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NOUVELLE

DES CONTEMPORAINS.

COLL

COLLIN (JEAN-FRANÇOIS), dre son sujet, et à en faire un

d'Harleville, naquit à Maintenon, département d'Eure-et-Loir, le 30 mai 1755. Il commença ses études à Chartres, vint les achever à Paris, où il se fit recevoir avocat; mais il abandonna bientôt la jurisprudence pour la littérature. Quelques morceaux de poésie fugitive, où la malice s'alliait avec assez de grâce à la naïveté, furent les précurseurs de l'Inconstant, que Collin fit paraître en 1786. Cette comédie, faite d'abord en un acte, était destinée à l'un des petits théâtres du boulevart. Ces théâtres étaient alors assujettis à l'obligation de soumettre les pièces qu'ils devaient jouer à l'examen des comédiens français, qui avaient le droit de s'emparer de celles qu'ils jugeaient dignes d'être représentées sur le même thèa tre que celles de Molière. Préville, un des commissaires de la comédie, eut ainsi communication de l'Inconstant. Frappé de la manière avec laquelle cette esquisse était tracée, il engagea l'auteur à éten

T. V.

grand tableau. Collin mit d'abord en cinq actes cette comédie, qu'il réduisit par la suite à trois. Le sévère Palissot rendit une justice complète au mérite de ce premier ouvrage; et le parterre accueillit avec bienveillance cet essai qui lui annonçait un vrai talent. Deux ans plus tard, l'Optimiste, comédie mieux conçue et non moins bien écrite que l'Inconstant, justifia en partie les espérances du public, Le sujet des Châteaux en Espagne, qui parurent en 1789, fut revendiqué par Fabre d'Eglantine, auteur du Philinte de Molière; la préface de cette dernière pièce est un libelle virulent contre Collin d'Harleville, qui était loin de mériter tant de colère et tant d'injures. Au res te, que le sujet des Châteaux en Espagne appartienne ou non à Fabre d'Églantine, il faut en convenir, cette pièce, quelque charmante qu'en soit la conception,

est au

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dessous des précédentes productions de Collin, qui, cependant, ne sont pas très-for

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I

tement conçues. La petite farce du baron de Crac fait plus rire que penser. Si l'auteur n'a eu d'autres intentions que d'amuser par un dialogue semé de plaisanteries rimées en vers faciles, son but a été rempli. Le plus bel ouvrage de Collin d'Harville est sans contredit sa comédie du Vieux Célibataire, que l'on donna en 1792: ouvrage aussi savamment pensé, qu'heureusement exécuté; les journaux du temps lui reprochèrent d'avoir puisé sa pièce dans la Gouvernante d'Avisse, auteur dramatique, mort en 1747. La ressemblance des deux comédies parut si frappante que, sans l'extrême bonne foi de Collin, qui protesta qu'il ignorait jusqu'à l'existence de la comédie d'Avisse, on eût pu croire qu'il n'avait fait qu'une copie bien coloriée d'un ancien tableau. Mais quand cela eût été, ne devait-on pas lui en savoir gré? Donner à un ouvrage inconnu la vie qui lui manque, n'est-ce pas créer? ou du moins, n'est-ce pas ressusciter ? ce qui est peut-être plus difficile. Collin, lié d'étroite amitié avec M. Andrieux, recherchait ses conseils, qui ne lui ont pas été inutiles; et c'est par l'aveu de Collin lui seul, que le public en fut instruit. Ce poète était doué de qualités excellentes, accompagnées de peu de défauts. Son esprit avait plus de flexibilité que de force, plus de finesse que d'étendue. Plus propre à imiter qu'à inventer, à suivre une route tracée qu'à en ouvrir une nouvelle, Collin ne possède ni la verve de Beaumarchais, ni l'énergie de Fabre d'Eglantine, ses contemporains. Mais

