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L'exclusive (le parti qui a assez de voix pour empêcher l'élection) dormit en paix, mais l'inclusive ne se livra pas au même repos: elle travailla la nuit, s'assura de trente-trois voix, sollicita la voix du cardinal de Clermont-Tonnerre qui se détacha de l'exclusive, et obtint le lendemain à la majorité les trente-quatre voix qui nommèrent le cardinal della Genga. Celui-ci refusa d'abord, mais il accepta sur les instances de Sévéroli qui lui disait : « C'est moi seul, par suite de circonstances extraordinaires, qui vous ai nommé; vous êtes un autre Sévéroli, seulement vous portez un autre nom; et par vous, comme par moi, les Zelanti ont triomphé. Tout le commencement du règne de della Genga (Léon XII) fut en quelque sorte le règne de Sévéroli; il dirigea une partie des affaires, mais en 1824 la santé de cette éminence s'altérait tous les jours. Cette situation nouvelle, et l'impossibilité où se trouvait ce cardinal d'adresser au pape des remontrances, droit dont cette éminence dirigée par de mauvais conseils hors de son caractère avait usé parfois avec excès, laissait croire que le gouvernement allait devenir plus calme et plus conforme aux vieilles maximes de temporisation conyenables. C'était un spectacle singulier que celui de la reconnaissance constante de Léon XII, et de l'espèce d'abus inintelligent qu'en faisait Sévéroli toujours malade, et suivant par routine des principes austères, sans en pouvoir désormais calculer l'importance. La vente des biens nationaux avait été déclarée valide en France, et Sévéroli prit part alors, de tout le poids de son crédit, à un projet de restriction que Léon XII ne voulait pas adopter... Le père Anfossi, maître du sacré palais, avait pu

blié des opinions dangereuses à ce sujet; alors le pape Léon XII voulut prévenir l'intervention présumée du cardinal et lui écrivit le billet suivant :

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Dans le cas où votre éminence aurait accordé quelque attention et peut-être quelque appui aux réflexions du père Anfossi, qui n'a pas agi d'ailleurs dans l'exercice de - ses fonctions de maître du sacré palais et qui n'a écrit que comme simple particulier, nous prions votre éminence de nous dire si ellemême se voyant pape, comme nous le sommes devenu par des circonstances qu'elle ne peut ignorer, elle aurait approuvé ces réflexions. Votre éminence, dans notre situaa tion, aurait dit et ordonné de dire « ce que le secrétaire d'État a répondu - en notre nom aux diverses légations et ce que nous avons répété nousmême dans le but de laisser l'Europe en paix, car toute l'Europe

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« à porter nos regards ailleurs; l'époque du jubilé (1825) est un temps de concorde universelle. Nous vous sommes attaché de tout notre cœur. . LEO PP. XII.» La maladie de Sévéroli empira; il succomba le 8 sept.1824. Je ne puis actuellement que répéter ici ce j'ai dit à ce sujet dans l'histoire de Léon XII (1, 336). « Ce cardinal avait

d'abord été calomnié dans le conclave; il appartenait au parti des Ze• lanti, mais ses opinions n'avaient alors rien d'exagéré; peut-être eut-il la faiblesse de se laisser trop dire et de trop croire que le pape Léon XII lui avait d'immenses obligations et qu'il pouvait tout lui demander, et alors dans cet esprit d'ivresse,

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⚫ haute autorité légitime et vrai- ment responsable devant Dieu ne tarda pas à se manifester, à se placer sur son trône et à prendre une - consistance qu'aucun obstacle ne viendrait détruire. Résumons ces faits indubitablement Léon XII eut de grandes obligations à Sévéroli qui venait de le créer pape, et il fit bien de lui en témoigner une sincère et longue gratitude; mais en définitive cette gratitude devait avoir des bornes. Léon XII pouvait appeler intimement dans son conseil le cardinal qu'on avait nommé l'unique électeur, mais toujours dans la sphère de concession que méritait le vrai et ancien caractère de Sévéroli qui, encore une fois, était auparavant doux et ferme avec sagesse. Le lendemain de l'exclusion, ce même caractère s'était aigri, la douceur première avait un peu disparu; à la fermeté sage avait succédé une fermeté décidément opiniâtre; les flatteurs plus ou moins nouveaux de cette puissance déchue avant la jouissance du pouvoir n'avaient rien fait pour Léon XII, et c'étaient eux qui voulaient le gouverner. La résignation de Léon XII fut adinirable, et son courage ne le fut pas moins quand il crut à propos de tenir fortement lui-même le sceptre qu'il n'avait pu mettre en ses mains à des conditions déshonorantes. On vit bien,quand il eut saisi l'autorité, qu'il

