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qui escortait un convoi. Après une canonnade qui dura de 6 à 10 du matin, la corvette française parvint à s'éloigner assez pour se mettre hors de la portée des boulets de son redoutable adversaire.

Dans la matinée du 13 juillet, on vit sortir de la rivière de Morlaix une flottille dont les bâtiments, affectés à des services spéciaux, ne se trouvaient réunis que par suite de la nécessité de renouveler leurs vivres. Le capitaine Bolloche était chargé, avec la corvette de 12 le Furet, de la surveillance des convois de l'Abervrack à Cherbourg; là corvette de 20 la Levrette stationnait à l'île Brehat; la canonnière le Vésuve, à Paimpol; le lougre le Granville, à Perros; le côtre l'Espiègle, à Morlaix. Tous retournaient à leurs stations respectives. Pris de calme de très-bonne heure et drossés par le courant, ces bâtiments mouillèrent à 9 milles du cap Fréhel. Vers 9h 30m, ils aperçurent 3 frégates, un lougre et un cutter anglais gouvernant sur la terre avec des vents du large. Les capitaines de la petite escadrille n'attendirent pas que la brise arrivât jusqu'à eux pour lever leur ancre; ils se servirent de leurs canots et de leurs avirons pour rentrer en rivière. Le Furet, la Levrette et le Granville entrèrent dans le port de la Conchée. Le Vésuve mouilla à l'entrée ; une frégate anglaise vint l'y enlever, mais non sans avoir éprouvé une vive résistance. L'Espiègle fut joint avant d'avoir atteint la terre et se rendit.

Une attaque du même genre avait lieu ce jour-là dans la Manche. Le capitaine Guillemin, de la corvette de 20° la Vigilante, mouillé sur la rade de la Hougue, dans la partie orientale du département de la Manche, se disposait à mettre sous voiles avec un convoi qu'il devait escorter à Cherbourg, lorsque vers 8h du matin, 2 frégates anglaises, 2 bombardes, 2 canonnières et 2 brigs furent signalés,

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louvoyant pour venir l'attaquer. Il fit mettre de suite son convoi en sûreté et embossa sa corvette sous le fort. Cette opération n'était pas terminée, qu'il était attaqué par une frégate et une canonnière. Ces bâtiments se retirèrent après trois quarts d'heure; le premier avait sa vergue de petit hunier coupée, et mouilla pour changer ses mâts de hune.

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Le mauvais succès de l'entreprise du mois de mai ne rebuta pas les Espagnols; ils tenaient à s'emparer des bâtiments français qui croisaient sur les côtes de la Catalogne, ou au moins à les détruire. Le 8 août dans la soirée, 18 canonnières, une frégate et un vaisseau espagnols mòuillèrent dans la baie de Roses; la frégate de 40 la Courageuse, capitaine Pourquier, la Boudeuse de 36 et 2 brigs de 18 s'y trouvaient alors; tous quatre s'embossèrent sous la citadelle. Les canonnières commencèrent l'attaque le lendemain à 6" du matin. Le feu des bâtiments français, vigoureusement secondés d'ailleurs par les batteries de la place, y mit promptement un terme. Les Espagnols simulèrent ensuite un débarquement sur un des points de la rade, et ils se retirèrent sans rien entreprendre.

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Le capitaine Arnaud, de la corvette l'Hydra, chargé avec l'aviso la République Française et deux felouques de seconder les opérations du général Masséna sur la côte de Gênes, aperçut, le 26 août, une division anglaise qui se dirigeait sur le mouillage d'Alassio où il se trouvait. Cette division, placée sous les ordres du capitaine Nelson, agissait sur le littoral, de concert avec les Autrichiens, pour expulser les Français d'Italie. Malgré la neutralité du pays dans lequel il se trouvait, le capitaine Arnaud jugea prudent de se rapprocher de la terre. A 91, la division ennemie laissa tomber l'ancre; un vaisseau et une frégate s'embossèrent par le travers de l'Hydra et ouvrirent leur feu sur

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cette corvette. Abandonné immédiatement par une partie de son équipage qui se jeta à la nage, le capitaine Arnaud reçut du représentant du peuple près de l'armée d'Italie l'ordre de débarquer les armes et tout ce qui pourrait être enlevé, et d'évacuer l'Hydra qui ne pouvait opposer qu'une bien faible résistance à de si formidables adversaires. Cet ordre fut exécuté, et avant de quitter le bord, le capitaine Arnaud fit pratiquer plusieurs ouvertures dans la cale. Malheureusement il ne put réussir à couler la corvette, et les embarcations qui accostèrent l'Hydra l'emmenèrent au large.

Lorsque la division anglaise entra dans la baie, les felouques la Vigilante et la Constitution, capitaines Gastaud et Durand, qui allaient à l'île d'Albinga, mouillèrent à la pointe Est d'Alassio. Une frégate se dirigea sur elles et après les avoir canonnées pendant quelque temps, elle expédia ses embarcations pour s'en emparer. Les deux capitaines les firent évacuer; mais, quelque bien nourri que fût le feu de mousqueterie dirigé de la plage sur les embarcations anglaises, ils ne purent les empêcher d'enlever les deux felouques.

