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dent de prompts secours, et qu'elle doit savoir traiter en cas de besoin; mais ce qu'elle ne doit jamais faire dès qu'elle peut appeler les gens de l'art. 3°. Qu'il faut enfin savoir soigner les malades, les fortifier, les égayer ou les consoler. II y a un art certain de calmer ceux même qui sont en délire; il faut doucement les engager à ne point parler, surtout ne pas les contrarier, ne paroître ni effrayé, ni surpris, lorsqu'ils extravaguent; les ramener peu à peu à la raison en expliquant simplement ce qu'ils disent, pour peu qu'il soit possible d'y donner un sens raisonnable; ne point faire de bruit autour d'eux, ne pas causer tout bas, et leur montrer toujours un grand calme et une extrême douceur; profiter des momens lucides pour les faire boire; ne jamais convenir avec eux qu'ils ont eu le transport, les assurer, s'ils se rappellent leur état, qu'ils n'ont fait que rêver un peu tout haut.

Une femme exerçant la médecine domestique dans sa maison et chez les pauvres, ne peut passer ces bornes; si elle prétend à plus de science, si elle a la folie de croire qu'elle peut, sans une absolue nécessité, suppléer au médecin, elle n'exercera qu'un empyrisme aussi ridicule que dangereux...

Une dame de charité ne doit aller chez les

que pour leur

porter.

des se

pauvres malades cours, ou pour leur mener un médecin. Sa meilleure manière de les soigner est de leur procurer le moyen d'avoir de bon bouillon. Cette réflexion me rappelle un trait bien touchant, et qui en même temps fait frémir. Peu de temps avant la révolution, un médecin habile, M. Gastelier, fut envoyé dans une province par la faculté de médecine, pour examiner les caractères d'une fièvre épidémique qui faisoit les plus grands ravages parmi le peuple; il s'agissoit de donner un nom à cette fièvre qui avoit des symptômes singuliers, entr'autres celui d'un affoiblissement extraordinaire, auquel on succomboit sous peu de jours. M. Gastelier, dans son rapport à la faculté de médecine, appela ces maladies des fièvres d'inanition! En effet, il les guérit toutes avec un peu de vin, du bouillon et de la nourriture!... et cette touchante et sainte médecine est la seule que les dames de charité puissent pratiquer sans consultation; elles peuvent encore, lorsqu'elles sont mères, porter d'utiles secours aux femmes en couches et aux pauvres petits enfans nouveaux-nés, et ces secours consistent surtout à leur donner du linge et les alimens convenables à leur état.

Beaucoup de personnes désapprouvent les livres de médecine, faits pour les gens du

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monde; je crois, en effet, que ces livres ne doivent jamais être scientifiques, et qu'ils ne devroient être écrits que dans la seule vue de former de bonnes garde - malades, et d'offrir tous les conseils que les ignorans peuvent suivre sans inconvénient, et c'est ainsi que, d'après de bons extraits, je composerai ma médecine domestique.

Je n'ai pas mis dans ma Maison rustique la description d'un petit jardin des plantes usuelles, parce que j'ai fait sur ce sujet un ouvrage à part (1). Je n'y mets pas non plus le détail d'une apothicairerie domestique, puisque je donne l'énumération des drogues médicinales, de leurs doses, etc., d'après laquelle chaque mère de famille pourroit former, à son gré, cette petite pharmacie. Je vous invite, ma chère Julie, à vous composer, en outre, un cabinet d'herboriste, c'est-à-dire, contenant la plupart des plantes usuelles desséchées, non en herbier collé sur du papier, mais en paquets, comme on les vend chez les herboristes. Elles sont alors si défigurées, que l'œil

(1) Cet ouvrage, orné de plantes en miniature, est fait pour servir à l'éducation de la jeunesse, et par conséquent le seul de ce genre; il auroit dû paroître dans le cours du mois de décembre dernier, La mort subite de M. Xhrouet, imprimeur, a retardé sa publication, qui doit avoir lieu au mois d'avril prochain de cette année 1810,

même du botaniste pourroit les méconnoître. Il faut pourtant qu'une maîtresse de maison, une mère de famille ne puisse s'y tromper, afin d'être en état, lorsqu'elle sera garde-malade, de prévenir des quiproquos fâcheux, beaucoup plus ordinaires pour les plantes que pour les drogues, parce que malheureusement les herboristes ignorans sont très-communs.

CHAPITRE XIII.

Explication de quelques mots de médecine. ABRASION, irritation que produisent sur la

membrane interne de l'estomac et des intestins, les médicamens violens, comme les purgatifs drastiques.

Acescence, disposition à l'acidité.

Achore, espèce de teigne ou d'ulcère, qui se forme sur la peau de la tête.

Acme, vient du grec acme, pointe. Il signifie le plus haut point d'une maladie, qu'on divise en quatre états, qui sont : 1o. l'arche 2o. l'anabasis, l'augmentation; 3°. l'acme, le plus haut point; 4o. le paracme, le déclin.

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Aduste, du latin adustus, brûlé. On dit : sang aduste, bile aduste, etc.

Albugo, ou taie, ou leucoma, maladie où la cornée perd sa couleur, et devient blanche et opaque.

Alchimie, mot composé de l'arabe et du grec, qui signifie chimie sublime, ou la chimie par excellence. On ne trouve aucune apparence d'alchimie dans les auteurs, depuis Homère jusqu'à 400 ans après Jésus-Christ. Le premier auteur qui parle de faire de l'or est Zozime, qui vivoit dès

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