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chanoine et théologal de la cathédrale de Montauban, il en fut créé prévôt en 1663. Ce fut seulement alors qu'il employa ses loisirs à l'étude de l'histoire, moins, comme il le dit avec une fatuité naïve, dans le but de rechercher les applaudissements publics que pour se plaire à lui-même. En 1705, il permuta la dignité de prévôt contre celle d'archidiacre. On n'a pu découvrir la date de sa mort. Ses ouvrages sont: I. Histoire de la ville de Montauban, ibid, 1668, in-4o, rare. Cet ouvrage est divisé en deux livres. Le premier contient de nombreuses recherches sur l'origine de Montauban, de son église, de ses cours de justice et de ses autres établissements; le second, un commentaire des guerres de religion dont cette ville a été le théâtre. II. Abrégé de l'histoire universelle, Paris, 1675, 3 vol. in-12. Cette première partie, la seule qui ait paru, contient l'histoire ecclésiastique.

1779, intendant de Saint-Domingue, et, en 1784, premier président des deux conseils supérieurs du Cap. Enfin, depuis le 1er avril 1788, il était intendant-général des fonds de la marine et chargé des approvisionnements des hôpitaux, des Invalides, etc. quand un décret de l'Assemblée Constituante supprima cette place. Louis XVI voulut l'appeler au ministère de la marine; mais, comme Lebrasseur ne partageait pas les idées nouvelles, on représenta au roi que, dans les circonstances où se trouvait la monarchie, un tel choix serait inopportun; et, sur la proposition de Dumouriez, ce fut Lacoste (voy. ce nom, LXIX, 303) qui obtint le portefeuille. Arrêté pendant la terreur et traduit devant le tribunal révolutionnaire, Lebrasseur fut condamné à mort le 15 juin 1794. On a de lui deux ouvrages estimés, et qui peuvent encore être consultés utilement par les administrateurs coloniaux : I. De l'Inde, ou Ré-II. Histoire de l'ancien et du nouveau flexions sur les moyens que doit employer la France, relativement à ses possessions en Asie, Paris, 1790, 1793, in-8°. II. De l'état de la marine et des colonies, Paris, 1792, in-8°. Z.

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LEBRET (HENRI), historien ne vers 1630, à Paris, d'une famille originaire du Vexin, nous apprend, dans la préface de son Histoire de Montauban, qu'il fut d'abord tourmenté par l'ambition, cette maladie de la jeunesse. « Mais, ajoute-t-il, de grandes et légitimes afflictions et mes << emplois tous fort différents les uns des « autres, et tous également violents, " ont changé mon tempérament et ne << m'ont laissé qu'une santé très-im« parfaite. » Peut être de ce passage doit-on conclure que Lebret avait d'abord été militaire. Quoi qu'il en soit, dès que sa santé fut ruinée, il embrassa l'état ecclésiastique. Nommé

Testament, avec leurs allégories et
leurs morales, ibid. 1684, in-8o. IV.
Traduction d'un ancien manuscrit
latin contenant plusieurs choses cu-
rieuses touchant la province de Lan-
guedoc, 1698, in-4°. Cet ouvrage est
très-rare. V. Récit de ce qu'a été
et de ce qu'est présentement Montau-
ban, 1701, in-8°.
W-s.

LEBRETON (R.-P-.FRANÇOIS), était, avant la révolution, prieur de Redon en Bretagne. Ayant paru dės le commencement, favorable aux innovations, il fut nommé, en 1790, procureur syndic du district de Fougères, et, l'année suivante, député à l'Assemblée législative où il se fit peu remarquer. Nommé, en 1792, député à la Convention nationale, il s'y lia intimement avec le parti des Girondins. Cependant il ne vota point comme eux dans le procès de Louis XVI, où il

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rejeta l'appel au peuple. Sur l'applicacation de la peine, il s'exprima en ces termes : « Sans doute Louis XVI mérite la mort. Ses crimes sont ceux auxquels s'appliquent les dispo"sitions les plus sévères du Code pénal. Si donc je prononçais, je vo« terais pour la mort; mais alors je " voudrais qu'il y eût les deux tiers « des voix. Comme législateur, je « pense que Louis peut être un otage » précieux et un moyen d'arrêter tous « les ambitieux : je vote pour la réclu«sion à perpétuité. Après la condamnation, Lebreton opina contre tout sursis à l'exécution, ce qui semblait contraire à ce qu'il venait de dire. Il paraît qu'ainsi que beaucoup d'autres, il vota alors sous l'impression de la peur. Cependant, au moment de la lutte entre la Gironde et la Montagne, qui prépara la révolution du 31 mai, on le vit déployer quelque énergie. Proscrit comme tous ses amis, il fut au nombre des soixante-treize députés exclus de l'assemblée. Ayant réussi à se tenir caché pendant la terreur, il rentra dans ses fonctions de législateur, lorsque Robespierre fut tombé, et continua de se montrer rigide observateur des principes d'équité et de modération qui l'avaient fait proscrire. Ce fut lui qui renouvela la proposition si inutilement faite par Buzot, et si vivement combattue par Cambacérés, de soumettre tous les députés à rendre compte de leur fortune. Entré au conseil des Cinq-Cents par la voie du sort, après la session conventionnelle, Lebreton en sortit en 1798. Il se retira dans sa patrie, et y mourut obscurément quelques années plus tard.

