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fleurs pourpres s'ouvre à dix heures du soir pour se refermer à deux heures après midi.

La chaleur accélère, et le froid retarde l'époque de la fleuraison sous ce point de vue, Adanson avoit eu l'idée de supputer le nombre de degrés de chaleur que chaque plante exige pour atteindre sa fleuraison, comme il l'avoit fait pour la feuillaison. Mais ces thermomètres et ces horloges dépendans des influences de la lumière, de l'air, etc., ne peuvent jamais être exacts.

Lorsqu'on veut retarder la fleuraison d'une plante, il suffit de lui enlever ses feuilles au printemps. On emploie ce moyen principalement pour le rosier, et alors il produit des roses pendant presque tout l'été et l'automne.

On a trouvé le moyen de faire des arbustes. de plusieurs petites plantes, par exemple, de l'héliotrope; on peut faire la même chose du réséda, en le dépouillant de ses petites branches et de ses feuilles jusqu'à une certaine hauteur de sa plus grosse tige. On fait aussi des rosiers des arbres très-élevés; on a vu aux environs de Berlin des arbres de roses mousseuses aussi élevés que des pommiers. Les peintres de fleurs ont beaucoup de peine à bien grouper les fleurs pour les peindre d'après nature. On les arrange assez bien dans un vase, mais les fleurs tombantes sur le vase, et celles surtout qu'on veut

peindre hors du vase et tombées sur la table n'étant plus dans l'eau, se fanent si promptement, qu'il est impossible, dans leur fraîcheur, de les laisser dans l'attitude convenable. Il est un moyen très-simple de les grouper comme on veut, en leur conservant tout leur éclat. C'est de planter les queues dans de petits concombres, qui les entretiennent au moins aussi fraîches que l'eau. Ce petit secret est utile aussi pour transporter des fleurs d'un lieu à un autre.

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peut servir aussi dans des fêtes; on formeroit ainsi des guirlandes de fleurs naturelles qui conserveroient beaucoup plus d'un jour toute leur beauté: il suffiroit d'enfiler des concombres dans un gros fil, et ensuite de piquer dans ces concombres des roses et d'autres fleurs à queues un peu fermes; et en composant la guirlande, de bien cacher les petits concombres avec les feuilles et les fleurs (1). Voyez au chapitre du

(1) Si l'on veut rendre d'un beau vert, sans la flétrir, une rose qu'on vient de cueillir, on la couvrira entièrement de tabac bien naturel, qui ne soit pas trop sec; au bout de deux ou trois heures, on la secouera doucement, elle sera fraîche et verte.

Voici un moyen sûr de faire revivre une fleur fanée du jour Coupez le bout de la queue, et ensuite brùlez ectțe queue coupée à la bougie, jusqu'à ce qu'elle s'en

amme; alors mettez la fleur dans l'eau, au bout de

Cabinet d'Histoire naturelle, la manière de dessécher les fleurs.

Multiplication des fleurs.

On multiplie les fleurs par différens moyens : 1o. par les rejetons ou surgeons qui sortent du pied d'une plante, mais avec des racines; ils reprennent aisément, et ce sont autant de nouvelles plantes; 2°. par les provins, qui sont les branches qu'on couche en terre, sans les séparer de leur mère-branche; 3°. par marcottes, qui sont de jeunes branches, belles et fortes, qu'on fait tenir sur la plante qu'on veut marcotter, en y faisant une incision par le milieu près du nœud; on tient l'incision ouverte par quelque brin de paille, puis on la couvre de quelque peu de terre, et on l'y arrête, de peur qu'elle ne se relève dès que la marcotte a pris racine, on la coupe pour la séparer de la mère-plante; 4°. par les boutures, qui sont des branches à boutons qu'on prend sur quelque plante d'un arbuste, et qu'on fiche en terre sans autre apprêt : on doit chercher les plus vives, les tailler par le bout en pied de biche, les laisser tremper quelques jours

quelques heures, elle aura repris toute sa beauté. Ceci ne peut se faire qu'une fois pour les roses, mais peut se faire avec succès deux et trois fois pour le réséda, les jonquilles, les narcisses, etc.

dans l'eau, et les planter toutes fraîches; c'est un moyen pour qu'elles produisent promptement des racines; 5°. par les tales: c'est une manière de multiplier propre seulement aux fleurs, et qui se pratique en éclatant leurs plantes ou racines; 6o. par les caïeux et œilletons qui sont certains bourgeons, que quelques plantes poussent de leurs pieds pour se régénérer.

L'intérêt et la curiosité ont fait trouver le moyen de panacher et de chamarrer de diverses couleurs les fleurs vivantes des jardins, comme de faire des roses vertes, jaunes, bleues (1), et de donner, en très-peu de temps, deux ou trois couleurs différentes à un œillet, outre son teint naturel. On pulvérise, par exemple, pour cela, de la terre grasse desséchée au soleil; on l'arrose ensuite l'espace de vingt jours d'une eau rouge, jaune, ou d'une autre teinture, après y avoir semé la graine de la fleur d'une couleur contraire à cet arrosement artificiel. On lit dans l'ancienne Encyclopédie, que quelques personnes ont semé et greffé des œillets dans le cœur d'une

(1) On prétend qu'on fait des roses vertes en greffant des roses sur le houx; et des roses noires, en greffant sur le cassis. En Allemagne, au moyen de la greffe, on fait venir des roses sur un pommier; et sur le même rosier, des roses de toutes espèces et de toutes couleurs.

ancienne racine de chicorée sauvage, qu'elles l'ont reliée étroitement, l'ont environnée d'un fumier bien pourri, et que par les grands soins du fleuriste, on a vu sortir un oeillet bleu, aussi beau qu'il étoit rare. D'autres ont enfermé dans une petite canne trois ou quatre graines de fleurs. différentes, et l'ont recouverte de bon fumier: ces semences de diverses tiges, ne faisant qu'une seule racine, ont ensuite produit des branches admirables par la diversité des fleurs. Enfin, quelques fleuristes ont appliqué sur une tige divers écussons d'oeillets différens, qui ont poussé des fleurs de leur couleur naturelle, et qui ont charmé par la variété de leurs couleurs. Les fleurs en théâtre ou en parterre varient aussi par leur voisinage : si les poussières qui tombent des étamines, sont portées par l'air sur le pistil d'une autre fleur voisine de même espèce, mais de différentes couleurs, les graines qui en proviendront produiront une nouveauté dans le coloris de la fleur future.

Les plantes qu'on dessèche sans les aplatir, sans les comprimer, et dans leur situation naturelle, sont communément celles dont les fleurs servent d'ornement, ou sur la tête des dames, ou sur les tables dans les desserts, ou dans les églises; aussi, avant que de les sécher, l'art change souvent en des couleurs plus belles ou

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