la nature lui avait accordé cette grâce aimable, ce molle atque facetum, dont parle Horace. Le plus grand nombre des pièces de Collin est resté au théâtre. C'est une peinture de mœurs aimables et de ridicules innocens, où l'on retrouve des traits qui le rappellent luimême. Indépendamment des pièces déjà citées, on a de lui: Rose et Picard, ou la suite de l'Optimiste; la Défense de la Petite Ville, les Artistes, les Deux Voisins, l'École des Jeunes Femmes, les Riches, Malice pour Malice. On a joué depuis sa mort, les Vieillards et les Jeunes Gens, et la Querelle des Deux Frères, ouvrage posthume qu'un épicier allait débiter en cornets, quand le hasard en fit tomber une feuille entre les mains d'un chaland qui savait lire. Collin d'Harville était membre de l'Institut et de la légiond'honneur; il est mort à Paris, le 24 février 1806.

COLLIN (COMTE DE SUSSY) OCcupait un emploi supérieur dans l'administration des douanes, lorsque la révolution du 18 brumaire arriva. Le général Bonaparte, qui, à cette époque, prit les rênes du gouvernement, sut découvrir dans toutes les classes de la société, les hommes capables dont il avait besoin pour l'aider à soutenir le fardeau dont la France reconnaissante venait de le charger. Les talens administratifs de M. Collin n'échappèrent point aux yeux du premier consul, et M. Collin fut nommé conseiller d'état, section des finances. Devenu bientôt après directeur-général des douanes, ce fut lui qui rédigea et présenta le

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projet de loi sur les importations, exportations, prohibitions, entre pôts, etc., et qui compléta, en 1805, l'organisation générale des douanes, qu'il perfectionna dans la suite. Napoléon, ayant créé un ministère du commerce et des manufactures, en confia le portefeuille à M. Collin de Sussy, qui avait reçu précédemment le titre de comte de l'empire et la décoration de grand-officier de la légion-d'honneur. Lors de la première rentrée du roi en France, M. le comte de Sussy n'eut aucun emploi. L'empereur, à son retour de l'île d'Elbe, le créa pair de France et premier président de la cour des comptes. Par le se cond retour du roi, M. le comte Collin de Sussy se trouva privé des emplois qu'il avait occupés pendant les cent jours, et resta oublié jusqu'au 5 mars 1819, époque à laquelle S. M. le créa pair de France. Dans toutes les discussions du budget, ou dans celles qui étaient relatives à l'industrie et au commerce, M. le comte de Sussy a toujours développé des opinions remplies de détails précieux sur l'économie politique, et il a constamment voté en fa→ veur du système protecteur et conservateur de l'industrie et des arts de sa patrie.

COLLIN DE SUSSY (LE VICOMTE), fils aîné du précédent, maître des requêtes, membre de la légion-d'honneur, suivit, au commencement de la révolution, la carrière des armes; il était attaché, en qualité d'ingénieur, à l'état-major-général des armées des Alpes et d'Italie, où il s'occupait spécialement des recon

naissances militaires. Il entra, á la paix de Lunéville, dans l'administration des douanes; parvenu au grade d'inspecteur général dans la Belgique, il en fut rappelé pour coopérer à l'organisation des droits-réunis, créés en 1804. M. le vicomte de Sussy fut alors nom. mé administrateur, chargé de la comptabilité de ces nouvelles contributions. Il compte déjà dixhuit années de services dans cette administration, et s'y trouve aujourd'hui le seul de tous les chefs qui l'ont créée. A la première invasion des armées étrangères, M. de Sussy, lieutenant-colonel dans la deuxième légion de la garde nationale de Paris, se trouvant, le 30 mars 1814, à la tête des tirailleurs de sa légion, prouva, dans la plaine de Clichy, qu'il n'avait point oublié la tactique militaire de ses jeunes années, et qu'il comptait toujours parmi les braves. Destiné à succéder à la dignité héréditaire de la pairie, M. le vicomte de Sussy apportera, dans ce premier corps de l'état, des vertus, des talens et du patriotisme.

