Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

anglaise n'avait pas l'intention qu'il lui avait prêtée. Arrivé à la hauteur de la pointe Sainte-Croix, la plus Sud de l'île, celui-ci serra la côte et il alla jeter l'ancre dans la grande baie des Salines, à 3 milles dans le S.-E. de la BasseTerre. Ce fut en vain que le commandant en chef de l'armée française voulut influer sur cette détermination en faisant virer ses vaisseaux tout à la fois; il était trop souventé avec les vents d'E.-N.-E. qui régnaient, il ne lui était pas possible d'inquiéter l'ennemi. Aussi, celui-ci pritil tranquillement son mouillage sur une ligne N.-N.-E. et S.-S.-O., la tête assez rapprochée de terre pour que le passage en dedans présentât de graves inconvénients. Le lieutenant général de Grasse continua la bordée de bâbord et fit canonner l'armée anglaise en passant, mais de loin; le défilé terminé, il vira de bord lof pour lof par la contremarche; il était alors 4" du soir. Voici l'ordre dans lequel les Français étaient rangés :

[merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]
[blocks in formation]

pour

L'armée française resta sous voiles toute la nuit. Le 26 au matin, le lieutenant général de Grasse gouverna sur l'armée anglaise et, à 8h 55m, élongeant tribord amures sa ligne d'embossage qui était très-serrée, il la canonna sur toute sa longueur. Lorsque l'avant-garde eut dépassé le dernier vaisseau, le commandant en chef fit virer lof lof par la contre-marche. Quelques avaries obligèrent le Souverain à changer de poste; il se plaça derrière le Languedoc. A midi, l'armée française reprit les amures à tribord et la canonnade recommença à 2h 15m, mais cette fois les efforts ne portèrent que sur l'extrémité Sud de la ligne ennemie qui était formée comme il suit :

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][subsumed][merged small][subsumed][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

(1) M. de Lapeyrouse, Hist. de la marine française, fait erreur en citant l'Hector, le Palmier et le Réfléchi; j'ai déjà dit que ces vaisseaux étaient restés à la Martinique. Le vico-amiral Hood, qui prétend avoir compté 33 vaisseaux, fait également erreur lorsqu'il dit: Je fus attaqué par toutes les forces françaises au nombre de 27 vaisseaux.

Lorsque tous les vaisseaux eurent défilé devant la partie de la ligne sur laquelle l'attaque était dirigée, le lieutenant général de Grasse prit le large et il n'inquiéta pas davantage l'armée anglaise. Estimant que le séjour des Anglais à ce mouillage ne pouvait qu'être favorable aux arrivages d'Europe, il les y laissa tranquilles et se borna à les surveiller. Le vice-amiral Hood profita de la facilité qu'on lui donnait pour mettre des troupes à terre; mais, repoussées par les Français, elles furent forcées de se rembarquer.

Cependant le siége du fort de Brimstone-hill traînait en longueur. La batterie basse du vaisseau le Caton fut dé-barquée. Grâce à la vigueur que cette augmentation d'artillerie permit d'imprimer aux opérations, le gouverneur capitula le 2 février au soir. Deux jours après, l'armée française se rendit à Nièves pour prendre des vivres qui lui étaient apportés par un convoi. La nouvelle de la prise du fort de Brimstone-hill arriva bientôt à la connaissance du vice-amiral Hood; sa présence à Saint-Christophe devenait dès lors inutile. Profitant de l'éloignement de l'armée française, il appareilla pendant la nuit en coupant les câbles et laissant des fanaux sur les bouées pour n'être pas inquiété dans sa retraite.

