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rent cependant indirectement. En effet, bien que l'intelligence ne soit pas une faculté inhérente à un corps, il n'en est pas moins vrai que son opération ne peut se réaliser complétement sans le concours des puissances corporelles, qui sont: l'imagination, la mémoire et la vertu cogitative (l. 11, ch.73). D'où il suit que si une disposition vicieuse du corps, telle que l'épilepsie, la léthargie, ou d'autres infirmités analogues, entrave l'exercice de ces puissances, c'est aussi un obstacle à l'opération de l'intelligence. Par conséquent, l'homme favorisé d'une bonne constitution physique jouit d'une intelligence saine, parce que ces puissances ont plus de vigueur. C'est ce qui fait dire à Aristote « qu'une « chair souple est l'indice d'un esprit pénétrant » (14). Les mouvements célestes influent sur les dispositions du corps humain. Saint Augustin dit à ce sujet : « Il n'est point du tout absurde de dire que « certaines émanations des astres ont seulement la vertu de modifier « les corps » (Cité de Dieu, liv. v, ch. 6 et 7), et saint Jean Damascène observe que « telles et telles planètes déterminent en nous des « tempéraments, des habitudes et des dispositions variées » (De la foi orthodoxe, liv. II, ch. 7). En ce sens, les corps célestes contribuent indirectement à la bonté de l'intelligence. De même donc qu'un médecin peut juger si l'esprit est sain d'après la constitution physique, considérée comme disposition prochaine, ainsi l'astrologue peut baser son jugement sur les révolutions célestes, qui sont les causes éloignées de cette disposition. Et en entendant ainsi les choses, Ptolémée a pu, sans

[14) Exactiorem gustum habemus quam odoratum, ex eo quia gustus tactus est quidam, quem quidem sensum homo exactissimum habet. In cæteris namque sensibus vehementer a cæteris animalibus superatur; at tactu longe cæteris omnibus excellentius percipit. Quapropter et prudentissimum est animalium. Indicium autem est, in hominum genere, ob hoc instrumentum sensus, ingeniosos esse hebetesve, et non ob aliud quiequam. Qui namque sunt duri carne, ii sunt inepti mente; qui vero sunt molles carne, sunt ingeniosi menteque dextri (Arist., De anima, II, c. 9).

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lectus operatio compleri non potest sine | mente videmus. » Dispositio autem corpooperatione virtutum corporearum, quæ ris humani subjacet cœlestibus motibus; sunt imaginatio, et vis memorativa, et cogita- dicit enim Augustinus quod "non usquetiva, ut ex superioribus (1. 11, c. 73) pa-tet; et inde est quod, impeditis harum virtutum operationibus propter aliquam indispositionem corporis, impeditur operatio intellectus, sicut patet in phreneticis et lethargicis et aliis hujusmodi; et propter hoc etiam bonitas dispositionis corporis humani facit aptum ad bene intelligendum, in quantum ex hoc prædictæ vires fortiores existunt; unde dicitur in secundo de Anima (c. 9) quod molles carne aptos

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quaque absurde dici potest ad solas corporum differentias allatus quosdam valere sider os De civit. Dei 1. v, c. 6 et 7, ; et Damascenus dicit quod alii et al planetæ diversas complexiones et habi tus et dispositiones in nobis constituunt e orthod. fid., 1. 11, c. 7). Ideo indi recte corpora cœlestia ad bonitatem intelli gentiæ operantur; et sic, sicut medici possunt judicare de bonitate intellectus ex cordispositione poris complexione, sient ex

sortir de la vérité, écrire dans son livre intitulé Les cent Aphorismes: « Quand quelqu'un vient au monde, si Mercure se trouve dans l'une « des demeures de Saturne et conserve sa force, il donne au nouveaua né une intelligence vive qui pénètre profondément les choses. »

CHAPITRE LXXXV.

Les astres ne sont pas la cause de nos volitions et de nos élections.

Il résulte clairement de la démonstration précédente que les corps célestes ne sont pas la cause [efficiente] de nos volontés et de nos élections. En effet :

1o Le Philosophe enseigne que la volonté réside dans la partie intellectuelle de l'àme (1). Si donc les astres sont incapables d'exercer une influence directe sur notre intelligence (ch. 84), ils ne peuvent pas davantage influencer directement notre volonté.

