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sur l'assassin, mais celui-ci le frappe de plusieurs coups de l'arme sanglante, s'enfuit rapidement et se réfugie dans une citerne. Quelques minutes après, Kléber expirait. On découvrit Soléiman caché dans le jardin des bains français, et le poignard enfoui à ses pieds, dans le sable. Traduit aussitôt devant une commission, il nia obstinément; mais après avoir subi la bastonnade, suivant l'usage du pays, il finit par répondre aux questions qui lui furent posées et avoua son crime. Le jugement rendu séance tenante porte: Que Soléiman-el-Kaleby, convaincu d'avoir assassiné le général en chef Kléber, est condamné à avoir la main droite brûlée, à être empalé, à mourir sur le pal et à y rester jusqu'à ce que son cadavre soit dévoré par les oiseaux de proie. Cette sentence fut exécutée après l'inhumation du général, sur la butte de l'Institut, en présence de l'armée et de la population. Soléiman endura ce douloureux supplice sans proférer une plainte, avec le calme et le sang-froid d'un martyr, récitant des versets du Coran. Son cadavre resta exposé pendant un mois et son squelette, apporté en France, en même temps que le corps du général Kléber, fut déposé au Jardin des Plantes, dans la première salle d'anatomie, à gauche de la porte d'entrée, où l'on peut le voir encore aujourd'hui. C'est celui d'un homme de petite taille; les os du poignet droit sont brûles, et deux vertèbres dorsales, brisées par le pal, ont été remplacées par deux vertèbres en bois. Soléiman fut une de ces imaginations fanatisées pour l'islamisme, dont l'Orient offre tant d'exemples et qui accomplissent les plus grands crimes en s'écriant: Dieu le veut! C-H-N.

SOLEMY (JEAN-BAPTISTE-SIMON), général français, né à Verdun en Lorraine le 30 octobre 1746, d'une famille noble originaire de Provence, entra dès l'âge de onze ans comme sous-lieutenant dans le régiment de Conti avec une dispense d'âge accordée en raison des services rendus par ses ancêtres (1). Il fit les campagnes de la guerre de sept ans sur les côtes, et fut nommé capitaine en 1761, chevalier de SaintLouis dix ans plus tard, passa dans le régiment de l'Ile-de-France avec le grade de major en 1783, et dans celui de Brie comme lieutenant-colonel le 29 octobre 1785. Il était ainsi parvenu à l'un des premiers grades de l'armée, et il en était considéré comme l'un des meilleurs officiers, lorsque la révolution éclata. Fort opposé dès le commencement aux innovations, il émigra en septembre 1791 et se rendit à Ath dans les Pays-Bas où il eut le commandement d'une compagnie d'officiers qui venait de s'y former. L'année suivante il fit partie de l'armée des princes, en qualité de major d'une brigade de chasseurs nobles de la malheureuse expédition de Champagne, sous les ordres du duc de Brunswick, et après le licenciement qui en fut la suite, il passa, en qualité de fouriermajor, à l'armée du prince de Condé, qui combattait sur le Haut-Rhin. Le 19 juillet 1793 il eut une grande part à la brillante affaire de Berckeim, où

(1) Le père de Solemy, capitaine au régiment de Conti, avait été blessé à l'affaire de Pivorelongue, et son aïeul, lieutenant-colonel du même régiment, puis brigadier des armées, avoir été tué en 1744 à la bataille de Madona, après avoir fait toutes les campagnes d'Italie et d'Espagne depuis 1703, et avait donné des preuves d'une grande valeur dans quinze siéges et quatre batailles.

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berkamlach. Je suis trop satisfait « de vos services, monsieur, pour ne

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pas vous l'exprimer moi-même, et vous parler en même temps de tout l'intérêt que j'ai pris à votre blessure. J'espère qu'elle n'aura aucune suite fâcheuse. Votre zèle pourrait vous faire regarder la perte d'un bras comme indifférente; mais je ne pense pas de

nécessaire que vous les conserviez tous les deux. Soyez persuadé de mes sentiments pour vous, etc. » Depuis le licenciement de 1801, le général Solemy vécut assez tristement dans la retraite. En 1814, après le rétablissement de la monarchie, il fut nommé commandeur de SaintLouis; nous n'avons pas appris qu'il ait reçu d'autre récompense de ses longs services. Il fut mis à la retraite en 1816 et mourut quelques années plus tard. M—d j.