LXXXII.

en était digne, d'autant plus que l'exercice de son action intrépide n'avait été interrompu que par des qualités de cœur et d'âme tendre qui s'alliaient si généreusement à des qualités de gouvernement dans l'esprit de ce pontife, l'un des plus grands génies d'ordre, de franchise, de volonté prudemment réformatrice qui se soient assis, au commencement de ce siècle, sur le siége de saint Pierre. A-D.

SEVESTRE (JOSEPH - MARIEFRANÇOIS), conventionnel, né à Rennes le 18 janvier 1753, était employé dans les bureaux des États de Bretagne avant la révolution, dont il embrassa la cause avec beaucoup de chaleur. Nommé en 1792 l'un des députés du département d'Ille-et-Vilaine à la Convention nationale, il y siégea et vota dès le commencement avec la faction de la Montagne. Dans la discussion à laquelle donna lieu l'acte d'accusation de Louis XVI, il demanda qu'il ne fût pas permis à ce prince de se choisir des conseils, ce qui fut repoussé par l'assemblée. Il vota ensuite pour la peine de mort, contre l'appel au peuple et contre le sursis. Ayant reçu aussitôt après, avec Billaud-Varenne, une mission pour les départements de l'Ouest, il se trouva dans ces contrées au moment des premiers soulèvements du parti royaliste, et ces deux représentants écrivirent de Rennes à la Convention nationale des lettres très-alarmantes. Revenu dans l'assemblée, Sevestre continua d'y siéger à côté de Marat et de Robespierre; mais il ne prit que peu de part aux discussions, si ce n'est à l'époque de la révolution du 31 mai, où il dénonça son compatriote Guilbert, suppléant de Lanjuinais, et le fit arrêter comme l'auteur du soulèvement qui venait d'éclater en Bre

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avec Robespierre dans la journée du 9 thermidor, ne s'en acquittait pas avec moins de rigueur et de cruauté. Quand le fils de Louis XVI eut à la fin succombé, ce fut Sevestre qui se chargea d'annoncer sa mort, et son rapport à la Convention nationale fut en tous points digne de cette époque. Depuis quelque temps, dit-il,

tagne contre cette révolution. Peu de jours après il défendit Garat qui était accusé par Collot d'Herbois, et il assura que ce ministre s'était très-bien conduit dans les journées des 1 et 2 juin 1793. Le 30 septembre suivant, il accusa un de ses collègues en mission dans le Loiret d'avoir imposé des taxes arbitraires. Lors de la révolution du 9 thermi-le fils de Capet était incommodé dor, il se déclara franchement contre Robespierre et prit ensuite une

par une enflure au genou droit et au poignet gauche. Le 15 floréal les

part assez vive au système de réac-douleurs augmentèrent; le malade tion. Il fut membre de la commission perdit l'appétit et la fièvre survint. chargée d'instruire le procès de Car- Le fameux Desault, officier de rier. Appelé au comité de sûreté santé, fut nommé pour le voir et générale en avril 1795, il concourut pour le traiter. Ses talents et sa a la répression des émeutes qui écla⚫ probité nous répondaient que rien tèrent contre la Convention natio- ne manquerait aux soins qui sont nale dans les journées de prairial, dus à l'humanité. Cependant la où le député Féraud fut tué. Après maladie prenait des caractères trèsla victoire de la Convention Se-graves; le 16 de ce mois Desault vestre présenta le décret d'accusa-⚫ mourut; le comité nomma pour le tion contre les chefs de la révolte, qui furent traduits devant un conseil de guerre, et il continua de marcher ainsi dans le sens de la reaction thermidorienne, poursuivant, persécutant ses anciens amis du jacobinisme. Voulant cependant se donner les apparences de l'impartialité, et surtout ne pas paraître pencher vers le royalisme, il se chargea, comme membre du comité de sûreté générale, de la surveillance des prisonniers du Temple, où restaient encore les enfants de Louis XVI, qui seuls de toute la famille avaient échappé à l'échafaud, et que la police de ce temps-là gardait et surveillait avec les mêmes précautions et d'une manière aussi tyrannique qu'elle l'avait fait à l'égard de leurs malheureux parents. Le comité de sûreté générale qui remplaça dans ces tristes fonctions l'affreuse commune, immolée presque tout entière

