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son attaque, se retira également. Ils furent remplacés par l'ILLUSTRIOUS et le COURAGEUX. Il était 7 45m lorsque l'armée française reçut la brise; mais quelques vaisseaux abattirent sur un bord, les autres sur l'autre, et le désordre devint aussi grand que possible au moment où leur appui était le plus nécessaire à ceux qui étaient attaqués. Le Duquesne, chef de file de la ligne, prit les amures à tribord, ainsi que le Tonnant, la Victoire et le Timoléon. Le commandant en chef signala de se former en bataille sur ces vaisseaux : son intention était de passer entre le Ça-ira, le Censeur et l'escadre anglaise. Mais la brise devint tellement faible, que les vaisseaux gouvernaient à peine; et, malgré les signaux répétés de serrer l'ennemi au feu, les 4 vaisseaux mentionnés plus haut furent les seuls qui arrivèrent en aide aux deux qui étaient engagés. Tous avaient cependant leurs embarcations à la mer pour faciliter l'évolution. Dans ce pêle-mêle, le Duquesne fut abordé par la frégate anglaise LOWESTOFFE qui parvint à se dégager, grâce à l'intervention de la MINERVA. Les Français avaient le cap au O.-S.-O. et portaient par conséquent sur les vaisseaux anglais avancés avec lesquels le Ça-ira et le Censeur étaient engagés. Cette route permit même au capitaine Allemand de passer au vent à eux et de les séparer de leur escadre. A 8", le Duquesne, la Victoire, le Tonnánt et le Timoléon engagèrent successivement l'ILLUSTRIOUS, le COURAGEUX et plusieurs autres vaisseaux anglais. Une heure après, les deux premiers vaisseaux ennemis n'avaient plus que leur mât de misaine; et, si la faiblesse de la brise empêcha les autres vaisseaux de leur escadre de les soutenir, elle les préserva d'une capture à peu près certaine. Après avoir doublé les vaisseaux anglais, au lieu de laisser arriver pour les combattre en faisant la même route, Duquesne continua à serrer le vent; sa manoeuvre fut imitée par les vaisseaux qui le suivaient. Le Censeur n'avait plus que son mât d'artimon. Accablé par le nombre, il amena son pavillon à 10": il était si maltraité, que les Anglais

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le livrèrent aux flammes. Rasé comme un ponton, le Ça-ira cessa de tirer presque en même temps que lui. Il avait plus de 3 mètres d'eau dans la cale et avait perdu 600 hommes (1). L'armée française continua sa route vers l'Ouest et les Anglais gouvernèrent au N.-E. Le feu avait complétement cessé à 1h 30m. Ce combat prit le nom du cap Nolis. Satisfait du résultat inespéré qu'il avait obtenu, le vice-amiral Hotham ne jugea pas devoir engager le combat d'une manière plus sérieuse; le soir, son escadre était hors de vue. Le lendemain, la Victoire, le Timoléon, la Minerve et l'Alceste, qui avaient des avaries assez graves, furent renvoyés à Toulon. Le capitaine du Timoléon avait reçu une blessure.

Assaillie par un coup de vent, l'armée française alla mouiller sur la rade d'Hyères, près de Toulon, où elle fut ralliée par le Mercure, et quelques jours après, par le Sans-Culottes, à la recherche duquel le Hasard avait été envoyé. L'armée rentra à Toulon le 24 mars.

L'escadre anglaise se rendit à la Spezzia, dans le golfe de Gênes; le COURAGEUX y arriva à la remorque d'une frégate. L'ILLUSTRIOUS, remorqué aussi par une frégate, fut séparé de son escadre pendant le coup de vent; la frégate fut obligée de larguer la remorque pour ne pas être entraînée à la côte. Le 18 au matin, le vaisseau mouilla dans la baie de Valence, entre la Spezzia et Livourne; mais les câbles cassèrent et il fut jeté au plain. Les secours envoyés pour le relever ayant été impuissants, il fut incendié.

Un jury fut chargé d'examiner la conduite des capitaines du Sans-Culottes, du Mercure et du Duquesne auxquels le commandant en chef reprochait la non-exécution de plusieurs ordres. Ce jury déclara qu'il n'y avait pas lieu à accusation et donna les plus grands éloges aux capitaines Coudé et Benoist.

