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alors laisser le sol du verger se couvrir de gazon, et s'en servir pour faire paître quelques bestiaux.

Parmi les diverses plantes, cependant, qui pourroient former ce pâturage, je conseillerois d'en proscrire le trèfle, le sainfoin et surtout la luzerne, dont les racines fortes et profondes, et l'action même de leur végétation, absorberoient trop les sucs propres aux arbres. Il est inutile de recommander d'en proscrire les ronces et les épines, et j'ajouterai les orties, patiences, bardanes, dont les racines sont très - funestes aux arbres.

Parmi les bestiaux, il en est aussi qu'il faut constamment proscrire, comme les chèvres et les bêtes à laine; elles ne nuisent pas seulement par leurs dents, quand elles peuvent atteindre les branches, mais encore par leurs émanations, quand elles sont réunies en troupeaux.

De la formation des jardins fruitiers.

Ils supposent nécessairement une plus grande profondeur à la couche de la terre végétale, que celle des légumiers, afin que le pivot des arbres plonge et s'enfonce sans contrainte, et surtout sans être forcé de s'étendre horizontalement.

Il est très-ordinaire de voir dans un jardin

que

les

fruitier, les arbres à fruits d'été, d'automne et d'hiver, mêlés indistinctement les uns avec les autres; on ne sépare pas plus les arbres dont la végétation a une force, par exemple, comme douze, de ceux dont le degré de végétation n'excède pas six. Il résulte de ces bigarrures, qu'une allée, qu'une partie d'un espalier, sont dégarnies de fruits et de feuilles, tandis arbres de certaines places en sont chargés. Il vaut beaucoup mieux désigner un emplacement pour chaque espèce en particulier; par exemple, tous les bons chrétiens d'été ensemble, etc. Il en est ainsi ponr les arbres inégaux en végétation. N'est-il pas plus agréable de voir dans une allée des arbres taillés, soit en éventail, soit en buisson, et tous de la même force et de la même hauteur, plutôt que d'en voir un plus haut, l'autre plus bas? Le jardinier aura beau tailler long et court, par exemple, une Arménie panachée, ses branches ne s'élèveront, ne s'éten dront, et ne se feuilleront jamais autant que celles d'un Dagobert, etc.; le premier aura perdu ses feuilles à la première matinée fraiche, tandis que l'autre ne se dépouillera qu'aux gelées. Que d'exemples pareils il seroit facile de rapporter!

J'insiste sur la séparation des espèces, afin le jardinier ne fasse point de méprise à la

que

taille. L'homme instruit connoît la qualité de l'arbre, à la seule inspection du bois; mais pour parvenir à ce point de certitude, il faut une longue pratique, et surtout avoir l'art de bien observer. Un autre avantage qui résulte de cette séparation, consiste dans la facile cueillette des fruits; elle évite le transport çà et là des échelles, des paniers, etc.

La position la plus utile pour un jardin fruitier, est celle d'un coteau à pente douce, et à l'abri des vents orageux. Dans les départemens da midi, il est indispensable que l'on puisse conduire l'eau au pied des arbres, au moins deux ou trois fois dans l'été, et après que l'eau a pénétré la terre, la travailler; sans cette précaution, le fruit flétrira sur l'arbre, ou bien, s'il y reste attaché, sa trop précoce maturité ne permettra pas qu'il prenne sa grosseur ordinaire, ni son goût parfumé.

DES TRAVAUX DU JARDIN FRUITIER.

Janvier.

On continue, pendant les mauvais temps, tous les ouvrages du mois précédent qui se font à couvert; on donne encore la chasse aux limaçons retirés dans les trous des murs, au pied des espaliers.

On continue la taille des arbres, des pommiers,

poiriers et pruniers, quand il vient quelques beaux jours; on attend, en février, à tailler les pêchers, les abricotiers; on a soin de réserver, en taillant, les branches dont on veut tirer des greffes, qu'on ne coupera aussi qu'en février.

Février.

On taille les pommiers, poiriers et pruniers, qu'on avoit épargnés jusqu'à présent, pour en tirer des greffes, qu'on prend sur de bons arbres vigoureux, et l'on choisit de jeunes branches de l'année.

Si l'on a quelques arbres languissans, dont la pousse s'arrête, on ne manque pas de les ravaler sur jeune bois, pour les rajeunir, et d'ébatter tous ceux que l'on veut greffer en fente en avril, afin de conserver la sève.

On achève, à couvert, pendant les mauvais temps, les ouvrages qu'on n'a pu finir en janvier.

On prépare les paillassons de paille ou de roseaux, afin d'abriter les arbres, les couches, etc.

C'est la vraie saison, à la mi-février, de tailler les abricotiers et les pêchers, sans attendre, suivant la routine ordinaire, qu'ils soient en fleurs; car alors on ne sait où poser ses mains, sans en abattre, et quelquefois les meilleurs. Il suffit pour tailler, que les boutons à fruits marquent,

en s'arrondissant comme des pois; on palisse à mesure qu'on taille.

Communément on peut tailler la vigne, sans risque, depuis la mi-février, et le commencement de mars.

Quand la terre est saine, le temps au beau, et qu'on a beaucoup de plantations à faire, on commence à planter les arbres qu'on n'a pu planter en automne, dans les terrains trop humides.

On visite les amandes, les châtaignes qu'on a mises en automne dans du sable à la cave, et l'on voit si elles sont germées et bonnes à planter; et si elles ne sont pas germées, à cause de la trop grande sécheresse du sable, on le change, et on en remet de plus frais.

On plante et on sème les pépinières comme en novembre; celles-ci ont l'avantage d'échapper aux rigueurs de l'hiver et à la dent des mulots; mais les plants poussent un peu plus tard.

Vous semez les pepins de citron, depuis la mi-février jusqu'à la mi-mars, pour faire des sujets propres à recevoir les greffes des orangers. Les pepins des oranges de Malte, selon quelques habiles orangistes, valent encore mieux.

On ne doit pas tarder de planter les rejetons enracinés des noisetiers, ainsi que les boutures des groseilliers, des osiers, qu'on coupe d'un pied

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