remplacer le citoyen Pelletan, officier de santé très-connu, et le citoyen Dumangin, premier médecin de l'hospice de santé, lui fut adjoint. Leur bulletin d'hier, 11 heures du matin, annonçait des symptômes inquiétants pour la vie du malade, et à 2 heures et un quart après midi nous avons reçu des nouvelles de la mort du fils de Capet. Le comité de sûreté générale m'a chargé de vous en informer. Tout est constaté; voici les procèsverbaux qui demeureront déposés à vos archives. On doit bien penser que peu de personnes crurent aux soins humanitaires du comité régicide (voy. LOUIS XVII, XXV, 238). Ce qu'il y eut de plus vrai dans ce rapport, ce fut la mort de l'héritier de tant de rois. Comme l'a dit le poète Delille: La tombe sait le reste... Peu de jours après, voulant éloigner de plus en plus les souvenirs

de la terreur, Sevestre fit changer la dénomination de comités révolutionnaires en celle de comités de sur veillance, puis il proposa le rappel de plusieurs représentants en mis sion, et sortit du comité de sûrete générale (2 août 1795). Attaqué dans plusieurs journaux pour sa conquite pendant la révolution, surtout à l'occasion de son rapport sur la mort de Louis XVII, il demanda contre la presse des lois répressives qu'il ne put obtenir, mais que plus tard on a encore faites plus sévères. N'ayant pas été réélu après la session conventionnelle, il fut nommé l'un des messagers d'État au conseil des Cinq-Cents, fonctions qu'il exerça ensuite au corps législatif, sous le gouvernement impérial, jusqu'à la restauration de 1814. Exilé en 1816 par la loi contre les régicides, il ne rentra dans sa patrie qu'après la révolution de 1830. La Chambre des députés lui fit alors payer son traite ment arriéré de tout le temps qu'avait duré son exil, et elle lui accorda une pension de 3,600 francs dont il a joui jusqu'à sa mort. Ce fut le 6 avril 1846 qu'il termina ses jours, au château de Liverdy, près de Tournon (Seine-et-Marne), à l'âge de quatrevingt-quatorze ans. Nous ignorons si cette propriété lui appartenait.

M-D j. SEVILLA Romero d'Escalante (JEAN DE), peintre, naquit à Séville en 1627 et manifesta fort jeune encore ses dispositions pour la peinture. Il fut d'abord élève d'Alphonse Arguello, peintre médiocre de Grenade, puis de l'habile Pierre de Moya. Ce dernier lui donna du goût pour les ouvrages de Van Dyck, et Sévilla profita de l'étude de cet excellent modèle. Il eut le malheur de perdre son maître au moment où ses conseils lu

auraient été nécessaires; néanmoins il trouva dans la vie des cartons et des tableaux de Rubens une nouvelle direction qui ne fut pas moins utile à son talent. Il parvint presque à s'identifier avec ce grand maître sous le rapport de la couleur, et sa manière le plaça à la tête de tous les peintres que Grenade possédait à cette époque. Il fut chargé de nombreux travaux, publics ou particuliers. Parmi ses ouvrages, les plus dignes d'attention sont ceux qu'il exécuta pour les Carmes, les Augustins chaussés, pour le couvent de SaintJérôme de Grenade, et surtout la Cène, qu'il peignit dans le réfectoire des Jésuites. On voit aussi une grande partie de ses compositions dans plusieurs églises de Xérès de la Frontera, d'Alcala de Hénarès et dans quelques autres monastères. Sa manière est libre et hardie, sa couleur se rapproche de celle de Rubens. Doué d'une grande facilité d'exécution et d'une conception vive et prompte, c'était lui qu'on employait de préférence pour la décoration des autels et des rues, lors des processions de la Fête-Dieu et autres solennités; mais la sévérité ou plutôt la dureté de son caractère, secondée par la jalousie de sa femme, l'empêcha d'avoir chez lui une école qui eût propagé dans Grenade sa bonne manière de peindre qui s'éteignit avec lui. Il mourut dans cette ville le 23 août 1695. PS.

