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rismes, que « la sagesse de l'àme facilite l'œuvre des astres; » que « l'astrologue ne peut porter son jugement d'après l'inspection des <astres, qu'autant qu'il connaît parfaitement le degré de vigueur de «l'âme et le tempérament du corps; » et encore que « l'astrologue ne « doit rien expliquer en détail, mais rester dans les généralités, » parce que l'influence des astres produit son effet dans le plus grand nombre, qui ne résistent pas aux inclinations qui viennent du corps comme de leur principe, et non chez tels et tels qui, avec le secours de la raison, maîtrisent énergiquement ces tendances naturelles.

CHAPITRE LXXXVI.

Les effets physiques, dans les êtres inférieurs, ne résultent pas nécessairement de l'action des corps célestes.

Les astres ne sont pas seulement impuissants à soumettre l'homme à la nécessité dans ses élections, mais il est encore vrai que les effets physiques produits dans les choses d'ici-bas ne sont pas un résultat aécessaire de leur action. Car:

1° Chaque effet reçoit en lui l'impression des causes naturelles suivant que le demande son mode d'existence. Or, les ètres inférieurs ont une existence passagère et ils ne restent pas toujours dans le même état, parce qu'ils sont composés de matière et que la matière est en puissance pour des formes variées, et aussi parce qu'il y a contrariété entre leurs formes et les forces qui les régissent. Donc les impressions des corps célestes sur les ètres inférieurs ne sont pas nécessaires. 2o Un effet ne résulte pas nécessairement de la cause éloignée, à

sapiens adjuvat opus stellarum ; et quod "non poterit astrologus dare judicia secundum stella, nisi vim auinæ et complexionem bene cognoverit ; et quod astrologus non debet dicere rem spec aliter, sed univer-aliter", quia scilicet impressio stellarum in pluribus sortitur effectum, qui non resistunt inclinationi quæ est ex corpore, non autem semper in hoc vel illo qui forte per rationem naturali inclinationi resistit.

CAPUT LXXXVI.

Quod corporales effectus, in istis inferioribus, non sequuntur ex necessitate a corporibus ca estibus.

Non solum autem corpora cœlestia humana electioni necessitatem inferre no possunt, sed nec etiam corporales effectus, in istis inferioribus, ex necessitate ab eis procedunt.

1oImpressiones enim causarum naturalium recipiuntur in effectibus secundum recipientium modum. Hæc autem inferiora sun

moins que la cause intermédiaire ne soit elle-même nécessaire; ainsi, It conclusion qui ressort d'un syllogisme n'est pas nécessaire, si la majeure seule est nécessaire et la mineure seulement contingente. Or, les corps célestes sont des causes éloignées, et les puissances actives et passives inhérentes aux êtres inférieurs sont les causes prochaines des effets produits en eux. Ces dernières ne sont pas nécessaires mais contingentes; car, par exception, elles peuvent n'amener aucun résultat. Done les effets produits dans les corps inférieurs ne sont pas une suite nécessaire de l'influence des astres.

3o Le mouvement des astres est invariable. Si donc les effets dont ils sont la cause dans les corps inférieurs sont nécessaires, les phénomènes qui affectent ces corps ne subiront jamais aucun changement. Or, ils ne sont pas constamment les mêmes, mais seulement dans la plupart des cas. Donc ils ne sont pas nécessaires.

4° Plusieurs choses contingentes réunies ne sauraient constituer une chose nécessaire, parce que chacune d'elles pouvant, à raison de sa condition, manquer son effet, toutes ensemble le pourront également. Or, il est certain que chacun des effets résultant, dans les êtres inférieurs, de l'influence des astres est contingent. Donc la connexion des phénomènes qui affectent les êtres inférieurs, en vertu de l'influence des astres, n'a rien de nécessaire; car, évidemment, chacun d'eux en particulier pourrait être empêché.