Après la prise de l'Hydra, 2 frégates firent route pour la rade de l'Aiguille où était mouillé l'aviso la République Française, capitaine Revez; leurs embarcations l'enlevèrent.

Le 29, la division du capitaine Nelson échoua dans une attaque contre la canonnière le Nivôse, capitaine Martin (Jean); 2 frégates et un brig la canonnèrent pendant quatre heures, dans la petite anse de San-Lorenzo, près d'Oneille, sans pouvoir la faire amener.

2 brigs et 2 côtres sous les ordres du lieutenant de vaisseau Correwinder, du brig de 14° le Pandour, furent canonnés le 31 août, à leur sortie de Dunkerque, par une corvette anglaise, un brig, 4 cutters et un lougre. Après avoir

échangé quelques bordées, les bâtiments français rentrèrent dans le port, à l'exception du Pandour qui fut pris.

Les corvettes de 14° la Suffisante et la Victorieuse, capitaines Nosten et Salaun, en croisière dans la Manche, furent chassées le 31 août par deux frégates; la brise était faible du S.-O. La vue d'un grand nombre de voiles détermina la séparation des deux corvettes; la Suffisante tint le vent bâbord amures; la Victorieuse se dirigea sur l'autre bord. Cette dernière ne tarda pas à être jointe par les vaisseaux anglais de 82 VENERABLE, MINOTAUR et une frégate, et elle amena son pavillon après avoir échangé quelques boulets avec l'ennemi. Une demi-heure plus tard, le lougre de 20 SPEEDY engageait la canonnade avec la Suffisante. L'arrivée de la frégate VENUS et du vaisseau MARS rendit la résistance inutile: le capitaine Nosten fit amener le pavillon.

Le jury déclara qu'il n'y avait pas lieu à accusation contre les lieutenants de vaisseau Salaun et Nosten.

La corvette de 14° l'Assemblée Nationale, capitaine Courouge, se rendant de Brest à Saint-Malo avec une faible brise d'E.-S.-E., fut chassée, le 2 septembre avant le jour, par une frégate qui hissa à 61 le pavillon anglais et l'appuya d'une bordée entière. Cette frégate était la DIAMOND de 48°, capitaine sir Sidney Smith. Remorquée par ses canots, l'Assemblée Nationale chercha un refuge dans la rivière de Tréguier, mais elle y trouva la brise contraire et fut jetée sur les roches dites la basse Crublent, dans le N.-N.-O. de l'île d'Er, située à l'ouvert de la rivière et dans sa partie occidentale. L'eau entra de suite en abondance dans la corvette, et le grand mât et le mât d'artimon s'étant abattus, l'équipage fut mis à terre, à l'exception de huit hommes, le capitaine compris, que les canots

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ne purent contenir. Les embarcations étaient à peine débordées, qu'une forte lame couvrit l'Assemblée Nationale et enleva le capitaine Courouge de la dunette d'où il donnait ses derniers ordres; il ne fut pas possible de le sauver.

La position désespérée de l'Assemblée Nationale ne satisfit pas le capitaine Sidney Smith: il fit tirer sur la corvette pendant qu'on l'évacuait; il expédia ensuite ses embarcations qui ne trouvèrent à bord que les sept hommes mentionnés plus haut; le reste de l'équipage, moins quatorze hommes qui se noyèrent, avait pu atteindre le rivage.

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Cette affaire souleva des récriminations de part et d'au tre. Les Français se plaignirent d'avoir été mitraillés la frégate pendant qu'ils se rendaient à terre. De leur côté, les Anglais prétendirent que la batterie de l'île d'Er avait tiré sur un canot parlementaire expédié par le capitaine Smith. Quoi qu'il en soit de ces griefs réciproques dont aucune des parties ne semble avoir cherché à se disculper, on peut ajouter à la charge des Anglais, qu'ils débarquèrent sur l'île et enlevèrent tout ce qui se trouva sous leur main.

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Les capitaines Lamy et Carry, des canonnières la Brutale et la Surprise, partis de Calais avec 3 navires qu'ils conduisaient au Havre, aperçurent une frégate anglaise, un lougre et 3 cutters sous le cap Gris Nez. Les canonnières se dirigèrent sur Boulogne où elles firent entrer leur convoi, et après une canonnade de trois heures avec l'ennemi, elles mouillèrent elles-mêmes devant le port. Dans la soirée, les Anglais prirent le large. Cette affaire eut lieu le 16 septembre.

Le capitaine Foucaud, de la frégate de 40 la Vestale, chargé avec la corvette de 24 la Brune, les brigs de 14 l'Alceste et le Scout, de la conduite d'un convoi sorti de Gênes le 29 septembre, fut chassé par la frégate anglaise

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