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Frégates: Vertu, Courageuse, Méduse, Virginie, Surveillante, Insurgente, Railleuse, Précieuse, Fraternité, Embuscade, Tamise, Cha

rente (1), Républicaine (2).

Corvettes Berceau, Bayonnaise, Légère, Espion, Bergère, Impatiente, Atalante.

Brigs Papillon, Bonnet Rouge.

Le vent souffla avec violence pendant la nuit du 1er janvier; plusieurs vaisseaux firent des avaries; le Nestor, entre autres, fut obligé de rentrer par suite d'un dématage, et le Téméraire signala une voie d'eau qui donnait des inquiétudes. Le vent ayant diminué le lendemain, le contreamiral Vanstabel reçut l'ordre de chasser dans le N.-O. avec l'escadre légère : une brume intense qui survint quelques heures après, le sépara de l'armée et il ne la rejoignit que le 24 avec un autre vaisseau, le Neptune, 3 frégates et 2 corvettes, aussi séparés, et qui l'avaient rallié. La persistance des vents de S.-E. inspirait des craintes sérieuses. J'ai déjà dit que plusieurs vaisseaux étaient sortis avec quinze jours de vivres; le vice-amiral Villaret dut en retirer à ceux qui se rendaient à Toulon pour en donner aux vaisseaux et aux frégates qui n'en avaient plus. Cette opération, assez délicate à la mer, était à peine terminée, qu'un brouillard très-épais dispersa l'armée de la République et, le 28, un coup de vent, qui fort heureusement se déclara au S.-O., occasionna quantité de désastres.

Le Téméraire, dont la voie d'eau était devenue alarmante, fit route pour Brest sous la misaine. Privé d'observations depuis plusieurs jours, le capitaine Morel atterrit sur le cap Fréhel et entra à Saint-Malo.

Retardé dans son appareillage par la rupture de son cabestan, le Neptune n'avait pu rejoindre l'armée à Camaret. Le 31, le capitaine Tiphaine rencontra le contreamiral Vanstabel et le suivit. La persistance du mauvais

(1) L'ancienne Capricieuse. (2) Autrefois la Panthère,

temps avait considérablement délié le Neptune; les inquiétudes de son capitaine augmentaient chaque jour et il en fit part au commandant de l'escadre légère; celui-ci, vu l'état de la mer, ne put que lui promettre des secours immédiats au moment même où ils deviendraient urgents. On a vu que ce vaisseau avait rejoint l'armée le 24 janvier. Une nouvelle voie d'eau, qui se déclara le lendemain pendant la nuit, obligea le capitaine Tiphaine à prendre les amures à l'autre bord en faisant des signaux de détresse ; mais incapable de tenir le travers, il lui fallut gouverner vent arrière. Les pompes ne franchissaient plus et toute la partie de l'équipage qui n'était pas occupée à pomper, était employée à vider l'eau avec des bailles et des seaux. Presque toute l'artillerie, les boulets et les ancres furent Jétés à la mer. Cette situation critique dura cinq jours et pendant les trois derniers, personne ne bougea du poste qui lui avait été assigné. Enfin, le 28, la terre fut aperçue, et à midi 30, le Neptune était échoué sur les vases de Perros, à quelques lieues dans le Nord de Brest. L'inclinaison du vaisseau devint telle qu'on coupa de suite la mâture et l'équipage fut envoyé à terre: cinquante hommes furent trouvés noyés dans l'intérieur. Le Neptune ne put être relevé.

Après quelques jours de navigation, la guibre du NeufThermidor se détacha de l'étrave. Le capitaine Dorré fit couper le beaupré et le petit mât de hune, jeter les ancres et les canons de la batterie haute à la mer. Le 29 janvier, les pompes ne franchissaient plus. Le vent s'étant déclaré au S.-O. pendant la nuit, le capitaine Dorré fit gouverner au S.-E. Malgré cela, les roulis étaient si violents que la grande vergue et la vergue du grand hunier tombèrent sur le pont et brisèrent trois pompes; l'eau gagna dès lors rapidement et le vaisseau s'immergea de plus en plus. Lorsque les canons de la première batterie furent à fleur d'eau, le Majestueux et le Marat qui l'accompagnaient lui envoyèrent leurs embarcations : l'évacuation du Neuf-Thermi

dor fut terminée le 31 à 41 du matin. Moins de trois heures après, ce vaisseau disparaissait englouti dans les flots.

Le Superbe eut le même sort que le Neuf-Thermidor. Dès le 26 janvier, le capitaine Colomb avait prévenu le commandant en chef que son vaisseau coulait bas; il en avait reçu des pompes dont sept furent constamment en jeu. Le 30, trois d'entre elles s'engagèrent, et quoique l'artillerie et les boulets eussent été jetés à la mer, l'eau gagna toujours. Le vice-amiral Villaret ordonna alors d'évacuer le Superbe; la Montagne, le Montagnard et le Papillon aidėrent à activer cette opération. L'eau était arrivée à la hauteur de l'entrepont lorsque le capitaine Colomb quitta le bord vingt minutes après, le Superbe disparaissait dans les flots.

