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A quelques jours de là, la division anglaise, renforcée des vaisseaux de la Compagnie SOUTHAMPTON, NASSAU et BOSHOROUGH, passa devant Pondichéry et s'empara de la Sartine qui était en croisière. Le 26, elle parut encore : la division française ne bougea pas. N'appréciant pas les motifs qui empêchaient le commandant de la division navale de mettre sous voiles, le gouverneur lui donna l'ordre. d'appareiller. Le commandant Tronjoly obéit, mais il se rendit directement à l'île de France, ne laissant que la Pourvoyeuse sur la côte.

Pondichéry capitula, le 16 octobre, après un siége qui dura soixante-dix jours.

Depuis quelque temps déjà, la France avait conclu un traité d'alliance et de commerce avec les États-Unis d'Amérique; l'Angleterre avait rappelé son ambassadeur et pourtant, ainsi que je l'ai dit, l'escadre du vice-amiral d'Estaing avait traversé la Méditerranée et l'Océan sans qu'aucun acte d'hostilité eût encore marqué la rupture de la paix entre la France et l'Angleterre. A la frégate de 30o la Belle-Poule, capitaine Chadeau de Laclocheterie, était réservé l'honneur de faire jaillir la première étincelle de l'immense incendie dont les flammes allaient bientôt parcourir toutes les mers.

Cette frégate, qui faisait partie de l'armée navale qu'on armait à Brest, avait été expédiée avec une autre frégate, la Licorne de 26°, capitaine Belizal, pour observer les mouvements des Anglais à l'entrée de la Manche. Le 17 juin, les capitaines français aperçurent 14 vaisseaux anglais réunis en escadre sous le commandement de l'amiral Keppel, sorti aussi pour suivre les mouvements de l'armée navale de Brest; l'amiral anglais fit chasser les 2 frégates, Vers 6 du soir, la frégate MIDLEFORT avait joint la Licorne et sommait, en termes très-mesurés, le capitaine français de passer à poupe du vaisseau amiral anglais. Après quel

ques hésitations, le capitaine Belizal se rendit à cette invitation.

Presque au même moment, le capitaine Marshall de la frégate de 28 ARETHUSA, transmettait le même ordre au capitaine Chadeau de Laclocheterie. Sur son refus d'y obtempérer, la frégate anglaise envoya une volée dans la hanche de dessous le vent de la Belle-Poule; celle-ci riposta immédiatement et laissa un peu arriver pour mettre la frégate anglaise par son travers. Le combat devint bientôt très-vif, et le grand nombre de tués et de blessés gisant sur les ponts ne tarda pas à constater l'ardeur qui animait les deux équipages. A 11h 30m, démâtée de son grand mât et presque complétement dégréée, l'ARETHUSA fit vent arrière et se replia sur son escadre. La Belle-Poule, qui ne pouvait poursuivre son adversaire sans rencontrer de nouveaux ennemis, l'accompagna de ses boulets et alla chercher un abri dans l'anse de Kervin, près de Plouescat. Elle y reçut un renfort d'équipage qui lui permit de rentrer à Brest.

La Belle-Poule portait 26 canons de 12

L'ARETHUSA

et 4
de 6;
24 canons de 9
et 4
de 6.

Quelque peu confus probablement de la conduite qu'il tenait, alors que le capitaine de la Belle-Poule repoussait si énergiquement les prétentions de l'amiral anglais, le capitaine Belizal voulut continuer sa route; il n'en était plus temps. Un des vaisseaux anglais lui envoya un boulet; la frégate française riposta par une volée entière qui fut reçue par le vaisseau AMERICA, et elle amena son pavillon.

Une autre frégate française, la Pallas de 32°, tomba aussi dans cette escadre et fut prise sans combat.

Le lougre de 8° le Coureur, sorti avec les deux frégates, reçut une sommation du capitaine Fairfax du cutter de 10° ALERT. Le capitaine chevalier de Rosily n'en tint pas

compte; mais, moins heureux que la Belle-Poule, le Coureur fut obligé de se rendre après un combat de deux heures.

A son atterrage sur la côte d'Amérique, au mois de juillet, le vice-amiral d'Estaing avait détaché en avant la frégate de 30° l'Engageante, capitaine chevalier de Gras-Préville, pour lui indiquer la sonde. Le 5 de ce mois, cet officier aperçut la frégate anglaise de 26° ROSE, capitaine Duncan, et la chassa; à 81 du soir, il n'en était pas à plus d'une demi-portée de canon. Dès que l'Engageante fut par le travers de la frégate anglaise, elle lui envoya une bordée, puis une seconde: toutes deux restèrent sans réponse; ce ne fut qu'à la troisième qu'un feu bien nourri d'artillerie apprit au capitaine Préville qu'il avait affaire à un vigoureux adversaire. Le combat durait depuis deux heures, et cependant le tir des deux frégates était sans résultats; l'Engageante se rapprocha à portée de pistolet. Excité par une résistance si longue qu'il était impatient de faire cesser, l'équipage de la frégate française redoubla d'ardeur. A 1' après minuit, la ROSE, coulant bas d'eau et réduite à l'état le plus pitoyable, amena son pavillon.