50 Les corps célestes sont des agents naturels, et il faut qu'une matière devienne le sujet de leur action. Donc l'action

Auxibilia et non semper eodem modo se habentia, propter materiam, quæ est in potentia ad plures formas, et propter contrarietatem formarum et virtutum. Non igitur impressiones corporum cœlestium recipiuntur in istis inferioribus per modum necessitatis.

2o Item, A causa remota non sequitur effectus de necessitate, nisi etiam sit causa media necessaria, sicut et in syllogismis ex majori de necessitate et minori de contingenti non sequitur conclusio de necessitate. Corpora autem cœlestia sunt causæ remote; proximæ autem causæ inferiorum effectuum sunt virtutes active et passive in istis in ferioribus, quæ non sunt causæ necessariæ, sed contingentes; possunt enim.deficere ut in paucioribus. Non ergo ex corporibus cœlestibus sequuntur in istis inferioribus corporibus effectus de necessitate:

3° Præterea, Motus cœlestium corporum semper est eodem modo. Si igitur effectus coelestium corporum in istis inferioribus corporibus ex necessitate provenirent, semper eodein modo se haberent quæ in inferioribus sunt. Non autem semper eodem modo se habent, sed ut in pluribus. Non igitur ex necessitate proveniunt.

4o Adhuc, Ex multis contingentibus non potest fieri unum necessarium, quia, sicut quodlibet contingentium per se deficere potest ab effectu, ita et omnia simul. Constat autem quod singula quæ in istis inferioribus fiunt ex impressione cœlestium corporum sunt contingentia. Non igitur connexio eorum quæ in istis inferioribus contingunt ex impressione cœlestíum corporum est necessaria; manifestum est enim quod quodlibet eorum impediri potest.

5o Amplius, Corpora celestia sunt agen

des corps célestes ne détruit point ce que réclame la nature de la matière. Orles corps inférieurs sont la matière sur laquelle tombe l'action des corps célestes; et comme, par nature, ils sont destructibles, leur opération pourra leur faire défaut, aussi bien que leur être. Par conséquent, en raison même de leur nature, ils ne produisent pas nécessairement leurs effets. Done les effets que produisent les corps célestes dans les corps inférieurs ne sont nullement nécessaires.

Peut-être objectera-t-on que, bien que les effets provenant des corps. célestes doivent nécessairement se réaliser, cette nécessité ne détruit cependant pas la possibilité dans les êtres inférieurs. On s'appuiera sur cette raison, qu'Albumazar (1), dans le premier livre de son Introductorium, allègue en faveur de cette possibilité, que tout effet est en puissance avant sa réalisation, et alors on le dit possible; mais quand il arrive à l'acte, de possible il devient nécessaire: et tout cela est subordonné aux révolutions des astres, en sorte que cet effet, qui sera nécessairement produit à un instant donné, n'en est pas moins possible durant un certain temps.-Cet argument n'a aucune valeur pour prouver la possibilité dont il s'agit. Il est une possibilité que la nécessité elle-même suppose. En effet, ce qui existe nécessairement peut exister; car il est impossible que ce qui ne peut pas exister existe, et ce

(1) Albumazar, dont les véritables noms sont Djafarben-Mohammed-ben-Omar (AbouMachar), né à Balk, dans le Khoraçan, l'an 806 de J.-C., fut philosophe, médecin et astrologue. Il fit ses études en Afrique. Ses ouvrages ont été imprimés en latin, Venise, 1506. Celui de la Révolution des années, connu sous le titre de Milliers d'années, l'a fait regarder comme un des grands astronomes de son temps. Albamazar y soutient que le monde a été créé quand les sept planètes se sont trouvées en conjonction dans le premier degré du bélier, et qu'il finira lorsqu'elles se rassembleront dans le dernier des poissons (Feller, Dict. hist.). Alain de l'Isle, Guillaume d'Alverne et Roger Bacon font souvent mention d'Albumazar.

tia naturaliter, quæ requirunt materiam in quam agant. Non igitur ex actione corporum cœlestium tollitur id quod materia requirit. Materia autem in quam agunt corpora cœlestia sunt corpora inferiora, quæ, quum sint corruptibilia secundum suam naturam, sicut deficere possunt ab esse, ita ab operari; et sic eorum natura hoc habet ut non ex necessitate producant effectus. Non igitur ex necessitate proveniunt effectus cœlestium corporum in corporibus inferioribus.

