Mémoires ou souvenirs et anecdotes, Band 2

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chez les frères Reycend et C.e libraires du roi, sous les arcades de la Foire, 1829
 

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Seite 409 - ... ses correspondances avec le prince de Ligne , Voltaire et Diderot , ne pouvant me faire penser qu'elle dût être choquée de la liberté d'un conte galant , je lui en récitai un qui était à la vérité un peu libre et gai , mais cependant assez décent dans ses expressions pour s'être vu bien accueilli à Paris par le duc de Nivernais , par le prince de Beauvau , et par des dames dont la vertu égalait l'amabilité. A ma grande surprise, je vis soudain la riante...
Seite 183 - Le génie de Catherine était vaste, son esprit fin ; on voyait en elle un mélange étonnant des qualités qu'on trouve le plus rarement réunies. Trop sensible aux plaisirs, et cependant assidue au travail, elle était naturelle dans sa vie privée, dissimulée dans sa politique ; son ambition ne connaissait point de bornes , mais elle la dirigeait avec prudence. Constante non dans ses passions, mais dans ses amitiés, elle s'était fait en administration et en politique dos principes fixes; jamais...
Seite 457 - Son cerveau , tout rempli de raison et de politique , ne trouvait point d'images pour enrichir ses pensées ; son esprit semblait succomber à la fatigue de la recherche pénible de la mesure et de la rime. Aussi elle convint que ses essais en ce genre ne seraient pas plus heureux que celui du célèbre...
Seite 453 - Je me souviens que , lui ayant demandé une fois s'il était vrai qu'à l'armée il ne dormait presque jamais , domptant la nature, même sans nécessité, couchant toujours sur la paille, et ne quittant jamais ni ses bottes ni ses armes. « Oui , me dit-il , je hais « la paresse , et , dans la crainte de m'endormir, j'ai toujours
Seite 31 - L'adversité est sévère, méfiante et chagrine : le bonheur rend indulgent et confiant ; aussi , à cette époque de prospérité , on laissait parmi nous un libre cours à tous les écrits réformateurs, à tous les projets d'innovation , aux pensées les plus libérales , aux systèmes les plus hardis. Chacun croyait marchera la perfection, sans s'embarrasser des obstacles et sans les craindre.
Seite 184 - ... où elle se laissait aller à parler d'histoire et de politique : alors son caractère donnait de l'éclat à ses paroles; c'était une reine imposante et une particulière aimable. La majesté de son front et le port de sa tête, ainsi que la fierté de son regard et la dignité de son maintien, paraissaient grandir sa taille naturellement peu élevée. Elle avait le nez aquilin, la bouche gracieuse, des yeux bleus et des sourcils noirs, un regard très doux quand elle le voulait, et un sourire...
Seite 30 - ... qu'il en soit, l'argent venant de reparaître, les plaintes ayant cessé, les félicitations générales et la joie universelle ayant remplacé les sinistres présages et les cris de détresse, je trouvai à mon retour la cour et la société de Paris plus brillantes que jamais , la France fière de ses victoires, satisfaite de la paix, et le royaume avec un aspect si...
Seite 468 - Ce ministre me chargeait de communiquer à l'impéra/ trice la résolution prise par le roi de réunir autour de lui tous les notables de son royaume. Cette princesse me montra à ce sujet la plus vive satisfaction ; elle en parlait avec enthousiasme , et voyait déjà dans cette réunion le gage certain du rétablissement de nos finances et de l'affermissement de l'ordre public.
Seite 451 - ... dès ce moment je regarderai comme « personnelles, puisque je l'ai pris sous ma protection. » Une affaire particulière n'aurait point effrayé le général, mais la crainte du courroux de l'impératrice l'intimida ; il me fit la promesse que j'exigeais, et nous nous séparâmes. Longtemps après, le même général me donna d'inconvenantes preuves de son souvenir et de son ressentiment. Dans la première guerre des Français contre les Russes, guerre que termina glorieusement la paix de Tilsitt,...
Seite 8 - J'avais pris sur mon habitation de Saint-Domingue et amené avec moi en France un jeune nègre nommé Aza, âgé de treize à quatorze ans. Tout à coup je le vois sauter, danser, chanter et rire aux éclats. « Quelle est • donc, Aza, lui dis-je, la cause de ces folies? » Alors le négrillon , continuant ses gambades , me dit en me montrant avec sa main des paysans qui bêchaient nu champ : « Maître-moi , maître-moi , mirez là-bas ; li « blancs travai lier, li blancs travailler, travailler...

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