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son cœur à désirer ardemment que son mari revînt promptement du bois, et elle se mit à préparer le bain malgré elle.

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L'an du Seigneur 1307, il y avait, dans le Haut-Unterwalden, un brave homme, nommé Henri de Melchthal, qui demeurait dans la vallée du même nom; c'était un homme sage, prudent, honorable et riche; il était très-considéré de ses concitoyens et il faisait tous ses efforts pour que les libertés du pays fussent respectées et qu'on ne fût point séparé de l'empire. C'est pourquoi Beringer de Landenberg, qui était gouverneur de tout l'Unterwalden, avait contre lui beaucoup d'inimitié. Ce Melchthal possédait de beaux bœufs, et, pour un motif sans importance il s'agissait de son fils, Arnold de Melchthal, qui avait encouru une peine pour un délit dont il ne convenait même pas et qui, s'il eût été réel, n'aurait pas emporté une amende de 5 schillings sous ce prétexte donc, le gouverneur envoya un estafier avec l'ordre de saisir, par manière de châtiment, la plus belle paire de bœufs, et si le vieux Henri de Melchthal voulait s'y opposer, l'estafier devait lui dire que c'était l'opinion du gouverneur que les paysans devaient tirer euxmêmes la charrue, et en même temps s'emparer des bœufs et les emmener. L'estafier se comporta selon les ordres qu'il avait reçus, et, comme il attachait les boeufs, le fils du brave paysan, Arnold, qui était encore jeune, s'emporta et frappant d'un bâton la main de l'estafier, il lui cassa un doigt, et s'enfuit immédiatement dans le pays d'Uri.

Stauffacher était un homme de sens, et il avait aussi une femme pleine de sagesse et de sagacité, qui s'aperçut vite qu'il avait quelque chagrin dont il ne voulait pas lui faire part. Elle aurait pourtant vivement désiré connaître quelle était la cause de sa peine, et elle s'y prit si bien qu'il s'ouvrit à elle sur ce que le bailli lui avait dit, et sur la perspective de le voir bientôt lui enlever sa maison et tout son bien. Quand elle eut appris cela, elle lui dit :

<< Mon cher mari, tu sais qu'il y a dans le pays plus d'un brave citoyen qui se plaint des exactions du bailli; crois-moi, il y a aussi à Uri et dans l'Unterwalden beaucoup de gens de bien auxquels pèse ce joug tyrannique; car tous les jours nous entendons parler des plaintes que leur arrache l'oppression. Ce serait donc une bonne chose que quelques-uns de vous qui auraient confiance les uns dans les autres, se réunissent en secret pour s'entendre sur les moyens de se débarrasser de ce malfaisant pouvoir, en se promettant une assistance réciproque et une protection conforme à ce qui est juste; Dieu ne vous abandonnera certainement pas et il vous aidera à mettre un frein à l'injustice, si vous l'invoquez du fond du

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Ces trois hommes, Walter Fürst d'Uri, Wernher de Stouffacher de Schwitz et Arnold de Melchthal d'Unterwalden, tombèrent d'accord de réclamer le secours de Dieu et de risquer l'entreprise. Se liant alors par un serment prêté devant Dieu et les Saints, ils prirent entre eux l'engagement suivant: «Chacun recrutera secrètement dans sa vallée ses parents, ses amis et d'autres hommes de confiance, pour avoir leur aide et leur appui, en les associant à l'alliance et au serment, afin qu'ils coopèrent à reconquérir l'ancienne liberté, à renverser, la tyrannie des baillis et leur mauvais gouvernement, à se protéger mutuellement devant la justice et à risquer leur vie pour l'œuvre commune. Toutefois chaque vallée n'en continuera pas moins de rendre au saint empire romain l'obéissance qui lui est due, et chacun remplira les obligations auxquelles il est tenu, soit envers des couvents, soit envers des seigneurs, envers des nobles ou des roturiers, envers des gens du pays ou des étrangers, selon l'ancien usage, pour autant que ceux à qui ils doivent ces services n'entreprendront point de les priver de leurs libertés contre le droit..... Il est aussi entendu que, s'il arrive quelque chose qui rende une conférence nécessaire, les trois se convoqueront réciproquement et se réuniront de nuit près.

du Mytenstein, qui est dans le lac, au-dessous du Seelisberg, dans un endroit qui s'appelle au Rüdlin, et que, si Dieu leur accorde la grâce de voir leur association s'accroître, chacun d'eux amènera avec lui, au dit Rüdlin, deux ou trois compagnons, ou davantage, choisis parmi les hommes sages et prudents qui seraient entrés dans l'alliance. Il est également entendu qu'on s'engage par serment à tenir l'affaire secrète jusqu'au moment où l'on pourra révéler aux trois Waldstetten l'existence de la confédération, et qu'aucun des trois Waldstetten ne devra rien entreprendre pour son propre compte, sans la volonté unanime et la délibération des confédérés, mais qu'on devra supporter tout ce qui arrive, jusqu'à ce qu'avec le secours de Dieu on se soit suffisamment fortifié, et qu'alors on tiendra conseil en commun, sur le moment et la manière d'agir tous ensemble et le même jour dans les trois vallées afin qu'aucune de celles-ci n'ait à souffrir du fait, soit d'individus, soit de l'un des trois pays, agissant isolément. » Cette alliance fut, pour la première fois, conclue et jurée dans le pays d'Uri par les trois braves citoyens sus-nommés, et c'est de là qu'est sortie la confédération.