2o Toute élection et toute volition actuelle résulte immédiatement en nous d'une appréhension intellectuelle; car l'objet de la volonté est

(1) Partes animæ esse videntur.....: vegetativa, quæ quidem et plantis et universis animalibus inest; et sensitiva, quam nec ut rationis expertem, nec ut ejusdem participem quisquam facile ponet. Præterea imaginativa, quæ ratione quidem ab omnibus est diversa, cui vero sit jungenda, ut sit idem quod illa, aut a qua sejungenda, ut sit alia ab illa, magnam dubitationem habet profecto, si quis sejunctas animæ partes separatasque ponat. Insuper appetitiva, quæ et ratione et vi alia diversaque, sine dubio, ab universis esse videtur. Absurdum autem est hanc a cæteris divellere partibus; fit erim et in participe rationis voluntas, et in rationis vacante cupiditas atque ira. Quod si tres in partes dividitur anima, in unaquaque profecto partium inerit appetitus (Arist., De anima, III, c. 9).

proxima, ita astrologus ex motibus cœlestibus sicut ex causa remota talis dispositionis. Et per hunc modum potest verificari quod Ptolomæus in Centiloquio dicit: Quum fuerit Mercurius, in nativitate alicujus, in aliqua domorum Saturni, et ipse fortis in esse suo, dat bonitatem intelligentiæ medullitus in rebus. »

CAPUT LXXXV.

1o Voluntas enim in parte intellectiva animæ est, ut patet per Philosophum (de Anima, III, c. 9). Si igitur corpora cœlestia non possunt imprimere directe in intellectum nostrum, ut ostensum est c. 84), neque etiam in voluntatem nostram directe imprimere poterunt.

2 Amplius, Omnis electio et actualis voluntas in nobis immediate ex apprehensione intellectuali causatur; bonum enim intellectum est objectum voluntatis, ut patet in tertio de Anima (c. 10), et propter hoc non potest

Quod corpora celestia non sunt causæ volun- sequi perversitas in eligendo, nisi intellec

tatum et electionum nostrarum.

Ex hoc autem ulterius apparet quod corpora cœlestia non sunt voluntatum nostrarum neque clectionum causa.

tus judicium deficiat in particulari eligibili, ut patet per Philosophum (Ethic., VII, c. 4). Corpora autem coelestia non sunt causæ intelligentiæ nostræ. Ergo non election's nest po surt esse cause.

le bien connu comme tel (2), et, par conséquent, selon la remarque d'Aristote, l'élection n'est mauvaise qu'autant que l'intelligence s'égare en arrêtant son jugement sur tel objet particulier (3). Or, les corps célestes ne sont pas la cause de notre connaissance. Donc ils ne sont pas non plus la cause de notre élection.

3o Tout ce qui provient ici-bas de l'influence des corps célestes arrive suivant l'ordre de la nature, puisque les êtres inférieurs leur sont naturellement subordonnés. Si donc nos élections résultent de l'influence des corps célestes, ce sont des effets naturels, en sorte que l'homme se détermine naturellement à réaliser ses opérations de la même manière que les brutes, qui agissent d'après leur instinct naturel, et comme les corps inanimés, qui se laissent mouvoir naturellement. Donc la fin que l'agent veut atteindre et la nature ne seront pas deux principes actifs distincts, mais la nature seule sera un principe d'action, contrairement à ce que démontre Aristote (4). Donc il est faux que nos élections résultent de l'influence des corps célestes.

4° Toutes les productions naturelles arrivent à leur fin par des moyens invariables: aussi se réalisent-elles toujours et de la même manière; car l'action de la nature est déterminée à un seul effet. Or,

(2) Intellectus rectus est omnis, at appetitus atque imaginatio est recta et non recta. Quocirca semper ipsum appetibile movet. Hoc autem est aut vere bonum, aut apparens bonum. Attamen non omne bonum movet, sed id quod sub actionem cadit. Sub actionem autem cadit quod aliter sese habere etiam potest. Patet igitur talem animæ vim atque potentiam principium esse movendi, quæ quidem est ea quam appetitum consue vimus appellare (Arist., De anima, 111, c. 10).

(3) Intemperans quidem cupiditatibus servit consilio capto, existimans præsentem jucunditatem sequi oportere (Arist., Ethic., VII, c. 4).

