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missaire du gouvernement à la Guadeloupe expédia à sa rencontre la frégate de 36° la Pique (1) dont le commandement avait été donné au capitaine Conseil. L'appareillage du bâtiment français détermina celui de la frégate anglaise de 40° la BLANCHE, capitaine Robert Faulknor, qui était mouillée à l'ouvert de la baie de la Pointe-à-Pitre. La Pique la chassa; mais ce fut seulement le lendemain, 5 janvier, à minuit 30", que passant à contre-bord et au vent, elle put lui tirer les premiers coups de canon. La frégate an glaise vira peu de temps après et gouverna droit dans les eaux de la Pique qui l'attendait; lorsqu'elle ne fut plus qu'à petite distance, le capitaine Conseil fit une arrivée pour l'aborder par le beaupré. La BLANCHE l'évita en arrivant aussi, et le combat s'engagea bord à bord. Vers 2h 30m, la frégate anglaise qui était un peu de l'avant loffa subitement, et envoyant à son adversaire une bordée d'écharpe, elle engagea le beaupré de la Pique entre ses deux mâts de devant; le grand mât et le mât d'artimon de la frégate française s'abattirent. Le capitaine Conseil voulut en profiter pour sauter à l'abordage; ses détachements furent constamment repoussés. La Pique ne tarda pas à éviter et élongea la BLANCHE à tribord; les deux frégates continuèrent à tirer avec ceux de leurs canons dont on pouvait se servir, mais la mousqueterie joua dès lors le rôle principal. A 3, le dernier mât de la Pique s'abattit: deux heures après, elle amena son pavillon. Le vaisseau anglais de 72° VETERAN, qui arrivait sous toutes voiles, était alors à portée de donner assistance à la BLANCHE. Le capitaine Robert Faulknor avait été tué peu après l'abordage des deux frégates.

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Le 8 janvier, le capitaine Saint-Laurent, parti de Rochefort avec la corvette de 22c l'Espérance, prise faite depuis quelques mois sur les Espagnols, fut chassé, à l'entrée de la Chesapeak, par le vaisseau anglais ARGONAUTA et la frégate l'OISEAU, et se vit dans la nécessité d'amener son pavillon.

Le brig de 12 le Requin, capitaine Morel (Dominique), séparé pendant un coup de vent d'une division sous les ordres du capitaine de vaisseau Lhermite (Pierre), faisait route pour Dunkerque, lorsque le 20 février au point du jour, il se trouva à portée de canon d'une frégate; le vent soufflait encore bon frais du S.-E. Le Requin prit chasse et engagea avec la frégate une canonnade de retraite pendant laquelle le capitaine Morel fit jeter à la mer ancres, canots, en un mot, tout ce qui, en allégeant le brig, pouvait contribuer à lui donner une augmentation de marche. Lorsque le jour fut fait, on aperçut des bâtiments dans toutes les directions. A 10h 30m, la frégate qui chassait le Requin étant à portée de voix, le capitaine Morel fit une grande arrivée sur tribord et lui envoya une volée entière. Lançant aussitôt sur l'autre bord, il lui tira celle de bâbord, presque à bout portant. La frégate y répondit et mit le brig dans l'impossibilité de lui échapper. La résistance n'étant pas possible, le pavillon fut amené. Cette frégate était anglaise; c'était la THALIA de 44°, capitaine Grindec. Elle faisait partie de l'armée navale de l'amiral Howe.

Le 2 mars, le capitaine Magendie, de la corvette de 18° l'Espion, chargé par le commandant en chef de l'armée

navale de Brest d'observer les mouvements des Anglais, faisant route pour rentrer au port avec une grande brise du Nord, aperçut 3 frégates anglaises sous le vent. A 81 30TM du soir, le capitaine Magendie, qui ne s'estimait pas à plus de 36 milles dans le N.-O. de l'île d'Ouessant, vit un nouveau bâtiment devant lui: il mit alors le cap au S.-O. Ce dernier bâtiment le chassa, et ses signaux ne purent laisser de doutes sur sa nationalité : c'était encore un ennemi. Les dispositions du combat furent faites à bord de l'Espion; mais lorsqu'on voulut ouvrir les sabords, l'eau entra avec une telle abondance qu'il fallut les refermer de suite. Il n'y avait donc d'autre espoir que dans la fuite, et cet espoir ne fut pas de longue durée. A 9h 15, le chasseur envoya ses premiers boulets; la canonnade dura cependant jusqu'à 11 du matin. Ce bâtiment, à la poupe duquel on pouvait alors distinguer le pavillon anglais, était la frégate de 48° LIVELY. Le capitaine George Burlton hêla à l'Espion d'amener un quart d'heure après, la corvette était amarinée. L'Espion prit le nom de Spy dans la marine anglaise.