Le Scipion était un vieux vaisseau qui, ainsi que le Neuf-Thermidor, avait été condamné et qui ne put supporter les mauvais temps qui assaillirent l'armée navale à sa sortie du port. Ce vaisseau faisait beaucoup d'eau et chaque jour il se délia davantage par suite de la rupture des chevilles et des courbes, Le 25, les pompes ne franchissant plus, le Montagnard, le Trente-et-un-Mai et la Railleuse reçurent l'ordre de le surveiller. On essaya de le cintrer avec un grelin, mais cette opération n'amena aucun résultat, Le capitaine Huguet demanda alors et obtint de relâcher; le Trente-et-un-Mai l'accompagna. La route, presque vent arrière et à sec de voiles que les deux vaisseaux suivirent, fatigua beaucoup le Scipion. Les chevilles sortaient et les écarts s'ouvraient de tous côtés; le vaisseau menaçait de s'entr'ouvrir. On jeta à la mer tout ce qui fatiguait les hauts. Dans l'après-midi, le grand mât de hune s'abattit et, en tombant, il cassa la grande vergue en deux. Un des morceaux de celle-ci s'étant enfoncé verticalement dans le pont, vint ajouter au désastre en faisant levier pour disjoindre le vaisseau. Des neuf pompes qui jouaient constamment, deux furent brisées par cet accident. A 4h, le capitaine Huguet demanda des secours au

Trente-et-un-Mai. Le vent tomba fort heureusement pendant la nuit, mais la mer resta fort grosse et il fallut surmonter de grandes difficultés pour sauver l'équipage. Il était 3h 15m du matin lorsque les derniers hommes quittèrent le bord.

Le vaisseau la Convention perdit son gouvernail et réussit à atteindre Lorient à la remorque du Pelletier. Le Fougueux mouilla à Lorient et le reste de l'armée se trouva rallié à Brest le 3 février.

Pendant cette désastreuse sortie de trente-cinq jours, l'armée de la République captura 70 navires anglais et la frégate DAPHNE; c'était une faible compensation aux pertes qu'elle avait faites. Le vice-amiral Villaret dut s'estimer heureux de n'en avoir pas éprouvé davantage, car si les vents de S.-O. s'étaient déclarés seulement un jour plus tard, le Majestueux et le Révolutionnaire eussent probablement aussi été rayés de la liste des vaisseaux de la République.

Tous les vaisseaux avaient assez souffert pour ne pouvoir reprendre de suite la mer; ceux destinés à Toulon ne furent prêts qu'à la fin du mois. Le 22 février, le contreamiral Renaudin sortit avec les vaisseaux le Jemmapes, le Montagnard, le Trente-et-un-Mai, l'Aquilon, le Tyrannicide, la Révolution, les frégates la Courageuse, l'Embuscade, la Félicité et la corvette l'Unité. Cette division fut contrariée par de grands vents d'Ouest. Le Trente-et-un-Mai démâta de son mât de misaine et de son grand mât de hune en entrant dans la Méditerranée; le Tyrannicide le prit à la remorque. Le 2 avril, la division arriva à Toulon, encombrée de malades et sans avoir fait d'autre rencontre que celle d'un vaisseau espagnol qui ne put être atteint.

Une seconde division de 3 vaisseaux, commandée par le contre-amiral Vence, croisait dans le golfe de Gascogne pour protéger le commerce; ces vaisseaux étaient :

Canons.

Nestor.

78

Fougueux.
Zélé.

capitaine Monnier.
Vence, contre-amiral.
capitaine Giot Labrier.
Aved Magnac.

Le 7 du mois de juin, cette division, accompagnant un convoi nombreux qui se rendait de Bordeaux à Lorient et à Brest sous l'escorte spéciale des frégates la Médée, l'Andromaque et de la corvette le Brutus, fut chassée par 5 vaisseaux anglais, 2 frégates et un brig aux ordres du vice-amiral Cornwallis. C'étaient :

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Le contre-amiral Vence signala au convoi de filer le long de terre avec son escorte, et se dirigea sur Belle-Isle avec les vaisseaux qui mouillèrent sur la rade du Palais après avoir échangé quelques boulets avec l'ennemi. Le vice-amiral anglais se porta alors sur le convoi et, à 6h, il tirait sur les frégates. L'Andromaque, qui était la dernière, fut atteinte d'abord et retardée dans sa marche par quelques avaries de mâture; le capitaine Farjenel put bientôt prévoir le sort qui lui était réservé. Afin de tromper l'attente de l'ennemi, il allait jeter sa frégate sur l'île d'Hœdic lorsque, à 8h, alors qu'il n'était plus qu'à trois longueurs de bâtiment des roches, les Anglais levèrent la chasse. Le capitaine Farjenel eut le bonheur de réussir à éviter les récifs, et il rejoignit la Médée avec laquelle il alla mouiller sur la rade de l'île d'Aix; une partie du convoi entra dans la rivière de Vannes; quelques navires se réfugièrent dans la Loire : 7 furent capturés. Un autre convoi, escorté par les frégates la Tribune, la Nérëïde, la Républicaine et la Vengeance, était déjà en relâche à Belle-Isle.

Le lendemain de cette affaire, le vice-amiral Cornwallis

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