M—d j. LEBRETON (JEAN-PIERRE), né en 1752, dans la province de Bretagne, était bénédictin avant la révolution, et fut député du clergé de

et

Vannes à l'Assemblée constituante, où il vota constamment pour les innovations. Étant resté dans la capitale après la session, il y traversa sans péril les temps de proscription qu'essuyèrent la plupart des ecclésiastiques; il fut ensuite nommé bibliothécaire de la Cour de cassation, mourut à Paris le 21 avril 1829. On a de lui le Catalogue des livres composant la bibliothèque de la cour de cassation, deuxième partie (jurisprudence), Paris, 1819, in-8°. La première partie n'est pas imprimée. M. A. Taillandier a donné, dans le 9 vol. des Mémoires de la société royale des antiquaires de France, dont Lebreton était membre, une courte notice sur ce savant. M-Dj.

LEBRETON (JOACHIM), secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux-Arts, naquit à Saint-Méen, en Bretagne, le 7 avril 1760, d'un maréchal ferrant qui avait une famille nombreuse. Destiné à la profession de son père, il ne reçut qu'une éducation médiocre; mais ses bonnes dispositions surmontèrent tous les obstacles. Ayant obtenu une bourse au college des Théatins, il y réussit assez pour que ses maîtres cherchassent à l'admettre dans leur congrégation, où sa douceur et la régularité de sa conduite semblaient d'ailleurs l'appeler. A peine âgé de 19 ans, il fut envoyé à Tulle pour y professer la rhétorique. On a dit qu'il était alors entré dans les ordres; mais, comme plus tard il renonça au célibat, ses amis ont nié cette assertion. Quoi qu'il en soit, il est bien sûr que, dès le commencement, il adopta fort chaudement les principes de la révolution, et qu'il se hâta de quitter la soutane. Venu à Paris, il y épousa la fille aînée de Darcet, inspecteur-général de la Monnaie, dont la protection le soutint constamment.

Sous le Directoire, il remplit la place importante de chef du bureau des Beaux-Arts au ministère de l'intérieur. Après le 18 brumaire (1800), il entra au tribunat. Admis, dès 1796, à l'Institut, il devint, par suite de l'organisation de 1803, membre de la troisième classe (Histoire et littérature ancienne), et fut nommé secrétaire perpétuel de la quatrième classe (celle des Beaux-Arts). Il coucourut activement à la formation du Musée impérial. Bien que ses études eussent eu jusque-là peu de rapports avec les arts, ces fonctions le mirent en relation avec tous les artistes, et son zèle, sa bienveillance lui firent, parmi eux, de nombreux amis. Il aimait les jeunes gens, et se plaisait à les encourager; il profita de sa position élevée pour se faire le patron de plusieurs maisons qui ramenaient en France les principes d'une bonne éducation. La chute du gouvernement impérial lui causa beaucoup de chagrin; et lorsqu'il vit les étrangers, en 1815, s'emparer de tous les chefs-d'oeuvre des arts que la victoire avait accumulés dans la capitale, il ne put contenir son désespoir. A la séance du 18 octobre 1815, il s'exprima dans des termes très-vifs contre un manifeste du duc de Wellington qu'il regardait comme injurieux pour la France. Cette sortie eut beaucoup de retentissement, et l'on pense que ce fut la principale cause qui le fit exclure de l'Institut, à la réorganisation de ce corps, quelque mois plus tard. Désespéré de cette décision, il prit la résolution de s'éloigner d'une patrie où on le traitait avec tant de rigueur, et, s'étant réuni à d'autres savants et artistes qui partageaient ses opinions, ils partirent ensemble pour le Brésil. S'étant embarqués au Havre, dans le mois de janvier 1816, ils arrivèrent heureuse

