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de Napoléon. Un misérable copiste, nommé Michel, paya de sa tête cette lâche infidélité. M. de Czernitscheff ayant sans doute atteint son but, et jugeant que le rôle qui lui restait à jouer ne pouvait plus lui offrir que des désagrémens personnels, se hâta de quitter la capitale en oubliant sous le coussin d'un canapé une preuve écrite de l'opération qu'il venait de consommer. Il venait de passer le pont de Kehl lorsque l'ordre de l'arrêter arriva par le télégraphe au préfet du Bas-Rhin. M. de Czernitscheff fut enfin employé dans son grade militaire, et fit la campagne de 1812, où il commanda un corps qui fatigua beaucoup l'armée française dans sa désastreuse retraite de Moscow. En 1813, il prit part aux batailles de Lutzen et de Bautzen, à la suite desquelles les armées alliées furent obligées de rétrograder. Cette campagne et celle de 1814 lui fournirent de nombreuses occasions, étant à la tête d'une division de Cosaques, de harceler les corps français accablés par le nombre, et trahis par leurs alliés. Ce chefde Cosaques leur fit tout le mal qu'il put durant la guerre, cela valait toujours mieux que de séduire des commis pendant la paix. Une ordonnance de S. M. Louis XVIII l'a nommé, en date du 21 septembre 1815, commandeur de l'ordre royal militaire de SaintLouis. En 1817, il vint en Belgique, chargé près du roi des PaysBas d'une mission dont on ignore l'objet. Mais on a remarqué que son arrivée à Bruxelles coïncidait avec celle du duc de Wellington, et avec un redoublement de per

sécution envers les trente-huit Français proscrits par l'ordonnance du 24 juillet 1815.

CZERNITSCHEFF (LE COMTE DE), amiral russe, conseiller privé de l'empereur Alexandre, chevalier des ordres de Saint-Wladimir de première classe, et de SaintAlexandre-Newski, n'est pas de la même famille que le précédent. Fils d'un ancien ministre de la marine, et possesseur d'une grande fortune, il s'est signalé par une manie assez bizarre de trancher du souverain dans ses dépenses et dans ses libéralités. Retiré aujourd'hui dans ses terres avec une fortune considérablement diminuée, il a substitué la bienfaisance à la prodigalité, et fait du bien sans ostentation.

CZETWERTINSKI (N.), prince polonais, se montra d'abord dévoué aux intérêts de son pays, et combattit avec énergie l'influence que le cabinet de SaintPétersbourg exerçait dans le gouvernement de Pologne; mais, partageant bientôt la défection de son ami, le général Branicki, grand-maréchal de la couronne, et comme lui attaché à la confédération patriotique, il devint odieux au peuple, qui demanda à grands cris son arrestation, lors de l'insurrection de Varsovie, du 18 avril 1794, contre les Russes et les Polonais leurs partisans. Détenu pendant quelque temps, et traduit devant le tribunal criminel créé à cette époque, il eût peut-être été absous par les juges, qui différaient de prononcer la peine capitale, lorsque, dans une nouvelle insurrection qui éclate le 27 juin suivant, le peu

ple furieux se porte à la prison, s'empare de Czetwertinski, le traîne sur la place publique, et lui fait subir le supplice des traîtres. Branicki, réfugié à Saint

DABADIE (JEAN-MELCHIOR), membre de l'assemblée constituante, maréchal-de-camp, ancien inspecteur des fortifications, l'un des commandans de la légion-d'honneur et chevalier de Saint-Louis, naquit, en 1748, à Castelnau-de-Magnoac, département des Hautes-Pyrénées. Issu d'une famille ancienne et considérée dans sa province, et élevé à l'école de Mézières, îl entra à 21 ans dans le corps du génie, Après avoir servi, pendant plusieurs années, dans les principales villes frontières, le jeune Dabadie fut envoyé à la Martinique, et s'y trouvait au moment où les habitans des provinces septentrionales de l'Amérique prirent les armes pour se soustraire au joug oppresseur de l'Angleterre ; il reçut ordre de se réunir aux militaires français que Louis XVI envoya au secours des insurgés américains. Après avoir partagé les travaux et la gloire de ces guerriers généreux, Dabadie revint en France. Il fut nommé député aux états - généraux de 1789, par le pays des QuatreVallées, où sa famille et lui-même jouissaient de la plus honorable considération. S'il ne fut point orateur brillant, il se mon tra député utile par la part qu'il

