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sieurs autres y furent expédiées, tant pour le service particulier des colonies, que pour escorter les convois qui devaient effectuer leur retour en Europe. Le traité défensif conclu avec les États-Unis nécessitait aussi l'envoi d'une escadre sur les côtes de l'Amérique septentrionale.

Le 18 avril, une escadre partit de Toulon, sous le commandement du vice-amiral comte d'Estaing; le 16 mai, elle passa le détroit de Gibraltar et, le 8 juillet, elle mouilla à l'entrée de la rivière la Delaware, dans l'état de New-Jersey des États-Unis d'Amérique, pour mettre à terre le chargé d'affaires de la France qui était passager sur le Languedoc. L'escadre remit sous voiles le lendemain. Deux jours après elle mouilla devant New-York, dans l'État de ce nom : une escadre anglaise, sous les ordres du vice-amiral Howe, se trouvait sur cette rade. Le vice-amiral d'Estaing voulut aller l'attaquer; mais, prétextant que les vaisseaux français calaient trop d'eau, les pilotes ne voulurent pas les entrer dans cette rade. Voici la composition des deux escadres qui se trouvaient en présence.

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(1) M. Brun, Hist. de la marine; Port de Toulon, dit que le César était commandé par le capitaine de Broves. Il fait erreur, car le capitaine de Raymondis perdit un bras dans l'engagement que ce vaisseau eut devant New-Port.

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Après être resté pendant quinze jours au mouillage devant New-York, temps qui fut employé à faire de l'eau et à s'entendre avec le gouvernement des États-Unis, le viceamiral d'Estaing mit à la voile et fit route pour New-Port, dans l'État de la Providence, afin de soutenir les opérations des Américains contre Rhodes island. Il arriva le 28 en vue de ce port; et, sur la demande du général américain qui désirait combiner son attaque avec l'entrée de l'escadre française, il mouilla en dehors.

L'île de Rhodes est située à l'entrée de la baie de la Providence et New-Port se trouve dans sa partie occidentale, à petite distance de la pointe Sud. Un demi-mille sépare Rhodes island de l'île Connecticut qui, placée à l'Ouest, a comme elle sa principale étendue du Nord au Sud. Trois passages conduisent conséquemment à New-Port. Le premier est la passe naturelle entre Rhodes island et Connecticut; le second est le passage dit de Sea Konnet entre Rhodes island et la partie orientale de la baie de la Providence. Le dernier enfin est entre la partie occidentale de cette baie et Connecticut. Il n'y avait pas à s'occuper du passage direct: l'escadre le gardait; mais il était important de fermer les autres pour empêcher les navires qui se trouvaient soit à New-Port, soit aux autres mouillages de la baie de la Providence d'en sortir. Le Fantasque, le Sagittaire et les frégates furent placés dans le passage Sea Konnet; le Protecteur et la Provence mouillèrent à l'entrée de la passe de

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l'Ouest. Les capitaines des bâtiments anglais dont on coupait ainsi la retraite virent de suite qu'ils n'avaient qu'un parti à prendre pour ne pas tomber au pouvoir des Français; ils incendièrent ou coulèrent successivement les frégates ORPHOEUS LARK JUNO FLORA de 32° CERBERUS de 28 et la corvette de 18 FALCON. Quelques beaux traits de courage furent signalés dans ces affaires d'avant-garde. L'enseigne de vaisseau Dorcet de l'Alcmène fut mis à l'ordre du jour pour avoir accosté une frégate anglaise déjà en feu et qui fit explosion au moment où il montait à bord.

Enfin, le 8 août, toutes les mesures étaient prises. Pendant que les Américains opéraient un débarquement dans la partie Nord de Rhodes island, 8 vaisseaux français forcèrent l'entrée de la rade de New-Port, sous le feu des batteries et allèrent jeter l'ancre dans le fond de la baie de Connecticut, jusqu'à la pointe Sud de Gold island. Le Zélé tenait la tête de la colonne; venaient ensuite le Tonnant, le Vaillant, l'Hector, le Languedoc, le Marseillais, le César et le Guerrier.

Le vice-amiral Howe, qui avait quitté New-York dès que l'escadre française avait mis à la voile, parut, le 9 août, devant New-Port. Son escadre avait été renforcée de 7 frégates, de plusieurs brûlots et des vaisseaux.

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Le CORNWALL faisait partie d'une escadre de 13 vaisseaux, sous les ordres du vice-amiral John Byron, qui avait quitté Plymouth dans les premiers jours du mois de juin, et qui, le 13 juillet, avait été dispersée par un violent coup de vent. Le vice-amiral Byron n'arriva à Halifax que le 26 août. L'Angleterre avait déjà 4 vaisseaux, 22 frégates et 10 corvettes sur cette partie de la côte.