quatre-vingts émigrés royalistes s'emparèrent d'une redoute défendue par trois cents soldats républicains qui étant restés prisonniers, pour la plus grande partie, s'attendaient à de cruelles représailles. Solemy fut chargé de calmer leurs inquiétudes. . Vous nous égorgez quand nous avons le malheur de tomber entre • vos mains, leur dit-il; mais, fidèle • aux principes de religion et d'hu-même, et je sens combien il m'est manité que nous professons, le prince qui nous commande m'a • ordonné de vous faire donner tous les secours qui vous sont nécessaires.» Solemy se trouva ensuite aux affaires des 20 et 21 août, 12 septembre et 13 octobre, puis à la glorieuse journée de Berstheim, le 2 déc. 1793. Le 27 du même mois il fut nommé major-générai; fit en cette qualité les campagnes de 1794, 1795 et 1796, et fut blessé grièvement au combat d'Oberkamlack où il commandait la colonne de droite. Créé maréchal-de-camp en 1797, il continua de servir dans cette armée jusqu'au licenciement en 1801. Lorsqu'elle revint de Russie en 1798 pour prendre part aux opérations de la nouvelle coalition, il la rejoignit en Volhinie et fut chargé, après la malheureuse affaire de Constance, de conduire la retraite où il déploya une grande valeur. Enfin, selon un certificat qui lui fut donné par le prince de Condé, il déploya dans toutes • ces guerres toutes les qualités qui constituent l'excellent officier, une grande intelligence unie à beau• coup de valeur, et la plus grande activité dans l'exécution. Le roi Louis XVIII, dont on ne peut contester le talent, au moins sous ce rapport, lui avait écrit de Blankenbourg, le 5 janvier 1797, d'une manière non moins flatteuse, après la bataille d'O

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SOLIERS (JULES-RAIMOND de), historien, était né vers 1530, à Pertuis en Provence, de parents protestants. Après avoir fait ses études, à Paris, sous Adrien Turnèbe et Oronce Finé, il cultiva la jurisprudence. Ses talents le placèrent jeune encore à la tête du barreau d'Aix; mais, sachant concilier ses devoirs avec le goût des recherches historiques, il composa, dans ses loisirs, une Histoire de Provence, dont il eut l'honneur de présenter une copie au roi Charles IX, à son passage à Aix, en 1564. Les persécutions auxquelles Soliers se trouva bientôt en butte comme protestant l'ayant forcé d'abandonner son cabinet, il revint à Pertuis, et profita de cette retraite involontaire pour refondre son histoire, occupation, dit-il, qui servit beaucoup à charmer son ennui. » Il en offrit la dédicace au roi Henri III,

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par une épître datée de 1577; mais le malheur des temps ne lui permit pas de la faire imprimer. De nouveaux troubles l'ayant obligé d'accepter l'asile que le seigneur de Montfuron lui avait offert dans son château, il y conduisit sa famille, et mourut de chagrin en 1595. L'Histoire de Provence est écrite en latin. Le manuscrit autographe, après avoir appartenu successivement à Scipion Duperrier, à Pitton, l'historien de la ville d'Aix, à de Haitze et aux SaintVincens, se trouve maintenant dans la bibliothèque Menjane, à Aix. C'est l'ouvrage le plus consulté par tous ceux qui ont écrit sur les antiquités et l'histoire naturelle de la Provence. Ch.-Anuib. Fabrot, fameux jurisconsulte, en a extrait et traduit en français Les Antiquités de la ville de Marseille, où il est traité de l'ancienne république des Marseillais et des choses les plus remarquables de leur état, Marseille, 1615, ou Lyon, 1632, in-8°. La dédicace de ce volume, rare et recherché, est signée d'Hector Soliers, l'un des fils de l'auteur; mais c'est à tort que quelques bibliographes, trompés par cet artifice, lui ont fait honneur de la traduction. Une Vie détaillée de Jules-Raimond de Soliers par de Haitze est restée maDuscrite.

