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rendre compte d'une conversation instructive ou d'un évènement intéressant pour la famille.

On appelle lessive l'opération par laquelle on blanchit le linge de ménage, et buanderie le lieu dans lequel s'exécutent les principales opérations de la lessive.

Dans les campagnes, chaque ménage fait sa lessive.

Dans les villes, cette opération forme un métier ou une profession qu'exercent des gens de la campagne placés sur un cours d'eau.

Le but qu'on se propose dans la lessive ou blanchissage du linge, c'est de le nettoyer de toutes les matières qui le salissent. Ces matières sont celles qui s'exhalent du corps par la transpiration et la sueur, celles qui coulent du nez et autres voies excrétoires, celles qui se déposent sur les vêtemens par les boues, la poussière, etc.; celles qui, dans nos repas ou dans nos cuisines, s'attachent au linge qu'on y emploie, telles que le suif, la graisse, l'huile, la cire, etc.; celles qui sont fournies par les sucs des végétaux, le vin, l'encre, le café et les métaux, surtout le fer. Plusicurs de ces substances n'exigent qu'un simple lavage pour abandonner le linge qu'elles salissent; de ce nombre sont la plupart des humeurs qui découlent du corps humain, et la boue lorsqu'elle n'est pas ferrugineuse; d'autres exi

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gent l'action des alkalis, avec lesquels elles forment un savon que l'eau peut dissoudre et entraîner; telles sont les graisses, les huiles, la cire. D'autres enfin,inattaquables par l'eau et les alkalis, demandent l'emploi de quelques autres agens chimiques que l'on fera connoître par la suite.

L'eau et les alkalis sont les substances qu'on emploie généralement. On se sert aussi de savon, parce que ce composé d'huile et d'alkali peut dissoudre et entraîner les matières huileuses et graisseuses, et que d'ailleurs il est moins caustique que l'alkali pur (1).

C'est l'emploi de l'alkali pur, ou celui des cendres, qui a fait donner le nom de lessive à l'opération du blanchissage.

Mais toutes les étoffes ne peuvent pas supporter l'action des alkalis, qui dissoudroient celles de laine et de soie; ils ne peuvent servir que pour les tissus de lin, de chanvre et de coton.

On ne peut pas non plus traiter par la lessive les étoffes teintes en faux teint; les alkalis et le

(1) J'ai vu à Portsmouth en Angleterre une machine creuse contenant de l'eau, du linge sale et du savon; une mécanique intérieure faisoit agir le savon sur le linge avec le frottement nécessaire pour blanchir parfaitement le linge qui tournoit en-dedans sur un rouleau (fixé dans la machine), au moyen d'une manivelle qu'un enfant de sept ans faisoit aller. Cette manière étoit exirêmement expéditive, et le linge ainsi savonné d'une blancheur éclatante.

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savon détruisent la plupart de ces couleurs, et il n'y a que les couleurs fixes qui y résistent, telles que celles qui sont portées sur les tissus de lin ou de coton, le bleu et le rouge, et ses nuances. Lorsque le linge a servi pendant quelque temps dans nos cuisines et sur nos tables, ou qu'il a été sali sur le corps, on le destine à la lessive, et on le met à part; ce linge est imprégné d'eau, de graisse, d'huile et de sueur; il est mou et humide, et on le dépose en tas, le plus souvent sur des pavés, dans des lieux peu aérés, souvent chauds et humides; il n'en faut pas davantage pour déterminer un commencement de fermentation, qui en relâche le tissu et le dispose à se pourrir; cette négligence dans la conservation du linge lui porte plus de préjudice que le service de plusieurs années. On peut remédier à cet inconvénient, en tenant le linge sale dans un endroit bien sec et très-aéré. On atteindra ce but, en pratiquant dans chaque maison, et dans la partie la plus élevée, un lieu de dépôt pour le linge sale. C'est là qu'on le portera à mesure qu'il aura servi; on l'étendra sur des cordes ou sur des perches, jusqu'à ce qu'il y en ait une quantité suffisante pour faire une lessive; on exposera, même dans une étuve, ou au soleil. toutes les pièces qui pourroient être imprégnées d'une trop grande humidité, pour qu'on puisse

espérer de les sécher promptement à l'étendage

commun.

Nous allons décrire à présent la manière dont on procède au blanchissage dans les buanderies;

nous nous occuperons des moyens de perfec

tionner le procédé, et nous terminerons cet article par proposer des méthodes économiques pour la lessive des ménages.

On peut réduire à quatre opérations principales tout ce qui se pratique dans un atelier de buanderie : l'échangeage, le coulage, le retirage et le savonnage.

Dès que le linge est transporté à la buanderie, on l'échange à l'eau, c'est-à-dire, qu'on le met dans de grands cuviers remplis d'eau, où on l'agite et le frotte avec soin pour l'imprégner exactement de ce liquide, et en détacher tout ce que l'eau peut en extraire. L'échange se fait souvent, surtout pendant l'été, dans les lieux voisins d'une eau courante, dans la rivière ou à la fontaine. Il arrive souvent que le linge a des taches que l'eau ne peut pas enlever; dans ce cas, on échange au savon. On soumet encore à cette opération les parties de linge qui sont plus sales que les autres, telles que les cols et poignets des chemises. L'échangeage au savon exige une eau douce, celles des puits est rarement propre à cet usage; il faut une eau qui dissolve le savon sans

grumeaux, sans cela l'opération est de nul effet. On emploie ordinairement cinq à six livres de savon pour une lessive du poids de cinq cents livres. Lorsque le linge a été bien travaillé à la main dans cette première opération, on le retire de l'eau pièce à pièce, on le rince avec soin, on: l'exprime, on le tord et on le porte dans le cuvier où se fait le coulage.

L'arrangement du linge dans le cuvier du coulage, demande du temps et des soins; on développe les diverses pièces de linge pour les arranger par couche et une à une dans le cuvier; on place le linge fin au fond et le gros au-dessus; on recouvre le tout d'une grosse toile, sur laquelle on fait une couche de cendre provenante de bois neuf ou non flotté, après les avoir tamisées pour en extraire les charbons, le bois mal brûlé et autres corps étrangers, qui non-seulement ne donneroient aucune vertu à la lessive, mais qui pourroient fournir des principes colorans qui s'attacheroient au linge. On emploie de dix à vingtcinq boisseaux de cendres sur cinq cents livres pesant de linge, selon leur bonté, leur qualité, ou la quantité d'alkali qu'elles contiennent.

Cela fait, on coule quelquefois à froid, c'est-àdire, qu'on arrose les cendres avec de l'eau froide; la lessive pénètre peu à peu le linge dans toute l'épaisseur de la couche, et s'échappe en

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