L'apparition de l'escadre anglaise contraria les projets du vice-amiral d'Estaing; sa position au mouillage n'était

plus tenable; ses vaisseaux pouvaient être attaqués par les batteries de terre et, par mer, détruits ou incendiés par des brûlots. Sa détermination fut bientôt prise. Le vent ayant passé au Nord pendant la nuit, il fit ses dispositions d'appareillage, et dès que le jour parut, l'escadre mit sous voiles. Les premiers rayons du jour montrèrent donc aux Anglais l'escadre française sous voiles, se dirigeant vers les passes sous le feu des forts, qui furent aussi impuissants à empêcher sa sortie qu'ils l'avaient été à lui défendre l'entrée de la rade. Le vice-amiral Howe était loin de s'attendre à cet appareillage; il fit couper les câbles à ceux de ses vaisseaux qui avaient laissé tomber l'ancre et prit le large. Le 11, les Français l'avaient beaucoup rapproché et, à 4 de l'après-midi, ses derniers vaisseaux allaient être joints, lorsque le temps, déjà fort menaçant, devint si mauvais, que les deux escadres, forcées de songer à leur sûreté personnelle, mirent à la cape; un coup de vent de N.-E. venait de se déclarer. Les vaisseaux français furent dispersés et plusieurs firent des avaries majeures.

Le 12, à 31 de l'après-midi, le vaisseau de 74° le César rencontra le vaisseau anglais de 50 Isis, capitaine Cornwallis. La présence d'une corvette et d'un autre vaisseau anglais qui étaient en vue sous le vent n'arrêta pas le chef d'escadre de Broves. Le combat durait depuis deux heures, à portée de pistolet, et le feu de l'Isis se ralentissant d'une manière sensible, il y avait lieu de supposer qu'il ne tarderait pas à cesser, lorsque la roue du gouvernail du César fut démontée. Ce vaisseau ne gouverna plus et l'anglais lui échappa. Le capitaine de Raymondis perdit le bras droit à cette affaire.

Le vaisseau de 74° le Marseillais, capitaine LapoypeVertrieux, démâté de son beaupré et de son mât de misaine, achevait à peine d'installer un mât de fortune, lorsqu'il fut attaqué, le même jour à 81 du soir, par le vaisseau anglais de 50 PRESTON, monté par le commodore Hotham; il s'en débarrassa après un engagement d'une heure.

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Le Languedoc démâta de tous ses mâts et perdit son gouvernail. Le 13, il fut attaqué dans cet état par le vaisseau anglais de 50 RENOWNS, capitaine Dawson. Quoique réduit à ne pouvoir se servir que de cinq canons, dont un fut démonté à la première bordée, il fut abandonné par le vaisseau anglais, que rien n'obligeait à cesser le combat.

Le 14, tous les vaisseaux, le César excepté, se trouvèrent ralliés et mouillèrent sur la côte, dans le Sud de Rhodes island; le vice-amiral d'Estaing arbora son pavillon sur l'Hector. Trois jours après, l'escadre alla prendre le mouillage de cette île. L'Hector s'empara en chemin de la corvette anglaise de 18 SENEGAL. Le Vaillant, de son côté, prit la bombarde Thunderer, et la frégate la Gracieuse fit amener la corvette de 14 ZEPHYR. La ville de New-Port ne pouvant fournir à l'escadre les ressources dont elle avait besoin, le vice-amiral d'Estaing prit le parti de se rendre à Boston. Ce départ était d'ailleurs nécessité par l'arrivée du vice-amiral Byron, dont il devait éviter la rencontre, réduit comme il l'était par l'absence d'un vaisseau et le démâtage de deux autres.

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L'escadre anglaise avait aussi été dispersée. La frégate APOLLO sur laquelle l'amiral Howe avait arboré son pavillon, avait démâté de son mât de misaine et de son grand mât de hune. Tous les vaisseaux avaient fait des avaries; le RUSSEL et l'INVINCIBLE furent renvoyés en Angleterre.

L'escadre française appareilla, le 21 août, et mouilla le 28 sur la rade de Nantucket; les vaisseaux qui avaient le moins d'avaries furent embossés dans les passes. En avant de Boston et sur une étendue de plusieurs milles, la mer est couverte d'îlots et de bancs qui forment plusieurs passes, d'une défense facile, pour arriver à ce port. A deux lieues dans le S.-E. se trouve Nantucket, point de la côte où commence l'enfoncement qu'on pourrait nommer la baie de Boston. Saint-Georges, un des principaux îlots, est visà-vis Nantucket. C'étaient donc ces deux points qu'il y avait surtout intérêt à fortifier pour appuyer les vaisseaux.

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