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Pro furno porte Trecarum, virib. vra m[inus]. .
[Pro] furno Brebannorum, vir' xv3• àa•
Pro furno de Bordis, virs ma•

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Pro furno Minagii, cxva vra.

Pro furno porte Sancti Johannis, vIIIlib. Ixd.

Summa furnorum, Lxlib. XIII. Id.

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SIÉGE ET PRISE

DU CHATEAU DE COUCY

EN 1487

AU NOM DU ROI CHARLES VIII.

Le document qui fait l'objet de cette note nous a été communiqué par M. le baron de Girardot, secrétaire général de la préfecture de Nantes. Il consiste en un feuillet de papier ayant pour filigrane la roue de Sainte-Catherine, fleuronnée'. Ce feuillet est évidemment contemporain de la date. Il contient la copie officielle d'une lettre originale, copie adressée aux autorités de Bourges.

Le fait historique auquel se rattache cette lettre n'est point inconnu, mais la lettre le précise d'une manière authentique et détaillée. Ce document a échappé, selon toute apparence, aux divers historiens de ce manoir célèbre. L'un des principaux annalistes du temps expose ainsi les faits auxquels se rapporte notre lettre :

་་

« Au dit mois de juin 1487,... pour ce que le chasteau et la ville de Coucy estoient encore ès mains de M' d'Orléans, et qu'on doutoit que celuy qui l'avoit en garde, ne retirast dedans des gens du duc d'Austriche, ou autres gens estrangers, qui eussent pu faire guerre et endommager tout le pays de Vermandois, le Roy y envoya le seigneur d'Urfé, grand escuyer, accompagné de certain nombre des ordonnances du Roy et de francsarchers, ayans avec eux de l'artillerie, qui furent assiéger cette place, où ils firent tel effet qu'ils contraignirent en moins de huit jours ceux de dedans de se rendre et de mettre ce chasteau

1. Gravé dans la Gazette des beaux-arts (1859, in-4°). Notes sur l'histoire du papier, 3o article, figure 87.

2. On va voir que, dès le 29 mai, la ville était au pouvoir du roi,

et la ville en l'obéissance du Roy, ce qui fut une grande assurance pour tout ce quartier-là et un grand bien pour le Roy; outre que ce fut un surcroît d'affoiblissement pour M' d'Orléans et ceux de son party 1. »

Voici maintenant le texte de cette lettre :

Lettre adressée au roi par J. Robineau et P. d'Urfé, le 29 mai 1487, pour l'informer de la reddition de la ville de Coucy.

Copies. Sire, plaise vous savoir que mercredi arrivasmes devant ceste ville de Coucy par vostre ordonnance, et feismes tous noz appareils, actendant vostre artillerie, la quelle arriva arsoir. Ceste nuit, l'avons mise en son assiete devant la place, et par la grande et très extrême diligence de vos bons canoniers, ont commancé au point du jour à faire leur baterie, non obstant la résistence que ceulx de la ville ont faicte d'artillerie et de trait, en leur obstination; et telle, et si aspre, et si souvant les ont batuz, qui les ont mis en telle extrémité que environ six heures du soir sommez entrez dedans, à eschelles, moictié figues moictié raisins 2, et nous ont habandonné la ville; se sont retirez ou chasteau.

Nous sommes devant la basse-court ceste nuyt et asserrons ung petit nombre de noz canons, et espérons en deux jours entrer en la basse-court; et entre cy et là vous escriprons plus à plain ce qu'il nous semblera que nous pouvons faire. Mais, Sire, bien povez estre seur que s'est la plus belle place de vostre royaume de ce qu'elle contient. Et s'actendoit bien Christofle de Louen 3 y mectre ranfort de voz ennemis avant que nous l'eussions estrainte et ainsi estoient se parolles. De plusieurs autres folles en ont usé ceulx de dedens dont pour le présent nous taisons.

Sire, vous pouvez estre seur que avant que partions d'icy, ou par force, ou par moien, ou par bastille, nous mectrons le chastel en tel estat qu'il ne vous portera dommage de cest an, actendant sur ce savoir vostre bon plaisir à toute diligence et de vos nouvelles; priant Dieu, Sire, qui vous doint très bonne vie et longue.

1. G. de Jaligny, Histoire de Charles VIII, édition du Louvre, 1684, in-folio, p. 36. Voy. aussi l'Histoire de Coucy, par le chevalier de l'Épinois, 1859, in-8°, pages 267, 268. Melleville, Notice historique sur le château de Coucy, etc.