W-s. SOLMEZANE (BONIFACE Pastoret, co-seigneur de Seillans, baron de), né en 1576, fut un des magistrais et des négociateurs les plus distingués d'un temps fertile en hommes célèbres de tout genre. Arrière-petit-fils des deux présidents qui avaient illustré son nom, dans le XIVe siècle, il est plus connu sous le titre du fief qui fut créé pour lui, dans le Montferrat, en récompense de ses services. Après avoir passé vingt ans dans le parlement de Pro

vence, où il s'était lié d'une amitié étroite avec Duvair, Peiresc, Gassendi, Mazaurgue, il se trouva, par suite de la confiance qu'il avait inspirée, chargé de fréquentes négociations auprès des ducs de Savoie. Les ducs de Parme et de Mantoue lui témoignèrent une estime égale et l'employèrent également dans de nombreuses missions. Boniface Pastoret donna pour lors sa démission de sa charge de couseiller au parlement de Provence, et se dévoua en entier à la carrière diplomatique; mais, sur le déclin de l'âge, des intrigues, auxquelles Mazarin ne fut pas étranger, amenèrent sa disgrâce. Il quitta la cour de Turin et se retira dans sa terre, où il mourut vers 1660. Il a laissé des mémoires assez curieux sur les affaires du midi de la France pendant le règne de Louis XIII et la régence qui suivit. Antoine, baron de SOLMEZANE, son fils aîné, fut tué à l'expédition de Candie, et son fief ne fut jamais rendu à son frère. Pierre, second fils de Boniface, s'établit à Seillans où il vécut obscurément, et où il mourut en 1680. Pierre de Pastoret était le trisaïeul du chancelier de France de Z.

ce nom.

SOLMINIAC (ALAIN DE), évêque de Cahors, naquit en 1593, d'une ancienne famille du Périgord. Ses parents l'avaient destiné à l'état militaire, mais son goût le porta vers l'état ecclésiastique. Il fut pourvu, en 1625, de l'abbaye de Chancelade, et aussitôt après avoir reçu ses bulles il prit l'habit religieux, et s'occupa sérieusement d'y établir la réforme. De tous ceux de ses confrères qui l'habitaient, un seul entra dans ses vues. A mesure que les novices qu'il y attira se formaient dans l'exercice des règles monastiques, il le

envoyait dans les différentes maisons de l'ordre, pour y remettre en vigueur la discipline régulière. Nommé, en 1636, à l'évêché de Cahors, il amena avec lui une colonie de ses disciples, qui se répandirent dans les différentes missions, pour réparer les désordres causés par les guerres civiles. Il prit saint Charles Borromée pour modèle, et mit en vigueur les statuts du saint archevêque de Milan. A son exemple, il se livra sans réserve au service de ceux qui étaient atteints de la peste dont son diocèse fut affligé dans les années 1652 et 1653, forma un hôpital et divers établissements de charité. Ce fut au milieu de ces travaux qu'il termina sa carrière le 31 déc. 1659. On accourut de toutes parts à son tombeau pour implorer son intercession auprès de Dieu. Plusieurs assemblées du clergé ont fait des démarches pour obtenir sa canonisation. Solminiac avait, à l'exemple de quelques-uns de ses collègues, publié une censure contre l'Apologie des Casuistes, qui lui attira des tracasseries. Sa vie a été composée en français par Léonard Chastenet, et traduite en latin par Bisset, l'un et l'autre de l'ordre de Chancelade. Le premier avait été son secrétaire et son confesseur. La dépouille mor

s'attachèrent à lui et le proclamèrent général en chef. Il marcha aussitôt à leur tête au-devant du préteur romain qui s'était déjà mis en campague pour faire rentrer les rebelles dans le devoir; et, voulant connaître par lui-même la position du camp des Romains, il se déguisa et tenta de pénétrer de nuit dans leurs retranchements; mais, ayant été soupçonné ou reconnu par un légionnaire de garde, il fut tué d'un coup de lance, l'an 163 avant J.-C. B-P.

SOLTYK (STANISLAS), l'un des plus ardents et des plus puissants soutiens de l'indépendance polonaise, était le fils du castellan de Varsovie et le neveu de l'évêque de Cracovie. Il naquit en 1751 à Krysk, dans le palatinat de Plock en Mazovie, où sa famille possédait de grands biens. A la diète constituante de 1788-1792, il se fit particulièrement remarquer et contribua à la constitution du 3 mai 1791. Enhardi par la faiblesse du roi Stanislas-Auguste, il lui adressa, dans la séance du 29 mai 1792, ces paroles audacieuses: Sire, ⚫ le temps est arrivé où tout Polonais va, sous vos auspices, se ranger sous les drapeaux de la liberté et défendre cette terre qui l'a vu

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naître, cette terre chérie où il est

telle de ce pieux évêque fut transfé-heureux, parce qu'il est devenu rée, le 7 août 1791, de l'abbaye de Chancelade, où il avait été enterré, dans la cathédrale de Cahors avec T-D. la plus grande solennité.

