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ôter tout motif de mécontentement concernant notre société 1.

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Vous aurez sans doute remarqué, messieurs, que les seuls objets, dont nous désirons conserver le souvenir, sont d'une nature qui ne peut déplaire à nos concitoyens, ni faire tort à la postérité nous avons en conséquence conservé les devises qui reconnaissent la manière dont nous devons rentrer dans l'état de citoyens, non comme des marques d'une distinction orgueilleuse, mais comme des gages de notre amitié, et comme des emblèmes dont la présence nous empêchera de nous éloigner du sentier de la vertu 3.

Il est même à propos de rappeler ici que ces décorations sont estimées comme des gages précieux d'amitié, et qu'elles sont révérées par ceux de nos alliés qui les ont méritées de notre part, en contribuant par des services personnels à l'établissement de notre indépendance; que ces personnes distinguées, et du premier rang, soit par leur naissance ou leur réputation, ont eu l'agré

son intervention. Mais comment pourriez-vous refuser votre confiance aux dépositaires de celle de la patrie?

'Votre disposition!..... Vous traitez toujours de couronne à puissance, comme l'a très-bien prévu le comité de Massachusetts: imperium, et par conséquent, imperator in imperio.

que

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Distinguons les souvenirs qui vous sont justement précieux, et rien ne peut faire perdre ni à vous ni à l'univers, des établissements inutiles et dangereux qui rendraient ces souvenirs moins honorables pour vous.

3 Des rubans flattent une vanité puérile, ou sont un signe de ralliement; des rubans ont été plus souvent le signe de la complicité que l'emblème d'une union vertueuse; des rubans enchaînent mal à la vertu, et n'attachent guère à la patrie.

ment de leur souverain pour s'en décorer, et qu'enfin ce monarque illustre regarde cette union fraternelle comme un nouveau lien propre à resserrer de plus en plus l'harmonie et la réciprocité des bons offices qui règnent déjà si heureusement entre les deux nations'.

Après avoir ainsi réformé tout ce que l'on a critiqué dans notre institution originaire, sans rien diminuer cependant de la considération que nous nous flattons de conserver dans l'esprit du siècle présent, et des générations à venir 2; après avoir déféré à la pluralité des opinions de nos concitoyens ; après avoir répondu à toutes les objections que l'on pourrait faire relativement à notre union sociale, et à sa perpétuité, nos amitiés mutuelles devant durer jusqu'à notre dernier soupir; après avoir établi sur un fondement aussi permanent et aussi solide qu'il puisse l'être, l'article primitif de notre association, qui regarde les malheureux, il ne nous reste plus qu'à consolider l'édifice de notre institution sur ces deux bases originaires, l'amitié et la charité 3, et à invoquer votre libéralité,

'Les républicains peuvent respecter les rois; ils peuvent être pénétrés pour eux de reconnaissance: mais ils ne doivent jamais imiter ce qui se passe dans leurs états, ni faire de l'opinion de leur cour un motif de conduite. Celle qui fut votre mère - patrie frémit au seul nom d'influence secrète. Sa fille souffrira-t-elle qu'on appelle publiquement dans son sein une influence étrangère ?

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Rien n'est plus assuré dans le siècle présent, et chez les générațions à venir, que la considération et le respect qu'ont mérité Washington et les guerriers américains. Rien n'y pourrait porter atteinte que l'institution de leur confrérie militaire; mais il est à croire qu'elle n'aura pas de durée.

3 Citoyens avant d'être amis : justes avant d'être charitables.

votre patriotisme et votre générosité, ainsi que votre conduite passée dans toutes les occasions qui se sont présentées, et la pureté de vos intentions dans la conjoncture présente, pour la ratification de nos résolutions. Nous attendons également de la justice et de l'intégrité du public que les réformes et les modifications que nous venons de faire à notre institution paraîtront très-satisfaisantes, et que la puissance législative passera bientôt des actes qui mettront le sceau à votre bienveillance2.

Qu'il nous soit encore permis d'ajouter que la culture de l'amitié et de la charité que nous professons sera, à ce que nous espérons, un objet assez important pour prévenir toute négligence ou relâchement dans leur exécution: consoler et secourir ceux de nos infortunés compagnons qui ont vu luire pour eux des jours plus heureux, et qui ont mérité un meilleur sort; sécher les larmes des veuves malheureuses, qui, sans notre charitable institution, se seraient vues réduites, avec leurs enfants, aux horreurs de l'indigence et du malheur; soutenir les orphelins des deux sexes; soustraire d'innocentes filles au vice 3; encourager

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Comment le public sera-t-il satisfait quand vous prétendez vous distinguer de lui ?

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Vous menacez de retirer votre bienveillance à la puissance législative si elle ne passe pas en votre faveur des actes dérogatoires au premier pacte de la constitution!

3 O douleur ! déjà les plus vertueux des Américains sont assez corrompus pour que chez eux les filles indigentes soient exposées au vice, et ils l'avouent! La beauté et la vertu ne sont donc plus à

les fils à suivre les traces d'un père vertueux: telles sont les œuvres consolantes que nous nous proposons de faire'.

Le bonheur des malheureux que nous aurons secourus sera le nôtre; et cette idée charmera nos douleurs et nos derniers moments. Poursuivons. donc avec chaleur ce que nous avons projeté avec cordialité; que le ciel et notre conscience ratifient notre conduite; faisons par nos actions le meilleur commentaire de nos idées, et laissons pour précepte à la postérité, que «< la gloire des guerriers ne «< saurait être complète que lorsqu'ils savent remplir les devoirs de citoyens. 2 » (Signé par ordre.) G. WASHINGTON, président.

Qu'il passe à la postérité, ce beau précepte! qu'il soit l'arrêt de tout guerrier qui croirait avoir pu se lier à une autre société que sa patrie! qui pourrait imaginer quelque opposition entre ses at

leurs yeux des titres suffisants pour déterminer une union légitime; il leur faut des dots! L'ambition et la cupidité influent sur leurs mariages! L'amour honnête commence à fuir de leurs climats !.... Il n'y a plus de nouveau monde.

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L'évangile dit : « Que votre main gauche ne sache pas le bien • que fait la main droite. Les Cincinnati disent : « Regardez notre • ruban bleu; nous faisons du bien à tout le monde. » Mais la république voit l'aigle, qui n'a jamais été un oiseau bienfaisant.

2. La gloire des guerriers ne saurait être complète que lorsqu'ils « savent avant tout remplir les devoirs de citoyens !... » Ici l'on retrouve Washington, et le langage qui convient à ce noble et sage bienfaiteur du monde. Après avoir parlé pour ses frères d'armes, il est revenu au sentiment naturel dont il est pénétré pour leurs aînés ses frères de patrie.

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La gloire des guerriers ne saurait être complète que lorsqu'ils << savent avant tout remplir les devoirs de citoyens. >>

tachements et ses devoirs! Si quelqu'un fut digne d'apprendre au monde que la plus belle récompense est dans l'estime de ses compatriotes, méritée, et non commandée; que la plus brillante des décorations est dans la vertu, qui se fait remarquer d'elle-même; que la plus noble des chartes est celle de membre d'une souveraineté qu'on a eu le bonheur d'éclairer par sa raison, et de fonder par sa vaillance, c'était WASHINGTON.

FIN DU TOMe neuvième ET DERNIER.

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