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en ligne et les derniers formèrent au vent une seconde colonne qui fut peut-être plus gênante qu'utile et qui ne prit qu'une part secondaire à la première partie de la bataille. L'armée anglaise rangée en bataille tribord amures et sous le vent répondit de suite. La brise soufflait fraîche de l'E.1/4-N.-E. dans le canal (1). Voici l'ordre dans lequel les deux armées étaient rangées; mais, je le répète, la ligne française était loin d'être régulière.

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(1) Je garantis l'exactitude de tout ce que je rapporte de ce triste épisode de notre histoire maritime. J'ai eu entre les mains le jugement qui, sur la plainte portée par le lieutenant général de Grasse, fut rendu contre les capitaines de son armée et toutes les pièces qui s'y rapportent, e'est-à-dire les interrogatoires de ces capitaines et les dépositions des officiers sous leurs ordres. C'est d'après ces documents contradictoires, déposés aujourd'hui au ministère de la marine, que je donne la relation de la bataille du 12 avril et de l'engagement qui l'a précédé.

(2) Le poste du Zélé était derrière l'Auguste; celui du Jason derrière le Citoyen.

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(1) Le poste du Caton était devant le Duc-de-Bourgogne.

(2) L'amiral Rodney, dans son rapport, fait entrer à tort dans la composition de l'armée française: 1o le Jason, le Caton et le Zélé; les avaries de ces vaisseaux les avaient obligés de relâcher à la Guadeloupe. 2° L'Experiment et le Sagittaire; ces deux vaisseaux avaient suivi le convoi à la Basse-Terre. 3o Le Saint-Esprit, le Bien-Aimé, le Minotaure et le Fier; le premier de ces vaisseaux n'était pas sorti de Fort-Royal; le second était à Brest; les deux autres étaient retournés en France au mois de décembre de l'année précédente. L'armée navale de France n'était donc réellement que de 30 vaisseaux et non de 39, comme le dit l'amiral anglais. M. de Lapeyrouse (a) se rapproche davantage de la vérité ; il est toutefois dans l'erreur en disant que l'armée française comptait 31 vaisseaux.

(a) Histoire de la marine française.

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Frégates: ZEBRA, CHAMPION, ALECTO, ENDYMION, ALARM, ALERT, ANDROMACHE,

FLORA, SYBIL, TRITON, EURYDICE.

Le lieutenant général de Grasse ne tarda pas à s'apercevoir qu'il allait se trouver en calme sous la terre. Le premier vaisseau de l'avant-garde ennemie était à peine arrivé à la hauteur du dernier vaisseau de l'avant-garde française, qu'il ordonna de virer lof pour lof tout à là fois. La proximité des deux lignes, dont la distance variait de la portée de fusil à la portée de la mitraille, rendait cette manœuvre impossible. L'étendue de la ligne et l'épaisseur de la fumée empêchèrent d'ailleurs d'apercevoir le signal, et il ne fut pas exécuté, bien que le Pluton, serre-file de la colonne, eût reçu l'ordre de commencer le mouvement. L'avant-garde approchait cependant de la Dominique, et la brise devenait de plus en plus molle; à 8h 15m, le commandant en chef ordonna de virer lof pour lof par la contre-marche. Les causes qui avaient empêché de voir et, par suite, d'exécuter le premier signal, existaient toujours. Celui-ci eut le même sort. Fut-ce un bonheur, fut-ce un malheur? il serait difficile de le dire. Toutefois, il est probable que cette manœuvre, impossible comme la première, aurait eu un résultat plus fâcheux encore, car elle faisait prendre tous les vaisseaux d'enfilade l'un après l'autre et rendait le tir de l'ennemi à peu près certain, en donnant à ses boulets la chance d'atteindre les vaisseaux qui n'auraient pas encore commencé