(4) Dans son traité de la Physique (liv. 11, ch. 8), Aristote prouve, par des exemples multipliés, que la nature ne peut agir que pour une fin. La nature seule est une force aveugle que la nécessité gouverne. Les êtres privés de raison n'ont pas la faculté de choisir et de déterminer la fin qui les fait agir; mais l'homme raisonnable n'a reçu de son créateur le don d'intelligence que pour connaître la fin à laquelle il doit tendre, et il s'y porte librement en usant des moyens que la nature lui fournit : autrement son intelligence lui serait complétement inutile.

30 Item, Quæcumque ex impressione | tia, sed unum tantum, quod est natura; corporum cœlestium in istis inferioribus cujus contrarium patet per Aristotelem eveniunt naturaliter contingunt, quum (Physic., 11, c. 8). Non est ergo verum hæc inferiora sint naturaliter sub illis ordi- quod ex impressione corporum cœlestium nata. Si ergo electiones nostræ eveniunt, nostræ electiones proveniant. ex impressione corporum cœlestium, oportet quod naturaliter eveniant, ut scilicet sic homo naturaliter eligat operari suas operationes sicut naturali instinctu bruta operantur et naturaliter corpora inanimata moventur. Non ergo erunt propositum et natura duo principia agen

4. Præterea, Ea quæ naturaliter fiunt, determinatis mediis perducuntur ad finem; unde semper et eodem modo contingunt; natura enim determinata est ad unum. Electiones autem humanæ diversis mediis tendunt ad finem, tam in moralibus quam in

dans l'ordre moral, aussi bien que dans les choses de l'art, l'objet de l'élection humaine tend à sa fin par des moyens variés. Donc ces élections ne sont pas des effets naturels.

5o Le plus souvent les effets naturels ont lieu de la manière qui convient; car l'action de la nature n'est défectueuse que dans un petit nombre de cas. Si donc, en faisant son choix, l'homme obéissait à la nature, ses élections seraient le plus souvent bounes; et il n'en est évidemment pas ainsi. Donc l'élection de l'homme n'est pas naturelle; et elle le serait nécessairement, s'il se déterminait sous l'influence des astres.

6° H n'y a aucune différence dans les opérations naturelles des êtres d'une même espèce, lorsqu'elles ressortent de la nature même de l'espèce. Aussi, toutes les hirondelles font des nids semblables et tous les hommes entendent pareillement les premiers principes naturellement connus. Or, l'élection est une opération qui appartient à la nature humaine. Si donc l'homme se déterminait naturellement, tous les hommes se détermineraient de même : ce qui est manifestement faux, et dans l'ordre moral, et dans les choses de l'art.

7o Les vertus et les vices sont les principes propres des élections; car l'homme vertueux et l'homme vicieux different en ce qu'ils choisissent les contraires. Or, le Philosophe prouve que ce n'est pas la nature, mais l'habitude, qui a introduit parmi nous les vertus et les vices qui intéressent la société (5), et il en donne cette preuve, que nous deve

(5) Quum sint duo virtutum genera, unum earum quæ ab ratione et cogitatione proficiscuntur, alterum earum quas morales a moribus appellamus, illæ quidem quæ in ratione positæ sunt magnam partem a doctrina ortum et incrementum habent; itaque quum usum, tum spatium tempusque desiderant. Morales autem Opus, id est, ex more comparantur, a quo quoque nomen traxerunt, quod parum admodum ano тou ous, id est,, a more deflect t. Ex quo etiam perspicuum est nullam virtutem moralem insitam nobis esse a natura. Nihil enim eorum quæ natura constant aliter atque natum est as

artificialibus. Non igitur electiones humanæ fiunt naturaliter.

50 Amplius, Ea quæ naturaliter fiunt, ut plurimum recte fiunt; natura enim non deficit nisi in paucioribus. Si igitur homo naturaliter eligeret, ut in pluribus electiones ejus essent rectæ ; quod patet esse falsum. Non igitur homo naturaliter eligit; quod oporteret, si ex impulsu corporum cælestium eligeret.

6o Item, Ea quæ sunt ejusdem speciei non diversificantur in operationibus naturalibus, quæ naturam speciei consequuntur; unde omnis hirundo similiter facit nidum,

et omnis homo similiter intelligit prima principia, quæ sunt naturaliter nota. Electio autem est operatio consequens speciem humanam. Si igitur homo naturaliter eligeret, oporteret quod omnes homines eodem modo eligerent; quod patet esse falsum, tam in moralibus quam in artificialibus.

