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Ayant embrassé l'état militaire, il devint officier dans le régiment de Durfort, dragons. A la suite des déplorables événements des 5 et 6 octobre 1789, il en signala les auteurs devant le Châtelet de Paris, dans une déposition pleine d'énergie. Chabroud (v. ce nom, LX, 367), n'ayant pas reproduit avec exactitude, dans son rapport, les faits indiqués par Leclerc, il crut devoir les rétablir dans une brochure qui se termine ainsi :<«Je soutiendrai, au péril de ma vic, tous les faits contenus dans ma déposition. Un homme « vertuenx ne craint ni les tyrans, ni "les bourreaux (5 oct. 1790). Il donna de nouvelles preuves de son dévouement à la cause royale dans les journées des 24, 28 février et 18 avril 1791. A la fin de cette année, émigra; mais il ne tarda pas à rentrer en France à la sollicitation de ses amis; et son retour n'ayant point été remarqué par la police, il ne fut pas inquiété. Au mois de juillet 1792, il émnigra de nouveau, fit la campagne dans l'armée des princes, et, lors de sa dislocation, suivit le duc d'York en Angleterre. Il rejoignit, en 1795, le ministre anglais Wickam en Suisse, et le seconda de tous ses efforts dans ses rapports avec le prince de Condé et ses projets en faveur du parti royaliste. Rentré sous le Consulat, il s'établit à Versailles, où il ne parut occupé que de travaux littéraires. A la Restauration, il obtint une modique pension sur la liste civile; mais il n'en jouit pas long-temps, étant mort à Versailles le 21 oct. 1816. Leclerc a eu part à l'Atlas du commerce, ainsi qu'aux deux derniers volumes de l'Histoire moderne de Russie, qui contiennent la description de ce vaste empire. Il a revu la traduction de l'Histoire de Russie, par Tooke, et fourni des notes à plusieurs autres ouvrages

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sur les États du nord de l'Europe. LECLERC (Julien-René), né en 1762, à Bazoche, en Normandie, embrassa l'état ecclésiastique, et se montra, dés le commencement, fort opposé à la révolution. Lié avec plusieurs agents royalistes, entre autres Lemaître et Brotier, il partagea leurs périls et se montra toujours aussi prévoyant que courageux. Obligé de se réfugier en Angleterre, après la catastrophe du 18 fructidor, il y eut plusieurs conférences avec Dutheil, avec l'évêque d'Arras, et revint bientôt en France, où il se mit en relation avec Barras', dans les intérêts des Bourbons. Poursuivi de nouveau, en 1804, lors de la conspiration de Georges Cadoudal, il fut condamné à mort par une commission militaire, séant à Rouen, le 1 novembre 1804. S'étant encore une fois réfugié en Angleterre, il y vécut d'une pension que lui faisait le gouvernement anglais; et, quand il revint en France à l'époque de la Restauration, il continua d'y jouir de cette pension jusqu'à sa mort, arrivée en 1839. M--Dj.

LECLERC des Essarts (LouisNICOLAS-MARIN), frère aîné du général Leclerc, qui avait épousé la sœur de Napoléon (v. LECLERC, XXIII,517), naquit à Pontoise, à la fin de 1770. Entré dans la carrière militaire à l'époque de la révolution, il servit dans la cavalerie, devint officier et aidede-camp de son frère en Italie, puis en Espagne. Il l'accompagna aussi à Saint-Domingue, fit trois campagnes sous ce ciel meurtrier, et revint en France avec le grade de colonel. Nommé adjudant-général, il fut employé au camp de Bruges, comme chef d'état-major d'une division, sous les ordres de Davoust. Il fit en cette qualité la campagne d'Austerlitz, fut nommé général de brigade, et parta

