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monta; mais bientôt il fut impossible, même avec des bateaux, de franchir les détroits et les courants que le fleuve traverse. Alors le capitaine descendit à terre, et, emmenant avec lui les officiers et les naturalistes de l'expédition, il entreprit un voyage daus l'intérieur du pays; mais, après quinze jours de marche, la fatigue, le manque de vivres, les difficultés imprévues que l'on rencontra, obligèrent la caravane de rétrograder et de regagner les navires, au grand regret de Smith qui, pendant cette excursion pédestre, avait fait de nombreuses observations. Pour comble de malheur, une fièvre languissante se déclara parmi les voyageurs; Tudor, naturaliste, Crauch, zoologiste, le capitaine Tuckey et beaucoup d'autres y succombèrent. Smith, après avoir encouragé ses compagnons jusqu'au dernier moment, expira lui-même, le 21 septembre 1816, à bord de la Dorothée, qui levait l'ancre pour retourner en Angleterre, où ses collections botaniques ont été transportées. M. Robert Brown les a fait connaître dans un Mémoire sur les plantes équinoxiales de l'Afrique, inséré, avec le journal de Smith, dans la Relation de l'expédition du Congo, publiée par ordre du gouvernement britannique.

l'embouchure du Congo, que l'on re-enfant, lui laissa le temps d'apprendre à lire et à écrire. Plus tard, les prédications qu'il entendit dans les assemblées religieuses lui inspirèrent le désir de suivre la carrière ecclésiastique. Admis dans une communion méthodiste, et après avoir fait des études théologiques et littéraires, il remplit d'abord à Tunbridge l'emploi de catéchiste, puis fut nommé, par la Société des missions de Londres, missionnaire à Demerari, dans la Guiane anglaise, où il arriva au commencement de 1817. Cette mission, établie depuis dix ans, avait rencontré beaucoup d'obstacles de la part des chefs d'habitations qui craignaient que l'instruction morale et religieuse des esclaves ne fût un acheminement à leur émancipation. Smith, assez mal accueilli par les colons, parvint cependant à surmonter les difficultés et commença l'exercice de son ministère. Il convertit au christianisme un grand nombre de nègres, les baptisa, les maria et leur prêcha l'obéissance envers les maîtres, ce qui n'empêcha pas ceux-ci de prendre le missionnaire en aversion. En 1823, les esclaves ayant su que des dépêches venues d'Angleterre, et relatives à l'administration coloniale, n'avaient pas été publiées, s'imaginèrent que c'était l'ordre de leur affranchissement qu'on ne voulait pas exécuter. Dans le même temps, il leur fut défendu de se réunir à l'église. Cette mesure, qui avait pour but de comprimer l'agitation, ne fit au contraire que l'augmenter, et au mois d'août la révolte se déclara dans cinquante habitations; mais il faut dire que les esclaves n'attentèrent à la vie d'aucun des blancs tombés en leur pouvoir. Du reste, cette insurrection fut bientôt réprimée par les troupes,

Z.

SMITH (JOHN), missionnaire protestant, naquit à Rothwell, dans le comté de Northampton, le 27 juin 1790. Il était fort jeune lorsque son père, qui servait dans l'armée anglaise, fut tué en Égypte. Sa mère, réduite à l'indigence, ne put même pas lui procurer l'instruction la plus élémentaire, et le plaça chez un fa bricant de biscuit. Cet homme, touché de compassion pour le pauvre

qui tuèrent plus de deux cents nègrès. Alors Smith fut arrêté et traduit devant une cour martiale comme instigateur de la révolte. Malgré les nombreux témoignages rendus à son innocence, entre autres celui d'un ecclésiastique anglican, le malheu reux missionnaire méthodiste n'en fut pas moins condamné à être pendu; mais les juges le recommandérent à la clémence royale en envoyant la sentence en Angleterre pour y être ratifiée. Plusieurs membres du parlement prirent chaleureusement la défense du condamné, et le ministère manda au gouverneur de la colonie de le mettre immédiatement en liberté (juin 1824). Déjà il était trop tard. Smith avait suc combé à ses souffrances, le 6 février, dans la prison où il languissait depuis six mois. On a publié sur cette triste affaire I. Proceedings of a general court martial, etc.— Procé dures d'une cour martiale générale tenue à la maison de la colonie, à George-Town, le lundi 13 octobre 1823, en vertu d'un warrant et par ordre de S. E. le major-géneral John Murray, lieutenant - gouverneur et commandant en chef des colonies réunies de Demerari et d'Essequibo, etc.; Londres, 1824, in-8°. Il. Substance of the debate, etc. - Analyse des débats qui ont eu lieu dans la chambre des communes, le 1er et le 11 juin 1824, sur le jugement de mort du missionnaire Smith, prononcé à Demerari par une cour martiale; Londres, 1824, in-8°, imprimé avec l'approbation de la Société des missions de Londres.

