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commandement au lieutenant Villeneuve. Les avaries du COURAGEUX étaient au reste presque aussi considérables que celles de la Minerve; il fut obligé de changer son beaupré, son mât de misaine et le mât d'artimon.

Dès que le pavillon de la Minerve eut été amené, le V▲-LIANT poursuivit la Fine, mais il ne put l'atteindre; cette frégate rentra à Brest avec ses deux autres compagnes.

Le Rover ne fut pas longtemps propriété française. Cette corvette, qui avait été prise dans le mois de septembre 1780, fut enlevée par un corsaire, au mois de février de la présente année. Le commandement en avait été donné au chevalier de Doudon.

La dispersion, au commencement de l'année précédente, du convoi qui portait les premiers secours en hommes et en munitions dans l'Inde, avait jeté une grande inquiétude dans le pays. Cette anxiété devint bien plus grande lorsqu'on connut le sort de celui qu'escortait le vicomte de Soulanges. Cet officier, qui commandait le vaisseau de 74° le Protecteur, sortit de Brest, le 20 avril, avec 10 navires qui portaient des approvisionnements dans l'Inde, et le vaisseau de 74° le Pégase, capitaine de Sillans, la frégate de 32 l'Andromaque, capitaine DU ROSLAN, le vaisseau de 64 l'Actionnaire, capitaine Kérangal et la frégate l'Indiscrète; ces deux derniers étaient armés en flûte. Le jour même de sa sortie, le convoi fut poursuivi par 12 vaisseaux anglais et 4 frégates sous les ordres du contre-amiral Barrington. Dès que l'escadre anglaise fut signalée, le Protecteur et le Pégase se placèrent à la queue du convoi et, a 8b 30m du soir, lorsque la force de l'ennemi eut été bien reconnue, le commandant de Soulanges signala de gagner le port le plus voisin; le vent soufflait du S.-E. Le Pégase fit vent arrière. Le 21 à 1h du matin, le vaisseau an

glais de 80° FOUDROYANT, capitaine Jervis, était en position de le combattre. Après une courte canonnade et sans avoir fait aucune disposition préalable, le capitaine de Sillans ordonna l'abordage; le Pégase accrocha le vaisseau anglais de long en long. A 3", le mât d'artimon du Pégase fut abattu, ainsi que son petit mât de hune; ses pertes étaient considérables: son pavillon fut amené. Le vaisseau QUEEN, arrivé sur ces entrefaites, fut chargé d'amariner le Pégase, et le FOUDROYANT,- fort peu endommagé si l'on en juge par la détermination du capitaine Jervis qui avait, lui, reçu une blessure, le FOUDROYANT se mit à la poursuite de l'Actionnaire qu'il atteignit le soir. Le vaisseau-flûte amena son pavillon après avoir échangé une bordée. Le convoi fut enlevé en entier. Le Protecteur, l'Andromaqué et l'Indiscrète rentrèrent à Brest.

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Le capitaine de Sillans fut cassé par le conseil de guerre auquel il eut à rendre compte de sa conduite.

Séparé de la division du chef d'escadre de Lamotte-Piquet dont il faisait partie, le vaisseau de 64° l'Actif, capitaine de Boades, fut chassé, le 14 mai, par 8 vaisseaux anglais; l'un deux, le NONSUCH de 72°, capitaine James Wallace, l'atteignit à 8h du soir. Un combat très-vif s'engagea entre ces deux vaisseaux et l'obscurité seule y mit un terme à 10h. Le combat recommença le lendemain matin à 61; trois heures après le NoNsUCH prit le large ; la craintë de rencontrer la croisière ennemie empêcha le capitaine de Boades de le poursuivre; l'Actif avait d'ailleurs quelques avaries qui nécessitaient sa rentrée à Brest. Il y arriva sans autre rencontre. Le capitaine de Boades était blessé.

Le 2 juin, la frégate de 32o la Fée, capitaine de Boubée, eut un court engagement avec la frégate anglaise de 44° ULYSSE et lui fit abandonner la partie.

A quelques jours de là, le 5, la frégate de 32° la Surveillante, capitaine chevalier de Villeneuve Cillart, se rendant des États-Unis à Saint-Domingue, fut chassée, à l'atterrage, par cette même frégate de 44° ULYSSE, et elle engagea le combat à 9h 30m du soir. Après deux heures et demie, l'ULYSSE s'éloigna. Les avaries de la Surveillante empêchèrent son capitaine de poursuivre la frégate ennemie. On voit que le capitaine de l'ULYSSE, dont je regrette de ne pouvoir donner le nom, n'était pas heureux dans le choix de ses adversaires.