L'Engageante portait 26 canons de 12

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Au jour, le capitaine Préville rallia son escadre et, lorsque l'état de sa prise fut connu, il reçut l'ordre de la couler.

Le 9 juillet, la frégate de 32o l'Iphigénie qui éclairait la marche de l'armée navale sortie de Brest, la veille, aperçut la corvette anglaise de 20° LIVELY qu'elle chassa, et l'ayant jointe, le capitaine de Kersaint lui enjoignit, à son tour, de se rendre auprès du commandant en chef. Sur le refus

qui lui en fut fait par le capitaine Biggs, l'Iphigénie lui envoya sa volée et la corvette amena son pavillon; elle fut conduite à Brest.

Le 17, la frégate de 26 la Junon, capitaine de Beaumont, s'empara du cutter de 14° ALERT.

La frégate de 26 la Concorde, capitaine Legardeur de Tilly, se rendant à Saint-Domingue, aperçut, le 22 août à la pointe du jour, un bâtiment qui se dirigeait sur elle. C'était la frégate anglaise de 32° MINERVA, capitaine sir John Stott, qui croisait dans le Nord de l'île, inquiétant et visitant tous les navires, et qui prenait la Concorde pour un navire du commerce. Le capitaine de Tilly la laissa approcher, et lorsqu'elle fut par son travers, il lui lâcha sa bordée : il était alors 71. Le combat prit un caractère d'acharnement facile à concevoir au début d'une guerre maritime. A la seconde bordée, la frégate anglaise perdit son mât d'artimon; mais ni ses avaries toujours croissantes, ni une blessure assez grave que son capitaine reçut à la tête et dont il mourut plus tard, ne ralentirent son feu. Cependant, à 91 30m, criblée et privée de la moitié de son équipage, la MINERVA dut amener son pavillon: elle fut prise à la remorque par la frégate française et conduite au Cap Français, qui était alors en vue. Les avaries de la Concorde étaient peu sérieuses et ses pertes très-minimes, comparativement à celles de son adversaire.

h

La Concorde portait 26 canons de 12;
La MINERVA

26

de 12

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La rupture des relations amicales avec l'Angleterre faisait au gouvernement français une obligation de donner

des escortes aux navires du commerce qui se rendaient dans les colonies et à ceux qui en revenaient. Le 1er septembre, le capitaine Kéroulas de Cobars, de la frégate de 26 la Dédaigneuse, escortant un convoi de Port-au-Prince au Cap Français de Saint-Domingue, en compagnie de la frégate de 38° la Charmante, capitaine Macnémara, aperçut au vent un bâtiment qu'il chassa. Lorsque les deux frégates françaises, qui louvoyaient sans ordre, furent à bonne distance l'une de l'autre, ce bâtiment, qui était la frégate anglaise de 28 ACTIVE, capitaine William Williams, laissa arriver sur la Dédaigneuse. La Charmante prolongea sa bordée de manière à passer au vent de la frégate anglaise, afin de la mettre entre deux feux; mais elle arriva trop tard pour prendre part au combat : l'ACTIVE avait amené son pavillon à la seconde bordée de la Dédaigneuse, après lui avoir riposté quelques coups de canon.

C

L'ACTIVE était une frégate de 40°, mais elle en avait jeté douze à la mer pendant un coup de vent. Son armement primitif consistait en 28 canons de 12 en batterie

et 12

de 6 sur les gaillards. C'étaient probablement ces derniers qui avaient été jetés à la mer.

La Dédaigneuse avait 26 canons de 12.

Je dois avouer mes doutes au sujet de l'armement réel de la frégate anglaise. Une relation, écrite peu de temps après le combat, dit que l'ACTIVE était une frégate de 28°, et qu'en ayant jeté 11 à la mer, il ne lui en restait que 17 en batterie.

C

Le 14 septembre, le capitaine vicomte de Beaumont, de la frégate de 32 la Junon, se trouvant à 120 milles dans. le S.-S.-O. d'Ouessant, aperçut sous le vent et chassa la frégate anglaise de 28° Fox, capitaine lord Windsor; celle-ci diminua de voiles et tint le vent pour l'attendre. Les deux frégates s'envoyèrent d'abord une volée à contre-bord, puis le capitaine de Beaumont vira lof pour lof et prit poste un

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