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c'est-à-dire, quand un Roi mouroit, on en choisissoit un autre, et le fils ne succédoit pas au père. Romulus, qui fut le fondateur de Rome, en fut aussi le premier Roi. Il fut élu par le peuple, et forma le premier plan du gouvernement. Il établit le Sénat, qui consistoit en cent membres; et partagea le peuple en trois ordres. Les Patriciens, c'est-à-dire les gens du premier rang; les Chevaliers, c'est-àdire ceux du second rang; tout le reste étoit peuple, qu'il appella Plébéiens.

Traduisez ceci en Anglois, et apportez-le-moi Dimanche, écrit sur ces lignes que je vous envoie.

TRANSLATION.

I HAVE often told you how necessary it was to have a perfect knowledge of History; but cannot repeat it often enough. Cicero properly calls it, Testis temporum, lux veritatis, vita memoriæ, magistra vitæ, nuntia vetustatis. By the help of History, a young man may, in some measure, acquire the experience of old age. In reading what has been done, he is apprized of what he has to do; and, the more he is informed of what is past, the better he will know how to conduct himself for the future.

Of all ancient histories, the Roman is the most interesting and instructive. It abounds most with accounts of illustrious men, and presents us with the greatest number of important events. It likewise spurs us on, more than any other, to virtuous actions, by showing how a small city, like Rome, founded by a handful of shepherds and vagabonds, could, in the space of seven hundred years, render herself mistress of the world by courage and virtue.

Hence it is, that I have resolved to form a small abridgment of that history, in order to facilitate your acquiring the knowledge of it; and, for the

VOL. I.

E

better imprinting it in your mind, I desire that, by little and little, you would translate, and copy it fair into a book, which you must not fail to bring to me every Sunday.

The whole time of the Roman history, from Romulus down to Augustus Cæsar, being seven hundred and twenty-three years, may be divided into three periods.

The first, under the seven Kings, is of two hundred and forty-four years.

The second, from the expulsion of the Kings, and establishment of the Consuls, to the first Punic War, is likewise two hundred and forty-four years.

The third is, from the first Punic War down to the reign of Augustus Cæsar, and lasts two hundred and thirty-five years: which three periods, added together, make up the seven hundred and twentythree years abovementioned, from the foundation of Rome to the reign of Augustus Cæsar.

In the reign of Augustus Rome was at the summit of her greatness; for she was mistress of the world, though no longer mistress of herself, having lost both her ancient liberty and her ancient virtue. Augustus established the Imperial power, which soon degenerated into the most detestable and cruel tyranny, under the succeeding Emperors; in consequence of which, Rome fell from her former greatness, in a shorter space of time than she had taken to ascend to it.

The first form of government established at Rome was Monarchical; but a limited, not an absolute Monarchy, as the power was divided between the King and the Senate. The Kingdom was elective, and not hereditary; that is, when one King died, another was chosen in his room, and the son of the deceased King did not succeed him. Romulus, who was founder of Rome, was also her first King; he was elected by the people, and he formed the first

system of government. He appointed the Senate, which consisted of one hundred; and divided the people into three orders; namely, Patricians, who were of the first rank or order; Knights, of the second; and the third was the common people, whom he called Plebeians.

Translate this into English, and bring it me next Sunday, written upon the lines which I now send

you.

LETTER XV.

ROMULUS et Rémus étoient jumeaux, et fils de Rhéa Sylvia, fille de Numitor Roi d'Albe. Rhéa Sylvia fut enfermée et mise au nombre des Vestales, par son oncle Amulius, afin qu'elle n'eût point d'enfans, car les Vestales étoient obligées à la chasteté. Elle devint pourtant grosse, et prétendit que le Dieu Mars l'avoit forcée. Quand elle accoucha de Romulus et de Rémus, Amulius ordonna qu'ils fussent jettés dans le Tibre. Ils y furent effectivement portés dans leur berceau; mais l'eau s'étant retirée, le berceau resta à sec. Une Louve, qui étoit venue là pour boire, les allaita, jusqu'à ce que Faustulus, un berger, les emporta chez lui, et les éleva comme les siens. Etant devenus grands, ils allèrent avec nombre de Latins, d'Albains, et de bergers, et ils fondèrent Rome. Romulus pour régner seul, tua son frère Rémus, et fut déclaré Roi par tous ces gens-là. Etant devenu Souverain, il partagea le peuple en trois tribus et trente Curies, en Patriciens, Plébéiens, Sénat, Patrons, Cliens, et Chevaliers. Les Patriciens étoient les plus accrédités, et les plus considérables. Les Plébéiens étoient le petit peuple. Les Patrons étoient les gens les plus respectables qui protégeoient un certain nombre du petit peuple,

