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» fois les villes, les montagnes et les objets, les plus frappants, mais les y rapporteroient autant de fois qu'il y auroit de points de vue d'où ils pourroient les » apercevoir. » Pourquoi M. Richerand ne s'est-il pas dit cela à lui-même ?

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Observons en second lieu, qu'il ne lui a pas même été possible de suivre, en tout, l'ordre qu'il avoit adopté, et que dans plusieurs circonstances l'indocile nature des choses l'a forcé de s'en écarter; preuve évidente qu'il n'est point fondé sur cette nature de choses, mais bien plutôt sur des rapprochements arbitraires. C'est ainsi qu'il a détaché des lésions du système osseux (auxquelles elles appartenoient naturellement) et les fractures du crâne, et celles de la mâchoire inférieure, pour reporter les unes dans les lésions du centre sensitif, et les autres dans les lésions de l'appareil masticatoire. C'est ainsi que pour ne point séparer les ulcères teigneux et les ulcères psoriques des autres espèces d'ulcères, il les place les uns et les autres parmi les affections communes à tous les systèmes organiques, quoique les premiers ne soient propres qu'au cuir chevelu, et les seconds, qu'à quelques partie de l'organe cutané. Enfin, c'est ainsi qu'après avoir annoncé que la distinction des appareils organiques étoit l'unique base de sa classification, il a composé sa septième classe des maladies du tissu cellulaire, tissu qui forme bien un des principaux systèmes de l'économie, mais qui, n'exécutant à lui seul aucune fonction, ne peut être mis au nombre des appareils organiques. Il ne seroit pas difficile de prouver que ces aberrations, dans lesquelles M. Richerand s'est laissé entraîner, détruisent en grande partie la supériorité de sa méthode de division sur l'ancienne.

Si l'espace me le permettoit, ou si des discussions. trop scientifiques n'étoient pas déplacées ici, je pourrois

relever encore bien d'autres défauts de cet ouvrage, et y joindre la critique de plusieurs opinions au moins hasardées qui s'y trouvent ; mais le peu de détails dans lesquels je suis entré suffira pour convaincre le lecteur que la nouvelle classification de M. Richerand n'a point atteint le but qu'il se proposoit, et que tout en déclamant contre les vices de l'ancienne division, il n'a pas su les éviter dans la sienne. Sous le rapport nosographique, son ouvrage est et sera toujours un ouvrage médiocre.

Mais si on le considère comme un traité de chirurgie, on en portera un jugement bien différent. C'est le tableau le plus fidèle et le plus complet de la science qu'on ait encore tracé ; la marche et les symptômes des maladies y sont exposés avec exactitude, les meilleures méthodes de traitement indiquées, les procédés opératoires. les plus sûrs sévèrement décrits ; en un mot, l'auteur s'y

montre partout et constamment au niveau des connoissances actuelles. Le style, un peu diffus, ne manque › ni de clarté, ni de précision; et à l'exception de quelques mots, empruntés au Dictionnaire de la révolution, tels qu'utiliser, activer, etc., il est en général beaucoup plus pur que celui de la plupart des ouvrages de science.

M. Richerand s'est trop hâté d'écrire : une nosographie chirurgicale exige de longues méditations; et s'il eût laissé au temps le soin de mûrir ses opinions et son talent, il eût obtenu un succès d'autant plus flatteur qu'il eût été plus solide et plus durable, P. P.

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X LI.

NOUVEAU DICTIONNAIRE D'HISTOIRE NATurelle. Système d'une prétendue transition graduée des êtres, qui y est professé aux mots NATURE, LENTICULAIRE (ou NUMISMALE), BElemnite (1).

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....L'AUTEUR de l'article (lenticulaire) le résume en ces termes : « Les pierres lenticulaires sont-elles » bien certainement des restes de corps marins pro>> prement dits? C'est ce que je n'oserois affirmer. On » n'en trouve jamais à l'état de coquille, elles sont toujours à l'état pierreux ». L'auteur présente ici des objections qui portent sur un état des choses qu'il n'a pas compris, quoique très-évident; après quoi il ajoute : « La propriété qu'a ce fossile de se fendre parallèle>> ment à ses grandes faces, cette espèce de clivage est >> une circonstance de plus, qui paroît le rapprocher » des substances pierreuses purement minérales. Enfin, << on le voit souvent avoir des formes tellement irrégu>> lières et indécises qu'il paroît n'être qu'une concrétion » fortuite. Ces différentes considérations ont tellement frappé la plupart des naturalistes, qu'ils ont été fort

