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tie pour obtenir du comte de Candalle le paiement du reste de sa rançon.

Et procès-verbal de signification desdites lettres par un notaire et secrétaire du Roi.

Loys, par la grâce de Dieu roy de France, à nostre amé et féal notaire et secrétaire maistre Adam Rolant, salut et dilection.

De la partie de nostre procureur, nous a esté exposé que Jehan de Foix, conte de Candalle, chevalier de la Jartière, angloys, fut à la journée de Castillon prins ou fait de guerre, et, comme adversaire de France, constitué prisonnier de feu nostre très cher seigneur et père, que Dieu absoille; lequel depuis, par le commandement de nostredit seigneur et père, fut baillé en garde à Olivier de Coitivy et mis à finance et rançon. Sur le paiement de laquelle, eslargissement et ostages baillez par ledit de Candalle, furent faiz certains articles et convenances, par lesquelles ledit de Candalle fut eslargy, du pénultiesme jour de janvier mil cccc cinquante neuf jusques à vingt moys ou environ après ensuivant, pour faire la finance de sadicte raençon; et pour seurté d'icelle finance bailla en hostaige et pleige Jehan, son filz, et certaines obligacions qu'il avoit sur les contes de Foix et de Dunoys, de quarante six mille six cens escuz, o telle condicion que quant ledit de Candalle auroit paié sadicte raençon et finance, ou se rendroit prisonnier ès mains dudit de Coitivy, que icelluy de Coitivy seroit tenu de lui rendre sondit filz et obligacion desdiz de Foix et de Dunois.

Et soit ainsi que ledit de Candalle n'a peu finer sadicte raençon dedans ledit temps de son eslargissement, durant lequel nostredit seigneur et père soit allé de vie à trespassement, parquoy ledit de Candalle se soit rendu nostre prisonnier, comme faire devoit, et pour tel l'ayons receu et prins ainsi que pouvyons et devyons faire par lesdiz articles, et qu'il ne feust ou soit loisible audit de Coitivy détenir ledit Jehan de Foix, ainsi laissé en ostaiges que dit est, ne aussi lesdictes lettres obligatoires qu'il a desdiz contes de Foix et de Dunoys, ains nous doye raisonnablement rendre et mectre en nostre main iceulx ostage et obligacion; et non obstant, icelluy de Coitivy, soubz couleur de certains pacts et convenances qui ont esté faiz entre lui et ledit de Candalle, qui

n'ont esté confermez ne corroborez par nostredit feu père ou autrement, indeuement, pour cuider exiger dudit de Candalle, contre raison, ladicte finance et raençon, qui nous appartient, il s'efforce de tenir tousjours le filz d'icellui de Candalle, ostage dessusdit, et pareillement lesdictes obligacions desdiz contes de Foix et de Dunois sans les vouloir rendre ne mectre en nostre main, ainsi que tenu y est, qui est en nostre très grant intérest, préjudice et dommaige, et plus pourroit estre se par nous n'estoit sur ce donné provision convenable, comme nostre procureur nous a fait remonstrer, en nous requérant icelle.

Pourquoy nous, les choses dessusdictes considérées, voulans noz droiz estre gardez et conservez ainsi que raison est, vous mandons et commectons par ces présentes que vous faictes exprès commandement de par nous, sur certaines et grans peines à nous à applicquer, audit de Coitivy et à tous autres qu'il appartiendra et dont vous serez requis, que tantost et sans délay ilz mectent ès mains de vous, comme en la nostre, ledit ostage et obligacion desdiz contes de Foix et de Dunois, en les contraignant ou faisant contraindre à ce par prinse et explectation de leurs biens meubles et immeubles, arrest, détencion et emprisonnement de leurs personnes, se mestier est, et autres voies et manières deues et raisonnables. Et en cas d'opposicion ou débat, attendu que de noz droiz et devoirs ne devons plaider dessaisiz, lesdiz ostage et obligacions desdiz de Foix et de Dunoys prins et mis par devers vous, comme en nostre main, et ledit de Coitivy et autres qu'il appartiendra à ce contrains par la manière dessus dicte, non obstant opposicions ou appellacions quelzconques, et jusques à ce que par justice autrement en soit ordonné, adjournez ou faites adjourner les opposans ou débatans à certain et compétant jour, pardevant noz amez et féaulx conseilliers les gens de nostre grant conseil, pour dire les causes de leur opposition ou débat et oyr telles demandes, requestes et conclusions que nostredit procureur vouldra faire et requérir, pour raison des choses dessusdictes, leurs circonstances et deppendences, respondre, procéder et aler avant en oultre selon raison; en certiffiant souffisamment audit jour nosdiz conseilliers de tout ce que fait aura esté sur ce, ausquelz nous mandons, et, pour ce qu'il est question de grant matière et chose, commectons que aux parties, icelles oyes, facent bon et brief droit: car ainsi nous plaist il estre fait, non obstant lettres subreptices à ce contraires.

