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ainsi que le convoi qu'elle escortait; la Mutine fut adjointe à l'escorte. Ce même jour, l'armée navale fut ralliée par le vaisseau le Patriote, capitaine Lucadou, séparé depuis la nuit du 11 de la division du contre-amiral Nielly. La veille, ce vaisseau avait fait amener la frégate anglaise de 40° CASTOR, capitaine Thomas Trowbridge.

Lorsque l'époque présumée du passage du convoi fut arrivée, le commandant en chef se dirigea vers le rendezvous assigné à toutes les divisions; il y était le 21 mai, Trois jours après, la frégate la Galathée, de la division Nielly, escortant quelques prises, fut rencontrée par l'armée navale. Le contre-amiral Villaret garda cette frégate et la remplaça par la corvette la Société Populaire et la frégate hollandaise la Vigilante, prise le 24 par la Proserpine. Le 28, à 81 du matin, l'armée de la République courant au N.-N.-E. sur trois colonnes, l'armée anglaise fut aperçue dans le N.-E.; le vent soufflait frais du S.-S.-O. A 91, le contre-amiral Villaret signala l'ordre de bataille, les amures à bâbord. La force du vent et l'état de la mer rendirent cette évolution difficile et, à midi, la ligne n'était pas encore formée; le signal fut répété à 21. Enfin, à 2h 45m, voulant établir sa ligne, alors complétement en désordre, le commandant en chef fit prendre les amures à tribord, A 3 15m, il vira de nouveau lof pour lof.

L'armée anglaise avait appareillé, le 2 mai, de la rade de Sainte-Hélène avec un nombreux convoi pour les Indes. L'amiral Howe, qui la commandait, s'était séparé du convoi à la hauteur du cap Lizard, et avait chargé le contreamiral Montagu de l'escorter avec 6 vaisseaux et 2 frégates jusqu'au delà du golfe; le capitaine Rainier devait alors le conduire à sa destination avec un vaisseau et 5 frégates. La division du contre-amiral Montagu avait ordre de rester ensuite en croisière sur la route présumée des navires français attendus d'Amérique. Lord Howe, qui avait été informé du point de croisière de l'armée française, avait pris cette direction et, le 28 au matin, il en eut connais

sance, La sienne comptait 26 vaisseaux, 7 frégates, un brig, 2 cutters et 2 brûlots.

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Frégates: PHAETON, LATONA, NIGER, SOUTHAMPTON, Venus, Aquilon, Pegasus. Brig KINGSFIsher.

Cutters: RATTLEr, Ranger.

L'armée anglaise qui courait au S.-E. prit les amures à bâbord lorsque, à 2h 45m, celle des Français se forma tribord amures.

On a prétendu que le contre-amiral Villaret Joyeuse, cédant à l'influence du représentant Jean Bon Saint-André, offrit immédiatement la bataille. Les documents officiels démentent cette assertion. L'armée anglaise se trouvait sur le passage du convoi d'Amérique; en livrant bataille en

cet endroit, on aurait commis la faute de la forcer d'y séjourner. Or le commandant en chef et le représentant du peuple n'eurent garde de se laisser aller à une semblable erreur. Ils manœuvrèrent pour attirer les Anglais dans une autre direction. Le but de cette tactique ressort évidemment du rapport que Jean Bon Saint-André adressa, le 13 juin, au Comité de salut public. « Le salut du convoi << étant l'objet de notre mission, disait-il, nous jugeâmes « que, dans notre position, ce que nous avions de mieux à « faire, était d'éloigner l'ennemi de la route qu'il devait « suivre. Nous calculâmes qu'en prenant la bordée du <«< large, le convoi passerait à environ vingt-cinq lieues « dans le Sud des deux armées. La justesse de cette « combinaison a été prouvée par l'événement. » On peut même se demander si le commandant en chef laissa arriver pour se rapprocher de l'armée ennemie. Le procès-verbal rédigé par les officiers du Vengeur le dit positivement. Un historien anglais (1) tient le même langage. Cependant Jean Bon Saint-André, qui suit si exactement le mouvement des deux armées dans son Journal sommaire, Jean Bon Saint-André ne parle pas de cette manoeuvre. « Nous «<courions vent arrière dans l'espoir de rencontrer au Nord « la division du contre-amiral Nielly, dit le représentant « du peuple, lorsque les frégates de l'avant signalèrent << une flotte. Nous reconnûmes bientôt que c'était l'armée << anglaise, forte de 36 voiles, courant au plus près du ‹ vent, les amures à tribord. Aussitôt qu'elle nous eut << aperçus, elle manœuvra pour se former en ligne de ba<< taille. L'armée française se forma également dans l'ordre «< renversé, les amures à bâbord. » Enfin, le contre-amiral Villaret dit dans son rapport : « Mon premier soin, après «< avoir reconnu la force de l'armée anglaise, fut de former « l'ordre de bataille sur la ligne du plus près, bâbord

(1) William James, The naval history of Great Britain.