Le 19 juin, le capitaine Macnémara, de la frégate de 32° la Fripo nne aperçut, non loin de Cadix, trois bâtiments de guerre dans un état de délabrement tel qu'il n'hésita pas à aller les reconnaître. C'étaient les frégates anglaises FLORA de 44°, capitaine William Peer Williams et CRESCENT de 34, capitaine John Bligh, qui, le 29 du mois précédent, avaient combattu les deux frégates hollandaises Castor et Brill et s'étaient emparées de la première. La CRESCENT avait eu la Brill pour adversaire. Démâtée de son grand mât et de son mât d'artimon, la frégate anglaise s'était vue forcée d'amener son pavillon, mais la FLORA l'avait dégagée assez à temps pour l'empêcher d'être amarinée; le Castor avait alors cessé de combattre. Les bâtiments aperçus par le capitaine Macnémara étaient donc la FLORA, la CRESCENT et le CASTOR. Cette dernière frégate amena au premier coup de canon. La CRESCENT fit peu de résistance. Dans l'état où était cette frégate depuis son combat, cela s'explique; le capitaine Bligh, qui la commandait, se soumettait à une nécessité; il ne pouvait pas compter sur l'assistance de la FLORA celle-ci s'éloignait sous toutes voiles.

Le 21 juillet, les capitaines Lapérouse et comte de Latouche, des frégates de 32o l'Astrée et l'Hermione, en croi

sière sur la côte de l'Amérique du Nord, aperçurent un grand nombre de voiles sous l'Ile Royale; le vent était à l'Ouest. Ces navires entrèrent dans la baie des Espagnols; cinq seulement, à la corne desquels flottait le pavillon anglais, laissèrent arriver, et lorsqu'ils eurent parcouru la moitié de la distance qui les séparait des deux frégates françaises, ils mirent en panne dans l'ordre suivant :

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A 7h du soir, les frégates françaises atteignirent les bâtiments anglais et les attaquèrent par-dessous le vent. L'Hermione, restée d'abord derrière l'Astrée, l'avait doublée et s'était placée par le travers de la CHARLESTOWN. Exposée au feu des deux frégates françaises, celle-ci fut bientôt réduite au silence et elle cula. Le capitaine de Lapérouse supposant que cette frégate, alors démâtée de son grand mât de hune, avait amené, cessa de la canonner. Le JACK n'avait plus de pavillon. Il était 8h 30m et le temps était très-couvert. Les frégates françaises virèrent pour aller amariner leurs prises; elles cherchèrent vainement la CHARLESTOWN: cette frégate avait profité de l'obscurité pour se soustraire à leurs recherches.

La frégate de 32 la Fée, escortant un convoi du Port-auPrince au Cap Français de Saint-Domingue reçut, le 21 juillet, un coup de vent pendant lequel elle craqua son mât de misaine, son beaupré et son grand mât de hune. Le capitaine de Boubée avait à peine achevé de consolider sa mâture que, le 27, il fut attaqué par la frégate anglaise de 40° NYMPHE qui s'éloigna après un engagement de deux heures.

La frégate de 24° la Lively, capitaine de Breignou, revenant de Cayenne en France avec la corvette de 16o l'Hirondelle tomba, le 28 juillet, dans l'escadre anglaise de la Manche. Attaquée par la frégate de 44° PERSEVErance, la Lively amena après une défense de plusieurs heures.

La frégate de 32o la Magicienne, capitaine de Labouchetière, partit de Boston, le 1er septembre, pour aller chercher des mâtures à Porstmouth. Ayant eu connaissance d'un vaisseau pendant la nuit, elle prit chasse de suite, mais elle fut poursuivie, et il s'établit entre cet inconnu et elle une canonnade qui dura jusqu'à 61 du matin; le vaisseau avait beaucoup gagné. Estimant alors qu'il ne lui serait pas possible d'atteindre Boston avant d'être joint, le capitaine de Labouchetière se décida à courir les chances d'un combat bord à bord. La Magicienne soutint la lutte pendant une heure et demie, mais après ce temps, force lui fut d'amener son pavillon. L'adversaire de la frégate française était le vaisseau anglais de 58° CHATAM.

Ce combat avait eu lieu assez près de Boston pour que, de ce port, on pût entendre la canonnade et voir même les mâtures des combattants. Dès qu'il fit jour, le vaisseau le Sagittaire, les frégates l'Astrée et l'Hermione mirent sous voiles pour se porter sur le théâtre du combat; mais le vent tomba entièrement, et ils se virent dans la nécessité de mouiller dans la passe. Lorsque la brise s'éleva, le CHATAM et la Magicienne n'étaient plus en vue.

La Magicienne avait 26 canons

de 12

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