SÉVILLE (ARMAND), littérateur, mort en 1847, avait débuté par quel ques pièces de théâtre, composées en société avec plusieurs auteurs ; il publia aussi un roman, des chamsons et d'autres écrits H se fit maître de langues, et, en 1824, il était rédacteur en chef du journal› le Mentor. On a de lui: Le Quaterne, vaudeville en un acte, en

fort cher. La Légende des onze mille vierges avec plusieurs aultres saincts et sainctes, Paris, sans date, 28 feuillets: tel est le titre du livret en question. La légende dont il offre le naïf récit est une des plus célèbres du moyen âge. Elle se trouve dans la Légende dorée et dans les anciens hagiographes; elle est l'objet de plusieurs écrits imprimés dès les débuts de la typographie. Quant à son au

prose, Paris, 1801, in-8°. Il (avec M. Debarges). Le Café du Ventriloque, folie-vaudeville en un acte, en prose, 1804, in-8°. III (avec M. Debilly). J'essaie, monologue en prose, mêlé de vaudevilles, 1805, in-8°. IV (avec le même). Un quartd'heure dramatique, folie-vaudeville en prose, 1805, in-8°. V. Le Portefeuille galant, recueil varié et amusant, 1805, in-16. VI (avec MM. Léopold et Darrodes de Lille-thenticité, elle ne saurait plus troubone). Le dernier Bulletin, ou la Paix! impromptu en un acte et en prose, mêlé de vaudevilles, 1806, in-80. VII (avec M. Varez). Métusko, ou les Polonais, mélodrame en trois actes et en prose, 1808, in-8°. VIII. Précis de l'histoire de France, depuis l'établissement de la monarchie jusqu'au règne de Napoléon 1er, 1813, in-12. IX. Le Chansonnier joyeux, première année, 1813, in-18. X (avec M. Varez). Laissez-moi faire, ou la Soubrette officieuse, 1813, in-8°. XI. L'Habit de cour, ou le Moraliste de nouvelle étoffe, 1815, 3 vol. in 12. XII (avec MM. Benjamin Antié et Ponet). La Liquidation, vaudeville en uu acte et en prose, 1826, in-8°. XIII (avec MM. Ponet et Leroy de Bacre). La amille Gérard, ou les Prisonniers français, tableau militaire en un acte, 1826, in-8°. Armand Séville a donné une édition de la Grammaire française de Lhomond, revue et augmentée, Langres, 1812; Neufchâteau, 1813, 1824, in-12; nouvelle edition, à laquelle on a joint une idée de la grammaire générale, Paris, 1812, in-12.

Z.

SEVIN (PIERRE), moine de l'ordre des Augustins, est auteur d'un de ces opuscules que les amateurs d'impressions gothiques ont rarement l'occasion de rencontrer et qu'ils paient

ver aujourd'hui un seul défenseur. On attribue l'étrange erreur des légendaires à la manière fautive dont a été lue une inscription placée à Cologne et qui est devenue célèbre : VRS VLA. ET. XI. M.M. V. V. Au lieu de undecim martyres virgines, sens réel des six dernières lettres, on a conjecturé undecim millia virgines. M. Didron a inséré dans le journal l'Univers une notice sur la légende de sainte Ursule et de ses compagnes. Un auteur qui s'est amusé à traiter avec un sérieux bizarre de singulières questions, H. Kornmann, dans son livre de virginitate, discute (chap. 118): An omnes fuerint virgines in turba et societate S. Ursula.

B-N-T.

SEXTUS DE CHÉRONÉE, philosophe grec dont la vie est demeurée inconnue, vivait, suivant l'opinion commune, vers la fin du second siècle de notre ère; quelques savants l'ont cru un peu plus ancien. Quoi qu'il en soit, il nous est parvenu de lui cinq traités de morale écrits en dialecte dorien. Henri Estienne les publia pour la première fois à la suite de son édition de Diogène Laërce (1570, in-8°), en y joignant une version latine. Ils ont reparu dans les deux éditions des Opuscula mythologica, recueillis par Th. Gale (1670 et 1688). Fabricius les a compris dans le douzième volume

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