<< amures. » Les journaux de bord de l'armée, parfaitement d'accord avec les assertions du représentant et du commandant en chef, démentent d'ailleurs la version accréditée et le rapport du capitaine du Vengeur. Ces journaux constatent que l'armée française courait au N.-N.-E. sur trois colonnes, avec des vents de Sud, lorsque l'armée ennemie fut aperçue dans le Nord. Ce n'est donc pas lorsqu'elle fut signalée que les Français laissèrent arriver. Loin de là, les mêmes journaux s'accordent à dire que le commandant en chef ordonna presque aussitôt de se former en bataille bâbord amures et que l'armée courut vers l'Ouest. Il est vrai que, dans l'après-midi, elle vira de bord, mais pour prendre le plus près, ce qui la fit gouverner au S.-E. ou à l'E.-S.-E. Elle suivit cette route toute la nuit. Il semble donc bien avéré que le contre-amiral Villaret ne manœuvra pas pour offrir immédiatement le combat.

Le vent avait beaucoup augmenté et la mer était devenue fort grosse. L'amiral Howe forma une division légère de 5 vaisseaux dont il donna le commandement au contreamiral Pasley avec ordre d'attaquer l'arrière-garde française; il signala ensuite une chasse générale. Vers 31 30m, il fit rallier ses vaisseaux, laissant la division légère seule continuer la chasse. A 41, le Révolutionnaire reçut l'ordre de prendre la queue de la ligne qui s'étendait beaucoup; les vaisseaux de tête diminuèrent de voiles; les deux armées étaient alors bâbord amures. A 6h, le BELLEROPHON était assez près du Révolutionnaire pour engager le combat; cinq quarts d'heure après, il était obligé de se retirer du feu; mais le RUSSEL, le MARLBOROUGH et le THUNDERER étaient alors en position de continuer le combat avec le vaisseau français; placé au vent, celui-ci ne pouvait se servir de sa batterie basse. Le Révolutionnaire eut sa vergue de misaine et celle du grand hunier coupées. A 71 30TM, le commandant en chef ayant fait signal de forcer de voiles, ce vaisseau resta de l'arrière et il tomba sous le vent; le LEVIATHAN et l'AUDACIOUS se joignirent aux vaisseaux qui le

combattaient déjà. A 9 30, le capitaine Vandongen fut tué et remplacé par le troisième lieutenant Renaudeau; le premier lieutenant avait reçu une blessure grave; lẽ deuxième avait été tué. Accablé par le nombre, le Revolutionnaire allait probablement succomber, si l'amiral Howe n'eût fait, à ce moment, le signal de ralliement. Le lieutenant Renaudeau, blessé dès qu'il parut sur le pont, avait remis le commandement au lieutenant Dorré. Cet officier fit gouverner de suite à l'E.-N.-E.; le feu avait entièrement cessé à 10a. Le Révolutionnaire démâta de son mât de misaine et de son grand mât pendant la nuit. Le jour suivant, il rencontra l'Audacieux et la frégate l'Unité de la division du contre-amiral Nielly; le vaisseau le prit à la remorque et ils mouillèrent, le 8 juin, sur la rade de l'île d'Aix. Le vaisseau anglais AUDACIOUS, qui avait été fort maltraité, fit route pour Plymouth. Rencontré par la frégate de 36 la Bellone, il fut canonné pendant une demiheure et put ensuite continuer sa route.

Les deux armées coururent tribord amures toute la nuit. Le 29 au matin, elles étaient distantes d'environ 6 milles, celle de la République toujours au vent qui était encore très-frais du S.-S.-O. L'armée anglaise ayant viré à 7o 30, son avant-garde fut canonnée par l'arrière-garde française, mais à une distance telle, qu'elle ne riposta pas. A 85, l'armée française prit aussi les amures à bâbord par un virement successif et vent arrière et, à 9h 15, le commandant en chef signala à l'avant-garde de serrer l'ennemi au feu. Le Montagnard, qui tenait la tête de la ligne, laissa arriver ainsi que les vaisseaux qui le suivaient et, trois quarts d'heure après, il commença le feu. Le combat devint bientôt très-vif sur ce point. Mais pendant qué chacun des vaisseaux de cette avant-garde combattait deux et jusqu'à trois vaisseaux ennemis, le commandant en chef maintenait le reste de son armée fort loin au vent, sans paraitre trop s'inquiéter du résultat de cette lutte inégale. Vers midi cependant, le Montagnard demanda à être retiré

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