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P-RT.

SMYTH (JAMES-CARMICHAEL), célèbre médecin anglais, membre de la Société royale, fut chargé, en 1780, de la direction de la prison et de l'hôpital de Winchester où régnait

alors une fièvre pestilentielle, qui lui donna occasion de montrer ses talents. Pour détruire la contagion, il eut recours aux trois acides minéraux, et obtint le succès qu'il en avait espéré. Il demanda en 1802 au parlement une récompense à cause de cette découverte; elle lui fut accordée, malgré la vive opposition du docteur John Johnstone qui prétendait que son père en était le premer inventeur, et que Smyth n'avait fait que l'appliquer. Les ouvrages publiés par le docteur Smyth sont : 1. Effets du brandillement employé comme un remède dans la consomption pulmonaire, 1787, in-8°. II. OEuvres de feu le docteur William Stark, 1788, in-4°. III. Description de la maladie de prison, qui parut parmi les prisonniers espagnols enfermés à Winchester en 1780, avec une Notice sur les moyens employés pour guérir la contagion qui en était résultée, 1795, in-8°. IV. Effets de la vapeur nitreuse pour prévenir et détruire la contagion des prisons, etc., in-8°. V. Lettre à William Wilberforce sur un pamphlet du docteur Johnston, 1805, in-8° VI. Remarques sur un rapport de M.Chaptal, avec un examen de la réclamation de M. Guyton de Morveau, à la découverte du pouvoir du gaz acide minéral sur les contagions, in-8°. VII. Traité sur l'hydrocephale ou l'hydropisie du cerveau, 1814, in-8°. Louis Odier, professeur de médecine à Genève, a publié : Observations sur la fièvre des prisons, sur les moyens de la prévenir en arrêtant les progrès de la contagion, à l'aide des fumigations du gaz nitrique, etc., trad. de l'anglais du docteur James-Carmichael Smyth, etc., Genève et Paris, 1802, in-8°. On a encore de Smyth plusieurs articles

insérés dans des recueils de médecine. Il mourut vers 1825. Z.

SNELLENCK (HANS OU JEAN), peintre, né à Malines en 1544, mérita la réputation de premier peintre de batailles de son temps. Les archiducs Albert et Isabelle lui accordèrent le titre de leur peintre, et il fut chargé par eux de peindre plusieurs des batailles livrées en Flandre à cette époque. Il excellait à peindre les chevaux, et savait donner à ces nobles auimaux des mouvements naturels et gracieux, et une aliure vraie qu'accompagnait une grande correction de dessin. Toutes les figures de ses compositions formaient des groupes disposés avec une rare intelligence: il exprimait le tumulte de la mêlée et la confusion d'un engagement avec beaucoup de jugement et de vérité, et il rendait parfaitement la différence de la fumée de l'artillerie avec la poussière et la vapeur de l'atmosphère. Van-Dyck, qui estimait cet artiste, fit son portrait pour le placer parmi ceux des peintres les plus distingués des Pays-Bas. Ce portrait, après la mort de Snellenck, arrivée le 1er octobre 1638, fut mis sur le tombeau qui lui fut élevé dans l'église paroissiale de Saint-Jacques, à Anvers.

P-s.