Si autem aliquis forte dicat quod necessa rium est quod effectus corporum cœlestium compleantur nec tamen per hoe tollitur possibilitas a rebus inferioribus,-eo quod

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qui est dans l'impossibilité d'exister n'existe nécessairement pas. Donc [si l'on nie cette possibilité], ce qui doit nécessairement exister, nécessairement n'existe pas; ce qui est absurde. Donc il répugne que l'existence d'une chose soit nécessaire et que, cependant, cette chose ne puisse pas exister. Donc la nécessité de l'existence suppose sa possibilité. Mais il n'est nullement besoin de défendre cette possibilité, parce qu'en affirmant que les effets sont produits nécessairement, on n'a pas l'intention de contredire la possibilité ainsi entendue, mais celle qui est l'opposé de la nécessité et qui consiste en ce qu'un être peut exister et ne pas exister. Or, quand nous disons qu'une chose est possible et contingente en ce sens, ce n'est pas seulement, comme le suppose la précédente objection, parce qu'elle est tantôt en puissance et tantôt en acte; car de cette manière les révolutions célestes seraient possibles et contingentes: ainsi, le soleil et la lune ne sont pas toujours en conjonction et en opposition, mais ces phénomènes sont tantôt en acte et tantôt en puissance, bien que nécessaires, puisqu'on en fait la démonstration [même a priori]. Quant à la possibilité ou contingence opposée à la nécessité, il est dans la nature que la réalisation de la chose possible ne soit pas nécessaire tant qu'elle n'est pas encore; et cela parce que l'effet ne procède pas nécessairement de sa cause. Ainsi, nous disons: Il est contingent que Socrate s'assiéra, mais il mourra nécessairement, pour cette raison que le second effet résulte de toute nécessité de sa cause, et non le premier. Donc si les révolutions des astres ont pour conséquence nécessaire que leurs effets seront produits à tel instant, la possibilité ou contingence opposée à la nécessité disparaît.

Igitur quod necesse est esse necesse est non esse. Hoc autem est impossibile. Ergo impossibile est quod aliquid necesse sit esse et tamen non sit po-sibile illud esse Ergo possibile esse sequitur ad necesse esse -Hoc autem possibile non est necessarium defen dere; quia non contra hoc effectus ex necessitate causari dicuntur, sed contra possibile quod opponitur necessaro, prout dicitur possibile quod potest esse et non esse. Non aute n dicitur aliquid per hunc modum possibile et contingens ex hoc solum quod quandoque sit in potentia et quandoque iu actu, ut prædicta responsio præsupponit; nam sic etiam in motibus cœlestibus est possibile et contingeus; non enim sen per est conjunctio vel oppositio solis aut lung

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in actu, sed quandoque quidem in actu. quandoque autem in potentia; quæ tamen necessaria sunt, quum de his dentur demonstrationes. Sed possible vel contingens quod opponitur necessario hoc in sua ratione habet quod non sit necesse illud fieri quando non est; quodquidem est quia non de necessitate sequitur ex causa sua; sicut quum dicimus Socratem esse sessurum esse contingens, ipsum autem esse moriturum esse necessarium, quia secundum horum ex causa sua de necessitate sequitur, non antem primum. Si ergo ex motibus cœlestibus de necessitate sequitur quod eorum effectus sint quandoque futuri, tollitur possibile et contingens quod necessario opponitur.