qu'on appelloit leurs Cliens. Le Sénat consistoit de cent personnes choisies d'entre les Patriciens; et les Chevaliers étoient une troupe de trois cents hommes à cheval, qui servoient de garde du corps à Romulus, et qu'il appella Celeres.

Mais Romulus ne se contenta pas de ces réglemens civils, il institua aussi le culte des Dieux, et établit les Aruspices et les Augures, qui étoient des Prêtres, dont les premiers consultoient les entrailles des victimes qu'on sacrifioit, et les derniers observoient le vol, et le chant des oiseaux, et déclaroient si les présages étoient favorables ou non, avant qu'on entreprit quelque chose que ce pût être.

Romulus, pour attirer des habitants à sa nouvelle ville, la déclara un asyle à tous ceux qui viendroient s'y établir; ce qui attira un nombre infini de gens, qui y accoururent des autres villes, et campagnes voisines. Un Asyle veut dire, un lieu de sûreté, et de protection, pour ceux qui sont endettés, ou qui, ayant commis des crimes, se sauvent de la justice. Dans les pays Catholiques, les églises sont actuellement des asyles pour toute sorte de criminels qui s'y réfugient.

Mais on manquoit de femmes à Rome: pour suppléer à ce défaut, Romulus envoya faire des propositions de mariage à ses voisins les Sabins, mais les Sabins rejettèrent ces propositions, avec hauteur; sur quoi Romulus fit publier dans les lieux circonvoisins qu'un tel jour, il célébreroit la fête du Dieu Consus*, et qu'il invitoit tout le monde à y assister. On y accourut de toutes parts, et principalement les Sabins, quand tout d'un coup, à un signal donné, les Romains, l'épée à la main, se saisissent de toutes les femmes qui y étoient: et les épousèrent après. Cet événement remarquable s'appelle l'Enlèvement des Sabines. Les Sabins, irrités de cet affront et de

* Selon Plutarque c'étoit le Dieu des Conseils.

cette injustice, déclarèrent la guerre aux Romains, qui fut terminée et une paix conclue, par l'entremise des femmes Sabines, qui étoient établies à Rome. Les Romains et les Sabins s'unirent parfaitement, ne firent qu'un peuple; et Tatius Roi des Sabins régna conjointement avec Romulus. Tatius mourut bientôt après, et Romulus régna encore seul.

Il faut remarquer que l'Enlèvement des Sabines fut une action plus utile que juste: mais l'utilité ne doit pas autoriser l'injustice, car l'on doit tout souffrir, et même mourir, plutôt que de commettre une injustice. Aussi ce fut la seule que les Romains firent pendant plusieurs siècles: Un Siècle veut dire, cent

ans.

Les voisins de Rome devinrent bientôt jaloux de cette Puissance naissante; de sorte que Romulus eut encore plusieurs guerres à soutenir, dans lesquelles il remporta toujours la victoire; mais comme il commençoit à devenir tyrannique chez lui, et qu'il vouloit ôter au Sénat leurs privilèges, pour régner plus despotiquement; tout d'un coup il disparut et l'on ne le vit plus. La vérité est que les Sénateurs l'avoient tué; mais comme ils craignoient la colère du peuple, un Sénateur des plus accrédités nommé Proculus Julius, protesta au peuple, que Romulus lui avoit apparu comme Dieu, et Favoit assuré qu'il avoit été transporté au Ciel, et placé parmi les Dieux; qu'il vouloit même que les Romains l'adorassent sous le nom de Quirinus, ce qu'ils firent.

Remarquez bien que le gouvernement de Rome sous Romulus étoit un gouvernement mixte et libre; et que le Roi n'étoit rien moins qu'absolu; au contraire il partageoit l'autorité avec le Sénat, et le peuple, à peu près comme le Roi, ici, avec la Chambre Haute, et la Chambre Basse. De sorte que Romulus voulant faire une injustice si criante, que de violer les droits du Sénat et la liberté du

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