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Il y avait en outre dans le port: 1 vaisseau de 120 canons; 7 de 74; 3 frégates de 36 et 3 de 32.

En construction: 1 vaisseau de 74 canons et 1 frégate de 40.

Je n'entrerai pas dans les détails de la prise de Toulon par l'armée de la République; je me bornerai à dire que, d'après le rapport de Barrère à la Convention nationale, le résultat réel, positif, de la convention conclue entre le comité de Toulon et le vice-amiral Hood, fut qu'en se retirant, le 18 décembre, les Anglais et les Espagnols emmenèrent 4 vaisseaux et 15 frégates, corvettes ou brigs, et brûlèrent 9 vaisseaux et 5 frégates. Ce fut le capitaine Sidney Smith qui fut chargé de cette dernière opération. Le' document suivant, publié en Angleterre, est d'accord avec le rapport du conventionnel Barrère :

BATIMENTS BRULÉS A TOULON.

Triomphant, Duguay-Trouin, Commerce-de-Bordeaux, Destin, Tricolore, Suffisant, Centaure, Dictateur, Thėmistocle, Héros, Sérieuse, Iphigénie, Montréal, Iris, Caroline, Auguste, Alerte.

EMMENÉS PAR LE VICE-AMIRAL HOOD.

Commerce-de-Paris, Pompée, Puissant, Arethuse, Topaze, Perle, Aurore, Alceste, Lutine. Poulette, Belette, Prosélyte, Mulet, Sincère, Amulette, Tarleton.

Les bâtiments pris à Toulon furent considérés comme

faisant partie des escadres des alliés, et pendant tout le temps que dura la campagne, ils ne cessèrent de porter le pavillon blanc. Ils furent ensuite envoyés en Angleterre en deux divisions; la première y arriva en mars, l'autre en septembre 1794. L'artillerie du Patriote, de l'Entreprenant, de l'Orion et de l'Apollon avait été enlevée, et ces vaisseaux, auxquels on avait adjoint la gabare le Pluvier, emportèrent 5 à 6,000 marins qui inquiétaient l'amiral anglais et les sections; ils arborèrent le pavillon de parlementaire. Au lieu de se rendre en Angleterre, ainsi que cela leur avait été prescrit, les capitaines des deux premiers firent route pour Brest; le troisième entra à Rochefort, l'autre à Lorient. La gabare mouilla aussi à Lorient. Le Scipion ne sortit pas de la Méditerranée; le 26 novembre 1793, il avait brûlé à Livourne.

Les résultats des combats particuliers qui eurent lieu pendant cette année furent à peu près balancés.

Le capitaine Leissegues de l'aviso de 10° le Goëland, se rendant du Cap Français de Saint-Domingue à Jérémie pour y chercher un convoi, aperçut, le 26 avril au jour, à l'entrée de cette baie, la frégate anglaise de 40° PENELOPE, et fit de suite route sur la terre dans l'espoir d'y trouver un abri. Chassé par la frégate, il commença à recevoir ses premiers boulets vers 7. Tous efforts pour échapper à un aussi redoutable adversaire furent inutiles; à 91, la frégate n'était plus qu'à une portée de fusil : l'aviso riposta alors, mais la lutte ne pouvait être de longue durée. Criblé et coulant bas d'eau, le Goëland amena son pavillon. Il fut conduit à la Jamaïque.

Au nombre des croiseurs et des convoyeurs dont les nombreux corsaires génois et piémontais avaient nécessité la sortie, se trouvaient le vaisseau de 74° le Themistocle, ca

pitaine Duhamel du Désert, et la frégate la Modeste qui se tenaient entre Gênes et Livourne. Ces deux bâtiments avaient quitté ce dernier mouillage, le 3 mai, avec 17 navires chargés de blé pour différents ports de France et se trouvaient à 6 milles d'Oneille, par une faible brise de S.-E., lorsque 5 corsaires sortirent de ce port et chassèrent le convoi. Poursuivis aussitôt, ces navires mouillèrent sous les batteries et furent abandonnés de leurs équipages qui descendirent à terre. A 91 du matin, le Thémistocle laissa tomber l'ancre aussi près d'eux que le fond put le lui permettre et, pendant une heure, il les canonna ainsi que les batteries. La mer était malheureusement fort houleuse et le feu du vaisseau produisait peu d'effet, tandis que les batteries qui tiraient sur lui à boulets rouges lui faisaient beaucoup de mal. Le vent mollissant d'ailleurs d'une manière sensible, le capitaine Duhamel craignit de ne pouvoir se relever de la côte, et il appareilla à 10 pour rejoindre son convoi qui avait continué sa route sous la conduite de la Modeste.

