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cucurbite un rond ou grille en cuivre vernissé et percé de plusieurs trous. Ce rond en remplit la capacité il est garni de deux petites anses et coupé en deux parties, qui sont réunies par deux charnières, et qu'on replie sur elles-mêmes lorsqu'on veut retirer le rond de la cucurbite; il s'y trouve aussi trois pieds qui l'éloignent de deux pouces environ du fond de la cucurbite, en sorte que, lorsqu'on veut distiller à feu nu, les substances qui sont posées sur cette grille ne sont point exposées à être brûlées. Quand on distille au bain-marie, ce rond devient inutile, on le supprime.

2o. La pièce nommée bain-marie est supportée par la cucurbite dans laquelle elle entre; cette seconde est un vase d'étain épais de deux lignes environ, et garni, à son extrémité supérieure, d'un collet d'étain assez saillant pour poser sur celui de la première pièce et s'y trouver de niveau; il y a aussi deux anses du même métal à cette extrémité; il est tourné dans l'intérieur d'un pouce et demi, et creusé d'une ligne et demie environ pour former un petit rebord intérieur propre à recevoir le col du chapiteau: indépendamment de son usage pour l'alambic, on se sert de cette pièce pour plusieurs infusions; alors on y ajoute un couvercle plat, aussi d'étain, qui la ferme exactement.

3o. La troisième pièce appelée chapiteau, est d'étain et a une figure conique, dont la base a le même diamètre que l'orifice de la cucurbite et du bain-marie. Cette base est un fort collet et une emboîture d'un pouce et demi, qui entre et pose sur le rebord intérieur de l'un ou de l'autre, afin qu'on puisse distiller à feu nu ou au bain-marie, suivant le besoin. On pratique, dans l'intérieur du chapiteau, une gouttière qui répond à un tuyau d'étain, qui se trouve à la base, et qu'on appelle le bec du chapiteau. Il peut avoir quatre à cinq pouces de diamètre à son ouverture, pour peu que l'alambic soit grand, et n'avoir que trois ou quatre lignes à l'extrémité opposée, sur une longueur à peu près de quinze à dix-huit pouces. Quelquefois il se trouve très-court, afin d'y ajouter à volonté d'autres tuyaux d'étain, qui s'y emboîtent exactement, et qu'on appelle tuyaux de rapport.

On voit des alambics où le chapiteau est garni, a l'extérieur, d'une espèce de seau de cuivre étamé, soudé exactement à la base du cône, de manière à embrasser la gouttière, et dont la hauteur dépasse d'un pouce environ la pointe du cône; on l'évase un peu vers le bas, et il s'y trouve un robinet du plus grand débit possible: cette pièce se nomme réfrigérent; on l'emplit d'eau froide, pour faciliter la condensation des vapeurs qui

s'exhalent de la cucurbite, viennent reprendre l'état fluide, et, se glissant le long du plan incliné intérieur du cône, se rendent dans la gouttière d'où elles tombent en liqueur par le bec du chapiteau, dans le récipient qu'on y adapte. Comme cette eau froide du réfrigérent ne tarde

pas

à s'échauffer, on la fait écouler par le robinet et on lui en substitue de la fraîche.

Les chimistes et les distillateurs de nos jours s'étant aperçus que la plupart des liqueurs qu'on distille ont besoin d'être rafraîchies, plus que ne

le

peut faire l'eau du réfrigérent, même en la changeant très-souvent, ont supprimé entièrement cette pièce de leurs alambics, et l'ont remplacée avantageusement par le serpentin. C'est un long tuyau d'étain, tourné en spirale, dont on soutient les pas à distances égales, par des triangles d'étain perpendiculaires qui y sont soudés; on le place dans un seau de cuivre rouge étamé, vers le fond duquel se trouve un robinet, et qui est garni au-dehors de deux poignées de cuivre, pour en faciliter le transport. On élève ce seau sur une escabelle, de manière que l'extrémité supérieure du serpentin s'ajuste au bec du chapiteau, et on adapte à celle inférieure un vaisseau nommé récipient, qu'on pose sur un coussinet, et qui est destiné à recevoir les produits de la distillation.

1o. On met de l'eau très-froide, plein le seau, avant de distiller, et on pose, dans le milieu de son diamètre, un long entonnoir de fer-blanc, qui le dépasse un peu, et qui a pour support un pied peu élevé, de forme conique et percé de trous. A mesure que l'eau contenue dans le seau s'échauffe, on verse dans cet entonnoir de l'eau très-froide, qui, par son poids, occupant la partie inférieure, fait refluer vers le haut l'eau chaude, qui est plus légère; ce qui dispense de la renouveler en entier : lorsqu'après avoir ainsi versé de l'eau dans cet entonnoir, le volume ne peut en être contenu dans le seau, la portion surabondante s'écoule par un tuyau de décharge, adapté à un orifice qui se trouve à l'extrémité supérieure du seau. On dispose ce tuyau à son gré, et on donne à l'eau une issue qui la porte hors du laboratoire.

Le serpentin, plongé dans l'eau, a de grands avantages sur le réfrigérent. Les vapeurs qui passent dans son intérieur, sont condensées et rafraîchies successivement, en parcourant toujours de nouvelles couches d'eau fraîche. Par ce moyen, on perd infiniment moins de parties volatiles des substances qu'on distille, et les liqueurs n'ont jamais d'odeur empyreumatique.

Outre que toute l'eau du réfrigérent s'échauffe très promptement et en même temps, qu'il faut

la changer très-souvent, sans que pour cela la liqueur qui distille soit aussi bien rafraîchie que lorsqu'elle passe par le serpentin, un autre inconvénient de cette même précaution, indispensable pourtant, c'est que ce changement subit d'eau très froide après de l'eau très - chaude, nuit à la condensation des vapeurs, les fait retomber dans la cucurbite, et retarde souvent l'opération.

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Pour procéder à la distillation, on dispose la cucurbite dans le fourneau, comme nous l'avons dit lorsqu'on distille à feu nu, on met les substances sur la grille, et on remplit la cucurbite environ aux deux tiers; on la couvre de son chapiteau, au bec duquel on adapte le serpentin, dont on a rempli le seau d'eau froide, et à l'extrémité inférieure duquel on dispose un récipient ou matras, pour recevoir la liqueur à mesure qu'elle distille.

La distillation au bain-marie, qui doit toujours être employée pour les liqueurs spiritueuses, a le grand avantage de ne point être sujette aux accidens lorsqu'on distille à feu nu; dans ce cas, après avoir mis dans le bain-marie les substances que l'on veut distiller, on les plonge dans la cucurbite placée sur le fourneau, et dans laquelle on met suffisante quantité d'eau on adapte ensuite le chapiteau au bain-marie, et le serpentin

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