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Cadix tous les bâtiments de guerre dont ils pouvaient disposer. Au mois de mai, une division de cette armée navale, dont le commandement avait été confié au lieutenant général de Cordova, avait fait une petite sortie avec le chef d'escadre chevalier de Beausset. Le 9 juillet, le commandant en chef mit à la voile avec 31 vaisseaux, 6 frégates, une corvette et 3 côtres et se porta sur les côtes de Portugal. Cette croisière fut, comme la précédente, de courte durée; le 18 du même mois, l'armée combinée rentra à Cadix où elle fut ralliée par 5 vaisseaux français; une petite division resta seule au large. Le commandant en chef fit une autre sortie, le 31 juillet. Le 9 août, à environ 150 milles dans l'Ouest du cap Saint-Vincent, l'armée combinée tomba, pendant la nuit, dans un convoi anglais de 60 voiles qui se rendait en Amérique et dans l'Inde, sous l'escorte du vaisseau de 82° RAMILIES et des frégates de 32 SOUTHAMPTON et THETIS. 55 navires furent pris et conduits à Cadix par l'armée elle-même. Ces navires étaient chargés de rechanges de toute espèce; ils portaient aussi quelques troupes. 6 nouveaux vaisseaux français, quelques frégates et corvettes rallièrent encore l'armée navale à Cadix.

Deux faibles divisions sortirent avant la fin de l'année; la première appareilla avec le chef d'escadre de Lacarry, peu de jours après la rentrée de l'armée; l'autre prit la mer, au mois de septembre, sous la direction du capitaine de vaisseau de Marin.

Cependant la France voyait les mois s'écouler et ses ressources navales s'épuiser en pure perte. Le rôle qu'on faisait jouer à sa marine ne pouvait être accepté plus longtemps. Par suite de nouveaux arrangements avec la Cour de Madrid, le vice-amiral comte d'Estaing prit le commandement de l'armée combinée, à laquelle vint se joindre l'escadre du lieutenant général de Guichen qui arriva des Antilles, le 24 octobre, escortant '95 navires du commerce. Ce convoi, destiné pour la Méditerranée, partit de suite avec

2 frégates; le capitaine de vaisseau de Suffren l'escorta jusqu'à Gibraltar avec 5 vaisseaux et 2 frégates.

Cette réunion considérable de vaisseaux avait un but autre que de protéger et d'intercepter les convois; on songeait toujours à frapper un grand coup à l'Angleterre, en la dépossédant de la Jamaïque. En faisant ce rassemblement en Europe, on espérait détourner l'attention du gouvernement anglais et lui faire supposer que les troupes qui se réunissaient à Cadix étaient destinées à coopérer au siége de Gibraltar. Quelque importance qu'on attachât à la possession de la Jamaïque, le vice-amiral d'Estaing n'avait pu, l'année précédente, par défaut de forces suffisantes, en tenter la conquête. Les tergiversations de l'Espagne forcèrent, cette année, à un nouvel ajournement de cette entreprise. Le vice-amiral d'Estaing était à peine arrivé à Cadix, qu'il reçut l'ordre de rentrer en France. Il mit à la voile, le 31 octobre, avec l'armée combinée et un convoi qui portait les troupes. Le mauvais temps le fit retourner le soir même au mouillage. Le 7 novembre, il remit à la voile avec l'escadre française, le convoi, 3 frégates et 6 vaisseaux espagnols. L'escadre du vice-amiral d'Estaing arriva à Brest le 3 janvier 1781.

Lorsque les vaisseaux qui étaient retournés à la Martinique après l'expédition de Savannah furent en état de reprendre la mer, le chef d'escadre de Lamotte-Piquet mit sous voiles avec son vaisseau de 74° l'Annibal.