Le lieutenant général de Grasse s'était mépris, on l'a vu, sur les intentions du vice-amiral Hood. Ce dernier espérait surprendre l'armée française au mouillage et, dès en partant de la Barbade, il avait communiqué son plan d'attaque aux capitaines sous ses ordres. Il comptait porter tous ses efforts sur la tête de la ligne française et faire virer ses vaisseaux vent arrière par la contre-marche à mesure qu'ils auraient tiré leur bordée. Cette attaque devait être répétée jusqu'à ce que tous les vaisseaux français eussent été réduits à l'impossibilité de combattre. Ce plan ne put être mis à exécution puisque les Français étaient sous voiles; ce fut celui que suivit, par la force des circonstances, le lieutenant général de Grasse, mais seulement dans la seconde partie de son attaque car, le premier

jour et le matin du deuxième, il avait rendu les chances égales en défilant sur toute la longueur de la ligne ennemie; il avait même engagé le combat avec désavantage parce que, arrivant par la pointe Sainte-Croix, les vaisseaux français avaient été canonnés longtemps avant de pouvoir faire usage de leur artillerie. La crainte de se souventer empêcha le lieutenant général de Grasse de poursuivre les Anglais; il laissa une forte garnison dans le fort de Brimstone-hill et retourna à la Martinique.

De nombreuses critiques s'élevèrent contre la tactique suivie par le lieutenant général de Grasse dans cette circonstance. S'il jugeait peu dangereuse l'attaque de l'île ou plutôt du fort de Brimstone-hill au moyen d'un débarquement effectué devant la ville, il eut peut-être raison d'appareiller; mais ne devait-il pas attendre, sinon avant de mettre sous voiles, du moins avant de faire le sacrifice des avantages que pouvait lui donner la position au vent, à savoir ce que l'ennemi voulait faire? S'il mit sous voiles parce qu'il voyait du désavantage à combattre à l'ancre, pourquoi du moment qu'il n'avait plus à redouter un débarquement à Sandy-point, n'attaqua-t-il pas plutôt et plus vigoureusement l'armée anglaise à laquelle il donna le temps de prendre telle position qu'elle avait jugée convenable? Doutait-il de ses forces et craignait-il que l'ennemi, sorti vainqueur de la lutte, ne reprît possession de l'île? Telles furent quelques-unes des questions qu'on posa après le combat naval de Saint-Christophe. Le lieutenant général de Grasse n'y répondit pas; mais une affaire autrement importante dut lui faire regretter, quelques mois plus tard, de n'avoir pas profité des chances qui lui avaient été offertes devant Saint-Christophe (1).

Le 20 janvier, pendant que le gouverneur général des

(1) Allusion à la bataille de la Dominique déjà relatée.

Antilles faisait le siége du fort de Brimstone-hill de SaintChristophe, le lieutenant général de Grasse envoya le vaisseau le Généreux, capitaine vicomte d'Escars, s'emparer de la petite île de Nièves. Cette expédition n'offrit aucune difficulté.

Après la prise de Saint-Christophe, le lieutenant général de Grasse détacha une division sous le commandement du lieutenant général de Barras Saint-Laurent, pour attaquer l'île Montserrat. Cette île capitula le 22 février. Le comte de Barras retourna en France après cette expédition.

Presque en même temps que le gouverneur général des Antilles reprenait les colonies que les Anglais avaient enlevées aux Hollandais dans ces mers, le capitaine de vaisseau de Kersaint faisait éprouver à l'Angleterre des échecs semblables dans la Guyane. Cet officier supérieur était parti de Rochefort, le 8 octobre 1781, avec les frégates et les corvettes :

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small]

Après une relâche à Cayenne, la division se dirigea sur Démérari. 250 hommes de troupes furent mis à terre, le 22 janvier 1782, et arrivèrent devant la ville pendant la nuit. Ils n'éprouvèrent aucune résistance : le fort avait été évacué. Une capitulation fut conclue immédiatement.

Le 5 février, l'île Essequibo capitula et le 8, Berbice se rendit au capitaine de Suzannet.

Lorsque, à la fin du mois de juin, l'armée navale avait fait route pour les États-Unis d'Amérique, le lieutenant

« ZurückWeiter »