ment à Rio-Janeiro, où Lebreton reçut, particulièrement du roi Jean IV, un accueil très-gracieux, et fut mis en position de diriger une colonie industrielle de Français réfugiés, et une Académie dont la principale occupation était de répandre les notions premières de l'agriculture. Malgré la protection du gouvernement ils eurent peu de succès. La plupart des, colons suċcombèrent à la fatigue et aux besoins de tous les genres; d'autres revinrent dans leur patrie. Lebreton, parvenu à un âge où il est difficile de changer de climat impunément, mourut le 9 juin 1819, à Rio-Janeiro. On a de lui: 1. Logique adaptée à la rhétorique, imprimée à Tulle, 1789, in-8°. II. Des Mémoires et des Rapports à l'Institut, insérés dans le recueil de cette compaguie; ainsi que des Notices historiques également composées pour l'accomplissement de ses devoirs de secrétaire, entre autres sur Grétry, Haydn, etc. Ayant concouru long-temps à la rédaction de la Décade philosophique, avec son compatriote et ami Ginguené, Lebreton a inséré dans ce journal beaucoup de notices, entre autres sur l'abbé Raynal et sur Deleyre. Barbier lui attribue un ouvrage que sa famille a désavoué, mais que sa profession d'ecclésiatique à cette époque rend très-probable, savoir: Accord des vrais principes de l'Église, de la morale et de la raison sur la constitution civile du clergé, Paris, 1791, in-8°. R-É.

LEBRIS (CHARLES), savant théologien bas-breton, exerça les fonctions de recteur de la paroisse de Cléder, prés Morlaix. On n'a aucun détail sur sa vie; il n'est connu que par un grand nombre de livres de piété, qu'il composa ou traduisit en langue bretonne, idiome dans lequel il était très-versé. Ces ouvrages, écrits

:

avec onction, dans une langue qui préte aux images les plus vives, font encore, de nos jours, le charme des veillées bas-bretonnes. Les plus conDus sont: 1o Réflexions utiles sur les fins dernières de l'homme, traduites du français du père Crasset, sous ce titre Réflexionou profitabl var an finvezon diveza, Saint-Pol de Léon, 1722, in-12; réimprimé à Quimper, 1771, in-12. 2o Instruction var an excellanc, au froez an indulgeançon bras hac an deveryon an Vrenriez ur Rosera, Castel (Saint-Pol de Léon), 1722, et Quimper, in-8°, en deux parties. Cette instruction sur le Rosaire, le plus intéressant et le mieux écrit des ouvrages de l'abbé Lebris, contien: l'histoire des miracles opérés par l'intercession de la sainte Vierge, notamment en faveur d'un soldat qui, ayant été recouvert par les ruines de la grosse tour du château du Taureau, près Morlaix, lorsqu'elle s'écroula en 1609, resta longtemps sous les décombres, et dut la vie à Notre-Dame du Rosaire. 3o L'Horloge de la Passion de notre Sauveur, avec des prières dévotes pendant la messe pour les jours de la communion ;

-

La Vie de sainte Barbe et celle de saint Conogan, évêque de Quimper, en bas-breton, Saint-Pol de Léon, 1725, in-8°. 4° Les Stations de notre Sauveur pendant la Passion, traduites du père Adrien Pavilliers (Stationou hor salver en e passion), Saint-Pol de Léon, 1725, in-16, et Quimper, 1784; 5 Le Bouquet spirituel de la mission et de la retraite, ou Abrégé des Heures bretonnes et des cantiques sur ce qui est requis et nécessaire à un Breton pour son salut (ar Boquet spirituel euz ar Mission hac euz ar Retret), en vers bretons, Brest, 1726, in-8°; ibid., 1784; ibid., an XII (1804). 6° Colloque du Calvaire et des Stations de notre

Seigneur Jésus-Christ dans le cours de sa passion (Collocou ar Chalvar, etc.), Quimper, 1737; ibid., 1784, in-8°. 70 Introduction d'ar vuez devot, trad. de l'Introduction à la vie dévote de saint François-de-Sales, Castel (SaintPol de Léon), 1755, in-12; Quimper, 1780, 8 édition, traduction fidèle, élégante et digne de la piété de son auteur, dit Olivier Hervé, pénitencier de Léon, dans l'approbation de ce livre. 8° Heuryon brezonec ha latin (Heures bretonnes et latines); Quimper, 1760, in-12; Saint-Brieuc, 1808, 9° édit. Parmi ces productions, plusieurs ont été imprimées quinze ou

