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Il n'y a plus de pêches en octobre que la persique et la pavie, qui mûrissent rarement. La pavie, surtout, ne mûrit guère que dans les pays les plus chauds, comme la Provence, où la grande ardeur du soleil, qui est contraire dans ce pays, aux pêches tendres, n'a que la force nécessaire pour attendrir la pavie, et lui donner la qualité qu'elle n'acquiert jamais ici.

On cueille les poires de messire-jean, de marquise, de cressane, de bergamote d'automne et de saint-germain, vers le dix octobre, les pommes de calville rouge et de calville blanc.

Dans les années hâtives, on achève la récolte des châtaignes et des amandes, et on met dans la cave celles qu'on destine aux pépinières.

Si on a empaillé des groseilles en juillet, on en a encore jusqu'aux gelées.

Si votre terrain n'est pas trop froid, ou l'année tardive, vous cueillerez tous les fruits d'hiver le 9 jusqu'au 15 octobre; mais dans les deux cas ci-dessus, vous attendrez jusqu'à la fin du

mois.

Il ne faut pas se presser trop de cueillir ces fruits; quoiqu'il en tombe quelques-uns, ils ne seront pas perdus en les serrant sèchement, s'ils ne sont pas meurtris, et en les faisant cuire au chaudron, dans l'eau réduite au sirop. Les fruits

cueillis trop tôt se rident, se fanent et se dessèchent; il n'y reste que la peau et le cœur pierreux, sans jamais mûrir.

On fera bien de laisser le bon-chrétien d'hiver, huit jours plus tard que les autres sur l'arbre pour le perfectionner, et la pomme d'api le plus long-temps que l'on pourra, afin qu'elle

prenne plus de couleur.

On continue de faire des trous pour planter des arbres.

On peut encore, dans cette saison, changer de terre les orangers qui en auront besoin; on rechausse avec du petit fumier de mouton, ceux qui sont languissans; on les serfouit et on les mouille tous pour la dernière fois, huit jours avant de les renfermer. On emporte ceux qu'on a élevés sur couche, et on finit par les entrer tous dans la serre, vers le 15 du mois.

On porte les nèfles au grenier, sur de la paille, pour les faire mûrir.

A l'égard des coings, il n'y a pas de risque d'attendre, pour les cueillir, jusqu'aux gelées qu'ils ne craignent pas, et jusqu'à ce qu'ils aient acquis une belle couleur d'or; on les essuie pour en ôter le duvet; et, après les avoir mis un peu au soleil, on les serre dans un lieu sec et séparément, à cause de leur odeur forte qui feroit

gâter les autres fruits. Malgré toutes ces pré→ cautions, ils pourrissent bientôt, si l'on n'a pas soin de bonne heure d'en faire des compotes, de la marmelade ou du ratafia.

On finit le travail de ce mois par porter des terres neuves, des gazons, des gravats ou démolitions de murs faits en terre, des boues de rues long-temps reposées à l'air, et autres engrais qu'on répand aux pieds de ces arbres, ainsi que les fumiers qu'on ne fait non plus que répandre sur les terres froides avant l'hiver.

Novembre.

la

On lève, dans les pépinières, aussitôt que feuille est tombée, les arbres qu'on a marqués en septembre; c'est la saison de les planter, particulièrement dans les terres légères (surtout dans les départemens méridionaux). Nos cultivateurs de Montreuil préfèrent, en général, la plantation du printemps; elle peut être plus favorable dans leur terrain; mais on conviendra, que d'attendre au printemps à planter dans les terres légères, si la saison est sèche, la plantation manque en plus grande partie; au lieu que si on plante avant l'hiver, les arbres ont poussé quelques racines, qui ont pris corps et se sont alliées avec la terre, de façon qu'ils craignent moins la sécheresse. Le pommier et le prunier,

surtout, exigent encore plus que d'autres, d'être plantés avant l'hiver.

On répand du fumier aux pieds des arbres, dans les terres froides qu'on ne laboure qu'au printemps; mais pour toutes les terres usées, ou trop sèches, les sables et les terres légères en gén néral, on les laboure profondément avec la fourche, dans le commencement de novembre; nous disons avec la fourche, car la bèche, qui tranche les racines des arbres, doit être bannie pour jamais du jardin fruitier.

Vous n'oublierez pas de planter en pépinière, dans cette saison, comme au printemps, toutes les boutures et rejetons enracinés de pruniers, merisiers, poiriers, pommiers, etc.; en un mot, tous les plants, les châtaignes, les amandes, les noyaux, etc. On a vu, en février, la raison de former les pépinières de ces noyaux au printemps, en les conservant pendant l'hiver dans du sable à la cave, pour les faire germer. On peut toujours, sauf à recommencer, semer quelques pepins, qui avanceront plus que ceux que l'on sème en février et mars, s'ils échappent aux rigueurs de l'hiver.

Quand on veut avoir du plant de mûrier, on a soin de marcotter des branches quand la feuille est tombée.

L'olivier se plante en novembre, dans les pays

chauds, et en février et mars, dans les pays tempérés.

On coupe les osiers vers le 11 novembre, quand la feuille est tombée, après les premières gelées. On ne coupera qu'en mars ceux qu'on réserve à faire du plant.

On tire les échalas de la vigne, pour les mettre par chevalet dans le jardin, pour passer l'hiver ou les serrer à l'abri, s'il y en a peu, et l'on cure les raies dans les vignes, c'est-à-dire, qu'on en relève la terre qu'on jette à droite et à gauche sur les planches avec la houe; ce qui fait des sentiers propres, et donne de l'écoulement aux

eaux.

On retire le petit fumier de mouton, qu'on avoit mis en octobre aux pieds des orangers languissans; parce que ce fumier, s'il y en restoit plus de six semaines, au lieu de les raviver, les brûleroit.

Quand les gelées deviennent trop fortes, ou les pluies trop fréquentes, et qu'on ne peut ni labourer, ni planter, on s'occupe à couper des perches, pour raccommoder des treillages, et à faire des paillassons; on coupe et on aiguise les échalas, on élite les osiers, on fait des caisses. On taille le câprier.

On peut, enfin, quand les feuilles sont tom

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