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CHAPITRE XIV.

EXPLICATION DE QUELQUES DROGUES DE LA PHARMACIE.

LA

Manne.

▲ manne est le plus doux de tous les purgatifs, et le seul à employer continuellement et avec sécurité, dans tous les cas possibles. On la prend à la dose de deux ou trois onces, fondue dans un bouillon, ou dans de l'eau de chicorée. Elle entre dans toutes les médecines, comme un correctif des purgatifs résineux, qui en font la composition.

Tamarins.

Les tamarins sont anti-bilieux, anti-putrides et rafraîchissans; la dose, depuis une once jusqu'à deux, bouillie dans cinq demi-setiers réduits. à une pinte; leur usage est de les mettre dans la tisane, ou de les unir aux purgatifs.

Rhubarbe.

Elle s'emploie avec succès dans le cours de ventre, elle fortifie l'estomac, elle excite l'appétit, elle tue les vers, elle purge doucement la bile; si on veut qu'elle soit purgative, on la

prend à la dose de vingt-quatre grains, dans une cuillerée de potage, lorsque l'on se met à table pour diner, et on mange la soupe par-dessus. On peut également la prendre le matin en bol dans du pain à chanter, ou délayée dans un verre d'eau.

Si la dose de vingt-quatre grains n'est pas suffisante pour purger, on l'augmentera d'une demi-dose, ce que l'on répétera trois ou quatre jours de suite; le lendemain on se purgera avec deux onces de manne et un gros de rhubarbe. Si l'on veut que la rhubarbe n'agisse que comme stomachique, la dose de douze grains suffit quelquefois; mais alors on la continuera plus longtemps. On la donne aussi en infusion, soit pour remplir les mêmes vues, soit pour purger, en la joignant à la manne; la dose est dans ce cas de demi-gros jusqu'à un gros.

Quinquina en poudre.

Le quinquina est un spécifique pour la fièvre intermittente; on le prend comme stomachique, à petite dose, tel que six à douze grains avant la soupe.

Avant que d'en faire usage dans les fièvres, il est souvent nécessaire d'avoir été saigné, et même d'avoir pris l'émétique, ou purgé, selon le tempérament du malade.

Il se prend comme fébrifuge en poudre, à la dose de douze à vingt-quatre grains, et même un gros, de trois en trois heures, hors de l'accès, dans une cuillerée d'eau et de vin; ou en opiat, avec du miel ou du sirop, ou en infusion, soit dans de l'eau ou dans du vin: pour cet effet, on met une once de quinquina concassé grossièrement dans une pinte d'eau; après avoir fait bouillir le mélange quelques minutes, on le laisse infuser près du feu pendant deux heures, avec des plantes amères et apéritives, telles que la chicorée sauvage et la bourache, puis on passe la liqueur pour en avoir une bouteille, dont le malade prend un verre de trois en trois heures.

On fait aussi infuser le quinquina dans du vin à froid, pendant vingt-quatre ou quarantehuit heures, on le passe en l'exprimant, et on le conserve dans une bouteille bien bouchée, pour en donner au malade deux cuillerées, de trois en trois heures, comme un stomachique, une ou deux cuillerées avant le repas.

On met deux onces de quinquina concassé par pinte de vin; à cette même dose, ou même en la doublant, il devient un spécifique des plus. puissans pour arrêter les progrès de la gangrène. La pinte de Paris est de trente-deux onces. Quand on a de bon quinquina en poudre,

il ne faut pas le laisser dans du papier, il s'éventeroit promptement; il faut l'enfermer dans une bouteille bien bouchée, sur le bouchon de laquelle on mettra un capuchon de parchemin, soigneusement ficelé. On doit prendre les mêmes précautions pour la magnésie.

Séné et follicules:

Elles sont purgatives, et entrent en concurrence avec la manne dans les médecines, à la dose de deux gros jusqu'à demi-once, pour les grandes personnes, et d'un jusqu'à deux gros, pour les enfans.

Emplâtre vésicatoire et mouches cantharides.

On emploie les vésicatoires avec succès toutes les fois qu'il faut détourner promptement une humeur dangereuse; pour les appliquer, on étend l'emplâtre sur de la peau, de la grandeur de la main, et pour leur donner plus d'activité, on les saupoudre avec les cantharides.

Si cependant le sujet est fort délicat, ou qu'il ait quelque maladie inflammatoire, ou ardeur d'urine, on se contente de mettre l'emplâtre sans être saupoudré.

Il faut observer que pendant les douze à vingtquatre heures que dure l'application des vési

catoires, il faut que le malade boive abondamment des boissons délayantes et rafraîchissantes; et si malgré cela, il survient quelque chaleur ou ardeur d'urine, on ajoute à sa boisson douze ou vingt-quatre grains de nitre par pinte, et on en boit de quart d'heure en quart d'heure.

Qnand le vésicatoire a fait sa cloche, on l'ôte, on ouvre la poche, et on enlève la peau avec des ciseaux; on y applique au premier pansement du beurre frais étendu sur de la poirée, et on panse ensuite de douze en douze heures avec un digestif, composé de parties égales d'onguent de la mer et de basilicon, auxquels on ajoute depuis vingt-quatre grains jusqu'à un gros de cantharides en poudre par once d'onguent, dans le cas où la suppuration n'est pas assez abondante.

On se sert aussi pour entretenir les vésicatoires d'une pommade qu'on trouve toute faite chez les apothicaires, sous le nom de pommade épispastique. Dans toutes ces pommades il entre des mouches cantharides, et ces emplâtres causent toujours une irritation dangereuse à la longue. Voilà pourquoi, lorsqu'on est obligé de recourir souvent aux vésicatoires, il vaudroit mieux prendre le parti de se faire mettre un cautère, que l'on entretient sans emplâtre. Les mouches cantharides ont une propriété si corrosive, qu'il est très-dangereux de s'endormir sous les arbres,

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