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Pétersbourg, reçut de Catherine II la récompense des services qu'il avait rendus à la Russie; il fut élevé au rang de général en chef.

prit aux travaux du comité militaire, dont il devint membre, et au nom duquel il fit à l'assemblée plusieurs rapports importans. Lorsqu'en 1792, la guerre éclata entre la France et les puissances de l'Europe, loin de déserter les drapeaux de son pays, il rejoignit l'armée du Nord, et se distingua dans les opérations offensives et défensives de cette première campagne de la liberté. Envoyé, en 1793, à l'armée de l'Ouest, il se fit remarquer à la bataille de Saumur, où il eut un cheval tué sous lui. Chargé de la défense du château de cette ville, il y fut fait prisonnier. Après la pacification des provinces insurgées, Dabadie reprit le cours de ces travaux, plus utiles que brillans, qui consistent à préparer pendant la paix des moyens de résistance et d'attaque pour les temps de guerre; il fut tour à tour membre du comité des fortifications, de celui de défense, et de plusieurs commissions chargées de rédiger des règlemens pour le service du génie, et de perfectionner la théorie des fortifications. Employé en qualité de colonel, pendant la campagne de 1800, en Italie, il dirigea l'attaque du fort de Bard de SanGiuliano, les travaux pour le pas

sage de la Sésia et du Tésin, et se montra avec honneur, parmi les combattans, à la journée de Marengo. Après le traité qui suivit de près cette grande victoire, le colonel Dabadie revint en France; la place de chef du personnel de son arme au ministère de la guerre, et la direction du génie à Paris, lui furent confiées en même temps. A la fin de l'année 1805, l'empereur le nomma commandant du génie à l'armée du Nord; en 1807, il se rendit à la grandearmée, où ses services, et particulièrement les travaux de défense de l'importante place de Thorn, lui méritèrent le grade de général de brigade. Appelé en Espagne, pour commander le génie au corps d'armée du général Dupont, il subit les fâcheuses conséquences de la honteuse capitulation de Baylen, et fut fait prison nier. De retour à Paris, il en partit bientôt pour se rendre à l'île d'Aix, alors menacée d'un siége. Il repassa de nouveau les Pyrénées, pour diriger l'exécution des grands projets qui devaient être exécutés sur divers points de la péninsule espagnole, ainsi qu'au port du passage la Santona; les événemens militaires interrompirent l'exécution de ces projets. Le général Dabadie se trouvait à la défense de Paris, en 1814. Il fut employé en 1815, en qualité de commandant du génie, au corps d'armée du général La marque. Il exerça encore pendant quelques années les fonc tions d'inspecteur de son arme; mais, lors de la formation du ca dré de l'état-major-général de l'armée, il fut mis à la rétraite.

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Après avoir parcouru une carrière toujours utile et quelquefois glorieuse, le général Dabadie fut enlevé à ses parens et à ses amis au mois de mars 1820, dans la 72° année de son âge. Une forte incurie fut le trait distinctif de son caractère, qui d'ailleurs se faisait remarquer par la douceur et la bonté. Il est à regretter que ce général, qui avait vu commencer la révolution, qui en avait suivi toutes les phases en observateur sans enthousiasme, en patriote éclairé, et qui avait eu des relatións avec un grand nombre de personnages distingués, n'ait pas laissé des mémoires que son impartialité, la sûreté de ses souvenirs et la justesse de son esprit, auraient rendus aussi curieux qu'întéressans.