2. « Moitié figues, moitié raisins, moitié de gré, moitié de force.» (Quitard, Dictionnaire des Proverbes.)

3. Jean de Laon, vers 1481, était capitaine de Coucy pour Louis, duc d'Orléans. (Catalogue Joursanvault, tome I, page 210, no 1186.)

IV. (Cinquième série.)

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Escript à Coucy le lundi au soir, environ huit heures, xxixe jour de may.

Ainsi soubzcriptes: Vos très humbles et très obéissans subgectz et serviteurs, URFÉ 1 et ROBINEAU 2.

Et au-dessus d'icelles lettres: Au Roy, nostre souverain seigneur.

Les archives de Tours contiennent une lettre de Charles VIII, datée de juin (après le 2) 1487, par laquelle il notifie aux autorités de cette ville la prise du château et la soumission de Coucy 3.

1. Pierre II d'Urfé, seigneur de Rochefort, etc., grand écuyer de France, né avant 1444, mort le 10 octobre 1508. « Le roy Charles VIII lui donna le gouvernement de Coussy en Vermandois, pour les services que ce seigneur luy avoit rendus à la prise et réduction de cette place sous son obéissance, contre le duc d'Orléans, etc. » Voy. Aug. Bernard, les d'Urfé, 1834, in-8°, p. 39.

2. Jean Robineau, notaire et secrétaire du roi, contrôleur de la recette générale d'Oultre-Seine, greffier des généraux conseillers du roi pour les finances, de 1488 à 1497. (Ordonnances des rois de France, t. XX, à la table.)

3. Lettres historiques tirées des archives communales de Tours, publiées par M. V. Luzarches pour la Société des bibliophiles de Touraine. Tours, 1861, in-8°, p. 56-58.

A. V.

BIBLIOGRAPHIE.

HISTOIRE des ducs et des comtes de Champagne, par M. d'Arbois de Jubainville, t. III, 1861.

Nous continuons l'examen du beau travail que notre confrère M. de Jubainville publie activement sur les anciens souverains de la Champagne. Les livres VI, VII et VIII, qui forment le tome III, comprennent les faits et gestes de Henri Ier le Libéral, avant et pendant son avénement, pendant la deuxième moitié du douzième siècle. Nous n'en sommes pas encore arrivés aux comtes de Champagne proprement dits, car Henri se qualifiait encore comte de Troyes.

La vie politique de ce prince commence et finit par une croisade: en 1147, il se rendit en Orient où il fut, à la prière de saint Bernard, armé chevalier par l'empereur de Constantinople; il était alors seigneur de Bar-surAube et de Vitry. En 1151, il succédait à son père, et son premier soin était de prendre parti pour le roi Louis VII contre le duc de Normandie : son devoir de vassal, et son titre de fiancé de la fille du roi de France, lui commandaient d'en agir ainsi. Un peu plus tard, des difficultés nées de la querelle séculaire des papes et des empereurs d'Occident, vinrent modifier, sans les altérer gravement, les relations du roi de France et du comte de Troyes.

En 1159, Alexandre III avait été régulièrement élu souverain pontife par les cardinaux trois d'entre eux, à l'instigation de l'empereur, prétendirent imposer à l'Église l'antipape Victor IV, parent du comte de Troyes. Celui-ci, chargé par le roi de France d'une mission de confiance, montra une hésitation diplomatique qui permet de douter de sa franchise, ou de lui soupçonner une certaine crainte de déplaire à l'un des deux souverains : Louis VII tenait pour le pape, Frédéric Barberousse pour l'antipape, et le comte de Champagne, ministre plénipotentiaire chargé de préparer une entrevue et les bases d'un arrangement entre le roi et l'empereur, compromettait singulièrement le premier, et se compromettait lui-même.

Il est curieux de lire attentivement les intrigues et les détails de cette lutte dans laquelle le roi de France représenta, sans faiblir un moment, la franchise, la fermeté chevaleresque et l'honneur national. L'empereur Frédéric, au contraire, est l'image fidèle du despote victorieux qui, enivré par ses succès militaires et l'adulation de ses courtisans, croit pouvoir étendre sa domination sur les personnes comme sur les consciences: Barberousse use tantôt de menaces, tantôt de mensonges, tantôt de ces demimesures perfides qui, en pareille matière, deviennent d'autant plus grotesques qu'à son heure la Providence prend soin de les rendre inutiles. La conduite ambiguë du comte de Troyes lui attira la méfiance du clergé champenois, et, malgré sa foi chrétienne bien notoire, malgré ses libéralités

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