l'évolution, s'ils ne touchaient pas ceux auxquels ils étaient adressés. Le vent, en hâlant le S.-E., augmenta l'irrégularité de la ligne; elle s'allongea beaucoup. et l'armée française se trouva, pour ainsi dire, en échiquier. A 11h 45m, l'amiral Rodney apercevant un intervalle assez considérable entre le deuxième et le troisième vaisseau du corps de bataille, fit serrer le vent au FORMIDABLE et, suivi des autres vaisseaux placés derrière lui, il coupa la ligne française sur l'avant du Dauphin-Royal. La confusion devint alors très-grande et des trouées se firent en plusieurs endroits; l'avant-garde continua de tenir le vent bâbord amures; les vaisseaux du centre et, plus tard, ceux de l'arrière-garde durent laisser arriver et courir largue sous le vent des Anglais. La brise n'avait pas cessé de mollir depuis le commencement de la bataille et le calme surprit les deux armées dans cette position; la fumée devint alors tellement épaisse qu'il fut impossible de rien distinguer : le feu discontinua naturellement sur la majeure partie de la ligne. Une petite fraîcheur qui s'éleva de l'Est, vers 1h 30m, dissipa la fumée et permit d'apercevoir l'armée française divisée en trois groupes. L'avant-garde était à quatre milles au vent et tenait le plus près, d'après l'ordre de son chef d'escadre qui, en perdant le vaisseau amiral de vue, avait répété son dernier signal, celui de serrer le vent, au lieu de laisser arriver pour le rallier. Les vaisseaux qui avaient été coupés étaient sous le vent de l'armée anglaise, assez bien ralliés, mais généralement dégréés et en deux groupes; ceux du centre serraient le vent bâbord amures; les autres couraient largue. Enfin, sous le vent, on voyait le Glorieux démâté de tous ses mâts; la frégate le Richmond reçut l'ordre d'aller le prendre à la remorque. Le capitaine de Mortemart largua la remorque, peu de temps après, sur le signal qui lui en fut fait, parce que sa frégate était menacée d'être écrasée sous le feu de l'ennemi. Dès que les vaisseaux purent gouverner, le commandant en chef fit signal de rallier et, ensuite, de rétablir l'ordre primitif de combat.

La faiblesse de la brise et les avaries des vaisseaux s'opposèrent à l'exécution de ces signaux; l'avant-garde continua à tenir le vent et l'arrière-garde à courir largue; cependant dès que les vaisseaux de l'arrière-garde eurent réparé leurs principales avaries, ils se rapprochèrent de la Ville-deParis. De ce moment, les Anglais ne s'astreignirent plus à aucun ordre; ils se portèrent par groupes sur ceux des vaisseaux français dont l'état semblait leur offrir une victoire facile la Ville-de-Paris fut enveloppée par derrière, dans un demi-cercle. Ceux des vaisseaux de l'arrière-garde qui avaient rallié s'étaient formés en ligne sur l'avant du vaisseau amiral: dans cette position, leur appui eut peu d'efficacité. Deux fois déjà le commandant en chef avait ordonné de diminuer de voiles; à 31, il signala l'ordre de bataille les amures à tribord. La majeure partie des vaisseaux du centre et de l'arrière-garde se conformèrent à ce signal; en virant vent devant, ils se formèrent sur le vaisseau amiral. L'avant-garde qui s'était enfin décidée à laisser arriver, gouverna vent arrière, malgré les signaux qui lui furent faits; elle finit cependant par courir parallèlement à la Ville-de-Paris. L'ordre de tenir le vent donné à 4" 15", à 5h et à 6h 15m, le signal de rallier fait un peu plus tard, ne purent faire changer de détermination aux capitaines des vaisseaux qui étaient en dehors de la ligne; tous imitèrent la manœuvre de l'avant-garde, c'est-à-dire, firent la même route que la Ville-de-Paris, mais aucun ne chercha à se mettre en ligne. Le Triomphant, le Bourgogne, le Languedoc, la Couronne, le Pluton et le Marseillais furent les seuls vaisseaux dont la manœuvre dénota l'intention de soutenir l'amiral. Si leurs capitaines ne le firent pas dans toute l'étendue de leurs pouvoirs, tous les torts ne doivent pas leur être imputés, car les changements de route de la Ville-deParis qui embardait à tout moment pour présenter le travers à chaque vaisseau ennemi qui s'approchait, les tenaient dans l'indécision sur celle qu'ils devaient suivre et les empêchaient de combiner leurs forces. Quant au chef d'es

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