DABOVILLE (M. T.), grandofficier de la légion-d'honneur, fit la guerre d'Amérique en qualité de général d'artillerie, sous les ordres de Rochambeau. A son retour en France, il continua de servir dans la même arme, et fut nommé, en 1792, commandant de l'armée du Nord et des Ardennes. L'année suivante, il publia une proclamation contre la défection de Dumouriez; et après le 18 brumaire, fut successivement directeur de l'arsenal de Paris, et premier inspecteur-général de l'artillerie. Titulaire de la sénatorèrie de Besançon en mai 1804, il fut nommé, seize mois après, commandant des gardes nationales du Doubs et de deux autres départemens voisins. On lui doit l'invention des roues à moyeu de métal, dites roues à voussoir, dont les vélocifèrés font

usage, et qui furent exposées publiquement en 1802, avec les produits de l'industrie française. DABRAY (J. S.), député du département des Alpes-Maritimes à la convention nationale, fut décrété d'arrestation en octobre 1793, comme signataire de protestations contre la journée du 31 mai. Un nouveau décret du 8 octobre 1794 le rappela dans le sein de la convention après la mort de Robespierre. De là il passa au conseil des cinq-cents, d'où il sortit en 1797 pour y être réélu quelque temps après. En 1803, ses fonctions cessèrent par suite du tirage au sort. Il faisait alors partie du corps législatif.

DACIER (BON -JOSEPH), secrétaire perpétuel de l'académie royale des inscriptions et belleslettres, est né, en 1742, à Valognes, département de la Manche. Le nom de M. Dacier est, depuis longues années, consacré dans les lettres par l'érudition et par des travaux utiles, et ce savant l'a soutenu avec honneur. Il termina ses études à Paris, et fut présenté par M. de Foncemagne à l'académie des inscriptions et belles-lettres, où il fut admis en 1772, et dont il devint secrétaire perpétuel en 1782, fonctions qu'il n'a cessé de remplir que dans l'intervalle de la suppression des académies, de 1793 à 1795. Le choix de l'académie fut pour elle d'une grande utilité: M. Dacier, par ses soins et ses sollicitations, ayant réussi à faire doubler la valeur du jeton de présence accordé aux académiciens, à faire aug. menter le nombre des académiciens pensionnaires, et à fonder

le comité des manuscrits, qui a déjà publié dix volumes de Notices et Extraits d'ouvrages inédits en langues anciennes et modernes, tirés de la bibliothèque du roi et autres établissemens publics. En 1784, M. Dacier avait été nommé par Monsieur, aujourd'hui Louis XVIII, historiographe des ordres réunis de Saint-Lazare, de Jérusalem et de Notre-Dame du Mont-Carmel, dont ce prince était grand-maître. M. Dacier fit partie, en 1790, de la municipalité de Paris que destitua la municipalité improvisée dans la matinée du 10 août 1792. Nommé conservateur - administrateur de la bibliothèque nationale en 1800, et membre du tribunat en 1802, ce savant n'en a pas moins continué ses nombreux et utiles travaux. Il a publié : 1° sans nom d'auteur, avant sa réception à l'académie, une traduction d'Elien; 2° la Cyropédie, traduite de Xénophon, 1777, 3 vol. in-12; 3° Recueil des travaux de l'académie des inscriptions et belles-lettres, 10 vol. in-8°. Toute la partie relative à l'Histoire de l'académie, et un grand nombre de mémoires, sont de lui. 4° Éloges des Académiciens; 5° Notices et Extraits de manuscrits de la bibliothèque du roi; 6o Histoire et travaux de la classe de littérature ancienne et moderne, et de la nouvelle académie des belles-lettres, réorganisée en 1816. Ce recueil comprend l'histoire et les mémoires de cette compagnie savante, depuis sa réorganisation consulaire jusqu'en 1817, et les éloges des académiciens morts dans cet intervalle. Il paraît déjà 6 vol.; les tom. 7 et 8 sont sous

Tome 6.

Page 162.

UNIV. OF

Mr Dacier.

Fremy pinx et Sculp

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