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A Denton, sollicitant le droit de trois enfants.

Denton, je ne sais quel bavard
Dit que tu harcèles César
Par tes mille et mille manéges,
Et par tes placets suppliants,
Pour obtenir les priviléges

Qu'ont les pères de trois enfants (14).
Ta femme abandonnée aussi loin, si longtemps,
Aura trouvé sous ses pas bien des piéges.
Ce sexe faible, sans soutien,

Crois-moi, ne peut toujours combattre;

Et quand ici tu viens ramper pour rien, En retournant chez toi, Denton, peut-être bien, Au lieu de trois enfants, tu vas en trouver quatre.

Les bons époux.

Tous deux méchants, tous deux infâmes,
Toi le pire mari, toi la pire des femmes,
Avec raison on est surpris

Que vous ne viviez pas comme de bons amis.

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Quod Caietano reddis, Polycharme, tabellas,

Millia te centum num tribuisse putas?

Debuit hæc, inquis tibi habe, Polycharme, tabellas, Et Caietano millia crede duo.

Ad Flaccum. Lib. VIII, Ep. 56.

Temporibus nostris ætas quum cedat avorum,
Creverit et major cum duce Roma suo,
Ingenium sacri miraris abesse Maronis,

Nec quemquam tanta bella sonare tuba.
Sint Mæcenates, non deerunt, Flacce, Marones,
Virgiliumque tibi vel tua rura dabunt.

Jugera perdiderat miseræ vicina Cremona,
Flebat et abductas Tityrus æger oves.
Risit Tuscus eques, paupertatemque malignam
Reppulit, et celeri jussit abire fuga :

Accipe divitias, et vatum maximus esto;

A Polycarme.

Tu me rends mon billet que je ne puis payer!...
Au lieu de me le renvoyer,

Pour doubler le prix de la grâce,

Et rendre encore le trait plus beau,
Permets plutôt que je t'en fasse

Un nouveau.

A Flaccus.

Lorsque les temps passés le cèdent au présent,
Et que, sous l'empereur, Rome s'élève autant,
Tu t'étonnes, Flaccus, qu'il nous manque un Virgile;
Et que
nul aujourd'hui, dans cette immense ville,
N'embouche le clairon, poëte ambitieux,

Pour chanter de César les combats glorieux!
Les Virgiles naîtront quand renaîtra Mécène.

Si tu voulais, Flaccus, tes champs féconds sans peine
Pourraient les voir éclore, et leurs riches sillons
En produiraient bientôt d'abondantes moissons.

Tityre malheureux pleurait les champs fleuris
Qu'il possédait auprès de sa chère Crémone;
Il pleurait ses vergers et ses troupeaux ravis
Grâce au droit si cruel que la victoire donne.

Tu licet et nostrum, dixit, Alexin ames. Adstabat domini mensis pulcherrimus ille,

Marmorea fundens nigra Falerna manu; Et libata dabat roseis carchesia labris,

Quæ poterant ipsum sollicitare Jovem. Excidit attonito pinguis Galatea poetæ, Thestylis et rubras messibus usta genas; Protinus Italiam concepit, et Arma virumque, Qui modo vix Culicem fleverat ore rudi. Quid Varos, Marsosque loquar, ditataque vatum Nomina, magnus erit quos numerare labor? Ergo ero Virgilius, si munera Mæcenatis

Des mihi? Virgilius non ero, Marsus ero.

Le chevalier toscan éloigne d'un souris,

Et l'affreuse indigence et les sombres soucis.

En échange, dit-il, des biens que tu regrettes,
Prends ces trésors, et sois le plus grand des poëtes :
Partage encor l'amour que j'ai pour Alexis.
Et le bel Alexis assistait à leurs fêtes,

A ses mille amoureux causant mille tourments;
Et de sa douce main plus blanche que l'albâtre,
A son maître il versait le Falerne noirâtre,
Et prodigue pour lui de ses baisers brûlants,
Dignes d'être enviés par les dieux tout-puissants,
Sans cesse il imprimait sur sa bouche mi-close
Et sa bouche lubrique, et ses lèvres de rose.
C'est alors que l'on vit, hôte brillant des cours,
Celui qui soupirait de champêtres amours.
Le poëte oubliant sa grosse Galatée,
Délaissa Testylis, par le soleil brûlée.
Et nul ne concevait dans son étonnement,
Ce qui pouvait causer un pareil changement;
Mais bientôt fut créé par ce brillant génie
Le héros belliqueux qui conquit l'Italie,
Le cruel Alexis, Didon et ses amours.

Dirai-je les Varus, et tant d'hommes célèbres
Dont les noms de l'oubli braveront les ténèbres ?
Un appui manque, hélas! aux auteurs de nos jours!
Sans protecteur je reste un poëte futile,

Mais

pour moi sois Mécène, et je deviens Virgile.

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