M. Dufréne de SaintLéon d'être le porteur de ces deux Lettres,. et de se rendre aussitôt à Bruxelles. M. Dufrêne est parti au moment même.

Voici la lettre écrite, le 16, par l'Assemblée, à M. Necker.

« L'Assemblée nationale, Monsieur, avoit déja consigné, dans un acte solennel, que vous emportiez son estime et ses regrets; cet honorable témoignage vous a été adressé de sa part, et vous devez l'avoir reçu. »

Ce matin, elle avoit arrêté que le Roi seroit supplié de vous rappeler au Ministère. C'étoit tout à la fois son vœu qu'elle exprimoit, et celui de la capitale qui vous réclame à grands cris. »

«Le Roi a daigné prévenir notre demande. Votre rappel nous a été annoncé de sa part. La reconnoissance nous a aussitôt conduits vers Sa Majeflé, et Elle nous a donné une nouvelle marque de confiance, en nous remettant la lettre qu'elle vous avoit écrite, et en nous chargeant de vous l'adresser. >>

« L'Assemblée nationale, Monsieur, vous presse de vous rendre au désir de Sa Majesté. Vos talens et vos vertus ne pouvoient recevoir, ni une récompense plus glorieuse, ni un plus puissant encouragement. Vous justifierez notre confiance; vous ne préférerez pas votre propre tranquillité à la tranquillité publique. Vous ne vous refuserez pas aux intentions bienfaisantes de Sa Majefté pour ses peuples. Tous les momens sont précieux. La Nation, son Roi, et ses Représentans vous attendent. >>

Nous avons l'honneur d'être, etc. Signés, J. G. Archevêque de Vienne, Président; le Comte de Lally-Tolendal, Secrétaire; Mounier, Secrétaire.

Du 17 Juillet. L'Assemblée s'est formée à dix heures, pour attendre le passage du Roi, et border la haie devant l'hôtel des Menus. Le Roi est parti à onze heures, ayant avec lui MM. le Duc de Villeroi, Prince de Beauvau, Comte d'Estaing, et les Ducs de Brissac et de VilLequier. Sa Majesté étoit accompagnée d'une seule voiture, et de 1z Gardes-du-Corps. Un grand nombre d'Habitans de Versailles, tous

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