Le capitaine Magendie fut acquitté par le conseil martial qui eut mission d'examiner sa conduite.

La goëlette de 18 la Coureuse, commandée par l'enseigne de vaisseau Landais, escortant un petit convoi de la baie de Benodet à Lorient, fut chassée, le 25 mars, par 3 frẻgates anglaises de la division du commodore Warren et amarinée sans résistance. Les navires du commerce furent capturés également.

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La corvette de 18 le Jean Bart, capitaine Néel, qui se rendait en France avec les archives de Saint-Domingue, reçut un violent coup de vent pendant lequel le capitaine fit jeter 14 canons à la mer. Le 25 mars, il aperçut les frégates anglaises SANTA MARGARETTA de 44 et CERBERUS de

40 qui l'atteignirent après trois jours de chasse et le firent amener aux premiers coups de canon. Le Jean Bart prit le nom d'ARAB dans la marine anglaise.

Le conseil martial qui jugea le capitaine Néel l'acquitta à l'unanimité.

Après avoir escorté au port du Passage, situé sur la frontière septentrionale d'Espagne, un convoi de vivres pour l'armée des Pyrénées, les frégates de 36 la Médée et l'Andromaque, capitaines Papin et Bergeret, retournaient à Bordeaux avec les mêmes navires lorsque, le 6 avril, à 12 ou 15 milles du port qu'elles venaient de quitter, elles aperçurent 4 frégates anglaises qui les chassèrent. Le convoi reçut l'ordre de rentrer; mais la nécessité de couvrir les plus mauvais marcheurs obligea les 2 frégates françaises à une canonnade assez vive avec les bâtiments ennemis. Elle fut toutefois sans conséquences, et la Médée et l'Andromaque purent rentrer au Passage.

La frégate de 36° la Gentille, capitaine Canon, en croisière à l'entrée de la Manche avec 2 autres frégates de même force, la Gloire et la Fraternité, capitaines Beens et Florinville, chassa, dans la matinée du 10 avril, un navire aperçu dans le S.-O.; le vent soufflait de l'Est, bon frais. Ge navire était danois. A 8h, lorsque le canot qui l'avait visité revenait à bord, 8 autres voiles furent signalées. La Gloire et la Fraternité étaient alors à 6 milles dans l'E.N.-E. de la Gentille, et faisaient route au O.-N.-O.; sur le signal que lui fit le commandant de la division, le capitaine Canon mit le cap au N.-O. Les voiles aperçues, qui faisaient partie d'une division sous les ordres du contre-amiral anglais John Colpoys, chassèrent les frégates françaises sur des routes différentes, de l'Ouest au N.-O.; elles étaient encore à grande distance, lorsqu'à midi, le commandant de la division française rendit libre la manœuvre de chaque

capitaine. La Fraternité et la Gloire continuèrent leur route au N.-O. pendant quelque temps; puis la dernière serra le vent; elle fut suivie par un vaisseau et 3 frégates. A 6 du soir, elle commença à échanger des boulets avec la frégate de 40 ASTROEA, capitaine lord Henry Powlet, mais il était 10 lorsqu'elle put engager le combat avec quelque efficacité; il fut acharné. Après une heure, la Gloire amena son pavillon (1).

La Gloire portait 26 canons de 12,

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La Gentille qui gouverna d'un quart plus sur bâbord fut aussi gagnée, et la nuit était trop belle pour que le capitaine Canon pût espérer échapper par une fausse route; le vent avait beaucoup molli. Après dix heures de poursuite, les vaisseaux de 82° HANNIBAL et ROBUST étaient à portée de pistolet. Quelques coups de canon furent tirés et le pavillon de la frégate française fut amené.

Traduit devant un conseil martial, le capitaine Canon fut déclaré non coupable et acquitté.

La Fraternité continua sa route largue, chassée par un vaisseau et une frégate qui la canonnèrent à 6h 30m du soir. Cette canonnade fut sans conséquence et cessa à la nuit. Les premiers rayons du jour montrèrent au capitaine Florinville l'HANNIBAL occupé à amariner la Gentille. Ce vaisseau se joignit à celui qui le chassait déjà, et ce fut lui qui, à 61 du soir, lui envoya les premiers boulets; il cessa son feu à la nuit. Le second vaisseau laissa alors arriver pour passer derrière la frégate française qui

(1) Je n'ai pu me procurer le rapport du capitaine Beens: je donne le combat de la Gloire d'après M. William James,

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