SNIADECKI (JEAN-BAPTISTE), savant polonais, né le 21 août 1756, dans le palatinat de Gnesne, fit d'excellentes études et prit le grade de docteur en philosophie. Il visita l'Angleterre et la France en 1787, et professa pendant long-temps les mathématiques et l'astronomie à l'université de Cracovie, puis à celle de Vilna. Il devint plus tard conseiller d'État, chevalier de divers ordres de Russie, et mourut vers 1830. Membre des sociétés littéraires de Cracovie et de Varsovie, il était correspondant de

LXXXII.

l'académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg, et il a fourni au recueil de cette compagnie, tom. II, IV, VII et IX, une série d'Observations astronomiques faites à l'observatoire de Vilna, de 1809 à 1821. Il inséra aussi un grand nombre d'Observations dans les Éphémérides astronomiques de Vienne, et dans la Correspondance mensuelle du baron Zach (de 1798 à 1805); puis dans les Annales astronomiques de Berlin (de 1813 à 1828). En 1802, il publia, à Varsovie, en langue polonaise, un Discours sur Nicolas Kopernik, sujet proposé par la société littéraire de cette ville, et dans lequel il donne une histoire assez étendue de l'astronomie. Il s'attache avec un zèle patriotique à démontrer que Kopernik n'était pas Prussien, et que la Pologne a le droit de le regarder comme un de ses enfants. « Je ne sais, dit-il, ce qui a fait commettre aux écrivains allemands, et • à quelques auteurs français, une « erreur grossière dans la géographie politique, lorsqu'ils se sont avisés de transformer Kopernik en un Allemand, tandis que son origine polonaise est incontestable. Il avait paru, dès 1803, une traduction française du Discours de Sniadecki, mais elle était si défectueuse que l'auteur la désavoua; elle fut réimprimée avec de nombreuses corrections à Varsovie, en 1818, et à Paris, par les soins de M. Vincent Karezewski, 1820, in-8°. Pendant un voyage qu'il fit dans cette capitale, Sniadecki publia des Réflexions sur les passages relatifs à l'histoire et aux affaires de Pologne, insérés dans l'ouvrage de M. Villers, qui a remporté le prix de l'Institut national de France, le 23 mars 1804, Paris, 8 mai 1804, in-8°. C'est une réfutation

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de quelques assertions erronées et injurieuses à la Pologne, émises par Ch. Villers (voy. ce nom, XLIX, 78) dans son Essai sur l'esprit et l'influence de la réformation de Luther, couronné par la seconde classe de l'Institut. Il a paru un Extrait des écrits divers de Jean Sniadecki, trad. par J. Flaget, Paris, 1823, in-8°. -SNIADECKI (André), frère du précédent, est auteur d'une Théorie des êtres organisés, qui a été traduite du polonais, par J.-J. Balard et Dessaix, médecins des armées françaises à la campagne de Russie, Paris, 1825, in-8°. Z. SNOUCKAERT. Voy. ZENOCARE, LII, 251.

SNOY (RENIER), né en 1477 à Gouda en Hollande, montra dans son enfance peu de dispositions pour l'étude, et ce fut tardivement que son intelligence se développa; mais, parvenu à l'adolescence, il fit de tels progrès dans les lettres et dans les sciences qu'il surpassa bientôt tous ses condisciples. Il avait commencé ses humanités à Gouda, et, après avoir terminé sa philosophie à Louvain, il se rendit en Italie, où il suivit des cours de médecine à l'université de Bologne, et prit le grade de docteur. De retour dans son pays, il s'y concilia l'estime et la protection d'illustres personnages, entre autres d'Adolphe de Bourgogne, gouverneur de Veere en Zélande, et fut chargé de missions diplomatiques auprès de Christian II, roi de Dane mark, réfugié dans cette contrée, et auprès de Jacques IV, roi d'Écosse. Il passa ensuite en Angleterre, où il exerça la médecine pendant quelques années. Revenu dans sa ville natale, il en fut nommé bourgmestre, fonctions dont il finit par se démettre pour se livrer entièrement à l'é