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pour escorter un convoi qui se rendait à Saint-Domingue. La division eut connaissance de Lagrange, le 20 mars, et elle allait entrer au Cap Français, lorsque les vaisseaux anglais

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furent aperçus au large. Le chef d'escadre de Lamotte-Piquet fit signal au convoi de continuer sa route et, à sa division, de chasser en route libre. Les vaisseaux anglais firent vent arrière sous toutes voiles. L'Annibal qui avait une marche supérieure atteignit l'ennemi à 5h du soir et, sans attendre sa division, il engagea de suite le combat; les autres vaisseaux rallièrent successivement. Mais la nuit était obscure et le feu cessa peu de temps après l'arrivée des derniers. Ce ne fut toutefois qu'un temps de repos, car le calme qui régna toute la nuit tint les deux divisions en présence et la canonnade recommença à 41 du matin. L'absence complète de brise rendait toute manœuvre impossible. L'Annibal se trouva encore un moment compromis. Entraîné loin des autres vaisseaux, il devint le point de mire de tous les canons ennemis; le JANUS le canonna pendant un grand quart d'heure par la hanche de bâbord sans que la riposte fût possible. Enfin la brise s'éleva et le ralliement eut lieu. Le Diadème rendit alors avec usure au JANUS les boulets que ce vaisseau avait envoyés à l'Annibal et lui fit amener son pavillon (1). Le capitaine de Dampierre demanda à l'envoyer amariner; avant que la réponse fût donnée, le JANUS put profiter de la brise et s'éloigner; les autres vaisseaux anglais le suivirent. La division française les poursuivit pendant quelque temps, mais un vaisseau et une frégate qui arrivaient vent arrière la firent entrer au Cap Français. Le chef d'escadre de LamottePiquet était blessé depuis la veille.

Le départ de la division du chef d'escadre de LamottePiquet pour Saint-Domingue avait décidé le commodore Collingwood qui observait ses mouvements, à quitter le

(1) Le rapport du commandant de la division ne fait aucune mention de cette circonstance, rapportée par le capitaine du Diadème et confirmée par un officier de ce vaisseau duquel je la tiens.

blocus du Fort-Royal de la Martinique. Désirant profiter de cette circonstance pour faire quelque tentative contre les colonies anglaises, le gouverneur général des îles sous le Vent fit embarquer des troupes sur les 3 vaisseaux et sur la frégate récemment arrivés avec le chef d'escadre de Grasse, mit sous les ordres de cet officier général 4 autres vaisseaux et 1 frégate et prit lui-même passage sur le vaisseau amiral. Le 22 mars, il rencontra le lieutenant général de Guichen qui arrivait de France avec 16 vaisseaux, 4 frégates, 1 flûte, 3 côtres, 1 lougre et un convoi de 83 voiles. Cet officier général venait prendre le commandement des forces navales de la France dans les Antilles. Avant de donner suite au projet conçu par le gouverneur général, le lieutenant général de Guichen désira mettre ses malades à terre et l'armée entière se dirigea sur le Fort-Royal. Le lendemain 23, elle remit sous voiles, forte de 22 vaisseaux et 6 frégates et fit route pour Sainte-Lucie. Mais lorsqu'elle arriva devant cette île, 16 vaisseaux (1) étaient à l'ancre au Gros-Islet. La présence de cette armée navale ne permettait pas de tenter l'attaque. Le 27, l'armée française rentra à la Martinique, et l'idée d'une agression contre les possessions anglaises fut abandonnée.

Le 13 avril, le commandant en chef appareilla pour couvrir un convoi qui se rendait à Saint-Domingue sous l'escorte du vaisseau le Fier et de la frégate la Boudeuse; 3,000 hommes de troupes avaient été embarqués sur les vaisseaux. Contrariée par les calmes, l'armée navale mit deux jours à atteindre le canal de la Dominique. Le 16 au matin, tandis qu'elle louvoyait pour passer au vent de cette île, 21 vaisseaux anglais furent signalés dans le S.-E. Le lieutenant général de Guichen ordonna la ligne de bataille naturelle, les amures à tribord; peu après, l'armée se forma à l'autre bord sur les vaisseaux souventés. Les deux armées

(1) Quelques versions disent dix-sept.

manœuvrèrent pendant vingt-quatre heures pour s'élever au vent. Le 17, les Français étaient à 27 milles dans l'Ouest de la Dominique. L'amiral Rodney qui commandait l'armée anglaise se décida enfin à combattre; à midi, il laissa arriver tout à la fois sur les Français qui virèrent de bord lof pour lof, aussi tout à la fois, et qui se rangèrent en bataille, bâbord amures, dans l'ordre ci-dessous qui était l'ordre naturel renversé.

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Frégates Résolue, Iphigénie, Courageuse, Médée, Gentille.

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