Sciendum est autem quod, ad proban

Avicenne raisonne ainsi, pour prouver que les effets dus aux corps célestes en proviennent nécessairement: Si quelque obstacle empêche les corps célestes de produire tel effet, cet obstacle doit être posé par une cause volontaire ou naturelle; or, toute cause volontaire ou naturelle revient à un principe céleste (2). Donc cet obstacle, qui empèche les corps célestes de produire leurs effets, procède de quelques principes célestes. Donc, si l'on embrasse d'un seul coup l'ordre des corps célestes, il ne peut se faire que les effets qui en doivent résulter restent privés d'existence. De là il conclut que l'influence des corps célestes rend nécessaire la réalisation des effets, tant volontaires que naturels, dans ce monde inférieur.

Plusieurs des anciens philosophes, au rapport d'Aristote, ont adopté ce sentiment. Ils niaient le hasard et la fortune, en donnant pour raison, que chaque effet a une cause déterminée. Or, la cause étant supposée, l'effet en découle nécessairement; et, par conséquent, puisque la nécessité décide de tout, rien n'est plus ni fortuit ni accidentel (3).

(2) Puisque, dans l'opinion que saint Thomas réfute, l'influence des astres détermine même nos volitions et nos élections.

(3) Fortuna et casus de numero causarum esse dicuntur, multaque esse et fieri ob fortunam et casum... Quidam et an sint, necne, dubitant; nihil enim a fortuna fieri dicunt; sed omnium definitam quamdain causam esse quæ fi ri dicimus a casu aut fortuna : ceu profectionis a fortuna cujuspiam ad forum, inventionisque ejus quem volebat quidem, non putabat invenire, causam hoc aiunt esse illum, inquam, profectum illuc emere quippiam velle. Similiter et in cæteris quæ a fortuna provenire dicuntur, semper causam quamda:n inquiunt esse, quam sumere licet, sed nou fortunam. Quod si quippiam esset fortuna, absurdum sane videbitur, et dubitabit non injuria quispiam, curnam sapientum antiquorum nemo causas generationis corruptionisve dicens, de fortuna quidquam determinavit. Sed, ut videtur, nec illi quidquam esse a fortuna putabant. Verum et hoo mirabile est. Multa namque sunt et fiunt a fortuna et casu, quorum unumquodque non ignorantes reduci posse ad aliquam causam (ut ille sermo antiquus dixit, qui fortunam exterminat), illorum tamen omnes alia a fortuna, alia non a fortuna fieri dicunt........... Ut Empedocles non semper aerem supra inquiens segregari, sed ut forte accidit. Dicit enim, quum de mundi loquitur exstructione : Sic tunc huic currere fortuito contigit, sæpe autem alio modo,

Ως οὕτω συνέκυρσε θέων τότε, πολλάχι δ' ἄλλως.

dum effectus cœlestium corporum ex necessitate provenire, Avicenna (Métaphys., x, c. 1) utitur tali ratione: Si enim effectus aliquis cœlestium corporum impeditur, oportet quod hoc sit per aliquam causanı voluntariam vel naturalem. Omnis autem causa voluntaria vel naturalis r ducitur ad aliquod cœleste principium. Ergo impedimentum effectuum cœlestium corporum procedit ex al quibus cœlestibus principiis. Impossibile est ergo, si totus ordo cœlestium corporum simul accipiatur, quod effectus

(Arist., Phys., 11, c. 4.)

ejus unquam cassetur; unde concludit quod corpora cœlestia faciunt necessario esse debere effectus, in istis inferioribus, tam voluntarios quam naturales.

Hæc autem ratio, ut Aristoteles dicit (Physic., 11, c. 4, 5 et 6), fuit quorumdam ant quorum, qui negabant ca-um et fortunam per hoc quod cujuslibet effectus est aliqua cau-a determinata; posita autem cau-a, ponitur effectus de necessitate; et sic, quum omnia de necessitate proveniant, non est aliquid fortuitum neque casuale.

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