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(1) On peut consulter, sur ces deux fossiles, plusieurs dissertations dans lesquelles M. Deluc a prouvé qu'ils sont originaires de la mer. Ces Dissertations ont paru dans le Journal de Physique des mois de mars 1799 et 1802, et mai 1803; c'est-à-dire, assez long-temps avant le nouveau Dictionnaire d'Histoire Naturelle, où pourtant l'on n'en a pas fait usage: soit que les auteurs des articles dont il s'agit aient ignoré ceux de M. Deluc (ce qui ne feroit pas honneur à leur érudition); soit que, les connoissant, ils aient mieux aimé se tenir au niveau de la philosophie que mettre leur travail au niveau de la science. (Voy. ci-devant l'article II.)

» embarrassés de savoir quelle place assigner à ce fos>> sile, que sa structure éloigne manifestement de toutes » les autres productions animales connues....

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» Ceux des naturalistes qui suivent la nature pas à

pas reconnoissent fort bien qu'elle passe par nuances » insensibles de la cristallisation à l'organisation : on » pourroit, ce me semble, regarder la lenticulaire » comme une des nuances de ce passage d'une modifi>>cation à l'autre. »

Telles sont les conséquences auxquelles on est entraîné, lorsque, adoptant des idées qui n'ont de fondement que sur une vue superficielle, on ne fait aucune attention à celles d'autres naturalistes qui les ont fondées sur des observations exactes et sur des analogies évidentes.

« La plupart des naturalistes, dit l'auteur, ont été, » fort embarrassés de savoir quelle place assigner à ce » fossile, que sa structure éloigne manifestement de >> toutes les autres productions animales connues. »

Tous les naturalistes qui ont traité de ce fossile (Scheuchzer, Bourguet, Linnée, de Saussure, etc., etc.), ont pensé au contraire que la lenticulaire numismale a appartenu à un animal ; ils ont varié seulement sur l'espèce de l'animal, et l'ont méconnu. Il n'est pas étonnant qu'on ne le trouve pas à l'état de coquille, puisque ce n'est pas une coquille.

La propriété qu'a ce fossile de se fendre plus aisément dans le sens de ses grandes faces, est une simple particularité, et rien de plus. Toutes les parties d'un échinite, coque et piquans, se fendent constamment dans un sens oblique, et on ne lui contestera pas, sans doute, d'être un corps organisé. La cause de cette propriété vient de ce que la coque et les piquants d'un oursin sont d'une contexture spongieuse extrêmement fine,

Les particules spathiques qui ont circulé dans les couches qui les renferment, ont pénétré si intimement cette spongiosité, qu'elles lui ont communiqué la propriété du spath calcaire rhomboïdal, de se rompre obliquement dans le sens des faces du rhombe : c'est pourquoi les fractures d'un échinite et de ses piquants, qui, dans l'oursin vivant, sont irrégulières et ternes, ent leurs faces aussi lisses et polies que les fractures du spath même.

l'on

Cette conclusion, que les numismales ne paroissent étre qu'une concrétion fortuite (conclusion que tire des formes irrégulières de quelques numismales), a sa source dans une observation bien superficielle. Ce n'est pas ainsi qu'on étudie la nature quand on veut la connoître. L'arbre rabougri n'en est pas moins un arbre. Les os difformes de l'individu rachitique n'en sont pas moins des os. Il en est de même de la numismale irrégulière : c'est un défaut dans l'individu ; son organisation intérieure est la même que celle des numismales dont la forme est parfaite. On connoîtroit ces exceptions, les exemples de cas semblables se présenteroient à l'esprit, si on étoit impartial dans les recherches.

est-il

Les dernières expressions des passages que j'ai transcrits méritent surtout l'attention; car elles dérivent de systèmes qui ne sont pas ceux de la nature bien étudiée : «< Les naturalistes qui suivent la nature pas à pas, » dit, reconnoissent fort bien qu'elle passe par des >> nuances insensibles de la cristallisation à l'organi»sation : » d'où l'on tire la conséquence « que les len>>ticulaires pourroient bien être regardées comme une >> des nuances de ce passage d'une modification à l'au» tre. » Quelle doctrine et quelle instruction pour les jeunes gens qui désirent étudier la nature!

Il n'y a point de passage de la cristallisation à l'or

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