Donné à Amboise, le xvjR jour de novembre, l'an de grâce mil cccc soixante ung, et de nostre règne le premier.

Par le Roy en son Conseil,

LE PRÉVOST.

L'an mil cccc soixante et ung, et le mardi xvij jour de novembre, je Adam Rolant, notaire et secrétaire du Roy nostre seigneur, commissaire en ceste partie, par vertu de certaines lettres royaulx, desquelles la teneur s'ensuit (voir ci-dessus), à moy présentées de la partie du procureur du Roy nostredit ser, me transportay ledit jour au matin, en ceste ville de Tours, par devers et à la personne de noble homme messire Olivier de Coitivy, lequel je trouvai ou cloistre de monsgr saint Martin de Tours, devant l'ostel d'un des chanoines d'icelle église, où on disoit estre son logeis. Auquel, après que luy euz fait la révé– rence, je deiz que j'avoye à lui faire aucuns commandemens de par le Roy, lequel me deist que je feisse ce que je vouldroye et que pour iceulx lui faire je voulsisse entrer en son logeis; et se mist au dedans. Et en sa chambre luy monstray et exhibay lesdictes lettres, lesquelles, en la présence du ser de Messignac, il fist lire par maistre Pierre Bragier. Après laquelle lecture il dist qu'il estoit prest d'obéir au Roy, et qu'on n'avoit pas donné à entendre au Roy la vérité, et me monstra deux ou trois fueilles de papier, qu'il disoit estre la copie de certains articles faisans mencion de monsgr de Candalle et de la manière comment il estoit en ses mains par l'ordonnance du Roy derrenier trespassé, qui avoit voulu qu'il le mist en rançon; et que voulsisse avoir pacience jusques après disner, qu'il me monstreroit autres besoingnes et feroit ce qu'il devroit et obéiroit au Roy; et pour l'eure ne feiz autre chose.

Et ledit jour, après disner, me transportay par devers ledit messire Olivier, lequel je trouvay en son logeis et en sa chambre. Et en lui voulant faire les commandemens contenuz èsdictes lettres, me requist que voulsisse veoir deux mandemens du Roy derrenier trespassé, faisant mencion dudit ser de Candalle, lesquelz je veiz et leuz par l'un desquelz ledit ser de Candalle lui est baillé pour sa seurté de la somme de xvj mille escus, et par l'autre le Roy, à qui Dieu pardoint, lui donne, sur la raençon et finance d'icellui ser de Candalle, xvij mille escuz; c'est assavoir

lesdiz xvj mil escuz en quoy il dit pour certaines causes lui estre tenu. Après la lecture desquelles lettres, je deiz audit messire Olivier que je n'avoie point de congnoissance de cause, et qu'il m'estoit mandé mectre lesdictes lettres qu'il avoit oy lire le matin à exécucion, et lors lui feis commandement de par le Roy, à la paine de mille marcs d'or, qu'il me monstrast et exibast Jehan de Foix, filz de mondit ser de Candalle, et les obligacions de messrs de Foyx et de Dunoys et les mist en ma main comme en la main du Roy; et s'ilz n'estoient point en ceste ville, qu'il me baillast gens et lectres pour iceulx me faire bailler et délivrer, et que en ceste matière il obéist au Roy et à justice.

