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siècle. Akakia, nom pris du grec, qui signifie sans malice, fut professeur de médecine à Paris; il mourut en 1605. Les médecins les plus célèbres, morts depuis lui, furent Chirac, Senac, Dumoulin, Boërrhave, Tronchin, Tissot, Bordeu, etc.

CHAPITRE XVIII.

Règles générales pour conserver ou rétablir

sa santé.

De la raison dans ses affections, de la modération dans tous ses sentimens, du courage dans le malheur, une vie sobre et réglée.

Les centenaires ont presque tous été sages et vertueux. Le grand âge est d'autant plus digne de nos respects, qu'il est en général le gage et la preuve d'une vie innocente et pure.

Il faut bien connoître sa propre constitution, quels sont les alimens sains ou malsains par euxmêmes, et en outre, quels sont ceux qui nous sont bons ou contraires, et conformer son régime à cette connoissance.

Choisir, pour fixer sa demeure, un lieu dans un air pur, c'est-à-dire, sec, tempéré, à l'abri des vapeurs nuisibles, loin du voisinage des cimetières, des voiries, de certaines manufactures, etc.; coucher dans une chambre grande, aérée, dans laquelle il n'y ait aucune humidité.

Se bien couvrir l'avant-bras, la poitrine et l'estomac en hiver, même au commencement du printemps et à la fin de l'automne.

L'exercice est excellent, mais il faut qu'il soit

réglé, qu'il n'aille point jusqu'à la fatigue, et qu'il ne soit jamais placé après les repas, c'està-dire durant le travail de la digestion.

Les veilles sont mauvaises; la santé n'est parfaite qu'avec un sommeil régulier et réglé. On ne peut en prescrire la durée; chacun doit dormir le nombre d'heures nécessaire à sa constitution. Il ne faut jamais se coucher que trois heures après son souper, quand on fait du souper un véritable repas, chose qui ne doit jamais être pour les personnes qui ont passé trente-cinq ans. Lorsqu'on est forcé de veiller, il faut boire, durant la nuit, quelque boisson pectorale et rafraîchissante, un demi-verre d'heure en heure. On doit, en été, manger très-peu de viande. Une des choses qui contribue le plus à entretenir une bonne santé, sont les frictions sèches, avec une flanelle d'Angleterre, soir et matin; et même ces frictions sont le meilleur des remèdes contre les insomnies. Il ne faut jamais se coucher avec les pieds froids; et lorsqu'au lit ils se refroidissent, on ne peut les réchauffer qu'en mettant des chaussons de poil de lapin ou de vigogne. Fumer ou mâcher du tabac sont de mauvaises habitudes, surtout immédiatement après le repas. D'ailleurs, l'habitude si peu noble de fumer finit très-promptement par noircir et gâter les dents. Un soin très - essentiel pour la santé, est d'en

tretenir les secrétions naturelles bien réglées. Une longue constipation produit presque toujours une grande maladie. Il faut surtout soigner sa santé quand on voyage; car il est affreux de tomber malade dans une mauvaise auberge. Voici, dans ce cas, les soins que prescrit la pru

dence :

1o. D'emporter avec soi un nécessaire, non rempli de brillantes bagatelles, mais de choses utiles. On doit y trouver de quoi panser une plaie, en cas d'accident; des vulnéraires suisses, des fleurs de tilleul, de la fleur d'orange, quelques sirops, un peu de bon vin, etc. On doit en outre avoir toujours des citrons dans sa voiture.

2o. Un régime rafraîchissant ; cependant quelques fortifians, si la température est humide. Il faut alors quelques toniques à l'estomac; un peu de vin pur, ou mieux encore de la menthe poivrée avant le repas. On ne doit jamais se permettre de manger des choses malsaines; de vieux œufs, de mauvais jambon, des viandes salées. On trouvera partout du lait ou des pommes de terre et du pain; il faut souvent savoir s'en contenter. On ne négligera point, dans les auberges, de visiter la cuisine, et d'examiner les casseroles. J'en ai souvent trouvé qui étoient remplies de vert de gris. En tout, on fera beaucoup mieux de s'interdire les ragoûts, et de ne

manger que du rôti, des grillades et des légumes à l'huile et au vinaigre.

3o. Faire aérer la chambre où l'on doit coucher, en ouvrir toutes les fenêtres; avoir, outre des draps et des couvertures à soi, une peau de renne, que l'on étend sur le matelas du lit; parfumer la chambre avec du vinaigre; ne point coucher sans les rideaux du lit, tirer même le lit tout à fait de dessous l'impériale.

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Il est de la plus grande imprudence, lorsqu'on voyage, d'avoir une voiture avec des glaces; il faut n'avoir que des verres les plus minces possibles. En Italie, pour pouvoir supporter en voiture l'ardeur du soleil, on fait mettre sur l'impériale une grosse couverture de laine, pliée en double ou davantage, et bien imprégnée d'eau fraîche. A chaque poste, on fait de nouveau jeter de l'eau sur cette cou

verture.

Sur mer, il faut se munir d'une grande quantité de citrons, d'oranges et de pruneaux. Pour soulager, et même pour guérir le mal de mer, il faut prendre dix-huit ou vingt gouttes d'éther sur un morceau de sucre ; ensuite se concher, fermer les yeux, ne point parler et se tenir tranquille.

J'ai encore, mes enfans, relativement à la santé, un très-bon conseil à vous donner : c'est, quand

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