SOLONDICUS, Espagnol entreprenant et rusé, chef des Celtibériens, les excita à la révolte coutre Rome en faisant briller à leurs yeux une lance d'argent, et en se disant envoyé des dieux pour les rétablir dans leur ancienne liberte. Solondicus par ces impostures entraîna ses compatriotes qui prirent les armes,

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libre. Je passe sous silence les « vingt premières années de votre règne; mais vous, sire, souvenezvous de ce que vous étiez, de ce qu'était cette nation qui, de bonne foi, vous abandonne ses destinées, • et vous y verrez alors la règle de - votre conduite. Quelle difference de la seconde époque de votre règne avec celle de la diète actuelle où la nation recouvre sa liberté et où • vous gagnez sa confiance! Dans « cette diète, les limites entre la na

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- tion et le roi sont à jamais posées. « La souveraineté reste à la nation ⚫ et le pouvoir exécutif au roi. Sire, « vous approchez des moments les plus critiques de votre vie : ils vont faire voir si vous méritez d'être mis au rang des plus célèbres monarques, ou si avec vous doit périr la mémoire de votre règne, etc. » Stanislas était incapable de répondre comme il convenait à un pareil langage. Lorsque le moment critique fut arrivé, Soltyk fit les plus grands sacrifices pour le triomphe de ses opinions. I livra les armes et les canons qui se trouvaient dans ses châteaux, équipa et paya un nombre considérable de soldats; mais tous ces efforts furent inutiles. Après le dernier démembrement de la Pologne, Soltyk se réfugia à Venise (1795) où, réuni à plusieurs autres patriotes, il chercha à inté resser les cabinets alliés à la cause de la Pologne; mais il ne réussit dans aucune de ses tentatives près des cours de France, de Turquie et de Suède. A la suite d'une amnistie qui lui fut accordée, il rentra en Pologne et fut surveillé sévèrement par la police. Lorsque la paix de Campo-Formio eut enlevé aux Polonais toute la confiance qu'ils avaient mise dans la France, Soltyk, Dmochowski et Thadée Ozacki établirent (1800) une société des amis des sciences à Varsovie, qui, avec le but de cultiver et de conserver la langue polonaise, renfermait évidemment l'idée générale d'entretenir et de propager partout l'esprit révolutionnaire. En 1802, Soltyk forma encore avec le même Ozack!, Michel Walicki et Joseph Drzewiecki un nouveau moyen de propagandisme, sous prétexte d'une association commerciale qui eut peu de succès. En

LXXXII.

1811, étant nonce de la noblesse à la diète, il en fut nommé maréchal par le roi de Saxe. Le royaume de Pologne fut proclamé par la grande confédération de Varsovie réunie à celle du grand-duché de Lithuanie, et Soltyk fut élu par ses concitoyens pour porter à Wilna, avec une députation solennelle, cette grande nouvelle à l'empereur Napoléon. Il se retira ensuite dans ses terres. Affaibli par l'âge, les fatigues de l'exil, il s'était soumis franchement au gouvernement paternel d'Alexandre, lorsqu'une nouvelle conjuration fut découverte dans la journée du 26 décembre 1825. Les arrestations qui en furent la suite révélèrent à la police russe l'existence d'une société patriotique. Les prisons de Varsovie, de Wilna, de KaminieckPodoloki, de Kiow et autres, furent aussitôt remplies. Après une année d'instruction faite par une commission de Russes et de Polonais, huit d'entre les principaux accusés, parmi lesquels était Soltyk, furent livrés au tribunal de la diète par le décret impérial et royal du 19 avril 1827. Tous ses complices furent admis à se défendre; quant à lui, son âge, ses infirmités, les horreurs de sa prison, l'empêchèrent d'assister aux débats. Il eut la satisfaction d'apprendre qu'il avait été absous, jugement que le sénat polonais prononça à l'unanimité, moins une voix. L'autorité exécutive arrêta la publication du décret. L'infortuné Soltyk resta long-temps détenu, et la mort seule put mettre fin à ses malheurs. — Le comte Roman SoLTYK, général d'artillerie polonais, passa au service de France sous Napoléon, et fut employé à son état-major. On a de lui: I. Napoléon en 1812. Mémoires historiques et militaires sur la campagne 23

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