Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

tune, le feu prit aux porte-haubans d'artimon. Le service de l'artillerie qui allait se ralentissant incessamment, souffrit encore de cet événement. Le lieutenant Lhuillier fit amener le pavillon.

Traduit devant un conseil martial, le lieutenant de vaisseau Lhuillier fut acquitté.

Quelques jours plus tard, une des frégates de la division du contre-amiral Nielly s'empara du cutter anglais CROCODILE.

Après que les Anglais se furent rendus maîtres du petit port de Bastia, situé sur la côte orientale de l'île de Corse, ils en expédièrent les habitants à Toulon sur deux parlementaires auxquels le commandant de l'escadre stationnée dans ce port ne voulut pas accorder l'entrée, et qu'il fit conduire aux îles d'Hyères par la frégate de 32o l'Iphigénie, capitaine Gouet. Cette frégate faisant route pour rentrer à Toulon rencontra, pendant la nuit du 3 juin, une frégate anglaise qui la héla et qui reçut une volée pour toute réponse. Cette frégate ne resta pas muette à cette agression et un feu très-nourri s'ensuivit de part et d'autre. Après une demi-heure, la frégate ennemie se retira en faisant des signaux qui, dénotant la présence de l'escadre anglaise, empêchèrent le capitaine Gouet de la poursuivre. Au jour, il aperçut en effet 8 voiles dans le Sud et retourna aux îles d'Hyères. L'Iphigénie remit sous voiles le lendemain. Elle avait eu un mât et une vergue de hune fortement endommagés dans son engagement avec la frégate anglaise. Ce mât s'abattit dans la traversée d'Hyères à Toulon où elle entra avec une division envoyée à sa rencontre.

Pendant cette même nuit du 3 juin, la corvette la Libertė, capitaine Saunier, sortie pour observer l'armée an

glaise qui croisait devant Toulon, essuya le feu de 3 vaisseaux auxquels elle n'échappa que par la supériorité de sa marche.

Le capitaine Rondeau, de la frégate de 32 la Sibylle, était depuis plusieurs jours sur la rade de Miconi de l'archipel du Levant avec 3 navires du commerce qu'il accompagnait à Candie lorsque, le 17 juin, un convoi anglais escorté par un vaisseau et trois frégates parut au large. Le vaisseau, qui était le ROMNEY de 60°, capitaine honorable William Paget, entra dans la rade et mouilla par le travers de la frégate française. Dès que l'ancre fut au fond, le capitaine anglais fit engager le capitaine français à arborer le pavillon blanc et à ne pas tenter une résistance que la disproportion des forces rendrait inutile. Ce dernier répondit ne pouvoir arborer un pavillon qui n'était pas celui de la République. Soupçonnant les intentions du capitaine Paget, les Primats de Miconi avaient de suite envoyé rappeler la neutralité de l'île. Loin d'avoir égard à leurs observations, le capitaine anglais retint leur envoyé à son bord, et passant des menaces à l'exécution, le ROMNEY ouvrit son feu sur la Sibylle qui lui riposta immédiatement. L'action fut très-chaude pendant une heure et demie; mais après ce temps, l'équipage de la frégate se jeta dans les embarcations ou à la nage et gagna la terre; 38 hommes seulement restèrent à bord. Ne voulant pas compromettre plus longtemps les jours de ces quelques braves qui, seuls, avaient compris leur devoir, le capitaine Rondeau fit amener le pavillon. Le capitaine Paget emmena la Sibylle et les navires du commerce; mais leurs équipages, y compris le capitaine Rondeau, furent mis à terre avant le départ.

La Sibylle portait

26 canons
4

de 12

de 6

et 2 caronades de 36

[blocks in formation]

Le 14 juillet, le capitaine Lhermite (Pierre), de la frégate la Seine, en croisière sur la côte d'Irlande, s'empara de la corvette anglaise de 20° LEVRETTE qui revenait de la Jamaïque.

Le 23 août, les capitaines Magendie, de la corvette de 12 l'Espion et Passard de l'Alerte, de même force, se trouvant vers 9h du matin à quelques milles dans le Sud de Brest, entendirent des coups de canon qui les firent rallier la terre. La brume qui avait régné jusqu'alors s'étant dissipée à 11", ils aperçurent une frégate française poursuivie par 6 frégates anglaises. Le vent soufllait de l'Est. Chassées à leur tour par les deux frégates FLORA de 42° que montait le commodore sir Borlase Warren et ARETHusa de 44, capitaine sir Edward Pelew, les deux corvettes allèrent mouiller sous les batteries d'Audierne. Le capitaine Magendie fit aussitôt porter une ancre à jet dans la direction de la terre, et le temps lui manquant pour lever celle qui était au fond, il coupa son câble et vira sur l'ancre à jet. Mais celle-ci ne tint pas et, entraîné par le courant, l'Espion fut jeté sur la roche appelée la Gamelle. A 3, les frégates anglaises ouvrirent leur feu sur les deux corvettes qui y répondirent avec vigueur, la position de l'Espion lui permettant fort heureusement de se servir de sa batterie. La mer était belle et le tir sur un bâtiment immobile était facile; le grand mât et le mât d'artimon de cette corvette furent bientôt abattus; sa muraille portait aussi de nombreuses traces de boulets. A 7", elle tomba sur le côté; une partie de ses canons étant déjà démontés, le capitaine Magendie

