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avec 21 autres. N'y ayant trouvé aucune nouvelle des escadres alliées, il avait expédié le contre-amiral Rowley à la Jamaïque avec 10 vaisseaux et avait fait voile pour l'Amérique du Nord avec le reste.

En exécution de l'un des articles du traité conclu avec les États-Unis, 6,000 hommes de troupes, destinés à servir en Amérique, furent embarqués sur 26 transports qui partirent de Brest, le 2 mai, sous la conduite du chef d'escadre de Ternay, avec les vaisseaux suivants :

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Le 20 juin, à la hauteur des îles Bermudes, la division française courant vent arrière avec des vents d'E.-S.-E., aperçut plusieurs voiles à bâbord. Le Neptune et l'Éveillé reçurent l'ordre de les reconnaître. A 10 du matin, ils signalèrent 5 vaisseaux et une frégate. C'était une division anglaise composée ainsi qu'il suit :

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Le chef d'escadre de Ternay fit former l'ordre de bataille bâbord amures, ordre dans lequel la division anglaise était aussi rangée; le Neptune qui était beaucoup en avant dut diminuer de voiles pour prendre la tête de la ligne. A 51 30, quelques bordées furent échangées. Dès que le

chef de file de la division française eut dépassé le vaisseau de tête anglais, il vira de bord et les autres le suivirent par la contre-marche. Les deux divisions défilèrent à contre bord en se canonnant encore, et le combat en resta là; il était alors 7 du soir. Le chef d'escadre de Ternay rallia son convoi et continua sa route; le 11 juillet, il arriva à Rhode-Island. 6 jours après, 11 vaisseaux anglais et plusieurs frégates se présentèrent devant ce port. La ville de Rhode-Island ne fut cependant pas attaquée, grâces peutêtre aux dispositions prises par le chef d'escadre français qui avait embossé sa division de la pointe Brenton à l'île Race et fait établir sur cette dernière île plusieurs batteries avec des canons pris à bord des vaisseaux.

Le 29 avril, les frégates l'Iphigénie et la Gentille qui faisaient partie de l'armée navale du lieutenant général de Guichen s'emparèrent de la corvette anglaise Fortune.

Le 7 juin, le capitaine comte de Latouche, de la frégate de 32o l'Hermione, en croisière sur la côte de l'Amérique septentrionale, aperçut 4 voiles au vent. Le cap Nontuck de Long-Island restait à 15 milles dans le N.-O. et le vent soufflait frais du S.-O. Confiant dans la supériorité de marche de sa frégate qui était du petit nombre de celles alors doublées en cuivre, le capitaine de Latouche s'éleva au vent pour les reconnaître; il put bientôt distinguer une frégate, une corvette, une goëlette et un senau. La frégate diminua de voiles, puis arrivant grand largue, elle gouverna de manière à se rapprocher de l'Hermione. Celle-ci lui en facilita le moyen en prenant les amures à tribord. Un peu avant de se trouver par le travers l'une de l'autre, les deux frégates carguèrent leurs basses voiles et hissèrent leur pavillon qu'elles appuyèrent d'une bordée entière: le pavillon de la Grande-Bretagne se déploya à la corne du bâti

ment étranger, qui était l'Isis de 32°, capitaine Hawker. Après l'avoir doublé par-dessous le vent, le capitaine de l'Hermione vira vent arrière et se trouva bâbord amures, comme la frégate anglaise dont il atteignit facilement le travers. Le feu commença tout d'abord avec la plus grande vivacité et il durait depuis une heure et demie, à demiportée de fusil, lorsque l'Isis masqua son petit hunier; orientant aussitôt que l'Hermione l'eut dépassée, elle serra le vent et s'éloigna. Le capitaine de Latouche tenta vainement d'imiter la manoeuvre de l'Isis; le grément de sa frégate était haché; il ne put orienter et se vit obligé de renoncer à poursuivre son adversaire. Les pertes de la frégate française étaient d'ailleurs assez sérieuses et son capitaine était blessé.

L'Hermione portait 26 canons de 12

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La Gazette de New-Port du 10 juin donna une relation de ce combat, d'après un rapport du capitaine Hawker. On y disait que l'Hermione avait pris la fuite, quoiqu'une frégate américaine fût en vue. Je vais transcrire un passage de la lettre que le capitaine de Latouche écrivit au capitaine anglais, à ce sujet; il complétera la relation que j'ai donnée et pourra faire apprécier la bonne foi du capitaine

de l'Isis.

