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se porta à l'entrée de la Manche pour escorter les prises qu'il avait faites depuis son arrivée sur les côtes de France. Le contre-amiral Vence crut voir dans cet éloignement de l'escadre anglaise une ruse pour lui faire quitter son mouillage et, persuadé qu'elle était aux Penmarks, bien qu'il n'eût même pas cherché à s'en assurer, il ne bougea pas et se borna à donner connaissance de sa relâche aux représentants du peuple en mission à Brest, en les informant que les vaisseaux de sa division n'avaient plus que pour trois jours de vivres. La difficulté de leur en envoyer rendait la situation inquiétante; aussi les réprésentants donnèrent-ils l'ordre au vice-amiral Villaret d'aller faire lever le blocus avec toutes les forces dont il pouvait disposer immédiatement. Le représentant Topsent fut adjoint au commandant en chef. Le 11, l'escadre, forte de 9 vaisseaux, 9 frégates et 4 corvettes, mit à la voile.

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Le contre-amiral Vence s'était enfin décidé à quitter la rade du Palais et, le 16, il rencontra l'escadre de Brest. Cette réunion mit sous les ordres du vice-amiral Villaret les 12 vaisseaux que l'on connaît déjà et les 18 frégates et corvettes ci-après :

Brave,

Scévola (3). — Républicaine. — Vengeance. —

(1) Nouveau nom du vaisseau la Montagne.

(2) Nouveau nom du Marat.

(3) La vaisseau rasé l'Illustre.

1

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Dryade. -Fraternité. Fidèle. Cocarde nationale. —

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Le jour même de cette jonction, 6 voiles suspectes furent aperçues dans l'Ouest, à 9h du matin; le vent soufflait de cette partie et le temps était très-brumeux. La Cocarde, la Proserpine et la Virginie recurent l'ordre d'aller les reconnaître elles signalèrent 5 vaisseaux et une frégate courant vent arrière. Le vice-amiral Villaret rangea de suite son escadre en bataille, les amures à tribord, sans avoir égard aux postes, et il en prit la tête. Le Mucius et le Zėlė reçurent l'ordre de chasser à droite, et le reste de l'escadre, sur la route qu'elle tenait, Les vaisseaux en vue formaient la division du vice-amiral Cornwallis qui revenait se mettre en observation devant Belle-Isle; ils prirent, comme les Français, le plus près les amures à tribord. Cette manœuvre fit penser au vice-amiral Villaret que ces vaisseaux étaient seuls et qu'ils n'étaient pas les éclaireurs d'une escadre. Il réitéra l'ordre de chasser sans avoir égard aux mauvais marcheurs, et il signala de poursuivre l'ennemi de manière à le forcer de se rendre ou de faire côte, A midi, la pointe Ouest de l'île de Groix restait à 18 milles dans l'Est. Les Français continuèrent la chasse toute la journée sans avantage marqué; le vent se faisait à peine sentir, La mauvaise marche du Peuple retenant ee vaisseau loin de l'arrière, le commandant en chef passa sur la frégate la Fraternité, capitaine Florinville. Le 17 29 prairial — la brise fraîchit et prit au N.-E.; l'escadre française qui avait beaucoup gagné pendant la nuit, se trouva au vent; au̟ jour, le Zélé n'était pas à plus de trois portées de canon du dernier vaisseau anglais et il était suivi, à petite distance, par les Praits-de-l'homme, le Formidable, le Wattigny, le Fougueux, et le Tigre. Signal fut fait à ces vaisseaux de

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harceler l'ennemi pour retarder sa marche, et aux vaisseaux arriérés, de doubler sous le vent pour le mettre entre deux feux. La division anglaise gouvernait alors au N.-O. 1/4 N. dans l'ordre suivant: BRUNSWICK, ROYAL SOVEREIGN, BELLEROPHON, TRIUMPH, MARS. Le Zélé ouvrit son feu sur le dernier, à 9h 10m et, peu après, la frégate la Virginie, capitaine Bergeret, était derrière le vaisseau anglais auquel, au moyen de grandes embardées, elle envoyait des bordées entières; les 5 autres vaisseaux français suivaient sous toutes voiles dans les eaux du Zělé. A 10, le capitaine Aved Magnac, peu désireux d'engager le combat avant d'être soutenu, cargua sa grande voile, puis sa misaine et enfin mit le perroquet de fougue sur le mât. Il n'était d'ailleurs pas sans inquiétude, dans ce moment, sur la solidité de son mât de misaine et de son grand mât de hune, et il lui manquait déjà 153 hommes, absents, malades ou blessés; le Zélé fut bientôt hors du feu. Moins d'une demiheure après, le Tigre le remplaça et engagea une canonnade soutenue avec le ROYAL Sovereign; tous les vaisseaux anglais et les Droits-de-l'homme prirent une part plus ou moins grande à cette canonnade. Le MARS et le Tigre se retirère nt vers 3h 30m, le premier avec de nombreuses avaries, l'autre avec son grand mât de hune fort endommagé. Le vaisseau les Droits-de-l'homme resta alors seul engagé; quoique placés au vent, les capitaines du Formidable et du Zėlė ne jugèrent pas devoir se porter à son aide, et il était 6h 30m, lorsque le Jean Bart et le Wattigny purent lui prêter assistance. Le capitaine Magnac se décida alors à faire de la voile; mais au lieu de laisser arriver pour se rapprocher, il alla se placer en avant et hors de la portée du canon de l'ennemi. Le Peuple restait à 12 milles de la Fraternité et l'Alexandre à 15 milles; les autres vaisseaux étaient à une distance telle que leur bois paraissait à peine. Le commandant en chef fit signal de ralliement et il reporta son pavillon sur le Peuple. Le vent souffla du N.-O.