COLLIN (LOUIS, BARON DÉ Sussy), frère cadet du précédent, avait embrassé l'état militaire. Il fut nommé capitaine adjoint à l'état-major après la bataille de Marengo, où il s'était distingué. La paix ayant été conclue, il quitta l'armée pour entrer dans l'administration des douanes. Il a été directeur à Anvers et à Livourne, et chargé en 1811 de l'organisation de cette partie en Toscane et dans l'État romain. M. le baron de Sussy est aujourd'hui inspectear-général, membre du conseil

de l'administration des douanes, colonel à l'état-major de la garde nationale de Paris, et membre de la légion-d'honneur.

COLLIN D'AMBLY (PIERRE-NI COLAS), originaire de Champagne, ancien professeur de belles - lettres, ex-maître de pension, ci-devant membre du comité de bienfaisance au département de la Seine. Il est auteur d'une foule d'ouvrages élémentaires, dont plusieurs, qui ne sont pas dépourvus du mérite exigé pour ce genre de composition, ont été réimprimés. Ces ouvrages sont: 1o Mémorial universel, contenant un abrégé de l'histoire romaine, de la mythologie, de l'histoire grecque; les principales difficultés de la langue française, la géographie départementale et un abrégé de l'histoi re de France, 1804, in-12; réimprimé, 1805, in-12; 2° Flambeau des Etudians en rhétorique et en philosophie, 1804, in-12; 3 Grammaire Parlante, 1804, in-12; réimprimé, 1805, in-12; 4° nouvelle Méthode pour apprendre à traduire promptement et facilement le français en latin, 1805, in-12; il y en a eu une seconde édition en 1806; 5° Dictionnaire des commençans français-latin, 1807, in-12; 6° Dictionnaire des commençans latin-français, 1807, in-12; 7° Élémens de la langue française à l'usage des enfans, in-12; 8° le Maitre de latin, au moyen duquel la syntaxe et les gallicismes exposés dans des phrases analysées, peu vent être appris sans maître, in12; 9° le Maître de littérature élémentaire, 1806, in-12; 10° le Maitre de français ou nouvelle Grammaire, 1807, in-12; 1812, deuxiè

me édition; 11° les Participes français analysés, 1806, in-12; deuxiè me édition, 1808; troisième édition, 1811; 12° Nouveau memorial à l'usage des deux sexes, un gros volume in-12; 13° le Maitre d'éloquence française, 1806, in-8°; deuxième édition, in-8°, 1807; troisième édition, 1809, in-12; quatrième édition, 1811, in-12; 14° de l'Usage des expressions négatives dans la langue française, 1808, in-8°; 15° Grammaire simplifiée, 1809, in-12; 16° enfin, Abrégé de l'histoire sainte, 1811, in-12. Voilà, certes, une carrière de professeur bien remplie; et M. Collin d'Ambly peut se vanter, plus heureux que Titus, de n'avoir pas perdu une journée.

COLLIN DANTON DE PLANCY (JACQUES-ALBIN-SIMON), né auprès d'Arcis-sur-Aube, le 28 janvier 1793, est fils d'un militaire, qui contribua à la prise de la Bastil le, et qui était cousin-germain du conventionnel Danton. Il fit à Troyes de bonnes études, et lut, très-jeune encore, une foule de livres de dévotion; car plusieurs ecclésiastiques de ses parens voulaient le diriger dans la carrière qu'ils avaient embrassée; mais les vies des saints, les écrits ascétiques et les livres de théologie en firent un philosophe, au lieu d'en faire un dévot. Il fut, à 15 ans, professeur de cinquième; à 16, il déclara qu'il renonçait à l'état ecclésiastique, préférant celui d'homme de lettres. Il vint à Paris en 1814, et publia successivement: 1° le Dictionnaire infernal, ou Recherches et Anecdotes sur les démons, les spectres,les loupsgaroux, les sorciers, les sorciers, le sabbat,

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