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LEBRUN (LAURENT), jésuite, né à Nantes, en 1607, mort à Paris, dans la maison professe des jésuites, le 1er septembre 1663, s'adonna particulièrement à la poésie latine. S'il n'eut pas le bon esprit de prendre Virgile pour modèle, il affecta du moins de l'imiter dans la plupart de ses plans et même dans ses titres, intitulant ses ouvrages d'une manière analogue à ceux du prince des poètes latins. Son Virgile chrétien consiste, comme le véritable Virgile, en églogues, en géorgiques et en un poème épique. Ce dernier, ayant pour titre l'Ignaciade, comprend en douze livres le pélerinage de saint Ignace à Jérusalem, et la fondation de la société à Paris. Lebrun a traité, dans ses Géorgiques, de la culture de l'âme; et ses Eglogues sont également consacrées à des sujets pieux. Son Ovide chrétien est dans le même goût. Les Héroïdes sont des lettres mystiques; les Fastes, les six jours de la création; les Tristes, les lamentations de Jérémie, auxquelles il a réuni les siennes sur la mort de l'archevêque de Tours, Bertrand d'Eschaux; un poème sur l'amour de Dieu remplace celui de l'Art d'aimer; en

fin l'histoire de quelques conversions tient lieu des Métamorphoses. Les autres productions du père Lebrun sont : Les sept psaumes pénitentiaux, ou David pénitent; les Vêpres de la Vierge, en vers; un Recueil d'épigrammes; un poème intitulé la Franciade, et quatre Héroïdes qui font la seconde partie de la Franciade; De Ponto ou de la barbarie des peuples du Canada; l'Eloquence poétique, ou les préceptes de l'art poétique autorisés par des exemples, Paris, 1655, in-8°. Ce traité, composé en latin, est accompagné d'un autre écrit sur le même sujet, qui a pour titre: Figures poétiques, ou lieux-communs de l'éloquence poétique. Tous ces ouvrages, pour la plupart oubliés, prouvent plutôt la facilité de leur auteur que son talent. LEBRUN (Guil laume), jésuite, né en 1674, professa les belles-lettres avec distinction dans les colléges de son ordre. On a de lui un Dictionnaire universel, français-latin, in-4o, qui fut loué dans le temps et qui mérite de l'être encore. La dernière édition en a été donnée à Rouen, par Lallemant, 1770, in-4°. N-L.

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LEBRUN (DENIS), avocat au parlement de Paris, prêta serment, en cette qualité, le 2 décembre 1659. Les matières que cet habile jurisconsulte a traitées sont de celles qu'on n'épuise jamais. Tout y fait question, ainsi qu'il le dit lui-même dans la préface de son Traité des successions. Il est du petit nombre des auteurs dont les ouvrages n'ont point vieilli et qui sont de tous les temps, quoique la législation change, parce qu'ils renferment des principes d'éternelle vérité. Il est peu de sujets dans le droit français dont la variété satisfasse mieux l'esprit et attire davantage l'application. On y trouve toujours de nouvelles causes, qui méritent l'attention. L'homme désire naturellement savoir qui succè

dera après lui aux biens qu'il a possédés pendant sa vie. Lebrun mourut à Paris en 1708. Nous avons de lui: I. Traité des successions, Paris, 1692, 1 vol. in-fol. Cet ouvrage a eu plusieurs éditions; la dernière est de 1777, 2 tomes en un volume in-fol., avec de nouvelles décisions et des remarques critiques, par François-Bernard Espiard de Saux, augmentée par un anonyme, ancien avocat. L'importance du sujet demande que nous exposions le plan de ce traité, qui explique comment on succède, qui succède, à qui on succède, à quelles choses on succède, et quelles sont les charges ordinaires des successions; il se divise en 4 livres: le premier est intitulé: De ceux à qui l'on succède ́et de ceux qui succèdent. Il traite de l'ouverture des successions, de ceux qui sont capables ou incapables de succéder, de ceux qui ne sont pas nés lors de l'ouverture des successions; de la succession des descendants, des ascendants, des collatéraux, et entre mari et femme. Le second: Des choses auxquelles on succède. Il parle des meubles, des acquêts, des propres, des fiefs, de la légitime, des réserves, du douaire, de l'édit des secondes noces et des fruits. Le troisième: Des manières de succéder. Il explique ces mots, le mort saisit le vif, les institutions contractuelles, les adoptions et affiliations, le bénéfice d'inventaire, la représentation, les rapports, l'incompatibilité des qualités de donataire, légataire, douairier et héritier, les acceptations, les renonciations, les indignes et les rappels. Le quatrième : Des charges des successions. Il fait voir qu'elles consistent à en payer les dettes, et à en partager les biens entre les co-héritiers. II. Traité de la communauté entre mari et femme. avec un traité des communautés ou

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