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gea la gloire de la campagne de Prusse et de Pologne en 1806 et 1807. La guerre d'Autriche lui fournit, en 1809, de nouvelles occasions de se distinguer. Il se trouva aux batailles d'Eckmühl, de Wagram, et reçut pour récompense les titres de coite et de commandant de la Légion-d'Honneur, avec une dotation. En 1812, il fit la campagne de Russie; se trouva à l'affaire de Smolensk, à la sanglante journée de Valontina, où il prit le commandement de la division après la mort du général Gudín, et se fit remarquer par son intrépidité et la sagesse de ses dispositions dans un moment si difficile. Il fut blessé à la Moskowa. Après la retraite, il continua de servir sous les ordres du maréchal Davoust, et, en 1813, il s'enferma avec lui dans Hambourg. Le 7 février 1814, attaqué par les forces imposantes des Russes, il conserva sa position et repoussa vigoureusement l'ennemi, A la paix, le roi le nomma chevalier de Saint-Louis. Depuis lors, le général Leclerc vécut dans la retraite : sa santé, épuisée par les fatigues d'un service qui, depuis 20 ans, n'avait pas eu d'interruption, lui faisait une loi du repos. Une hydropisie de poitrine termina sa carrière, le 16 mai 1820. Leclerc était maréchal-de-camp, chevalier des ordres de Saint-Henri de Saxe et du Mérite de Pologne, etc. Modeste et sans ambition, il ne dut son avancement qu'à ses services, et ne profita jamais de ses relations de famille s'attirer des faveurs qu'il

pour

mérita plus souvent qu'il ne les obtint. Il avait épousé la veuve du général d'Hautpoul, et mourut sans laisser de postérité. LECLERC (Louis), frère du précédent, fut d'abord ecclésiastique, et forcé de renoncer à cette carrière par la révolution, Soutenu par ses frères, il fut agent consu

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LECLERCQ (CHRÉTIEN), missionnaire récollet, était né en Artois, vers 1630. Ses supérieurs l'ayant désigné, en 1655, pour aller au Canada, il s'embarqua, et, le 27 octobre, prit terre sur la côte de la baie de Gaspé, près de l'île Percée, où se trouvait l'habitation d'un sicur Denis, fils de celuí qui fut gouverneur du Canada (v. Denis, XI, 82). Leclercq apprit la langue des Indiens et les instruisit. Il cultivait la mission gaspésienne depuis six ans, lorsqu'il fut envoyé en France avec un de ses confrères, pour obtenir la permission de fonder une maison de récol lets à Montréal, dont messicurs de Saint-Sulpice étaient propriétaires, La traversée de l'île Percée à Honfleur ne fut que de trente jours. L'affaire dont les deux récollets étaient chargés réussit. Leclercq partit de nouveau pour le Canada, en 1682; alla, en trente jours, de la Rochelle à l'embouchure du fleuve Saint-Laurent, et fut bientôt à Québec. Après avoir accompagné à Montréal le comte de Frontenac, gouverneur du pays, il retourna près de ses Caspésiens, et passa encore plusieurs années en Amérique. Revenu en France, il devint gardien du couvent de Lens, On M de lui: I. Nouvelle relation de la Gaspésie, qui contient les mœurs et la religion des sauvages gaspésiens, portecroix, adorateurs du Soleil, et d'au

de

tres peuples de l'Amérique septentrionale, dite le Canada, Paris, 1691, in-12. La vie de Leclercq au milieu des sauvages fut très-pénible; quoiqu'ils fussent les plus dociles de tous ceux de ces contrées, et les plus capables de connaître les vérités du christianisme, il avait fait si peu progrès parmi eux pendant quatre ans, qu'il fut sur le point d'abandonner son ouvrage, et ne le continua que d'après les exhortations de ses supérieurs de Québec. Il gagra tellement l'affection de ses néophytes que, lorsqu'il fut obligé d'aller passer quelques semaines à Québec, ils lui témoignèrent une joie extraordinaire en le revoyant. Il décrit bien leurs moeurs et leurs usages, qu'il put observer à loisir pendant ses courses chez ce peuple, répandu sur un vaste espace. Il ne sait comment expliquer le culte de la Croix établi depuis long-temps parmi eux. Serait-ce un reste de christianisme apporté par les Norvégiens qui abordèrent dans ces parages vers le treiziemne siede? 11. Etablissement de la foi dans la Nouvelle-France, contenant l'histoire des colonies françaises et des découvertes qui s'y sont faites jusqu'à présent, avec une relation exacte des expéditions et voyages entrepris pour la découverte du fleuve Mississipi jusqu'au golfe du Mexique, par ordre du roi, sous la conduite du sieur de la Salle, et de ses diverses aventures jusqu'à sa tort, Paris, 1691,2 vol. in-12. Ce livre, que celui de Charlevoix (v. ce nom, VIII, 229) a fait oublier, sest, dit ce dernier, assez bien écrit, quoiqu'il y règne - un goût de déclamation qui ne prévient pas en faveur de l'auteur. Le P. Leclercq n'y traite guère des affaires de la religion qu'autant que les religieux de son ordre y ont eu part; de l'histoire de la colonic que par rapport au comte de Frontenac, et

