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peu de l'arrière, mais toujours au vent. Cette position ne lui procurant pas tous les avantages sur lesquels il comptait et, malgré tous ses efforts, ne pouvant réussir à atteindre le travers de la frégate anglaise, il laissa porter pour se placer sous le vent. Afin d'éviter une bordée d'enfilade, le capitaine anglais laissa aussi arriver, et les deux frégates se présentèrent le travers à portée de fusil. Bientôt les décharges d'artillerie et de mousqueterie se succédèrent avec rapidité; mais les coups de la Junon étaient mieux dirigés, et après une heure et demie de combat, le Fox perdit sa grande vergue et ses deux mâts de hune. Leur chute fut suivie successivement de celle du mât de misaine, du grand mât et du mât d'artimon. La frégate anglaise ne pouvait opposer une plus longue résistance; à 61, elle cessa de tirer. Le capitaine Windsor était blessé. Quoique les avaries de la Junon eussent peu d'importance, il lui fallut une heure et demie avant de pouvoir amariner la frégate anglaise, qu'elle conduisit à Brest à la remorque.

La Junon portait 26 canons de 18

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Le vaisseau de 64 le Triton, capitaine comte de Ligondes, en croisière à la hauteur du cap Finistère, fut chassé, le 20 octobre, par le vaisseau anglais de 50¢ JupiTER et la frégate de 28° MEDEA qui couraient sur lui vent arrière; le vaisseau français les attendit au plus près, bâbord amures. A 5" 45" de l'après-midi, le JUPITER était par son travers, à bâbord, et il avait à peine engagé le combat que la frégate canonnait le Triton par la hanche opposée. Le capitaine de Ligondes ne pouvait accepter le combat dans cette position. Au moyen d'une grande arrivée, il mit ses deux adversaires du même côté. La lutte durait depuis une heure et demie lorsque, blessé mortel

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lement, le capitaine de Ligondes remit le commandement au lieutenant de vaisseau de Roquart. A 8h 15m, la MEDEA abandonna la partie. Après avoir encore combattu pendant une heure, le Jupiter s'éloigna à son tour; il échappa à la poursuite du Triton pendant un grain violent qui obscurcit l'horizon. Ce dernier dont le grément et la voilure étaient hachés, relâcha à la Corogne.

Je ne saurais dire à laquelle des deux catégories de vaisseaux de 64 appartenait le Triton, c'est-à-dire s'il portait du 18 ou du 12 à sa deuxième batterie.

Pendant une des attaques que l'escadre française aux ordres du vice-amiral d'Estaing dirigea, dans le mois de décembre, contre la division anglaise embossée à l'entrée de la baie du Carénage de Sainte-Lucie, la frégate de 32o l'Iphigénie, capitaine de Kersaint, s'empara de la corvette anglaise de 18 CERES, après cinq heures de chasse.

Les colonies de l'Ouest de la France étaient dans des conditions plus favorables que celles de l'Inde pour repousser les agressions de ses ennemis; on prit même l'initiative dans les Antilles. Dès qu'il sut que les hostilités avaient commencé, le gouverneur général des îles sous le Vent profita de l'absence de l'escadre anglaise qui était alors sur la côte d'Amérique, pour tenter une expédition contre la Dominique; cette île avait été cédée à l'Angleterre en 1763. A cet effet, 1,800 hommes de troupes furent embarqués sur les frégates de 26° la Tourterelle et la Diligente, capitaines chevalier de la Laurencie et vicomte Duchilleau de Laroche, l'Amphitrite de 32, capitaine Jassaud, et la corvette de 20° l'Étourdie, capitaine de Montbas. Le 6 septembre pendant la nuit, le fort Cachacrou, qui défend la ville du Roseau, fut enlevé par surprise et, le lendemain, les troupes furent débarquées sans opposition : une heure

après, le gouverneur capitulait. Une garnison fut laissée dans l'île, et la division retourna à la Martinique.

La prise de Pondichéry fut le premier acte d'hostilité des Anglais dans l'Inde. Cette conquête fut facile : la ville de Pondichery avait été rendue à la France, à la paix de 1763, sans fortifications et sans fossé d'enceinte.

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(1) Je comprends la Sartine dans cet état parce qu'elle était momentanément considérée comme bâtiment de guerre.

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Depuis bientôt un an que, sans déclaration de guerre, les hostilités étaient commencées entre la France et l'Angleterre, l'Espagne, qui n'avait pas abandonné son rôle de médiatrice, voyait toutes ses propositions repoussées et ne pouvait obtenir du gouvernement anglais la trêve illimitée qu'elle avait sollicitée pour son alliée. Bientôt elle eut à traiter pour son propre compte, et le roi d'Espagne dut demander satisfaction des insultes continuelles auxquelles son pavillon était en butte, car les officiers anglais ne cessaient de fouiller et de piller les navires espagnols. Il ne fut pas plus heureux dans cette négociation que dans la première; les réparations qu'il demandait lui furent refusées d'une manière évasive. Fatigué de voir que le cabinet de Londres n'avait d'autre but que de traîner les négociations en longueur, il déclara se trouver dans la nécessité d'employer tous les moyens en son pouvoir pour se faire justice

lui-même, et il accéda aux propositions que lui fit le roi de France de se joindre à lui pour venger leurs griefs respectifs et mettre un terme à l'empire tyrannique que l'Angle-terre avait la prétention d'exercer sur toutes les mers. Une alliance offensive et défensive fut conclue entre les deux puissances, et elles arrêtèrent un projet d'armée navale combinée qui pût les rendre maîtresses de la mer sur les côtes de l'Océan. D'immenses armements furent faits dans les ports de France et d'Espagne, et l'on compta bientôt 30 vaisseaux et 10 frégates sur la rade de Brest. Le lieutenant général comte d'Orvilliers fut désigné pour commander en chef l'armée combinée.

Un double projet de descente en Angleterre et d'attaque contre Gibraltar était le but de ces armements. 40,000 hom-. mes furent échelonnés sur les côtes de Bretagne et de Normandie, prêts à s'élancer de l'autre côté de la Manche au premier signal. Le lieutenant général d'Orvilliers devait combattre d'abord l'armée anglaise et convoyer ensuite les transports sur lesquels les troupes seraient embarquées.

L'armée navale de France mit à la voile le 3 juin, et se dirigea sur les côtes d'Espagne, où elle devait trouver les vaisseaux espagnols; mais elle y croisa pendant un mois sans en voir apparaître un seul. Les officiers généraux espagnols avaient, en effet, montré beaucoup de répugnance à se ranger sous les ordres d'un officier étranger, et, le 2 juillet seulement, 8 vaisseaux et 2 frégates, sortis de la Corogne avec le lieutenant général D. Antonio Darce, rallièrent l'armée française. Vingt jours après, 28 autres vaisseaux, 2 frégates, 2 corvettes et 3 brûlots, partis de Cadix sous le commandement du lieutenant général D. Luis de Cordova, rallièrent aussi; l'armée combinée se trouva alors forte de 66 vaisseaux et 14 frégates; toutefois, il n'y eut que 20 vaisseaux espagnols qui se rangèrent sous les ordres du lieutenant général d'Orvilliers; les autres formèrent une armée indépendante, dite d'observation, dont le lieutenant général de Cordova prit le commandement.

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