tude. Il mourut à Gouda le 1er août 1537. Érasme l'appelait une des gloires de la littérature hollandaise, et Alard de Rotterdam, professeur à l'université de Louvain, lui consacra une épitaphe latine fort honorable, qui se trouve dans la Bibliotheca Belgica de Foppens. On a de Snoy: I. De libertate christiana, 1550, in-8°. II. Une histoire de Hollande, intitulée: De rebus batavicis libri XIII. Cette histoire, qui s'arrête à l'an 1519, époque de l'élection de l'empereur Charles-Quint, ne contient guère que des récits de soulè– vements, de batailles et de siéges. Elle a été insérée, avec la vie de Snoy, composée par Brassica, son neveu, dans les Rerum belgicarum annales, de Fr. Sweert (voy. ce nom, XLIV, 163), Francfort, 1620, in-fol. III. Paraphrasis perspicua in omnes Davidis psalmos. Quoique cette paraphrase ait été souvent imprimée (à Cologne, à Paris, à Anvers), traduite en allemand et en d'autres langues, on y trouve peu de critique, et l'auteur ne paraît pas très-versé dans la connaissance des antiquités sacrées. Hubert Raellen, curé de Saint-Quentin, à Louvain, en donna dans cette ville, en 1701, une édition, avec la paraphrase de sept cantiques des heures canoniales. On a encore de Snoy divers écrits de médecine, d'histoire, de philosophie, de théologie et même de poésie. Nous citerons entre autres: Praxis medica, 2 vol.; De arte alchimistica; Scrutinium historicæ veritatis; De essentia, potentiis et passionibus animæ; Anti-Lutherus ; De arte poetica; Paræneticon ad Carolum V Augustum, carmine elegiaco; Laus Deiparæ virginis, carmine sapphico; Poemata sacra, etc. — SNOY ( Lambert), né à Malines en 1574, s'appli

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où il prit le grade de docteur en droit civil et canonique à l'Université. Étant venu à Paris en 1735, il entra dans la congrégation de SaintLazare et professa pendant quelque temps la théologie au séminaire de Saint-Firmin. Plus tard, il fut appelé en qualité de recteur au collége pontifical d'Avignon, et mourut dans cette ville en 1752. On a de lui : 1. De suprema romani pontificis auctoritate hodierna ecclesiæ gallicana doctrina, Avignon, 1747, 2 vol. in-4°. L'auteur y inséra un extrait de la préface que l'abbé Lenglet-Dufresnoy avait mise en tête du Commentaire de Dupny sur le Traité des libertés de l'Église gallicane, préface qui fut supprimée dans le temps (voy. LENGLET - DUFRESNOY, XXIV, 89). Soardi soutient que la doctrine actuelle du clergé de France n'est nullement opposée, mais qu'elle est même très-favorable à l'autorité légitime du pape, et que, dans la pratique, ce clergé semble regarder la Déclaration de 1682 comme non avenue. Le parlement de Paris, ayant trouvé dans cet ouvrage des assertions contraires à la jurisprudence du royaume, le supprima par arrêt du 25 juin 1748. Il a été réimprimé à Heidelberg en 1793. II. Auctoritas pontificia notissimo Cypriani facto a Neotericis impugnata, sed a Galliæ theologicis vindicata, dissertatio hist. dogmatica, Avignon, 1749, in-4°. Il s'agit du différend qui s'éleva entre le pape saint Étienne et saint Cyprien, au sujet du baptême administré par les hérétiques. Contrairement à l'opinion de saint Cyprien, te pape affirmait que le baptême était valide, ainsi que l'Église l'a décidé depuis dans plusieurs conciles. (voy. CYPRIEN, X, 399400).

SOARDI (le comte JEAN-BAPTISTE), mathématicien, né à Brescia le 9 janvier 1711, étudia dans sa patrie les belles-lettres et la philosophie, puis il se rendit à l'université de Padoue pour y suivre des cours de jurisprudence, et prit en même temps des leçons de mathématiques sous le célèbre Poleni (voy, ce nom, XXXV, 173). Revenu à Brescia, il continua de s'appliquer à cette science et mérita par ses travaux la considération non-seulement de ses compatriotes, mais encore des savants étrangers. I inventa de nouveaux instruments de mathématiques et fit plusieurs autres découvertes dont il publia la description. Soardi, profond géomètre, était aussi un écrivain distingué, s'exprimant avec élégance en italien et en Jatin. Quoique marié, sa piété l'avait porté à étudier la théologie et la littérature sacrée. Il mourut à Brescia le 2 mars 1767. On a de lui en italien: 1. Nouveaux instruments pour décrire diverses courbes anciennes et modernes et beaucoup d'autres qui peuvent servir à la géométrie spéculative et pratique, avec un projet de deux nouvelles machines pour la science nautique et d'une autre pour la mécanique, Brescia, 1752, in-4o, fig. II. Quelques opuscules sous le titre d'Entretiens (Trattenimenti), Brescia, 1764. Ces écrits sont consacrés à l'explication des découvertes faites par l'auteur.

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SOARDI (VICTOR-AMÉDÉE), théologien, né à Turin, d'une famille noble, fit ses études dans cette ville,

P-RT.

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