Le 17 mai, la frégate de 40° la Concorde, capitaine Vandongen, qui faisait partie de la division de Saint-Domingue, chassa, à quelques milles dans l'Ouest de cette île, la frégate anglaise de 32° HYENA, capitaine Hargood, qui amena son pavillon après avoir tiré quelques coups de

canon.

Le même jour à 1' du matin, le capitaine Gaillard, de la frégate de 36° la Sémillante, en croisière à une centaine de lieues dans le N.-O. de la Corogne, courant la bordée du Nord avec des vents d'E.-N.-E., aperçut sous le vent un bâtiment qui avait les amures à l'autre bord; il vira pour suivre ses mouvements. Au jour, il reconnut une frégate anglaise c'était la VENUS de 40°, capitaine Jonathan

Faulknor. A 6, les deux frégates engagèrent le combat à la distance d'un demi-câble. Trois quarts d'heure après, le capitaine Gaillard, frappé d'une balle qui l'étendit roide mort, fut remplacé par son second, le lieutenant de vaisseau Belleville. Celui-ci avait à peine pris le commandement qu'il fut tué également. L'enseigne de vaisseau Garreau qui lui succéda s'approcha davantage et passa sous le vent de la frégate ennemie. Il lança alors sur bâbord pour aborder son adversaire; mais la VENUS ayant loffé en même temps se trouva sur son avant et parvint à s'éloigner assez pour faire discontinuer le combat. La Sémillante, dont le grément et la voilure étaient fort endommagés, ne put la poursuivre et elle fit route pour Brest.

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Le capitaine Mullon de la frégate de 36o la Cléopâtre (1), en croisière à l'entrée de la Manche, aperçut, le 17 juin au jour, la frégate anglaise de 44° NYMPHE, capitaine Edward Pellew, qu'il attendit en diminuant de voiles. A 61, les deux frégates étaient à portée de voix sans s'être encore tiré un seul coup de canon. Le capitaine Mullon héla alors la NYMPHE, dont l'équipage poussa trois hourrah auxquels les Français répondirent par le cri de Vive la Nation! Le feu commença de suite et devint terrible. Placées par le travers l'une de l'autre, les deux frégates combattirent vent arrière pendant une demi-heure; la Cléopâtre vint en

(1) Je n'ai pu me procurer le rapport officiel de ce combat. Je le donne d'après l'historien anglais James.

suite un peu du bord opposé à la frégate anglaise qui imita sa manœuvre. Dans ce moment, le mât d'artimon de la première s'abattit. Cette avarie neutralisant une partie de son artillerie, le capitaine Mullon revint en grand sur l'autre bord et engagea son beaupré entre le grand mât et le mât de misaine de la NYMPHE. Mais avant que l'équipage eût pu sauter à bord, le bout-dehors de beaupré cassa et les deux frégates s'élongèrent en sens opposé; le feu reprit avec une nouvelle vigueur. Cinquante-cinq minutes après le commencement du combat, la Cléopâtre succombait et amenait son pavillon.

Le capitaine Mullon avait perdu la vie. Blessé mortellement et n'ayant plus que quelques moments d'existence, il saisit un papier qu'il croyait être ses instructions et le mit en pièces.

L'Angleterre ayant déjà une frégate de ce nom, donna à sa prise celui de l'OISEAU.

La Cléopâtre portait 26 canons de 12,

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J'ai dit ailleurs (1) que j'aurais l'occasion de relater quelques exemples de forfanterie des Anglais; cette occasion se présente dès le commencement de la guerre.

Le capitaine Bompard, de la frégate de 34° l'Embuscade, de retour à New-York, capitale de l'État de ce nom des États-Unis d'Amérique, après une croisière pendant laquelle il avait capturé une soixantaine de navires, aperçut au large une frégate qu'il crut française et à bord de laquelle il envoya un officier. C'était la frégate anglaise de 40° Boston,

(1) Combat de la Surveillante et de la QUEBEC, 1779.

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