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sous ses canons furent amarinés; le fort et les établissements furent démolis. La division sortit ensuite de la rivière et elle fit route pour France; la Resoluc seule se dirigea sur la Martinique. Cette expédition coûta 26 navires à l'Angleterre et tous les établissements qu'elle avait formés sur cette partie de la côte d'Afrique.

Les Anglais s'étaient emparés de Sainte-Lucie dans les derniers jours de l'année précédente, et le vice-amiral d'Estaing, après avoir essayé en vain de reprendre cette île, était rentré à la Martinique, le 30 décembre. Supposant que la crainte d'une nouvelle attaque des Français retiendrait le contreamiral Barrington quelque temps encore dans ces parages, le commandant en chef de l'escadre française dirigea contre l'île Saint-Martin une expédition dont la direction fut confiée au capitaine Trolong-Durumain de la corvette de 20° la Lively. Deux autres corvettes, la Belette et l'Ellis, furent placées sous ses ordres. Le 16 février, cette petite division attaqua la batterie qui défendait la rade et, après une heure, réussit à la faire abandonner. Un détachement de troupes fut alors débarqué, et le capitaine Durumain marcha à sa tête sur la partie de l'île où la garnison s'était retirée et retranchée. La résolution de ce détachement était telle que le commandant anglais ne jugea pas devoir essayer de lui résister; il proposa une capitulation qui fut acceptée.

L'île Saint-Barthélemy se rendait, presque en même temps, au capitaine chevalier Duchilleau qui y avait été envoyé avec les frégates de 32° la Diligente et la Boudeuse.

Ayant appris que le contre-amiral Barrington venait de prendre la mer avec un convoi que son escadre escortait au delà des débouquements, le vice-amiral d'Estaing forma le projet de s'emparer de l'île Saint-Vincent, que le traité de 1763 avait donnée à l'Angleterre, et il chargea le lieu

tenant de vaisseau Troplong-Durumain de cette expédition. Le 9 juin, cet officier partit du Fort-Royal de la Martinique avec les corvettes la Lively, l'Ellis et la Neazle. 300 hommes de troupes qui avaient été embarqués sur ces bâtiments furent mis à terre, le 16, dans la baie de Young. Rallié bientôt par un grand nombre de noirs qui avaient été prévenus de cette attaque, ce détachement marcha sur Kingstown, sans presque rencontrer d'opposition. Le gouverneur proposa de suite une capitulation qui fut acceptée. Pendant qu'on en discutait les articles, deux navires furent signalés se dirigeant sur la rade. Le capitaine Durumain appareilla avec la Lively et les chassa; ils amenèrent leur pavillon aux premiers coups de canon; l'un d'eux était armé de 16 canons. Le capitaine Durumain se fit remettre à terre et, lorsque la capitulation eut reçu son exécution, il retourna à la Martinique,

Quelques jours après la bataille de la Grenade, le viceamiral d'Estaing détacha le capitaine de Suffren avec les vaisseaux le Fantasque et le Solitaire, la frégate la Fortunée et la corvette la Lively pour aller attaquer l'île Cariacou. Cette île se rendit, le 14 juillet, sans avoir même riposté aux quelques coups de canon qui lui furent tirés. La petite division du commandant de Suffren rallia ensuite l'armée navale à la Grenade.

BATIMENTS PRIS, DÉTRUITS OU NAUFRAGÉS
pendant l'année 1779.

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ANNÉE 1780.

Gibraltar, en ce moment, appelait toute l'attention du gouvernement anglais. En déclarant la guerre à la GrandeBretagne, le roi d'Espagne avait fait investir cette place par terre et par mer. Le cabinet de Londres confia à l'amiral sir George Rodney, qui venait d'être nommé au commandement des forces navales de l'Angleterre dans les mers des Antilles, le soin de la ravitailler. Le convoi que cet officier général conduisait devait être escorté par 21 vaisseaux.

Pénétrant les intentions de leur ennemie, la France et l'Espagne chargèrent le lieutenant général espagnol don Luis de Cordova de disputer le passage du détroit de Gibraltar à l'amiral anglais, dans le cas où il s'y présenterait. Une division de 6 vaisseaux français et de 5 frégates, sous les ordres du chef d'escadre comte de Sades, fut adjointe à l'escadre espagnole.

Toutes ces dispositions furent, malheureusement, inutiles; le 3 janvier, un violent coup de vent assaillit l'escadre combinée, désempara un grand nombre de vaisseaux et les força tous à entrer à Cadix. Rien ne pouvait désormais s'opposer à l'exécution des projets du gouvernement anglais. Le 8, l'armée de l'amiral Rodney s'empara, à la hauteur du cap Finistère, de 21 navires de commerce espagnols chargés de blé et d'un vaisseau qui les escortait. Le 16, elle attaqua, près de Cadix, une faible escadre de 9 vaisseaux espagnols commandée par le chef d'escadre don Juan de Langara, prit 6 vaisseaux et en brûla un septième. Dès que ces événements furent connus à Madrid, le lieutenant général don Miguel Gaston reçut l'ordre de partir de Brest avec les vaisseaux placés sous ses ordres;

4 vaisseaux français le suivirent avec le chef d'escadre chevalier de Beausset. Tous étaient arrivés à Cadix, le 13 février. La division du chef d'escadre de Sades rentra alors à Brest. Mais quelque promptitude que le lieutenant général espagnol eût mise à exécuter l'ordre qui lui avait été donné, il arriva trop tard pour empêcher l'amiral Rodney de faire entrer son convoi à Gibraltar. L'amiral anglais avait même repassé le détroit et fait route pour sa destination. laissant au contre-amiral Digby le soin de reconduire les transports en Angleterre.

A quelques jours de là, le 23 février, le contre-amiral Digby rencontra un convoi français portant des troupes et des munitions dans l'Inde; ce convoi était escorté par les vaisseaux de 64° le Protée et l'Ajax et par la Charmante. A l'entrée de la nuit, le capitaine Duchilleau de Laroche qui commandait, signala àl'Ajax de faire fausse route avec le gros du convoi; et, pour masquer ce mouvement, il continua la route qu'il tenait, avec la frégate et quelquesuns des plus petits navires. Cette manœuvre lui réussit; l'escadre anglaise le suivit. A 1h du matin, estimant que le convoi était hors de danger, il voulut tenter de se soustraire à la vue des chasseurs ennemis. Mais, en venant au vent, le Protée démâta de son petit mât de hune, et ce mât, en tombant, défonça la misaine. Attaqué à 21 par le vaisseau de 74° RESOLUTION, et peu de temps après par le BEDFORD et le MARLBOROUGH de même rang, force fut au Protée de se rendre. Trois navires du commerce tombèrent aussi au pouvoir des Anglais; les autres purent atteindre différents ports. La Charmante mouilla à Lorient.

Cet événement avait une haute gravité. Le capitaine · Duchilleau fut traduit devant un conseil de guerre qui approuva sa conduite et l'acquitta honorablement.

Depuis que le blocus de Gibraltar avait été résolu, les gouvernements de France et d'Espagne avaient envoyé à

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