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et il se retrouve tel qu'il étoit avant son hui tième lustre.

Bacchus, témoin d'un prodige si nouveau, pria Médée de lui enseigner ce secret, et il en fit usage en faveur des nymphes qui l'avoient

nourri dans son enfance.

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Médée, sous prétexte de rajeunir Pelias, engage ses filles à l'égorger, et prend la fuite.

L'ARTIFICIEUSE Médée, d'intelligence avee son époux, feint de le hair et de le quitter, et prie les filles de Pélias de lui accorder un asyle. Elle leur raconte ce qu'elle a fait pour Éson, et leur fait naître l'envie de voir aussi leur père reprendre sa jeunesse. Toutes la prient de leur accorder cette faveur, et lui promettent des récompenses proportionnées au bienfait.

Elle paroît balancer d'abord, et ne se rend qu'avec peine à leurs instances, pour mieux les tromper. Afin, dit-elle, de vous montrer

jusqu'où va mon pouvoir, faites amener le plus vieux de vos beliers. On lui en présente un accablé sous le poids de ses années, et dont les vieilles cornes se recourboient sur son front. Par l'art de Médée, il perd aussitôt ses cornes et ses années; on entend dans le vase d'airain le bêlement d'un tendre agneau. Il en sort, et, au grand étonnement de toute l'assemblée, on le voit bondir et aller tetter une brebis qu'il prend pour sa mère. Les filles de Pélias redoublent, à cette vue, leurs prières, et renouvellent leurs promesses.

Trois fois le Soleil avoit dételé ses chevaux plongés dans les mers d'Ibérie, et pour la quatrième fois les astres de la nuit étinceloient sur l'azur des cieux. La fille d'Æéta, pour tromper les filles de Pélias, mit sur les bra siers ardens un vase rempli d'eau simple et d'herbes sans vertu. Le roi et ses gardes étoient ensevelis dans un sommeil que Médée leur avoit envoyé par la force de ses enchantemens. Les princesses entrent, pour lui obéir, dans l'appartement de Pélias, et environnent son lit. Pourquoi balancez-vous encore, filles trop foibles? Prenez vos poignards, hâtezvous de faire sortir de ses veines le vieux sang

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qu'elles renferment; faites en sorte que je puisse le remplacer par un nouveau sang qui lui rende toute la vigueur de la première jeunesse 7. Si vous avez de la confiancé en moi et de la tendresse pour votre père, n'hésitez pas un instant à lui rendre ce pieux devoir: c'est par le fer seulement que vous pouvez le délivrer des infirmités de la vieillesse.

Ce discours persuade et anime les princesses: chacune d'elles s'empresse alors par piété de devenir inhumaine, et, de peur de commettre un crime en différant, devient criminelle en effet : aucune cependant ne peut regarder les coups qu'elle donne, et toutes frappent au hasard en détournant la tête. Pélias, tout couvert de son sang, se lève dessus son litet fait des effors inutiles pour leur échapper. Malheureuses! dit-il en leur tendant les bras que faites-vous? Quelle exécrable, fureur vous porte à attenter à la vie de votre père ?

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A ces accens douloureux, le poignard leur tombe des mains, et elles perdent l'usage de leurs sens. Médée profite de cet instant, coupe la tête du malheureux Pélias, jette ses membres déchirés dans le vase, et prend la

fuite. Sans le secours de ses dragons, elle n'eûr pas échappé à la punition que méritoit ce crime abominable; mais, élevée subitement dans les airs, elle voit au-dessous d'elle des lieux célèbres par diverses métamorphoses, et son char s'arrête à Corinthe.

FABLE IX.

Médée se venge de Jason, tue les enfans qu'elle avoit eus de lui, embrasele palais de Créon, et Creuse que Jason alloit épouser. De la elle s'envole à Athènes, où elle veut empoisonner Thésées Jaz

MÉDÉE, après avoir embrasé le palais de Créon, et fait périr dans cet incendie la nou velle femme de son perfide époux, immole les deux enfans qu'elle lui avoit donnés, et se dérobe à sa vengeance. Elle arrive à Athènes, où Égée la reçoit et l'unit à lui par les nœuds de l'hyménée. C'est le seul reproché qu'on puisse faire à ce prince. Thésée, dont le bras avoit déja purgé l'isthme de Corinthe des brigands qui l'infestoient, se présente au palais.

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