la fit évacuer. Cette détermination n'arrêta pas le feu des frégates; elles continuèrent à tirer à mitraille sur les canots qui, pavillon déployé, emportaient l'équipage à terre. Le commodore Warren voulut plus tard faire incendier l'Espion, mais il ne put y réussir. A la nuit, le capitaine Magendie retourna à bord et parvint à relever la corvette qu'il mouilla dans la baie d'Audierne.

L'Alerte se jeta aussi sur la Gamelle d'où il ne put être retiré. Le lieutenant de vaisseau Passard fut déclaré non coupable.

Chassé, le 23 août, par la division du commodore anglais sir Borlase Warren, le capitaine Papin (Jacques), de la frégate de 36 la Volontaire, qui croisait devant Brest avec le brig le Lazouski (1), prit la bordée de terre; la brise soufflait du N.-E. Les chasseurs se divisèrent de manière à enceindre la Volontaire dans un demi-cercle. Cette disposition l'empêchant de doubler les Penmarks, rochers situés près de la côte entre Brest et Lorient, le capitaine Papin mouilla, à 2h de l'après-midi, entre la pointe à laquelle ces rochers ont donné leur nom et Audierne. Les frégates ARTOIS de 44, capitaine Edmund Nagle, Diamond de 48, capitaine sir Sidney Smith, GalaTHEA de 40, capitaine sir Richard Goodwin Keats et DIANA de 48, capitaine Jonathan Faulknor, le suivirent, mais elles ne mouillèrent pas; elles défilèrent successivement devant la Volontaire en lui envoyant leur bordée. Cette attaque durait depuis deux heures, et rien n'annonçait qu'une autre cause que la nuit dût y mettre un terme, lorsque le capitaine Papin, dans le but de prendre une position plus favorable, coupa ses câbles et s'échoua à la côte, le travers au large. La canonnade continua jusqu'à 41 15TM; l'état de la marée décida alors le commodore anglais à s'éloigner.

(1) L'ancien Espoir.

La Volontaire échappait à l'ennemi, mais sa position était loin d'être rassurante; elle était échouée sur des roches et ne tarda pas à faire de l'eau ; bientôt les pompes ne franchirent plus. Désespérant de relever la frégate dont le commandement lui était confié, le capitaine Papin ordonna de débarquer les vivres et les approvisionnements et, cette opération terminée, il fit descendre l'équipage à terre.

Le Lazouski avait pris une direction différente et n'avait pas été poursuivi.

Le jury, chargé d'examiner la conduite du capitaine Papin, déclara cet officier non coupable.

Le 10 septembre à 4a du matin, le capitaine Collinet, du côtre la Surprise, courant bâbord amures avec une belle brise de N.-N.-E., dans les parages d'Ouessant, aperçut devant lui et au vent plusieurs bâtiments dont 2 lui appuyèrent la chasse; il arriva vent arrière. Le jour, en se faisant, permit au capitaine de la Surprise de reconnaître 2 frégates anglaises dans les bâtiments qui le chassaient: c'étaient la PALLAS et l'AQUILON. La défense n'était pas possible. Après un échange de quelques coups de canon, le pavillon du côtre fut amené.

Le jury qui examina la conduite de l'enseigne de vaisseau Collinet déclara qu'il n'y avait pas lieu de poursuivre.

Le capitaine Thevenard (Alexandre), de la frégate de 44a la Révolutionnaire, se rendant du Havre à Brest, fut chassé pendant la nuit du 21 octobre, et à quelques milles de l'île d'Ouessant, par les frégates anglaises ARETHUSA, Diamond de 48°, capitaines sir Edward Pelew et sir Sidney Smith, ARTOIS de 44, capitaine Edmund Nagle et GALATHÆa de 40, capitaine Richard Goodwin Keats. La brise était faible du N.-E. Dès que le jour parut, une canonnade de chasse et de retraite s'établit entre la Révolutionnaire et l'ARTOIS;

« ZurückWeiter »