7° Adhuc, Virtutes et vitia sunt electionum principia propria; nam virtuosus et vitios is differunt ex hoc quod contraria eligunt. Virtutes autem politicæ et vitia non sunt nobis a natura, sed ex assuetudine, ut probat Philosophus (Ethic., II,

nons aptes aux opérations que nous avons coutume de faire, surtout dés l'enfance. Donc la nature n'est pas le principe de nos élections. Donc elle ne résulte pas de l'influence des astres, qui a pour effet la production naturelle des êtres.

8 Les astres n'agissent directement que sur les corps (ch. 82). Si donc ils sont la cause de nos élections, c'est parce qu'ils agissent sur nos corps ou sur les objets extérieurs. Or, dans l'un et l'autre cas ils ne peuvent être une cause suffisante de nos élections. En effet, la présence extérieure de certains corps ne suffit pas pour déterminer notre élection; car l'expérience nous prouve que la rencontre d'un objet délectable, tel qu'un mets délicieux ou une femme, n'excite nullement l'homme tempérant à le rechercher, tandis que l'intempérant est attiré vers lui. De même, quelque changement que puisse produire dans notre corps l'impression des astres, il est incapable de fixer notre élection; car il n'en peut résulter que des passions plus ou moins fortes, et les passions, quelque violentes qu'on les suppose, ne sont pas une suefieri potest: ut lapis, qui deorsum fertur natura, nulla ratione assuefieri possit ut sursum moveatur, ne si decies millies quidem quis eum sursum jaciens assuefacere conetur; neque ignis unquam deorsum feratur; neque quicquam aliud eorum quæ aliter a natura comparata sunt, aliter assuefieri possit. Ergo neque natura, neque præter naturam nobis ingenerantur virtutes, sed sic affectis ut ad eas suscipiendas apti simus natura, perficiamur autem perpoliamurque more et consuetudine. Præterea, quæcumque nobis a natura obveniunt, eorum potestates prius accipimus, posterius functiones muneris obimus. Quod in sensibus perspici potest; neque enim ex eo quod aut sæpe aspeximus, aut sæpe audivimus, sensus adepti sumus, sed contra, quum sensus haberemus, eis usi sumus, non quia usi sumus habuimus. At virtutes consequimur prius virtutis muneribus functi, quomodo et in cæteris fit artibus. Nam quæ nos oportet postea quam didicerimus efficere, ea, quum efticimus, discimus; veluti ædificando fiunt ædium ædificandarum artifices, et filibus canendo, fidicines. Itemque justis actionibus exercendis, justi; temperantibus, temperantes; fortibus, fortes efficimur. Atque etiam hoc ipsum testantur ea quæ in civitatibus factitari solent. Legum latores enim civibus ad virtutem assuefacicndis eos bonos efficiunt. Atque hæc quidem est omnium qui leges ferunt mens et voluntas. Quotquot autem minus recte assuefaciunt, voto, suo frustrantur. Atque hoc no reipublicæ administrandæ forma altera ab altera differt, bona a vitiosa, etc. (Arist., Ethi., 11, c. 1).

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e. 1) ex hoc quod, quales operationes as- tionis nostræ. Non enim est sufficiens causa suescimus, et maxime a puero, ad tales nostræ electionis quod aliqua corporalia habitum habemus. Ergo electiones nostræ nobis exterius præsententur; patet enim non sunt nobis a natura. Non ergo causan- quod ad occursum alicujus delectabilis, puta tur ex impressione corporum coelestium, cibi vel mulieris, temperatus non movetur secundum. quam res naturaliter procedunt. ad eligendum ipsum, intemperatus autem 8 Adhuc, Corpora cœlestia non impri-movetur. Similiter etiam non sufficit ad munt. directe nisi in corpora, ut ostensum nostram electionem quæcumque immutatio est (c. 82). Si igitur sint causa electionum nostrarum, aut hoc erit in quantum imprimunt in corpora nostra, aut in quantum imprimunt in exteriora. Neutro autem modo sufficienter possunt esse causa elec

possit esse in nostro corpore, ab impressione corporis cœlestis, quum per hoc non sequantur in nobis nisi quædam passiones, vel magis vel minus vehementes; passiones autem, quantumcumque vehementes, non

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