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« de découvertes que celles où ses confieres avaient accompagné le * sieur de la Salle. » Ce jugement sévère est cependant juste sur plusieurs points. Quant aux faits en général, on ne peut révoquer en doute leur exactitude, puisque Charlevoix dit : « L'on « a lieu de croire que le comte de « Frontenac a mis la main à cet ou* vrage ». Quand nous avons écrit l'art, de Robert Lecavelier de la Salle (voy.ce nom, XL, 177), nous n'avions pas été à méme de consulter le livre de Leclercq; nous devons l'ajouter à l'índication de ceux où l'on trouve des détails sur les travaux et la catastrophe de cet 'infortuné voyageur. Le récollet qui se trouvait alors avec lui* était le père Zénobe. Comme il avait eu beaucoup de part aux découvertes de la Salle dans la Louisiane, Leclercq a donné, dans les propres termes de ce religieux, la relation abrégée qu'il avait faite de ses longues courses. Il revendique pour son ordre l'avantage d'avoir composé le premier dictionnaire des langues parlées par les Indiens du Canada; ajoutant que, pour toutes les affaires que l'on avait à traiter avec les sauvages, on ne se servait pas d'autres truchemans que les récollets, et que ce que l'on voit écrit de contraire est purement imaginaire. Dans son livre sur la Gaspésie, qui est d'une prolixité fatigante, il semble reprocher aux jésuites d'avoir abandonné trop vite les missions de cette contrée pour en établir d'autres chez les nations éloignées et situées au haut du fleuve Saint-Laurent, croyant y faire des progrès plus considérables, malgré lesespérances de succès que le caractère des Caspésiens devait leur

faire concevoir,

LECOAT (YYks-Marie-GABRIELPizanej, baron de St-Haouen, contre

amiral français, naquit en Bretagne en 1757, et fit ses études à Quimper avec assez de succès; il les acheva même, contrairement à ce qui se remarque d'ordinaire chez les jeunes gens qui se sentent une vocation prononcée pour la marine. Il avait de dixhuit à vingt ans lorsqu'il fut admis au service de mer. C'était le moment où l'Angleterre et la France reprenaient les armes l'une contre l'autre, à l'occasion de l'indépendance des colonies anglo-américaines. Lecoat cut sa part de plusieurs actions sanglantes, les unes sur les côtes de l'Amérique, les autres dans les mers de l'Inde, et passa successivement par tous les grades, depuis la modeste position d'enseigne de vaisseau jusqu'à celle de capitaine de frégate. C'est dans cet emploi que le trouva la Révolution. Sans s'y être montré fort opposé, comme il appartenait à une famille distinguée, et qu'il ne pouvait approuver les excès du jour, il devint suspect pendant la terreur, et fut jeté dans la prison de l'Abbaye heureusement, on sembla l'y oublier, le 9 thermidor ouvrit les portes de son cachot. Peu de temps après, il obtint du Directoire le grade de chef de division. Bientôt l'amiral Latouche Tréville le choisit pour son chef d'état-major. En 1803, Bonaparte, tout entier à son grand projet de descente en Angleterre, nomma Lecoat chef militaire du port de Boulogne Lecoat y rendit des services. On vanta surtout la manœuvre brillante et hardie par la quelle, en septembre de la même année, il opéra la jonction des divisions de Dunkerque et de Calais avec l'armée navale combinée dans le port de Boulogne, en dépit de la force matérielle des Anglais, très-supérieurs en nombre. Lecoat livra un combat

:

