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chute des trois mâts de hune de l'Engageante, le triste état du reste de sa mâture et la masse d'eau qui entrait par de nombreux trous de boulets ne le ralentirent pas. Cependant, à 230, toutes les munitions se trouvant épuisées, il fallut amener le pavillon si noblement défendu. Il fut salué par la chute instantanée des bas mâts.

La Pomone portait 28 canons de 18

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et 4 caronades de 36.

La Babet était armée de 20 canons de 6.

L'ARETHUSA avait 28 canons de 18

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Le gouvernement révolutionnaire faisait d'incroyables efforts et déployait une activité extraordinaire pour donner à la France une arinée navale sur l'Océan. Il fallait d'autant plus d'énergie pour relever la marine, qu'elle

yenait de faire des pertes immenses à Toulon. La trahison, en livrant ce port aux Anglais, avait causé la destruction d'une partie des forces maritimes de la République. La Convention nationale chargea deux de ses membres, Jean Bon Saint-André et Prieur de la Marne, de surveiller les armements du port de Brest.

La famine pesait alors sur tous les départements; la misère du peuple était grande, ses souffrances excesssives. Cet état de choses pouvait accroître les mécontentements. Justement inquiète de cette situation calamiteuse, la Convention nationale avait ordonné au citoyen Genêt, son représentant aux États-Unis, de rassembler dans la baie de la Chesapeak de l'État de Virginie, le plus grand nombre de navires possible, et de les charger de farine. Le contre-amiral Vanstabel, sorti de Brest le 24 décembre 1793 avec une division, devait les prendre sous son escorte. 4 autres vaisseaux, 2 frégates et une corvette avaient accompagné le contre-amiral Vanstabel en dehors du golfe et s'étaient ensuite établis en croisière dans le Sud de l'Irlande. Dans la nuit du 31 décembre, cette dernière division avait reçu un coup de vent qui l'avait forcée de ren

trer.

Bien que la corvette le Brutus, arrivée le 26 janvier aux États-Unis, eût annoncé au chargé d'affaires de la France "'apparition prochaine du contre-amiral Vanstabel, le convoi n'était pas encore prêt le 12 février lorsque, après une traversée de quarante-sept jours, la division française mouilla dans la Chesapeak. Ce fut le 11 avril seulement que le contre-amiral Vanstabel put mettre à la voile avec un convoi de 130 navires, escorté par les vaisseaux le Tigre et le Jean Bart, les frégates la Sémillante, l'Embuscade, la Charente et l'Astrée.

Le représentant Genêt avait annoncé à la Convention nationale qu'il expédierait une partie du convoi sous l'escorte de la frégate l'Astrée et de la gabare la Normande aussitôt que cela lui serait possible. On devait dès lors

présumer que ces navires seraient en route avant l'arrivée du contre-amiral Vanstabel en Amérique, et il était urgent de protéger leur atterrage. Les vaisseaux le Sans-Pareil de 86°, l'Audacieux, le Patriote, le Téméraire et le Trajan de 78; les frégates la Galathée et l'Unité et la corvette le Maire Guitton sortirent de Brest, à cet effet, le 10 avril, sous le commandement du contre-amiral Nielly, dont le pavillon flottait sur le Sans-Pareil. Une division légère, composée de la frégate l'Atalante, de la corvette la Levrette et du brig l'Épervier, fut aussi envoyée à leur rencontre.

Cependant, ce convoi si impatiemment attendu en France, les Anglais le convoitaient, et des forces formidables avaient été disposées sur plusieurs points pour l'intercepter. Le jour de son départ d'Amérique, sa marche, la force de son escorte, celle des vaisseaux envoyés à sa rencontre, tout était connu en Angleterre. La saison des gros vents était passée. Le convoi retardé, soit par la lenteur, soit par l'incurie des agents de la République en Amérique, soit par les entraves qu'il avait rencontrées, ne pouvait plus arriver à l'époque favorable à laquelle il était attendu, et la division du contre-amiral Nielly devenait insuffisante pour le défendre.

Le Comité de salut public comprit qu'il fallait à tout prix assurer les subsistances du peuple, et il ordonna au contre-amiral Villaret de sortir avec l'armée navale de Brest. Le représentant Jean Bon Saint-André fut embarqué sur le vaisseau amiral.

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Voici comment, quelques jours auparavant, le 11 mai 1794, ce représentant dépeignait la situation de la marine dans une lettre au Comité de salut public: « La loi du « 26 brumaire a besoin de développements; je l'ai senti, « surtout au moment de la sortie de l'escadre où il importe de mettre de l'ensemble dans toutes les parties du ser« vice et de prévenir les divisions qui ont trop souvent « déshonoré la marine française. L'esprit d'isolement n'en • est pas si entièrement banni qu'il ne faille encore le

«< brider avec soin, et il est même d'autant plus dangereux, « qu'il affecte de se reproduire sous la livrée de la liberté. << Il ne serait plus temps de mettre un frein à l'amour<«< propre qui ne veut point reconnaître d'unité dans les « mouvements, quand il aurait occasionné de grands mal« heurs. C'est ce qui m'a déterminé à faire sur-le-champ <«< une loi qui, en principe rigoureux, ne peut être faite <«< que par la Convention nationale; mais le rapport du « délit à la peine est ici d'une telle évidence, et les dispo<< sitions de mon arrêté sont d'une nécessité si indispensa«ble, que je ne balance pas à croire qu'il sera approuvé « par vous et que vous en demanderez sur-le-champ la « sanction à la Convention nationale. Il ne faut pas qu'au « moment d'une action, les généraux de la République << soient abandonnés comme l'ont été les Couflans, les « d'Estaing et tant d'autres. Le général vous répond sur « sa tête de l'exécution de vos ordres, c'est la règle. « Mais sa responsabilité disparaît, si la loi ne lui garantit pas l'obéissance des instruments que vous mettez dans « sa main (1). »

Le 16 mai, l'armée mit sous voiles composée comme il suit :

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(1) L'arrêté dont il est question fut sanctionné par le Comité de salut public le 3 messidor (21 juin), et a eu force de loi, dans la marine, jusqu'au 10 février 1843.

(2) Primitivement les États-de-Bourgogne, puis la Côte-d'Or.

(3) D'abord la Bretagne.

(4) L'ancien Royal-Louis.

(5) D'abord l'Auguste.

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Frégates: Brutus (6), Insurgente, Seine, Proserpine, Tamise, Gentille, Précieuse, Bellone.

Corvettes et brigs: Surprise, Société Populaire, Diligente, Courrier, Jean Bart, Mutine, Naïade, Furet.

L'instruction des équipages, à cette époque, était loin de répondre à leur patriotisme; une foule d'hommes allaient à la mer pour la première fois. De plus, les artilleurs de la marine avaient été débarqués à la suite de l'insurrection de Quiberon, et avaient été remplacés par des soldats de l'armée de terre qui appartenaient, soit à la première réquisition, soit à la dernière levée opérée par la Convention. Aussi, le contre-amiral Villaret avait-il reçu l'ordre de transformer sa marche en un cours d'enseignement pratique, qui devait profiter en même temps aux capitaines, dont plusieurs naviguaient en escadre pour la première fois.

Le 19, la corvette le Maire Guitton, qui avait été capturée quatre jours auparavant par les Anglais, fut prise

(1) Les Deux-Frères.

(2) Le Saint-Esprit.

(3) Le Sceptre.

(4) L'Apollon.

(5) Le Séduisant.

(6) L'ancien Diadème qui avait été rasé.

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