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Lorsque, sans dévoiement, l'enfant mange moins et ne paroît pas être dans son état naturel, il faut le mettre au régime, et lui faire prendre pendant six ou sept jours, le matin à jeun, deux tasses d'infusion de chicorée sauvage; on mettra entre ces deux boissons l'intervalle d'un bon quart d'heure, et l'on versera dans chaque tasse plusieurs gouttes de jus de citron. Cette boisson est d'un excellent usage pour les enfans et pour les adultes; elle peut épargner beaucoup de purgations, qui, sans ce lavage, seroient souvent nécessaires. On peut l'employer. aussi comme préparation à une médecine jugée indispensable.

En été, on donnera tous les jours aux enfans de bons fruits fondans, et surtout bien mûrs, à déjeûner seulement, et très rarement des fruits erus à leurs autres repas. On ne leur donnera point de bigarreaux, mais des cerises et du raisin parfaitement mûrs, presqu'à discrétion le matin ; les autres fruits fondans avec mesure. Dans le temps des fruits, on retranchera, non le bon bouillon, mais presqu'entièrement la viande; durant le temps des fruits acides, les cerises et les groseilles: on évitera de leur donner du laitage; et dans tous les temps, on aura l'attention. de soustraire, autant qu'il est possible, la graisse de leurs alimens; que leur bouillon soit parfai

tement dégraissé ; qu'on ne leur serve point de viande chargée de graisse ; qu'ils ne mangent jamais de moelle, etc. ; mais qu'on les accoutume à se contenter, en général, des mets les plus simples, des pommes de terre cuites à l'eau, sans autre assaisonnement que du sel, ainsi que les asperges et les artichauts.

On leur donnera, à l'huile et au vinaigre, des fèves, des lentilles, des haricots verts, des choux cuits dans du bouillon: tous ces alimens, un peu lourds, formeront leur principale nourriture; mais on ne les leur donnera qu'à dîner seulement.

On doit préserver les enfans de toute humidité, surtout aux pieds; leur couvrir un peu la tête pendant la nuit durant l'hiver, la laisser nue l'été; autant qu'il est possible, éviter de les faire suer avec excès; éviter avec soin les transpirations arrêtées. Pendant l'hiver, quand ils sortent (et ils doivent sortir tous les jours, quand il n'y a ni pluie ni brouillard épais), leur bien couvrir les bras, la poitrine et l'estomac.

Une chose essentielle, est de bien aérer leurs chambres dans toutes les saisons; que les fenêtres en soient ouvertes, pour peu que le temps le permette. Les enfans doivent aussi dormir tant qu'ils veulent, et se coucher de très-bonne heure,

afin de se lever de grand matin, surtout en été; car rien ne leur est plus salutaire que de respirer l'air du matin.

Les enfans demandent des soins particuliers à l'approche et au commencement du printemps et de l'automne: c'est alors que les rougeoles, les fièvres rouges et d'autres maladies de la peau sont communément épidémiques; et comme elles sont presque toujours inflammatoires, il faut rafraîchir les enfans. S'il y a épidémie, changer d'air, quand on le peut; sinon ne jamais conduire les enfans dans des lieux d'assemblées ni même dans les églises; redoubler de propreté, leur laver les mains et le visage plusieurs fois par jour, et leur mettre aussi les pieds dans l'eau le matin à jeun, mais seulement dix ou douze minutes.

Enfin dans les temps d'épidémie surtout, il faut bien s'assurer que les enfans n'aient point de vers, parce que les vers, joints à une maladie, peuvent causer des accidens mortels. Ainsi, on leur fera prendre de la mousse de Corse; remède pour les vers un peu passé de mode, mais qui est excellent (1).

(1) Un autre remède passé de mode, est la poudre de Carignan, pour les convulsions des petits enfans; j'en ai vu de véritables miracles. On en trouve encore

Enfin, il faut avec soin entretenir la gaîté chez les enfans; le rire bien franc et bien naturel vaut mieux pour eux que tous les médicamens du monde.

A l'égard des soins relatifs aux dents des enfans, j'en parlerai à l'article général Conservation des dents.

Je terminerai ce chapitre par un conseil bien gothique, mais dont une longue expérience m'a prouvé la bonté : c'est de faire porter aux enfans des deux sexes, jusqu'à l'âge de neuf ou dix ans, des corps baleinés, longs de taille, très-larges de la poitrine, et fort légèrement baleinés pardevant, contenant le ventre, sans le gêner; baleinés plus fortement par-derrière vers le haut des épaules, afin de rétrécir doucement ce qu'on appelle par-derrière la carrure, et par conséquent d'ouvrir la poitrine. Les corps baleinés comme on les portoit jadis, étoient à la fois, défectueux et malsains; ils serroient ridiculement le bas de la taille, comprimoient doulou→ reusement le ventre, etc.; cependant ils avoient l'avantage, en rétrécissant les épaules, de donner beaucoup plus de largeur à la poitrine, et de mettre les poumons plus à l'aise. J'ai eu entre les

chez tous les pharmaciens, avec un imprimé qui indique la manière dont on doit s'en servir.

mains un enfant, fils et petit-fils de parens poitrinaires, et qui, à cinq ans, annonçoit déjà, par la conformation étroite de sa poitrine, le germe de cette maladie je lui fis porter sous ses gilets des corps baleinés, tels que je viens de les proposer; je lui en donnois de neufs tous les trois mois, en rétrécissant imperceptiblement l'entre-deux des épaules; je parvins ainsi à donner à sa poitrine une extrême largeur, et il n'a jamais eu la moindre atteinte du mal, dont il avoit certainement apporté le germe en naissant; ce qui m'a prouvé que ce mal est beaucoup plus dans la conformation que dans la disposition des humeurs. On peut attacher aux corps baleinés des aiguillettes et des jarretières, qui dispenseroient les garçons de se servir de bretelles, et de jarretières en ligatures attachées au-dessus du genou, deux choses très pernicieuses; l'enfant habillé ainsi, avec un gilet et un pantalon à la mode, n'aura pas l'air d'avoir un corps, et aura beaucoup meilleure grâce que les enfans vêtus comme on les habille ordinairement, car ils ont tous le dos rond, et la poitrine étroite et renfoncée. Les corps baleinés rendent les chutes des enfans beaucoup moins dangereuses; ils contribuent aussi à leur former des cstomacs plus vigoureux, parce qu'avec cette cuirasse, quelque légère qu'elle soit, ils ne peuvent,

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