(1) L'élévation des pertes de ce vaisseau m'a déterminé à en donner le chiffre que j'ai pris dans le rapport officiel.

L'armée navale de la Méditerranée était à peine rentrée à Toulon, que déjà les prétendus patriotes prenaient leurs dispositions pour l'empêcher d'en sortir, sous prétexte qu'on voulait la livrer à l'ennemi. A leur instigation, et pour arriver à ces fins, les ouvriers de l'arsenal s'insurgèrent, enlevèrent les armes des magasins, et soutenus par les paysans des environs, ils s'emparèrent du fort Lamalgue; de cette position ils dominaient l'entrée de la rade et la rade elle-même. Malheureusement ils ne s'en tinrent pas là, et bientôt leurs funestes doctrines vinrent infester les équipages et les désorganisèrent. D'un autre côté, les maladies faisaient d'affreux ravages à bord des bâtiments dont les marins, aussi peu vêtus que les soldats des armées de terre, étaient en grande partie attaqués du scorbut. Au mois d'avril, il manquait 6,764 hommes à l'effectif général, en malades ou en déserteurs. On comprend combien il était difficile de reprendre la mer dans de pareilles conditions. 19 vaisseaux et 7 frégates, tous assez mal armés, purent cependant sortir le 7 juin, mais chacun avec une centaine d'hommes en moins. Ces vaisseaux et ces frégates étaient:

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Frégates: Junon, Minerve, Alceste, Justice, Friponne, Artémise, Sérieuse. Corvettes: Badine, Brune.

Brig: Alerte.

Cette sortie n'avait d'autre but que d'arrêter la désertion, en attendant des nouvelles positives de la force de l'ennemi que l'on savait avoir reçu un renfort; le contre-amiral Maan venait en effet d'arriver à Saint-Florent de l'île de Corse et le vice-amiral Hotham se trouva dès lors avoir sous ses ordres les 23 vaisseaux ci-après :

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Toulon et envoya les frégates la Minerve de 42a, capitaine Delorme, et l'Artémise de 40°, capitaine Decasse, en observation sous l'île de Minorque. On comprit bientôt que la présence de l'armée navale serait plus utile sur les côtes d'Italie qu'à l'entrée de Toulon. Toutes les puissances italiennes désiraient alors la paix, celles du moins qu'une imprudence pouvait compromettre. Depuis que les Français étaient aux portes de Gênes, la Toscane était impatiente de revenir à son rôle, et quoique pressé par l'amiral anglais dont les vaisseaux se tenaient constamment dans ces parages, le Grand-duc venait de conclure un traité avec la France. Il ne restait que la Cour de Naples qui, égaréé par les passions de la reine et les intrigues de l'Angleterre, était loin de songer à négocier et faisait de ridicules promesses de secours à la coalition. Conformément aux instructions reçues par le commandant en chef, l'armée navale se dirigea sur Gênes le 8 juillet. Mais avant de lever sa croisière, le contre-ainiral Martin renvoya les vaisseaux le Guerrier et le Mercure à Toulon; le premier était en trop mauvais état pour tenir la mer; l'autre avait reçu de graves avaries dans un abordage. Le 7 dans la soirée, l'armée navale s'approcha assez de la Corse pour reconnaître celle des Anglais au mouillage de Saint-Florent. Son apparition détermina l'appareillage de celle-ci, mais six jours s'écoulèrent sans qu'elles se rencontrassent; ce fut seulement le 13, pendant la nuit, qu'elles eurent connaissance l'une de l'autre ; les Anglais étaient au vent, et par suite d'une grande brise de N.-O. qui avait régné jusqu'à ce moment, les vaisseaux français étaient sans ordre. Le jour, en se faisant, permit de compter 23 vaisseaux anglais et 6 frégates ou corvettes. Le contre-amiral Martin ordonna la formation d'une prompte ligne de bataille; mais ne voulant pas risquer un combat dans les conditions où se trouvaient ses vaisseaux, il fit route pour le golfe Juan, suivi par l'armée anglaise. Les vaisseaux français ne tardèrent pas à ressentir l'influence de la terre et ils furent

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