grand frais pendant la nuit; l'escadre mit à la cape. Le 19, le vent tomba et passa à l'Est : la route fut donnée au S.S.-E. sans ordre (1).

Le 22-5 messidor-à 4 du matin, un grand nombre de voiles furent signalées dans le N.-O. 1/4 O.; la brise était faible, toujours de la même partie. C'était l'escadre de l'amiral anglais Bridport composée comme il suit :

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lord Hugh Seymour, contre-amiral.

Frégates: REVOLUTIONNAIRE, THALIA, NYMPHE, AQUILON, ASTRÆA,

et 6 bâtiments légers.

Un nombreux convoi, conduit par le commodore sir Borlase Warren, portant des troupes destinées à une expédition sur la côte de Bretagne, était aussi en vue. La frégate du commodore, la PoмONE de 40° et les vaisseaux de 82° ROBUST, capitaine Edward Thornborough, THUNDERER, capitaine Albermale Bertie et STANDARD, capitaine Joseph Ellison, l'accompagnaient. Les mauvais marcheurs de l'escadre française reçurent l'ordre de forcer de voiles; les autres, d'en diminuer. Signal fut fait aussi de serrer le vent et de se

(1) M. James, The naval history etc., dit que, séparés par un coup de vent, les vaisseaux français allèrent chercher un abri à Belle-Isle; qu'ils quittèrent ce mouillage dès qu'ils furent tous réunis et firent route pour Brest. Le rapport officiel ne dit pas un mot de cela.

rapprocher du vaisseau amiral. Quelques capitaines seulement se conformèrent à cet ordre, et celui de l'Alexandre lui-même, qui devait tout craindre des mauvaises qualités de son vaisseau, mit le commandant en chef dans la nécessité de le lui répéter. A 10" 30", le vice-amiral Villaret porta son pavillon sur la frégate la Proserpine, capitaine Daugier, le contre-amiral Kerguelen passà sur la Dryade, capitaine Grammont et le contre-amiral Vence, sur la Fraternité, capitaine Florinville. Une demi-heure plus tard, le commandant en chef ordonna de former la ligne de bataille sur l'Alexandre, le plus mauvais marcheur de l'escadre. Le capitaine de ce vaisseau ne comprit probablement pas le signal qui ordonnait ce mouvement, car il le contraria en laissant arriver. Le vent qui n'avait cessé de mollir passa au S.-O. dans l'après-midi; ce changement fut profitable à l'ennemi qui le ressentit le premier. Après avoir signalé l'ordre de marche sur la ligne du plus près tribord, la route à l'E.-N.-E., et à la Régénérée, capitaine Héron, de prendre l'Alexandre à la remorque, le vent halant l'Ouest, et le commandant en chef voulant se réserver la possibilité de se ranger en bataille de l'un ou de l'autre bord selon les circonstances, signala l'ordre de front. Cet ordre de marche ne fut pas formé un seul instant, malgré les signaux particuliers et les ordres verbaux qui furent transmis par les frégates, particulièrement au Mucius et au Jean Bart, de régler leur marche sur celle des plus mauvais marcheurs. La Virginie, capitaine Bergeret, reçut la mission de prendre le Redoutable à la remorque. Pendant que le vice-amiral Villaret employait ainsi tous les moyens en son pouvoir pour se faire comprendre et obéir des capitaines de son escadre, les vaisseaux anglais approchaient toujours. Le vent tomba heureusement à la nuit, pour s'élever au Sud vers 1a du matin. Au jour, l'île de Groix restait à 15 milles dans l'E.-N.-E.; 3 milles seulement séparaient les deux escadres. Le commandant en chef signala de nouveau l'ordre de marche sur la ligne du plus près tri

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