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miraculeux de l'usage de cette eau, que si je pouvois la mettre à la mode, je croirois faire une bonne action, et rendre surtout un véritable service aux gens de lettres et aux peintres en miniature, qui presque tous ont la vue affoiblie.

Des dents et de leur conservation.

Il ne faut jamais dans la jeunesse faire nettoyer avec le fer, ou faire limer ses dents seulement pour les égaliser, avant l'âge de dix-huit ou dix-neuf ans. On ne doit avant cet âge employer le fer que pour limer une dent qui commenceroit à se gâter. Et si l'on est attaché à la conservation de ses dents, on doit même ne les jamais faire limer pour les égaliser, c'est-à-dire, pour les rendre un peu plus belles. Tous les acides, l'oseille, le citron, blanchissent les dents, mais attaquent l'émail, ainsi que les poudres. Il faut ne se servir que d'opiat deux ou trois fois la semaine, et fait par un bon dentiste. Il est quelquefois nécessaire de se faire saigner les gencives quand elles sont gonflées, et qu'il n'y a point d'inflammation. Un peu d'eau-de-vie camphrée avec de l'eau est pour les dents ce qu'il y a de mieux. Il faut tous les matins et après les repas se laver les dents, et les nettoyer avec un curedent, non de métal, mais de plume. Mâcher de

la sauge tous les jours, est un grand moyen de conservation; et même dans les maux de dents, mâcher de la sauge verte, et la tenir long-temps dans sa bouche, appaise la douleur. Pour raffermir les gencives, il faut mâcher du cochléaria. On doit avoir l'attention de ne jamais faire éprouver aux dents une sensation brûlante ou glacée; il faut ne les laver qu'avec de l'eau fraîche, qui ne soit ni tiède ni à la glace. Du bon état des gencives dépend la bonté des dents. Voici un moyen sûr pour rendre les gencives parfaitement saines et belles: Prenez du sucre royal le plus beau possible, réduisez-le en poudre, passez cette poudre dans un tamis bien fin, ensuite nettoyez-vous les dents, et surtout frottez-vous bien les gencives avec cette poudre, et vos gencives deviendront d'une beauté parfaite au bout de douze ou quinze jours. On peut avoir foi à ce remède, j'en ai vu les plus étonnans succès. Il a été souvent employé sur mer pour guérir les gencives scorbutiques, qui, comme on sait, dans ce cas, ne viennent point d'un sang corrompu. Mais je le répète, il faut que la poudre de sucre soit tamisée de manière à la rendre aussi -fine qu'il est possible. On doit avoir soin de faire voir souvent ses dents à un excellent dentiste, afin qu'il ôte sans délai un point de carie s'il y en avoit; car, sans cela, ce point creuseroit et

formeroit un trou qui gâteroit la dent. Souvent, faute de cette précaution, on perd ses dents promptement. Ces points de carie se forment entre les dents, ne se voient point, ne causent point de douleur; il faut sonder les dents pour les découvrir; cependant on peut soi-même en être averti en se nettoyant les dents : si, en passant un cure-dent entre deux dents, le cure-dent accroche, il y a de la carie, si ce n'est pas quelque corps étranger; alors il faut consulter un dentiste, et si la dent est attaquée, il faut que la lime y passe.

Quand on s'est fait limer ainsi une dent trèsattaquée, c'est-à-dire, dont le trou étoit profond, on peut la conserver un temps infini en prenant les précautions suivantes : Il faut tous les jours, entre cette dent et la dent voisine où se trouve un vide produit par ce qu'on a limé, introduire et laisser un petit morceau de coton bien imbibé d'eau-de-vie camphrée sans eau : on renouvellera ce coton plusieurs fois

par jour, et l'on conservera toujours cette dent, que l'on perdroit promptement sans cette précaution.

CHAPITRE XX.

Des coups de soleil.

Pour les éviter, il faut avoir la tête couverte d'un chapeau blanc, et dont la forme soit très-élevée, c'est-à-dire, laisser un grand vide entre le chapeau et la tête. Les femmes, en outre, auront un parasol blanc (1). On traite les coups de soleil par les saignées et les rafraîchissemens de toute espèce, en boissons, lavemens, applications, bains, etc. Il faut boire beaucoup de lait d'amandes, de limonade, de petit-lait; il faut appliquer sur les tempes, le front, et même sur toute la tête, des linges trempés dans de l'eau fraîche et un peu de vinaigre rosat, ou dans du jus de pourpier, de laitue, d'artichaut sauvage, de verveine; si l'on fait usage du bain froid, on ne doit jamais l'employer qu'après les saignées (2).

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(1) Le noir réfléchit si vivement l'ardeur du soleil qu'il est étonnant qu'on n'ait pas imaginé de peindre en noir les murs de certains espaliers; ces murs deviendroient brûlans, et hâteroient beaucoup la maturité des fruits qui ont besoin d'un soleil ardent.

(2) Les rhumatismes violens se traitent aussi comme les maladies inflammatoires, par la saignée et les rafraî

Les noyés.

Ce n'est pas, disent les médecins, la quantité d'eau que les noyés ont avalée qui les fait périr, puisqu'à peine leur en trouve-t-on une pinte dans l'estomac, mais c'est la pesanteur de l'eau, supérieure à celle de l'air. C'est à tort qu'on roule les noyés dans un tonneau, qu'on les suspend avec des cordes, qu'on leur tient la tête basse et renversée, etc. Quand le noyé est retiré de l'eau, on l'enveloppe dans des couvertures, on le porte dans un lit très-chaud, bien bassiné; on l'y retourne, on l'agite de mille manières, on lui fait des frictions spiritueuses avec une flanelle bien imbibée d'esprit-de-vin camphré. Il faut que deux personnes à la fois fassent ces frictions, l'une d'un côté du corps, et l'autre du

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chissans. Le bain alors ne doit aussi jamais précéder les saignées ou quelqu'autre évacuation, sans quoi il augmenteroit le mal. Il ne faut pas, dans ce cas, donner de narcotiques, ni faire suer dans les commencemens les sueurs alors sont pernicieuses, mais à la fin elles guérissent. Quand la personne n'est pas forte et sanguine, on ne la saigne point, on se contente de purger. Un moyen d'appaiser entièrement les douleurs de rhumatisme, est de se faire repasser, à travers une flanelle, la partie souffrante, avec un fer aussi chaud qu'on le peut supporter, long-temps et à plusieurs reprises, dans l'espace de quelques heures.

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