Ausquelz commandemens ledit messire Olivier me fist dire, par la bouche dudit Bragier, présent ledit ser de Messignac, qu'il avoit [tousjours obéi] et vouloit tousjours obéir au Roy et à ses officiers et commandemens: et que au regard dudit Jehan de Foix, quant il sauroit certainement que se seroit le plaisir du Roy de l'avoir, qu'il le lui bailleroit et mèneroit lui mesmes par devers lui, quelque part qu'il fust; mais au regard de l'obligacion de messers de Dunoys et de Foix, elle n'estoit pas en sa puissance, mais estoit en gaige en mains dont il ne les pourroit recouvrer, pour grant somme d'argent qu'il avoit emprunté dessus pour acquitter partie des séellez à lui baillez, de l'ordonnance de feu le Roy, par aucuns seigneurs de ce royaume. A quoy je lui deiz qu'il ne fournissoit pas aux commandemens que je lui faisois, et qu'il y voulsist obéir et me bailler ou faire bailler ledit Jehan de Foix et ladicte obligacion; autrement je savoye que j'avoye à faire, et procéderoie auseurplus à l'exécution desdictes lettres. Sur quoy de rechief me fist dire, par ledit Bragier, que ledit Jehan de Foix n'estoit pas en lieu où il le me peust livrer, mais il estoit content de l'envoyer querir et, dedans ung moys au plus long, le me bailler et mectre en mes mains en ceste ville de Tours; et s'opposa que, icellui mis en mes mains, n'en feisse aucune délivrance ne ne feust faicte par autre sans le oyr ou appeller; mais au regart de l'obligacion, il ne la me sauroit ne pourroit bailler, comme il m'avoit dit.

Et ces choses dictes, lui enjoigny, à ladicte peine, que dedans ledit terme d'un moys il eust à mectre ledit Jehan de Foix en meş mains, en cestedicte ville; et oultre, pour ce qu'il ne fournissoit ne obéissoit entièrement ausdiz commandemens à lui faiz, et que ne povoye ne osoye mectre la main à sa personne, pour ce qu'il

estoit en lieu de franchise et immunité, luy baillé la ville de Tours pour prison et luy en deffendy le partir, à paine de dix mille escuz, et avecques ce lui baillé et assigné jour par devant messers du conseil du Roy à lundi prouchain, xxiij jour de ce moys, pour respondre au procureur du Roy et oïr telles demandes, requestes et conclusions qu'il vouldra contre lui faire et requérir touchant les choses dessusdictes. Lesquelz commandemens et exploitz par moy faiz, ledit de Coitivy me deist que je ne cuidasse point qu'il se feust mis, logé ne tenu oudit cloistre affin que je ne peusse mectre la main à luy, car il vouloit et estoit prest de tousjours obéir au Roy, et se mectroit en la ville ou se rendroit au chastel prisonnier, ou autre part où je vouldroye; et me requist en faire mencion en mon procès verbal.

Et ces choses dessusdictes je certiffie, par ces présentes signées de ma main, estre vrayes et avoir esté par moy faictes, les jour et an dessusdits.

Donné pour copie comme dessus.

ROLANT.

Original en parchemin, dans lequel sont copiées les lettres-patentes de Louis XI.

XVI. 29 novembre [1463]?

Lettre de Louis XI à Coëtivy, réclamant toutes les obligations contractées par le comte de Candalle, tant pour le paiement du reste de sa rançon que pour celui de la dépense faite par son fils, au château de Taillebourg, durant sa détention comme otage.

A nostre amé et féal conseiller et chambellan Olivier de Coetivy, chevalier, s de Taillebourg.

DE PAR LE ROY.

Nostre amé et féal, vous sçavez que, par appoinctement prins avecques nous, vous estes tenu rendre et restituer à nostre cousin le conte de Candalle toutes les obligacions, séellez et promesses en quoy il vous povoit estre tenu et obligé, tant à cause de sa raençon et de la despense faicte par Jehan de Foix, son filz, lui tenant hostaige pour lui en voz mains, comme pour raison des

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