« ....Vos coups ayant occasionné autant de dommages « dans mon grément, que les miens en ont causé au corps « de votre frégate, j'ai été dans l'impossibilité de tenir le << vent pour continuer le combat; il dépendait de vous «< d'arriver pour le rengager; vous aviez plus de moyens de << manœuvrer que je n'en avais. Lorsque j'ai vu que vous << teniez le vent, j'ai attribué votre retraite à la quantité de « monde que vous aviez perdu; ce qui aide à me le per«suader, c'est le peu de vivacité de votre feu dans les

dernières bordées. D'après cette opinion, vous devez «juger de ma surprise quand j'ai lu dans la Gazette de « New-Port que vous n'aviez eu que 7 tués et 9 blessés. Je << suis de meilleure foi que vous, Monsieur : j'avoue 10 tués «<et 37 blessés; deux de mes officiers et moi sommes de ces « derniers. Vous voyez que je ne crains pas de parler vrai, << parce que je n'ai rien à me reprocher. »

« Je terminerai cette lettre par une réflexion que tout << militaire pourra faire. Si vous avez perdu moins de «< monde et que vous ayez été moins maltraité que moi, quelle raison avez-vous eue de ne pas continuer le combat, << en voyant l'état de mon grément et l'impossibilité physi<«< que où je me trouvais de pouvoir manœuvrer et suivre une << autre route que celle du vent arrière? Vous manquez donc, « ou de vérité en n'accusant pas les pertes que vous avez « éprouvées, ou d'énergie si, ayant perdu peu de monde, « vous n'avez pas continué le combat avec l'avantage que «<le hasard vous avait donné sur moi. Comme vous savez <«< bien qu'il n'y avait pas de frégate américaine en vue, je << vous prie de répondre à ce dilemme. >>

Je ne sache pas que le capitaine Hawker ait répondu.

Expédié de la Martinique pour rejoindre le chef d'escadre de Lamotte-Piquet à Saint-Domingue, le côtre le Sans-Pareil, capitaine chevalier de Sercey, fut chassé, le 26 juin, par le vaisseau anglais de 60° PHOENIX et 2 frégates et forcé d'amener son pavillon.

Le 5 juillet, le capitaine Lebreton de Ransanne de la frégate de 32° la Capricieuse, en croisière sous le cap Finistère, fut chassé par deux bâtiments qu'il avait vainement cherché à éviter et dont il ne put apprécier la force qu'à 101 du soir. C'étaient les frégates anglaises PRUDENTE de 44°, capitaine Waldegrave, et LICORNE de 40°, capitaine Cadogan.

A 11h 30m, la première fut en position d'engager le combat ; une heure plus tard, la LICORNE Soutenait sa compagne. La lutte la plus acharnée durait depuis cinq heures, lorsque le lieutenant Cherval prit le commandement de la Capricieuse : le capitaine de Ransanne et le lieutenant de ChappelleFontaine avaient été tués; le lieutenant Cherval était blessé. Les mâts et le grément de la frégate française étaient hachés; les canons étaient presque tous démontés; enfin, elle coulait bas son pavillon fut amené. Les Anglais en avaient à peine pris possession que le grand mât et le mât de misaine s'abattirent. Les capteurs ne jugeant pas pouvoir tenir la Capricieuse à flot y mirent le feu. Les frégates anglaises avaient de nombreuses et graves avaries.

Le même jour, la corvette de 18 la Perle, capitaine chevalier de Breignou, servant de découverte au vaisseau l'Actif qui escortait un convoi aux Antilles, fut prise par le vaisseau anglais de 72 ROMNEY, à 120 milles du cap Finistère. Le capitaine de Breignou envoya une volée au vaisseau et il fit amener le pavillon.

Ce fut une date néfaste pour la marine française que ce 5 juillet. Ce jour vit encore la corvette de 18° le Hussard, capitaine chevalier de Langle, amener son pavillon aux premières bordées du vaisseau de 72° NONSUCH, capitaine James Wallace, à 8 milles dans le N.-O. d'Ouessant.

La frégate de 32o la Belle-Poule, capitaine chevalier de Ķergariou Coatlès, fut chassée le 16 juillet, à la hauteur de la Loire, par le vaisseau anglais de 72° NONSUCH, capitaine James Wallace et, à 11h du soir, elle échangeait avec lui quelques boulets de retraite et de chasse. Trois fois la Belle-Poule mit en travers pour envoyer des volées entières

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