Les nobles d'Uri et ceux d'Unterwalden (excepté le seul Wolfenschissen qui avait été tué à Altzelen) supportaient aussi impatiemment que les autres habitants des vallées la domination et la tyrannie des baillis. Aussi étaient-ils également haïs du roi et des baillis, parce qu'ils faisaient commune avec les gens du pays et ne voulaient pas non plus se soumettre à la suzeraineté de l'Autriche, mais prétendaient, comme des hommes libres, demeurer ainsi que leurs ancêtres sous la mouvance de l'empire romain et dans la jouissance des libertés nationales.... Cela irritait fort le roi et ses fils les ducs d'Autriche aussi bien que les baillis, car ils estimaient que les nobles auraient dû obéir à de meilleurs sentiments et se soumettre à la suprématie autrichienne, comme tant d'autres comtes, seigneurs et chevaliers de la haute Allemagne; que c'était leur devoir de

préférer l'alliance de princes héroïques à une alliance avec des paysans dont ils faisaient leurs égaux. Aussi les baillis cherchaient-ils å les vexer de toute manière, surtout en ce qui concernait les fiefs qu'ils tenaient de l'Empire et qui leur avaient été inféodés héréditairement. Les baillis tâchaient de les leur enlever pour les remettre entre les mains du roi. Les nobles voisins leur témoignaient aussi beaucoup de mépris et leur reprochaient de n'être qu'une noblesse de paysans, et de n'appartenir qu'à la classe des rustres. Les vexatious dont ils avaient à souffrir étaient telles que le baron Wernher d'Attinghausen, alors Lant-Ammann d'Uri, déclara à maintes reprises devant le peuple qu'on ne pouvait tolérer davantage une puissance si malfaisante. Il faisait aussi part de ses plaintes å Stouffacher, quand il le voyait à Uri, car ils étaient très-liés ensemble, et il se plaignait en particulier de la vexation qu'on leur imposait de saluer le chapeau suspendu au haut de la perche. Cependant Stouffacher n'osait point encore lui parler de la secrète alliance, et il pensait que Walther Fürst le ferait quand il le jugerait bon, ce qui eut lieu effectivement.....

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Tell se tenait caché, mais il informa immédiatement Walther Fürst et d'autres confédérés qu'il avait tué le bailli, ce qui fut aussi promptement et secrètement communiqué aux confédérés d'Unterwalden. Il y avait à Uri, parmi les confédérés secrets et parmi les citoyens qui ne savaient rien de l'alliance, beaucoup de gens qui étaient irrités de la conduite inhumaine tenue par le bailli envers Tell, lorsqu'il l'avait forcé d'abattre la pomme de dessus la tête de l'enfant et qu'ensuite il l'avait emmené prisonnier hors du pays. Les confédérés, en particulier, ne prenaient pas leur parti de ne pouvoir venir au secours de Tell qui était un des leurs, mais ils le blåmaient en même temps de ne s'être pas soumis pour le moment à l'ordre du bailli relatif au chapeau, et de n'avoir pas pris patience jusqu'à l'époque adoptée entre eux d'un commun accord, puisqu'ils étaient convenus de ne rien entreprendre isolément, de

crainte de se nuire les uns aux autres. On convoqua cependant une réunion nocturne au Rüdlin pour savoir si l'on voulait avancer le terme fixé; mais on s'en tint à la résolution précédente, car il n'y avait plus que six semaines à attendre, durant lesquelles on recruterait un nombre toujours plus grand de confédérés; chacun devant demeurer pendant ce temps patient, tranquille et inactif..

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D.

LE FAUX KLIGENBERG.

Wilhelmus Tello Uraniensis libertatis propugnator cum suis liberis Guilielmo et Gvaltero natu minimo, vixit anno 1307. Eius stemma nondum extinctum est. Fuit post belli quietem Meyerus in Burgla Ecclesiae Thuricensis iure, et Waltero Furstii ab Attingkusa sui antesignani gener ægregius, uterque in bello Morgartensi anno 1315. »

E.

LE FAUX DÉCRET D'URI.

Im Namen Gottes Amen. Ich, Conrate uon Untoroyen Amme ze Ure, thuen Kunde offenliche mit disen briefe, das Wir Ammann und eine ganze Gemeinde ze Altorfe an der Gebreite uersamt haben angesechen und einander Ewigklichen aufgesatzt an der Creutzfarete nach Steina unsern L. Aydtgnossen ze Schweitze gebiethe, so in

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