et

opiniâtre à leur escadre et finit par la forcer à la retraite. Il ne déploya pas moins de sang-froid et d'habileté, l'année suivante, quand les Anglais méditèrent de détruire la flottille au moyen de brûlots. Lecoat avait prévu cette tentative. A peine étaient-ils aux environs de la côte qu'il dirigea contre eux une attaque impétueuse, à laquelle ils ne purent résister, et qui les contraignit de se retirer, après avoir essuyé de grosses pertes. Nommé préfet maritime par interim de son arrondissement (Boulogne, Calais, Dunkerque, Ostende), en 1812, bientôt il eut le titre de cette place. La restauration l'y trouva et sembla d'abord ouvrir à son ambition la plus brillante perspective. C'est lui qu'en 1814 le 1814 le gouvernement provisoire chargea d'aller offrir à Louis XVIII, à Hartwell, les hommages de la marine française, et quand le roi revint en France, ce fut chez le baron de SaintHaouen qu'il habita pendant son séjour à Boulogne. Sa conduite, pendant les Cent-Jours, ne fut point en désaccord avec ses précédents et il les passa dans une terre en Normandie, refusant de garder ou de prendre de l'emploi sous Napoléon. Louis XVIII, après sa seconde rentrée, le nomma contre-amiral et major-général au port de Brest. Mais bientôt et contre son désir, il fut compris parmi les officiers de marine mis à la retraite (1817), quoiqu'il n'eût encore que soixante ans, et qu'il put rendre facilement de nouveaux services. Voulant du moins que ses loisirs fussent utiles au pays, il s'occupa de perfectionner une invention, dont l'idée première remontait chez lui à près de trente ans. C'était un télégraphe de nuit et de jour, qui pût aussi mettre en communication non-sculement les bâtiments avec les côtes, ou

bien les navires avec les navires, mais encore les divers points importants de l'intérieur les uns avec les autres, indépendamment de la différence des langues. Il y avait déjà préludé, en 1800, par quelques essais d'un nouveau système de signaux, sur lequel une commission de l'Institut fit un rapport très-avantageux. Pendant son séjour à Boulogne, soit comme chef militaire, soit comme préfet maritime, il avait beaucoup ajouté à ces premiers éléments, mais la multitude des détails journaliers l'avait empêché de rien achever.Ce fut donc à la faveur du loisir forcé, auquel le condamnait le ministère, qu'il s'occupa du perfectionnement de son système, avec cet esprit de suite et cette persévérance qui le caractérisaient. Il eut le bonheur de réussir complètement, et on lui doit le premier télégraphe dont on se soit servi de nuit. La simplicité du langage télégraphique qu'il employait, la modicité des frais d'éclairage (pour les fanaux) faisaient vraiment de cette tentative un pas décisif dans la question de la télégraphie nocturne. Aussi les expériences qui furent faites au Havre par l'ordre du gouvernement et sous les yeux d'une commission spéciale, furent-elles couronnées du plus brillant succès; et il fut décidé (le 20 mars 1820), qu'une ligne télégraphique, selon le système SaintHaouen, serait établie entre Paris et Bordeaux. Toutefois la guerre d'Espagne vint interrompre les travaux : mais elle fit naître l'occasion d'apprécier la fécondité, la portée de la découverte de Lecoat: une simple application de ses principes permit de former à la suite du quartier-général une brigade télégraphique, qui rendit des services pendant la campagne. Parmi les plus nobles et plus utiles

effets de la télégraphie de nuit se rangerait la diminution du nombre des naufrages: mais pour la réalisation de cette idée, il faut opérer sur une grande échelle. Lecoat forma dans cette vue le plan d'un établissement télégraphique des plus vastes, et il comptait venir à bout de le mettre à exécution par l'industrie particulière; il était même à la veille de se rendre en Angleterre, où une sociétè de capitalistes l'attendait, quand il fut rapidement enlevé le 1er septembre 1826 POT.

LECOMTE (NICOLAS), célestin, né à Paris, en 1620, avait fait une étude particulière de la langue italienne, et charma, par la traduction de quelques ouvrages, les loisirs que lui laissait la retraite. Il entretenait une correspondance suivie avec des amis sur des objets de littérature, et ses lettres doivent exister manuscrites dans le cabinet de quelque curieux. L'un de ses amis, l'abbé Coulon, étant tombé malade pendant qu'il travaillait à son Histoire des Juifs, il en remit les matériaux au P. Lecomte, qui termina et surveilla l'impression du 3 volume, lequel fut publié en 1665. Ce religieux mourut à Paris, le 10 février 1689. On a de lui: I. Voyages de Pietro della Valle dans la Turquie, l'Égypte, etc., trad. de l'italien; Paris, 1662, 4 vol. in-4o; il a des exemplaires datés de 1663 et d'autres de 1670; Paris, 1745, 8 vol. in-12. Le P. Carneau, confrère de Lecomte, a eu part à cette traduction. II. Histoire nouvelle et curieuse des royaumes de Tonquin et de Lao, trad. de l'italien du P. de Marini, Paris, 1666, in-4°. C'est par erreur que quelques biographes donnent à Lecomte le prénom de François. W—s.

y

LECOMTE (FLORENT), né vers le milieu du XVIIe siècle, prenait

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